Dans la compétition internationale de courts métrages du Festival du Cinéma du Réel, le film de Rikun Zhu, « Cha Fang » (« The Questioning » en anglais), nous offre un regard oppressant sur les conditions de production du cinéma indépendant chinois actuel. Témoignage hyperréaliste d’une situation politique tendue, « Cha Fang » saisit un instant de pression policière commun pour nous donner un aperçu brûlant de la situation des droits de l’homme en Chine aujourd’hui.
En quatre ans et des poussières, nous avons suivi le travail de Benjamin Renner. Au tout début, il y a eu « La Queue de la souris », son film malin et touchant de fin d’études de La Poudrière, récompensé du Cartoon d’Or en 2008. Quelques années plus tard, on l’a retrouvé autour de son projet de long-métrage, « Ernest et Célestine », présenté pendant le festival d’Annecy. Par la suite, son film, co-réalisé avec Vincent Patar et Stéphane Aubier, les créateurs de « Panique au village » et des drolatiques Pic Pic et André, est sorti en salle (il y est toujours, allez ou retournez le voir !).
De retour dans un nouveau lieu au cœur de la capitale belge, Short Screens débute sa saison 2013 avec une programmation captivante qui fait la part belle du cinéma de l’animation! Rendez-vous le jeudi 28 mars à 19h30 au cinéma Aventure (Galerie du centre 57, 1000 Bruxelles) ! PAF : 6 euros.
Gunhild Enger, que nous avons rencontrée le mois dernier à Clermont-Ferrand, est la réalisatrice de « Prematur », une confrontation drôle et tendue entre deux générations (enfants-parents) et deux cultures (Espagne-Norvège). Au Festival de Brest, le film nous avait beaucoup plu pour ses non-dits familiaux et sa forme épurée, le temps d’un trajet de voiture sans retour. Il avait remporté le Prix Format Court, le Prix européen du Conseil régional de Bretagne et le Prix des Passeurs de courts.
Avec un peu d’ironie, nous pourrions dire que « Fishing Without Nets » est à certaines régions appauvries du monde ce que sont « Les Pirates des Caraïbes » à un certain cinéma de divertissement ou au tourisme de masse : un blockbuster en devenir. Sauf que les arêtes du réel entaillent ici toute possibilité de fantastique et d’humour. La beauté de la photographie et la richesse solaire rêvée de l’Afrique sont ici impuissantes à produire une quelconque discipline de l’horreur.
Après notre soirée anniversaire de janvier et notre Saint-Valentin de février, voici l’information relative à notre séance du jeudi 14 mars dès 20h30, au Studio des Ursulines (Paris, 5ème) . Cette programmation, réalisée en partenariat avec le Festival européen du film court de Brest, rassemble six films dont le tout premier prix Format Court décerné au festival. Comme d’habitude, plusieurs équipes seront présentes pour évoquer leur travail : Hugues Hariche (réalisateur), Michael Rittmannsberger (réalisateur), Edyta Janczak-Hiriart (productrice), Liana Babluani (comédienne), Nastasia Legrand (comédienne) et Aziza Arslanova (comédienne).
Transhumance sonore et graphique, hommage aux musiciens décédés Robert Johnson et Ali Farka Touré ainsi qu’au blues, au Mali, aux migrants traversant le désert dans l’espoir d’atteindre un plus bel avenir en Europe, « Miniyamba » de Luc Perez, cette année en compétition à Clermont-Ferrand, pourrait tout aussi bien être l’histoire de Moussa Diallo, le compositeur du film, ainsi que celle de cette amitié avec son réalisateur. Rencontre avec ce dernier.
La 38ème Cérémonie des César s’est déroulée hier soir au Théâtre du Châtelet. À côté d’« Amour », de « Rouille et d’os » et « Des adieux à la reine », le « Cri du Homard », le premier film de Nicolas Guiot s’est vu remettre le César du Meilleur Film de court métrage. Retrouvez un entretien du réalisateur, la petite séquence vidéo des César (« allez voir des courts métrages, c’est notre vitalité et nos pépites pour demain ! ») ainsi que la critique du film parue sur notre site. Pour rappel, le film avait été projeté à notre séance Format Court du 14 juin 2012, en présence de l’équipe. Toutes nos félicitations à l’heureux lauréat !
Iran, la génération actuelle aspire au changement. Comment les femmes appréhendent-elles leur avenir ? Tel serait le pitch de « After the Class », sélectionné en compétition internationale du 35ème Festival du court métrage de Clermont-Ferrand. La talentueuse Fereshteh Parnian est venue défendre les couleurs de son pays au cœur de la cité auvergnate et nous l’avons rencontrée.
« 6th March », vu à Clermont, met en scène la garde à vue de trois étudiants hongkongais interrogés par des policiers après leur arrestation à la suite d’une manifestation. À travers cette table ronde improvisée, Chun Wong, le réalisateur, tente de confronter deux univers habituellement éloignés l’un de l’autre : la police et l’étudiant politisé. Bien que chacun campe sur ses arguments, les points de vue s’échangent, des nuances affleurent dans les discours et des dissensions apparaissent, pas toujours là où on les attend.
Donato Sansone avait déjà été repéré avec son animation précédente « Videogioco » qui avait fait le tour des festivals dont celui d’Anima. Il revient au Festival d’Animation de Bruxelles avec son nouveau court, « Topo glassato al cioccolato », une pépite audacieuse et ténébreuse.
Film d’anticipation d’une noirceur troublante sur les difficultés de la survie en temps de crise, le film « Peau de Chien » était ces derniers jours en compétition dans le programme national du 35ème Festival de Clermont-Ferrand. L’auteur, Nicolas Jacquet, nous parle de son travail, un cinéma d’animation en photos découpées.
Film d’école issu de la Cambre, « Si j’étais un homme » s’est fait remarquer notamment au FIDEC (Huy), où il a reçu le Prix Queer, et au Festival Media 10-10 (Namur), où il a remporté le Prix de la Meilleure Animation. En compétition belge à Anima (Bruxelles) cette année, ce court allègre de Margot Reumont offre un beau moment de divertissement tout en suscitant une réflexion sur la notion des genres aux yeux de la jeunesse d’aujourd’hui.
Tout le monde a déjà entendu parler de ce bon vieux Raspoutine, conseiller du Tsar de Russie que l’on qualifia bien souvent de sorcier. Mais connaissez-vous réellement son histoire ? C’est en tout cas celle-là que souhaite nous conter le narrateur de « Vie et mort de l’illustre Grigori Efimovitch Raspoutine », film de fin d’études de Céline Devaux, récompensé du Prix du Meilleur Film d’Animation francophone (S.A.C.D.) au dernier Festival de Clermont-Ferrand et présenté ces jours-ci au Festival Anima à Bruxelles.
Le climat quelque peu tropical de la salle de presse du festival de Clermont-Ferrand qui surplombe la piscine municipale est l’endroit idéal pour interviewer un réalisateur australien dont le film a justement pour titre « The River ». Rencontre avec Tarquin Netherway, son auteur.
Premier film d’un jeune réalisateur australien, « The River » de Tarquin Netherway est le portrait déroutant d’une jeunesse en roue libre savourant ses derniers instants de liberté. Film de fin d’études dont l’étrangeté appuyée peut autant séduire qu’agacer, il emprunte la voie de l’expérimentation trouvant naturellement sa place cette année dans la section Labo du Festival de Clermont-Ferrand.
Pile, on réunit les éléments sensoriels venus de l’imaginaire pour représenter le mouvement des êtres. Face, on appréhende le monde et ses labyrinthes en plongeant directement en son sein. Fiction et documentaire, loin d’être des démarches opposées, ne sont en réalité que les deux faces d’une même carte. Ce n’est pas la réalité elle-même qui est enregistrée (comme le disent certains maladroitement), mais une vision du monde qui s’imprime. L’enjeu personnel de chaque cinéaste est de « piéger les faits qui (les) traversent », pour reprendre l’expression du peintre Francis Bacon.
Depuis 1995, la Satyajit Ray Film and Television Institute (SRFTI) de Calcutta œuvre à former une nouvelle génération de cinéastes indiens. En marge du cinéma commercial devenu synonyme d’industrie, de production et de consommation de masse, leurs films livrent un portrait plus réaliste de l’Inde, mettant en avant ses diversités, ses identités plurielles et complexes. Dans le cadre de sa rétrospective Inde cette année, le festival de Clermont-Ferrand a consacré une séance à cette école de cinéma fort renommée avec cinq films peu connus, plus captivants les uns que les autres.
« Sevilla » de Bram Schouw est un film sur le voyage, sur le départ. En filmant trois jeunes gens, le réalisateur du film « Impasse » montre des êtres forts de l’amour qui les unit et d’une liberté solaire qui va s’éteindre brusquement.
Petit phénomène en soi dans le milieu artistique branché, Andrew Thomas Huang a su imposer avec « Solipsist » un univers coloré et texturé, marqué par une direction artistique très aboutie et un syncrétisme parfait dans l’utilisation de marionnettes et d’effets spéciaux. Ce petit bijou lui a valu de nombreuses louanges et récompenses, ainsi que l’attention d’un des grands noms de la musique islandaise, Björk, qui lui a confié, les yeux fermés, la réalisation de son nouveau clip : Mutual Core.