En compétition à la Quinzaine des Réalisateurs, le court métrage « Wrongs Cops » de Quentin Dupieux – premier chapitre d’une série de six petits films sur la police américaine – révèle un Marilyn Manson surprenant et livre une critique désopilante d’une Amérique en quête de sens.
Duke, un flic corrompu et mélomane, patrouille dans les rues de Los Angeles, musique à fond et fait la rencontre d’un jeune amateur de techno, David Dolores Frank. Consterné par les goûts musicaux du jeune adolescent, Duke s’investit d’une mission : lui donner une bonne leçon de musique.
Réal. : Quentin Dupieux
Fiction, 13′, 2012
France
Le Jury des courts métrages de Cannes, identique à celui de la Cinéfondation, composé, rappelons-le, de Jean-Pierre Dardenne, de Arsinée Khanjian, de Karim Aïnouz, d’Emmanuel Carrère et de Yu Lik-wai, a désigné hier la Palme d’Or du court métrage à « Sessiz-Be Deng » (Silencieux), un très beau film turc, tout en silences et en regards, de Rezan Yessilbas.
Quelque part au Maghreb, Fatine, jeune femme en âge d’être mariée fait l’amour avec un homme à même le sol, sur un tissu déposé sur la roche en plein « désert ». Avant que celui-ci s’en aille, elle lui fait promettre qu’il reviendra la chercher pour un ailleurs plus confortable. A leur insu, un jeune garçon assiste à la scène.
Fatine s’est aventurée loin du village pour retrouver son amant. Quand un petit garçon la surprend, elle n’a plus qu’une idée en tête, rentrer chez elle.
Réal. : Fyzal Boulifa
Fiction, 16′, 2012
Royaume-Uni, Maroc
Mr Königsberg est directeur d’une entreprise spécialisée dans le commerce du papier et pour tuer le temps, il aime aller à la chasse. Présenté en première mondiale à la Quinzaine des Réalisateurs, « Königsberg » met en scène avec une ironie bienveillante la discrète solitude d’un homme au milieu de ses semblables.
M. Königsberg dirige une petite usine de province. Malgré sa vie satisfaisante, il est habité d’une sourde mélancolie et souffre de la réputation d’être mauvais chasseur. Quand il se rend à sa partie de chasse hebdomadaire, il décide de faire basculer son destin.
Fiction, 18′, 2012
France
Cinéaste de la mémoire, fin analyste de l’image et sondeur passionné du sentiment humain, Jean-Gabriel Périot mène, depuis plus de 10 ans, une carrière prolifique et reconnue dans le milieu du court métrage et du documentaire français.
Lors de la 34e édition du Festival de Films de Femmes de Créteil, La fémis était amplement représentée : l’école de cinéma renommée a pu non seulement compter deux de ses étudiantes en compétition dans la catégorie courts-métrages, mais elle s’est également vue offrir la mise en place d’une Master Class animée par la non moins connue Claire Simon.
Le film commence et finit dans une baignoire. D’ailleurs, tout le film ou presque se situe dans cet espace, si bien qu’on en ressort avec la peau des doigts toute fripée. L’ambiance y est d’autant plus moite qu’une brume vaporeuse demeure du début à la fin, comme si nous étions dans un hammam (ou le ventre d’une femme), auquel se greffe un degré de sensualité et de chaleur gratifié par la musique folk du duo Lilt.
Ayant fait couler beaucoup d’encre à sa sortie, de par la renommée d’un de ses auteurs, Park Chan-wook, réalisateur sud-coréen très prisé en France pour ses longs métrages hallucinés (« JSA », « Sympathy For Mr Vengeance », « Old Boy », « Lady Vengeance », « Je Suis un Cyborg », « Thirst »), mais aussi de par sa confection technique unique, le film ayant été entièrement shooté à l’Iphone 4, « Night Fishing » (« Paranmanjang » en version originale) se pose en véritable ovni de la sélection clermontoise de cette année, après son passage triomphant à Berlin l’année dernière, où il remporta l’Ours d’Or et le Grand Prix du Jury du meilleur court métrage.
Au fin fond de la forêt, à travers un épais brouillard, un homme marche, un panier de pêcheur à la main. Il arrive au bord d’une rivière. L’homme prépare tranquillement son matériel de pêche et lance ses hameçons. Quelques heures plus tard, la nuit tombe peu à peu sur les berges tranquilles. L’homme n’a pas attrapé grand-chose mais reste assis à attendre. C’est alors qu’une de ses cannes à pêche plie sous le poids d’une prise qui semble très lourde…
Réal. : Park Chan-Wook, Park Chan-Kyong
Fiction, Expérimental, 33′, 2011
Corée du Sud
Un film de danse sélectionné au festival de Clermont-Ferrand, un fait suffisamment rare pour être souligné. Avec « Choros », Micheal Langan, dont le film de fin d’études « Doxology » avait déjà été montré en compétition Labo en 2009, propose une suite à « Pas de deux », de Norman Mac Laren, une des premières oeuvres mêlant expérimentation visuelle et chorégraphie, réalisée en 1968.
Une danseuse donne vie à une ribambelle de figures féminines dans ce « pas de trente-deux » surréaliste.
Réal. : Terah Maher, Michael Langan
Animation, Expérimental, 12’44 », 2011
Etats-Unis
En compétition au Festival de Clermont-Ferrand, le court métrage « Récits de chambre froide » (Opowieści z chłodni), écrit et réalisé par Grzegorz Jaroszuk, relate la naissance des sentiments chez deux individus complètement paumés, employés dans un supermarché où les réfrigérateurs ne servent pas seulement à garder les aliments au frais. Décrivant des situations grotesques, le cinéaste éclaire la dépression ambiante du monde du travail, animé d’une conscience épatante des cadrages et d’une ironie jubilatoire.
L’histoire grotesque d’une jeune fille et un garçon qui travaillent dans le même supermarché. Élus “pires employés du mois”, ils doivent trouver un but à leur existence et, en seulement deux jours, commencer une vie meilleure et plus significative. À l’aide d’une émission de divertissement populaire.
Réal. : Grzegorz Jaroszuk
Fiction, 26′, 2011
Pologne
Les personnes handicapées ont-elles droit à une vie sexuelle ? La réponse de Daniel Metge est « oui ». A travers ce troisième court métrage, il nous montre comment cela est possible, avec une grande sensibilité et une certaine crudité.
Romain, c’est mon amoureux. On s’embrasse avec la langue. On va se marier, on va vivre ensemble et on va avoir des enfants. On va même avoir des rapports sexuels. Mais bon, aux Eglantines c’est interdit. Entre résidents, on peut pas. Alors samedi, ma petite sœur elle va venir nous chercher avec sa voiture, et elle va nous emmener en week-end à la campagne. En amoureux.
Réal. : Daniel Metge
Fiction, 22’40 », 2011
France
De sa conception épique à sa mort cinématographique, le portrait fantasmé et fictif du cinéaste Walerian Borowczyk (dit Boro). Boro-in-the-Box découvre un monde cruel et obscène, de la Pologne à Paris, au cœur d’un abécédaire fantasmagorique.
Réal. : Bertrand Mandico
Fiction, 41′, 2011
France