Alain Cavalier, filmeur de longue date, ayant fait ses premiers pas avec un court, « L’Américain » (1958), est revenu il y a quelques années à la forme brève avec « Les Braves », trois témoignages inédits d’hommes “n’ayant pas eu froid aux yeux (…) et ayant refusé de se plier devant l’injustice”, censés être les premiers d’une série de ce genre. Ces films sont réunis sur un DVD, édité l’an passé, par les Collections particulières de l’association Documentaire sur Grand Ecran.
Depuis un an, le DVD traînait dans la pile des non vus, non traités, non évalués. Dépoussiéré, “Estran – 21 courts métrages” intègre, une édition plus tard, notre dossier spécial consacré au Festival du Film Court de Brest.
Les coïncidences font bien les choses. Le festival d’Annecy s’est terminé il y a 10 jours et il restait un DVD thématique dans la barbe de Noël Père. Réalisé à l’occasion d’une exposition sur le film d’animation publicitaire en France, présentée au Musée de la Publicité à Paris en 2007-2008, le support, rond comme un ballon, met en parallèle perles d’époque, pionniers du genre et animation riche et variée.
La Quinzaine des Réalisateurs, sélection parallèle à la compétition officielle du Festival de Cannes, offre depuis 1968 une fenêtre aux œuvres d’artistes peu connus qui finissent inévitablement par être propulsés au rang de célébrité. Akerman, Herzog, Fassbinder, Oshima ne sont que quelques exemples illustres sur une liste kilométrique. Pour la première fois cette année, la Quinzaine a édité un coffret rétrospective, une sorte de best-of reprenant un échantillon des dix dernières années, dont « Killing the Chickens to Scare the Monkeys » de Jens Assur et « Mary Last Seen » de Sean Durkin. Revue de quatre titres au choix.
En 2004, la collection Selected Shorts, éditée par le Festival du court métrage de Louvain (IKL), voyait le jour avec le but de publier chaque année un DVD reprenant une anthologie de films courts primés ou simplement sélectionnés au Festival. Florilège de 5 films.
Créé à Bristol en 1972 par David Sproxton et Peter Lord, le studio Aardman a acquis une solide réputation dans le milieu artistique avec les aventures à succès de Wallace et Gromit, un esprit malicieusement anglais et le maniement raffiné de l’animation en pâte à modeler. Rencontrer Peter Peake, animateur chez Aardman, permet de fouiller dans sa besace de DVD et d’en extirper un disque aussi plat qu’un pain azyme, consacré aux chefs-d’oeuvre du célèbre studio de production.
Amérique, années 20 ou folles. Encore muet, le cinéma burlesque faisait beaucoup parler de lui. Les silhouettes et les gags de Buster Keaton, de Charlie Chaplin, de Harold Lloyd, de Stan Laurel et de son associé Oliver Hardy habillaient facétieusement les écrans. Mais les rires naissaient également du talent d’un autre, tour à tour acteur, réalisateur et producteur entre 1920 et 1940 : le très populaire Charley Chase. Oublié aujourd’hui, il était discernable par ses rôles de dandy séducteur à la tronche impayable (fine moustache, oreilles décollées, yeux facétieux, bouche pitre) assortie à ses cheveux coiffés à la brillantine.
C’est en 1998 que débute la fabuleuse aventure des Lutins du court métrage, une association qui vise à promouvoir et à diffuser la forme courte à travers différents évènements, tels que le Tour de France des Lutins ou encore la Nuit des Lutins. En attendant le mois de juin et sa prochaine nuit étoilée, un DVD « Les Lutins du court métrage : 10 ans, 10 films » édité chez DVD Pocket retrace la décennie en 10 films de référence récompensés lors des éditions précédentes. Lumière sur 5 feux follets.
À Clermont-Ferrand, les courts de rattrapage se sont offert la présence de Luc Moullet et Lorenzo Recio, deux artistes de l’étrange, l’occasion pour nous de parler du DVD du plus loufoque des cinéastes de la Nouvelle vague « Luc Moullet en shorts : 10 courts métrages très drôles (sauf un) », édité chez Chalet Pointu. La compilation très éclectique réunit 10 petits films divinement iconoclastes traversant les genres (documentaire, fiction, docu-fiction, …) et un style à l’apparence froide et légère, teinté du burlesque de Tati et des théories de Brecht. Éloge du brin de folie de trois d’entre-eux.
En 2007, les Rencontres Henri Langlois, grandes partisanes de films d’étudiants, enregistraient leur 30ème édition, et éditaient en DVD une sélection de 14 courts métrages primés en interne, pour accompagner cet anniversaire. Après vision, trois d’entre eux s’installent en toute impunité dans cette chronique très marquée par le noir et blanc.
Tout amateur d’animation en a entendu parler ou a vu sa tronche, surmontée d’un n°6, quelque part. « Harvie Krumpet » est un anti-héros en pâte à modeler, porté sur les faits, les clopes, le nudisme et l’affranchissement des poules. Son étoile n’est pas spécialement bonne, mais cela ne l’empêche pas d’attirer la sympathie de ses juges (Prix du Public, du Jury, Fipresci à Annecy, en 2003, et Oscar du meilleur court métrage d’animation en 2004).
Fondée en 1968 par la SRF (la Société des Réalisateurs de Films), la Quinzaine des Réalisateurs est une section parallèle, indépendante, internationale et non compétitive du festival de Cannes. En 69, elle apparaît, sous le nom de « Cinéma en liberté ». Dès sa première édition, la manifestation s’intéresse aux jeunes et nouveaux cinéastes, aux preneurs de risques, aux audacieux, aux avant-gardistes, aux poètes, aux défenseurs d’un cinéma d’auteur indépendant et original.
Récompensé à Clermont-Ferrand, mais aussi à Fréjus ou encore à Angers, le second court métrage d’Antoine Bigeard vient d’être édité en DVD par la Fnac, qui en a fait son « Attention Talent » de l’année 2008. Diffusée dans les magasins de la chaîne de distribution de biens culturels (sic), cette édition, conçue par le réalisateur, permet de découvrir ses deux films et quelques bonus où il se met en scène, pour le meilleur et pour le pire.