À l’occasion de sa venue à Paris en juin dernier pour une masterclass organisée par ED Distribution à l’Espace St-Michel, nous avons posé quelques questions à Guy Maddin sur son travail et le rapport étroit qu’il entretient avec la forme courte. Il nous a répondu avec la ferveur et la franchise qui le caractérisent et en a profité pour nous livrer les clés du grand projet de « Spiritismes » qu’il a mené ces derniers jours au Centre Pompidou.
Repéré entre autres au festival de Clermont Ferrand en 2011, où il a emporté le Grand Prix Labo haut la main, « Night Mayor » de Guy Maddin est un exercice dans le genre biographique, au sens le plus large du terme. Le dernier court métrage du réalisateur canadien est à la fois caractéristique et atypique de son style et vient couronner sa filmographie déjà bien singulière.
Petit conte macabre fait de bric et de broc, mis en scène avec beaucoup d’humour noir, dans le sillage du long métrage « The Saddest Music In The World », « Sombra Dolorosa » est un savant mélange de genres que l’on doit au cinéaste canadien le plus fou de sa génération, Guy Maddin.
Après le très remarqué « When the days breaks », court métrage multiprimé, nous retrouvons avec plaisir le dernier film d’Amanda Forbis et de Wendy Tilby, « Wild Life », nominé aux Oscars et sélectionné en compétition internationale à Anima cette année. Les deux réalisatrices qui nous amènent à suivre la trajectoire d’un jeune immigré anglais, parti découvrir les vastes prairies d’Alberta, au Canada en 1909. Mais son amour du badminton, du thé et son flegme naturel perdront ce gentleman.
« Ámár » est la dernière animation de Isabel Herguera, présente au Festival Anima en tant que membre du jury international. Son film est comme un carnet de voyage que l’on retrouve avec émotion, après des années, un petit livre composé de fragments de visages, de noms de personnes et de lieux, d’impressions sur une ville, sur un pays, de sentiments confus pour un amour perdu puis retrouvé.
Qu’ont en commun Pedro Almodóvar et Peter Lord ? Pas grand chose a priori et pourtant, c’est bien à eux que l’on pense quand on découvre les films de Samuel Orti Marti (dit Sam), l’un des maîtres de la pâte à modeler. Au premier, il emprunte le côté folklorique et au second, la technique. Le Festival Anima qui met l’Espagne à l’honneur, n’allait pas faire l’impasse sur cet ingénieux hidalgo de l’animation ibérique.
A la table des convives privilégiés du Festival Anima cette année, nous retrouvons le plus castillan des pays de la péninsule ibérique. L’Espagne s’offre une jolie mise en valeur avec deux programmes de courts métrages, des avant-premières de longs, un focus sur Sam Orti, l’un des maîtres de la pâte à modeler et une rétrospective consacrée au pionnier de l’animation espagnole, Segundo de Chomón.
Par une étouffante après-midi d’été, de jeunes marins lascifs et désœuvrés paressent dans la torpeur d’une improbable jungle tropicale. Le vieil homme qui semble veiller sur cette joyeuse troupe s’absente pour faire quelques emplettes. Il n’en faut pas plus pour réveiller les instincts de ces vilains garçons… Malgré les recommandations du plus vieux d’entre eux ; à peine sortis de leur sommeil, ils sont soudain pris d’une furieuse envie de se gifler mutuellement ! S’en suit d’irrésistibles distributions de claques : une véritable Sissy Boy Slap Party.
« A trip to the Orphanage » (Voyage à l’orphelinat) fait partie de ces court métrages fascinants et énigmatiques dont la beauté poétique vous saisit à la gorge et vous coupe le souffle. En seulement quatre minutes, Guy Maddin parvient à nous propulser dans la puissance de son univers cinématographique. Entre vision onirique et force émotionnelle, le film nous mystifie par sa symbolique visuelle et la profondeur de sa dimension musicale.
Ayant fait couler beaucoup d’encre à sa sortie, de par la renommée d’un de ses auteurs, Park Chan-wook, réalisateur sud-coréen très prisé en France pour ses longs métrages hallucinés (« JSA », « Sympathy For Mr Vengeance », « Old Boy », « Lady Vengeance », « Je Suis un Cyborg », « Thirst »), mais aussi de par sa confection technique unique, le film ayant été entièrement shooté à l’Iphone 4, « Night Fishing » (« Paranmanjang » en version originale) se pose en véritable ovni de la sélection clermontoise de cette année, après son passage triomphant à Berlin l’année dernière, où il remporta l’Ours d’Or et le Grand Prix du Jury du meilleur court métrage.
Récompensé l’année dernière à Clermont-Ferrand pour son film d’animation « Les Journaux de Lipsett », Théodore Ushev revêt, cette année, l’habit de juré de la compétition internationale. Rendez-vous pris avec l’artiste polymorphe dans la chaleur moite de la salle de presse du festival. Endroit, semble-t-il idéal pour décrier le travail de Sylvain Chomet, évoquer les travaux psychanalytiques de Lacan, et faire l’apologie du court métrage. Rencontre.
Un film de danse sélectionné au festival de Clermont-Ferrand, un fait suffisamment rare pour être souligné. Avec « Choros », Micheal Langan, dont le film de fin d’études « Doxology » avait déjà été montré en compétition Labo en 2009, propose une suite à « Pas de deux », de Norman Mac Laren, une des premières oeuvres mêlant expérimentation visuelle et chorégraphie, réalisée en 1968.
Le Britannique Joseph Pierce est de retour avec son dernier court, fraîchement sorti du four et déjà candidat pour le très recherché trophée du Labo à Clermont Ferrand. Après « Stand Up » et « A Family Portrait », le roi de la rotoscopie nous livre « The Pub », une vision grotesque, glauque et, il faut croire, réaliste de la scène nocturne londonienne au travers du portrait d’une jeune patronne de bistrot d’origine étrangère.
La fine fleur du clip est réunie cette année dans la sélection “Décibels” du 34e Festival de Clermont Ferrand. Parmi les heureux élus, on note la présence de « The Shrine / An Argument » (Fleet Foxes) réalisé par Sean Pecknold, « Cecelia & Her Selfhood » (Villagers) réalisé par Adrien Merigeau, de « The bench » (Sissi Lewis Kitty) réalisé par Crowther et Bruno SalAmone, mais aussi de « Oofplane //Selekt the machine » (Dj Oof) réalisé par Frédéric Jaîs Elalouf.
En parallèle de la triple compétition officielle, la programmation de Clermont-Ferrand contient également une sélection de clips baptisée « Décibels ». Nous vous invitons à découvrir la douzaine de vidéos sélectionnées cette année, les unes plus créatives que les autres, sur place si vous êtes dans la capitale auvergnate ou sur la toile si vous nous suivez de loin.
« Oh Willy… », ce titre, à prononcer comme un soupir, évoque le surgissement du souvenir, et la mélancolie qui caractérise le personnage éponyme du film d’Emma de Swaef et Marc Roels. Projeté en avant-première en compétition nationale au Festival International de Clermont-Ferrand, « Oh Willy… » nous plonge dans un univers délicat et poétique, une véritable quête des origines.
On effleure la beauté d’un film non seulement dans sa propension à offrir une vision transparente du monde mais également dans la valeur donnée à l’imaginaire des personnages, c’est-à-dire à la possibilité de voir figurer l’univers mental du protagoniste à l’écran. Dans le cas de “Noise” (littéralement “Le bruit”), un court-métrage inclassable mêlant les techniques du stop-motion, du dessin, et de l’incrustation virtuelle, il s’agit de laisser poindre visuellement les sensations d’un homme isolé dans une chambre.
Mardi 31 janvier, bon nombre d’entre vous auront peut-être envie de voir du court métrage à Paris. Cela tombe bien : nous vous proposons une nouvelle projection de courts, après celle, bien chouette, de l’Entrepôt, organisée le 21 décembre dernier. Collectif Prod, proche du cinéma émergent, et l’Espace Beaujon, centre d’animation du 8ème arrondissement, nous accueillent, en effet, le temps d’une soirée et d’une carte blanche. Jazz, couleurs, hommes-objets ,angoisse, humour, consumérisme et voyeurisme au programme.
Depuis la nuit des temps, les hommes ont cherché à s’extraire et à se séparer de la nature, vécue comme hostile et dangereuse. Aujourd’hui, la frontière entre la ville où vivent la majorité des êtres humains et la nature devient tellement étanche que la campagne se transforme en un lieu de fantasme et représente le paradis perdu. C’est le cas du petit village des Pyrénées investi pendant les vacances par Manuel, environ 35 ans et Myrtille, sa fille de 5 ans, enfant curieuse et intelligente.
Animateur polonais reconnu, rattaché au légendaire studio Se-ma-for, Marek Skrobecki, est l’auteur du conte poétique « Danny Boy », lauréat du Métrange du Format Court au festival Court Métrange de Rennes. Début décembre, il était à Paris pour présenter ses films dans le cadre d’une rétrospective organisée par le Carrefour de l’Animation, au Forum des images. Entretien particulier dans un espace rose et feutré de la Salle des collections.