Récompensé par le Prix Format Court au dernier festival de Brest, « Nashorn im galopp » d’Erik Schmitt avait séduit le jury par sa poésie et sa créativité. Dans ce film coloré, le cinéaste allemand nous enjoignait à découvrir la ville sous un œil nouveau.
1975 : Année de la Femme. Antenne 2 demande à sept femmes cinéastes de répondre en sept minutes à la question « Qu’est-ce qu’une femme ? ». Agnès Varda répond par un ciné-tract : Réponse de femmes (Notre corps, notre sexe). Des femmes avec leur tête de femme parlent de sexe, de désir, de publicité et d’enfants (en avoir ou pas).
Notre dernière projection Format Court consacrée au Festival du nouveau cinéma (FNC) de Montréal, organisée le 12 février dernier, nous aura permis de projeter enfin notre film lauréat, « The Weatherman and the Shadowboxer » accompagné de 4 autres films étonnants et ambitieux repérés à la édition du FNC, en octobre. Le film de Randall Lloyd Okita, pressenti pour Berlin (non retenu au final), avait été projeté à Paris, au Studio des Ursulines, en première européenne.
Ancien du Fresnoy, Giacomo Abbruzzese a voyagé dans un sens comme dans l’autre avant de poser ses valises à Paris, il y a quelques années. Auteur de plusieurs courts, il a réalisé « Stella Maris », un film qui nous a beaucoup plu à Brest et à Villeurbanne (où il a eu une Mention spéciale du Jury Format Court).
En novembre 2014, l’équipe de Format Court remettait pour la troisième année consécutive son prix au Festival du film court de Brest. « Nashorn im galopp » d’Erik Schmitt, un court-métrage d’animation et de fiction allemand, avait séduit notre jury par sa singularité.
Bruno erre dans les rues de Berlin, la tête pleine d’interrogations, à la recherche de ce qui se cache derrière les innombrables façades et édifices. Il cherche à saisir l’âme de la ville, ce petit quelque chose que les autres ne remarqueront peut-être jamais. Au moment où il s’y attendait le moins, il rencontre une alliée.
Réal. : Erik Schmitt
Fiction, animation, 15′, 2013
Allemagne
« Condom Lead », premier court-métrage palestinien sélectionné au festival de Cannes (2013), était présenté cette année en ouverture de la programmation « Palestine » à Clermont-Ferrand. Les réalisateurs, Tarzan et Arab Nasser, frères jumeaux, offrent une terrifiante déclaration d’amour et de désespoir dans un film court, sans paroles et avec une grande économie de moyens (budget quasi inexistant, tournage en un jour).
En écho à la violente opération militaire « Plomb durci » (Cast Lead en anglais), le film évoque la difficulté de faire l’amour en temps de guerre…
Réal. : Arab et Tarzan Nasser
Fiction, 14′, 2013
Palestine
Prix de la Meilleure Première Œuvre de Fiction (SACD) au dernier Festival de Clermont-Ferrand, le court-métrage « Son Seul » de Nina Maïni fait partie des films de fin d’études du dernier cru de la prestigieuse Fémis. La jeune cinéaste, issue du département son, livre un court-métrage humble, émouvant et drôle dont la qualité première est de prendre pour sujet le cinéma comme artisanat et pour héros deux figures discrètes et connues des plateaux de tournages : l’ingénieur du son et son perchman.
Incroyable plongée dans un territoire fantastique, le film d’écoles d’Arash Nassiri s’attache à transposer une certaine image de Téhéran dans le paysage urbain de Los Angeles créant ainsi une utopie cinématographique des plus envoûtantes.
« Maniac », comédie de Bo Mirosseni sélectionnée en compétition nationale au Festival International de Clermont-Ferrand 2015, rompt avec l’idée que certains se font des vacances hors périodes touristiques.
Un homme se rend dans un grand hôtel espagnol pour des vacances entre amis qui ne se passeront pas du tout comme il les avait imaginées.
Réal. : Bo Mirosseni
Fiction, 13′, 2013
France
La semaine passée, s’ouvrait la première édition des Rencontres du cinéma taïwanais à Paris. Une initiative salutaire, menée par une petite équipe dynamique, soucieuse de faire découvrir des cinématographies et leurs jeunes auteurs venus d’ailleurs. Au programme : deux courts et trois moyens métrages aux saveurs salées, sucrées.
Manol, grand-père à la retraite, est un patriarche qui a toujours su imposer fermement ses valeurs au sein de sa famille. Mais aujourd’hui, il apprend que le garçon qu’il a élevé est homosexuel. Voilà ses certitudes ébranlées par les choix de vie de ses proches, dans une bataille perdue d’avance.
Réal . : Pavel G. Vesnakov
Fiction, 30′, 2013
Bulgarie
« Bonsoir, je suis gay, fier, bien dans ma peau, heureux, et j’aime me faire enculer… ». Bercé d’une rigueur verbale où la concession morale est aussi présente que la tolérance au sein de la politique nazie envers les Juifs, les communistes et les homosexuels, cette logorrhée révolutionnaire fait l’effet d’une bombe. On a entendu ces mots à l’aube de l’an 2000 dans un film de Jean-Gabriel Périot, dont le titre prend l’apparence insolente d’une fausse question : « Gay ? »
Découvert à l’occasion du Poitiers Film Festival 2014 où s’enchainaient les portraits de femmes frustrées, malades et désespérées, « Irène » d’Alexandra Latishev était certainement celui qui renfermait le plus de tendresse à côté des horreurs quotidiennes du monde déchu où son héroïne s’accrochait à la vie.
Irène est mère célibataire et vit avec son fils de sept ans et sa mère qui cherche à tout contrôler. Un jour, dans le magasin de photocopies où elle travaille, elle rencontre Diego et sort avec lui mais rien ne se passe comme prévu. Cette rencontre fait ressurgir toute ses frustrations émotionnelles et sexuelles.
Réal. : Alexandra Latishev
Fiction, 28′, 2013
Costa Rica