Mikko Myllylahti, scénariste et réalisateur finlandais, est un ancien étudiant de la ELO Helsinki Film School. Kurjuuden kuningas (Love in Vain), son court-métrage d’école datant de 2009, met en scène le personnage de Jakke qui doit épouser – sans grande conviction – une jeune femme enceinte de lui.
Au travers du personnage de Jakke, Mikko Myllylahti traite le thème du passage à l’âge adulte. On se laisse aisément transporter dans son univers parce que ses idées parlent à tout le monde : les décisions, les responsabilités, l’égoïsme et l’empathie. Jakke est un jeune homme pris au piège par les conséquences de ses propres actes. Il doit choisir entre assumer son nouveau rôle de père et mari ou fuir la situation présente. Le réalisateur balance entre la tendresse qu’il a pour son personnage et la figure d’anti-héros de ce dernier, ce qui donne une saveur douce-amère particulière au film.
Love in Vain se distingue par le traitement poétique de cette situation plutôt commune d’un point de vue scénaristique. La poésie du film se traduit tout d’abord par la mise en scène de l’espace qui reflète l’espace mental de Jakke et qui s’agrandit peu à peu. L’utilisation très réfléchie de la musique souligne de façon élégante les silences du film qui servent aussi bien la narration que l’intention poétique de Myllylahti.
Ce film d’étudiant développe des enjeux forts que l’on retrouve dans son dernier film Tiikeri (Tiger), sélectionné cette année à la Semaine de la Critique à Cannes. On y retrouve toujours, d’un film à l’autre, de la douceur et de la poésie aux effets magiques.
Justine Hibon