Depuis l’âge de 9 ans, David Miller connaît la date du jour de sa mort. Tandis que celle-ci approche, il rencontre pour la dernière fois des êtres qui lui sont chers, obsédé par l’idée d’apprendre à faire un noeud de cravate et par la chute dans l’eau du cinéaste québécois Claude Jutra.
Réal. : Lionel Baier
Fiction, 55′, 2010
Suisse
Présenté à Brive en compétition, Rêve bébé rêve, film de fin d’études de la Fémis est un récit musical et mélancolique porté par la musique de Nicolas Ly, chanteur du groupe Applause, et la douceur de ses plans-séquences.
Présenté à Brive dans la même séance que « Pandore » de Virgil Vernier, autre moyen métrage stimulant de la compétition européenne, « Un Monde sans femmes » de Guillaume Brac succède intelligemment au « Naufragé », son film précédent, également tourné en Picardie avec l’étonnant Vincent Macaigne dans le rôle de Sylvain.
« Jessi » de l’Allemande Mariejosephin Schneider suit la fugue et les yeux de chat d’une môme de 11 ans, dont la mère purge une peine de prison et dont la sœur a quitté l’ancienne demeure familiale. Lauréat du Grand Prix du Jury dans la catégorie films d’écoles européens à Angers, et projeté également aux Rencontres Henri Langlois, le film figure parmi les 21 titres de la compétition européenne du festival de Brive.
Pendant que sa mère purge sa peine en prison, la petite Jessi, 11 ans, vit dans une famille d’accueil. Sa quête d’identité la mène jusqu’au village où elle a grandi. Là, elle découvre que sa recherche doit aller bien au-delà des limites de son ancienne vie.
Réal. : Mariejosephin Schneider
Fiction, 33′, 2010
Allemagne
Le Festival de Brive propose une rétrospective consacrée à Jean Eustache. On s’en réjouit, tant ses films sont compliqués à voir dans de bonnes conditions. L’auteur de « La Maman et la putain » (1973) a réalisé plusieurs moyens métrages, fictionnels comme documentaires : « Les Mauvaises fréquentations » (1963), « Le Père Noël a les yeux bleus » (1966), « Le cochon » (1970), et « Le Jardin des délices de Jérôme Bosch » (1979). Mais aussi « Une sale histoire », datant de 1977, qui, en 49 minutes sympathiques, affole une anodine journée d’avril.
Dans un salon, un homme raconte à trois femmes comment il devint voyeur dans un café qu’il fréquentait et pourquoi il y prit goût pendant un temps…
Réal. : Jean Eustache
Docu-Fiction, 49′, 1977
France
Charles Chinaski est un type à problèmes et se considère comme responsable de la plupart de ses problèmes. Il décide un jour de consulter le premier docteur venu.
Réal. : Joan Chemla
Fiction, 15′, 2010
France
Après « Mauvaise route » (2008), Joan Chemla a choisi de sortir des sentiers battus en réalisant « Dr Nazi », un court métrage inspiré de la nouvelle éponyme de Charles Bukowski. Lauréat du Prix Canal + à Clermont-Ferrand cette année et sélectionné à Créteil, au Festival International de films de femmes, le film traduit l’univers du romancier américain avec une aisance audacieuse.
Une mère tente de réconforter son fils, mais il se renferme de plus en plus dans le silence à chacune de ses tentatives. Leur relation troublée devient encore plus tendue lors d’une visite à un aquarium voisin. Jusqu’au moment où le fils découvre une raison de s’ouvrir à nouveau à sa mère.
Réal. : Rachel House
Fiction, 8′, 2010
Nouvelle-Zélande
Qu’il est chouette de découvrir parmi dix courts moyens un film sympa comme « The Winter boy ». Issu de Nouvelle-Zélande au même titre que le tatouage maori, le film de Rachel House est projeté en France, au festival de Créteil.
Dans une usine mexicaine de savon, « Roma », la rencontre de deux solitudes : une jeune fugitive, un ouvrier solidaire. Prix du scénario aux Rencontres Henri Langlois de Poitiers en 2010.
La patrie de Frida la brune réserve bien de jolies surprises aux amateurs d’humour noir. Le film de Jacques Bonnavent, La Mina de oro, aperçu notamment à Clermont-Ferrand où il a remporté le Prix de la jeunesse, est une pépite savoureuse. Le Festival Travelling de Rennes n’a d’ailleurs pas hésité à le sélectionner.
Betina, la cinquantaine passée, rencontre l’amour grâce à Internet. Elle laisse
derrière elle sa vie monotone de citadine pour rejoindre son fiancé virtuel à l’autre bout du
pays.
Réal. : Jacques Bonnavent
Fiction, 2010, 10′
Mexique
Sélectionné cette année à la 61ème Berlinale, le court métrage « Pera Berbangê » du Turc Aran İnan Arslan présente, dans un cadre bucolique kurde, une allégorie soignée sur la liberté, cet oiseau illusoire.
Un village est évacué et sa population est déplacée à la frontière d’une grande ville. Biskov et son petit frère vendent des pigeons aux croyants sur la place du marché. Les pigeons sont mis en liberté. Plus tard, Biskov les recueille et les ramène chez lui. Que signifie la liberté? Qui prend la décision de la donner ou de la reprendre?
« Une Pute et un Poussin » de Clément Michel, est cette année en lice pour le César du meilleur court métrage. Dans ce film, Julie Budet et le réalisateur lui-même nous livrent une interprétation positivement loufoque d’une probable prostituée et d’un improbable poussin.
Un soir. Une histoire d’amour, de déficit et de convoitise haute en couleurs se révèle à travers l’échange intensif d’idées entre deux personnes. L’usage troublant de communication, d’enregistrement et d’écriture induit la fluctuation du film entre un rêve, un scénario et un échange amoureux que chacun désire.
Réal. : Akram Zaatari
Fiction, 7″, 2010
Liban, Royaume-Uni
Après avoir utilisé l’espace d’exposition, celui des Laboratoires d’Aubervilliers en avril 2010, pour questionner la mémoire de la guerre du Liban à l’appui d’objets à la puissance symbolique indéniable (carnets de notes, photographies, machines à écrire), l’artiste libanais Akram Zaatari a décidé de réemployer ces objets dans un dispositif cinématographique, fictionnel, quelque peu séparé de leur statut d’archives et de leur contexte socio-politique d’origine. De fait, il dépose sa casquette de collectionneur pour parer celle de cinéaste du présent.