« Killing the Chickens to Scare the Monkeys » narre une histoire unique, jamais vue auparavant, empruntée à la vie quotidienne en Chine. Dans un espace grisâtre entre blanc et noir, neuf scènes fortes, qui montrent les conséquences imprévues de la politique nationale sur la vie d’une jeune femme.
Réal. : Jens Assur
Fiction, 23′, 2011
Suède, Thaïlande
Pista se plaint auprès d’un commissaire de police de vols commis dans son champ. Face à l’officier, il se montre impatient et râleur. Une fois rentré chez lui, il pourchasse un ami de sa fille, donne des ordres à sa femme, et bat Feri, son homme à tout faire.
Istvan Balogh, agriculteur hongrois, a le contrôle total de sa femme, de sa famille et de son esclave. Les personnages croisent leur destin tragique à cause de leurs relations extrêmes. Ce film a été inspiré par les souvenirs de personnes qui ont survécu à de telles situations.
Réal. : Attila Till
Fiction, 20′, Hongrie
2011
Depuis 1951, le prix Jean-Vigo, créée par Claude Aveline, en hommage au réalisateur Jean Vigo, récompense un réalisateur français pour son indépendance d’esprit et la qualité de sa réalisation. Depuis 1960, un palmarès distingue les longs métrages et les courts métrages. Mercredi soir, le Prix Jean Vigo, qui fête cette année ses 60 ans, a été décerné au film « Les chants de Mandrin » de Rabah Ameur-Zaimeche. Côté courts, c’est « La dame au chien » de Damien Manivel qui a été distingué par le jury. Un Prix Spécial a également été remis au cinéaste Jean-Marie Straub pour l’ensemble de son oeuvre.
Son film « Casus Belli » s’est laissé aimer à Venise, Clermont-Ferrand, Dubaï, et Bruxelles. Pour en savoir davantage sur la métaphore, les caddies et les enfants-dominos, c’est avec Yorgos Zois qu’il faut prendre rendez-vous.
Cherchant par tous les moyens à éviter un gros chien qui se trouve sur son chemin, un petit garçon a finalement l’idée de l’amadouer en lui donnant une partie du pain qu’il rapportait à la maison.
Réal. : Abbas Kiarostami
Fiction, 10′, 1970
Iran
Sous le soleil printanier de Brive, Fabian Möhrke parle de sa fille de deux ans en confiant : « J’espère que j’arriverai au point où je laisserai ma fille me voir comme un con », constat clairvoyant de l’impossible relation fusionnelle ado-parents pourtant souvent fantasmée dont le réalisateur allemand s’est emparé avec maestria pour son film présenté en compétition lors du Festival corrézien. Philipp n’aura pas volé son prix du public au Festival de Brive. Egalement récompensé cette année à Angers, ce moyen métrage impressionne immédiatement par la maîtrise narrative et l’acuité de son jeune auteur qui réalise là son film de fin d’études.
Philipp a quinze ans. Bernd, son père, fait ce qu’il peut pour entretenir de bonnes relations avec son fils. Il lui organise une fête d’anniversaire, et tente même de comprendre Philipp lorsqu’il découvre que celui-ci le vole. Quoique Philipp fasse, où qu’il aille, Bernd l’attend avec un sourire bienveillant.
Réal. : Fabian Möhrke
Fiction, 39′, 2010
France
Il s’agit d’une femme. D’une femme dans une baignoire. Sa baignoire, c’est son refuge, son domicile. Jour après goutte, goutte après jour, elle reste dans l’eau. Elle n’en sort pas. Elle n’y arrive pas. Pas parce qu’elle aime s’y prélasser. Mais parce que c’est une victime.
Julia passe sa vie entière dans sa baignoire. Goutte après goutte, elle doit trouver le courage de changer l’état des choses.
Réal. : César Esteban Alenda, José Esteban Alenda
Fiction, 19′, 2010
Espagne
« Casus Belli » a tout du film de chevet. Présenté à Venise dans la section Orizzonti et projeté ces jours-ci au 4ème Festival du Film du Golfe, à Dubaï, au sein de la compétition internationale, il distille dans sa scène d’ouverture les ingrédients d’une intrigue pas si banale. Un caddie, un supermarché, une jeune femme, des produits à profusion, une voix microphonique, et une file d’attente apparaissent dans les premières minutes de cet opus expérimental grec.
Toutes sortes de gens, de nationalité, de classe, de sexe et d’âge différents, font la queue dans sept files d’attente. La première personne de chaque file devient la dernière de la suivante, formant une gigantesque chaîne humaine. Mais au bout de la queue, le compte à rebours commence.
Réal. : Yorgos Zois
Expérimental, fiction, 11’11’’, 2010
Grèce
« Low Cost » (Claude Jutra) » est un film qui a de la valeur. De façon impertinente et légère, le cinéaste suisse Lionel Baier vient frontalement nous questionner à travers le personnage de David Miller sur notre rapport à la mort. Filmé à l’aide d’un téléphone portable, « Low Cost » explore le potentiel de cet outil intime devenu le support quotidien de notre mémoire.
Depuis l’âge de 9 ans, David Miller connaît la date du jour de sa mort. Tandis que celle-ci approche, il rencontre pour la dernière fois des êtres qui lui sont chers, obsédé par l’idée d’apprendre à faire un noeud de cravate et par la chute dans l’eau du cinéaste québécois Claude Jutra.
Réal. : Lionel Baier
Fiction, 55′, 2010
Suisse
Présenté à Brive en compétition, Rêve bébé rêve, film de fin d’études de la Fémis est un récit musical et mélancolique porté par la musique de Nicolas Ly, chanteur du groupe Applause, et la douceur de ses plans-séquences.
Présenté à Brive dans la même séance que « Pandore » de Virgil Vernier, autre moyen métrage stimulant de la compétition européenne, « Un Monde sans femmes » de Guillaume Brac succède intelligemment au « Naufragé », son film précédent, également tourné en Picardie avec l’étonnant Vincent Macaigne dans le rôle de Sylvain.
« Jessi » de l’Allemande Mariejosephin Schneider suit la fugue et les yeux de chat d’une môme de 11 ans, dont la mère purge une peine de prison et dont la sœur a quitté l’ancienne demeure familiale. Lauréat du Grand Prix du Jury dans la catégorie films d’écoles européens à Angers, et projeté également aux Rencontres Henri Langlois, le film figure parmi les 21 titres de la compétition européenne du festival de Brive.
Pendant que sa mère purge sa peine en prison, la petite Jessi, 11 ans, vit dans une famille d’accueil. Sa quête d’identité la mène jusqu’au village où elle a grandi. Là, elle découvre que sa recherche doit aller bien au-delà des limites de son ancienne vie.
Réal. : Mariejosephin Schneider
Fiction, 33′, 2010
Allemagne
Le Festival de Brive propose une rétrospective consacrée à Jean Eustache. On s’en réjouit, tant ses films sont compliqués à voir dans de bonnes conditions. L’auteur de « La Maman et la putain » (1973) a réalisé plusieurs moyens métrages, fictionnels comme documentaires : « Les Mauvaises fréquentations » (1963), « Le Père Noël a les yeux bleus » (1966), « Le cochon » (1970), et « Le Jardin des délices de Jérôme Bosch » (1979). Mais aussi « Une sale histoire », datant de 1977, qui, en 49 minutes sympathiques, affole une anodine journée d’avril.