Franck, Hugo et Philippe, trois copains se rendent à une pendaison de crémaillère dans un appartement parisien. A la porte, deux jeunes types, âgés de seize ou dix-sept ans, tentent de négocier leur entrée. La tension monte.
Réal. : Manuel Schapira
Fiction, 14′, France
2012
L’exercice de la comédie est délicat et souvent trop rare dans le milieu du court métrage. Peut-être parce qu’il est difficile de faire s’esclaffer le spectateur en 15 minutes de temps ou bien tout simplement parce que les organismes de financements des films courts ne sont guère très généreux envers ce genre plus léger. On notera pourtant que si peu de comédies remportent des grands prix lors de festivals, ils gagnent souvent le cœur du grand public et permettent généralement de reprendre son souffle entre deux films plus graves.
Comme chaque année, c’est l’heure du grand match entre Philippe et Yannick, le père et le fils. Comme chaque année, le fils est un peu plus fort. Comme chaque année, le père est un peu plus vieux. Il n’est jamais facile pour un champion d’abandonner son titre.
Réal. : Vital Philippot
Fiction, 16’43’’, France
2012
Premier film au rythme extrêmement maitrisé et aux dialogues ciselés, « Ce n’est pas un film de cow-boys » offre une relecture de « Brokeback Mountain » dans les toilettes d’un collège, après sa diffusion la veille à la télé. Porté par la grande justesse de ses comédiens, le film touche juste et se joue admirablement des clichés. Il a reçu le Prix du Jury Jeunes et le Prix Beaumarchais-Sacd au dernier Festival Paris Courts Devant.
Le Secret de Brokeback Mountain est passé hier soir à la télé. Vincent l’a vu et ça l’a bouleversé. Il profite de la récréation et de l’intimité des toilettes du collège pour raconter, de manière touchante et naïve, le film à Moussa. De l’autre côté du mur, dans les toilettes des filles, Jessica, elle aussi très affectée, en profite pour poser pas mal de questions sur le papa homosexuel de Nadia, avec beaucoup de maladresse.
Réal. : Benjamin Parent
Fiction, 12′, France, 2011
Parmi les découvertes précieuses de la huitième édition du Festival Court Devant, figure un film venu d’une contrée dont l’actualité est plus économique qu’artistique : la Grèce. Au-delà des dangereux clichés journalistiques et des approches télévisuelles stigmatisantes, le cinéma affirme la volonté de l’individu face à l’histoire, aux conditions de vie et à lui-même. « Papa, Lénine et Freddy » d’Irène Dragasaki (2011) fait partie de ces courts métrages à assumer cette force déstabilisatrice, habituellement plutôt l’apanage du long métrage.
Athènes, durant les années 80. Une petite fille de neuf ans perd peu à peu le contact avec son père, communiste et bourreau de travail…
Réal. : Irene Dragasaki
Fiction, 20′, 2011
Grèce
Il est des réalisateurs qui vous transportent à chacun de leur film. Magnus Von Horn est de ceux-là. Son second opus “Utan Snö” (Sans la neige), présenté à Silhouette, rappelle “Echo”, son magnifique film de fin d’études, tourné en Pologne. On y retrouve la même verve incisive employée pour dresser le portrait d’une jeunesse en manque de (re)pères.
Linus a 16 ans et vient de tomber amoureux de la copine de son meilleur ami. Il ne pouvait pas imaginer que cela aurait de telles conséquences.
Réal. : Magnus Von Horn
Fiction, 35′, 2011
Suède, Pologne
Trois ans après « Les Astres Noirs » qui rendait cinégéniques les boucles blondes de Julien Doré, Yann Gonzalez nous revient avec « Nous ne serons plus jamais seuls » (un titre qui pourrait être le pendant optimiste du « Nous ne vieillirons pas ensemble » de Pialat), un petit film muet de dix minutes tourné en Super 8 et en noir et blanc (et avec des adolescents), projeté ces derniers jours à Silhouette.
Une fête, la nuit. Des adolescents dansent et s’aiment comme si c’était la première et la dernière fois.
Réal. : Yann Gonzalez
Fiction, 10′, 2012
France
Une mère ravigote son fils, réajuste sa cravate, vérifie qu’il est bien peigné puis lui met un pince-nez avant de le pousser « dans le grand bain ». L’homme tombe alors dans une piscine, vêtu d’un élégant costume noir, se demandant un temps soit peu où il se trouve avant que la musique, telle une berceuse, le fasse se sentir plus à son aise. Tel est le début de « Deep End Dance », une fantaisie aux airs en apparence burlesques et surtout profondément poétiques, présentée dans la Rétrospective Danse du Festival Silhouette 2012.
Fais croquer est une expérience de maturité où le héros, exposé à l’isolement entre rêves et humiliations, déclenche le rire et notre admiration. Discutons-en avec son réalisateur et coscénariste, Yassine Qnia.
Yassine, jeune cinéphile passionné, veut tourner un film dans son quartier. Il souhaite associer ses amis d’enfance à son projet. Mais l’amitié a parfois ses travers….
Réal. : Yassine Qnia
Fiction, 22′, 2011
France
Delfina et ses deux meilleures amies se rendent à la maison de campagne familiale pour passer une journée ensemble avant que n’arrivent les invités à son mariage. Confusion et conflits féminins chez la jeune aristocratie de Buenos Aires.
Réal. : Natalia Garagiola
Fiction, 28′, Argentine
2012
À la fin de ce qu’elle espère être sa dernière journée de travail, une jeune pompiste essaie de quitter la ville pour toujours. On découvre peu à peu des détails fragmentaires de sa vie alors qu’elle arpente cette friche en plein délabrement qu’on appelle chez-soi.
Réal. : Matthew James Reilly
Fiction, 17′, 2011
Etats-Unis
« La Bifle » , film décalé où il est question d’un règlement de compte à coups de « bites », réalisé par Jean-Baptiste Saurel et produit par Amaury Ovise, a connu sa première sélection à la 51ème Semaine de la Critique. À cette occasion, nous avions rencontré le réalisateur et ses deux comédiens principaux, Franc Bruneau et Vanessa Guide, sur la terrasse Nespresso du Festival de Cannes pour un entretien croisé, forcément « barré » et plein d’humour second degré.
Tout commence par la définition du mot « bifler » signifiant gifler d’un coup de pénis. Ensuite, le film de Jean-Baptiste Saurel comporte pas moins de 39 fois la prononciation du mot « bite ». À partir de là, on est en droit de se demander effectivement ce que veut dire ce film aux allures un tant soit peu vulgaires voire pornographiques. Ne nous fions pas aux apparences car Jean-Baptiste Saurel nous propose un court-métrage absolument surprenant, un réel ovni que les programmateurs de la Semaine de la Critique ont récemment sélectionné pour sa 51ème édition.
Francis est patron d’un vidéoclub qui doit son succès aux films de Ti-Kong, star de kung-fu. Complexé par sa bite, il n’arrive pas à avouer ses sentiments à Sonia, son employée. Mais lorsqu’elle se voit offrir un rôle dans Evil Nurse -dernier opus de Ti-Kong- Francis n’a plus le choix… Il doit sauver Sonia d’un terrible danger : La Bifle.
Réal. : Jean-Baptiste Saurel
Fiction, 25’30’’, 2012
France