« Faits et dits de Nasreddin II », le court-métrage de Pierre-Marie Goulet, en sélection au Festival du Film Court de Brest 2016, met en scène Nasreddin, un personnage mythique de la culture musulmane qui représente l’ingénuité, prodiguant à ceux qui l’écoutent des enseignements aussi absurdes que rationnels.
Les histoires de Nasreddin procèdent à un renversement de « point de vue » qui fait voler en éclat notre manière établie de voir les choses, les gens, le monde et leurs relations. Au-delà du sourire, elles ont d’infinies résonances. Ce qui va de soi pour lui met en cause ce qui semble aller de soi.
Réal. : Pierre-Marie Goulet
Fiction, 29′, 2016
Portugal, France
Après vous avoir annoncé hier la short list des 10 courts-métrages en lice pour l’Oscar du Meilleur Film d’Animation, voici celle concernant les films de fiction. 10 films, sur une base de 137, ont été retenus par les comités de présélection.
Gagnant du Prix France Télévisions au 13ème Festival Court-Métrange, projeté également au Festival de Brest, « Spoetnik » de Noel Loozen est, contrairement à la thématique spatiale qu’introduit son titre, une fable humaniste et une comédie romantique tout droit venue d’un conte de fée.
Venu du monde de la bande dessinée indépendante, avec des œuvres comme « Welcome to the Death Club » (2001), « Monsieur Ferraille » (2001), « Pat Boon » (2001) ou « Pinocchio » (2008), Vincent Paronnaud alias Winshluss a bifurqué ensuite vers le cinéma d’animation en co-réalisant notamment « Persepolis », en 2007. Artiste discret et protéiforme, il navigue seul ou en équipe, entre cinéma et bande dessinée, alternant film fauché et production plus lourde.
Sacha Feiner, le réalisateur belge récompensé au festival Le Court en dit long du Prix Format Court pour son dernier court-métrage d’animation « Dernière porte au sud », plonge dans son film le spectateur dans un univers fantastique d’après le point de vue d’un enfant et de sa tête siamoise. La précision des détails, du décor, la volonté de retranscrire et d’adapter la bande dessinée de Philippe Foerster, met en avant la sensibilité du réalisateur pour ses personnages, une sensibilité que l’on retrouve dans ses deux précédents films : « Gremlins fan film », et « Un monde meilleur ».
Une femme travaille de nuit dans une station service. Des gens qu’elle ne connaît pas font escale dans son monde, puis la laissent à nouveau seule dans sa bulle. Une nuit, un étrange client va bouleverser ses habitudes.
Réal. : Ena Sendijarević
Fiction, 10′, 2013
Pays-Bas
Si Muybridge et Marey, tous deux nés et morts aux mêmes dates (1830-1904), décomposent le mouvement des corps humains et des animaux, c’est avant tout pour comprendre scientifiquement, mais non sans conséquence poétique, la subtilité invisible d’un déploiement. Et puis les démarches du cinématographe naissant entérinent la possibilité de restituer par le défilement, à l’aide de perforations, le temps donné d’un geste. S’ensuit un triple étirement : celui du cadre (dévoyant la profondeur pour l’horizontalité), puis celui du temps filmé (substituant au plan fixe la menace d’un travelling infini) et enfin celui de l’expérience du spectateur (passant de la série enchaînant les sketchs spectaculaires à l’exploration d’une intimité vécue dans sa continuité). Mais il ne faut pas voir dans cette généalogie une quelconque résolution des contrastes.
À l’affût de réalisateurs prometteurs, Format Court fait aujourd’hui la lumière sur Or Sinaï, jeune cinéaste israélienne diplômée de l’École Sam Spiegel de Jérusalem. Primée par notre équipe au Festival de films d’écoles de Tel Aviv pour son court métrage « Anna » – également remarqué au festival de Cannes où il a reçu le Premier Prix de la Cinéfondation, Or Sinaï nous fait entrer dans un univers où la femme est au centre du récit : ses trois courts métrages, deux fictions, « Two » et « Anna », et un film documentaire « Violetta mi vida », mettent en scène des personnages de mères qui élèvent seules leurs enfants.
Diplômée de l’Ecole Sam Spiegel de Jérusalem et réalisatrice de « Anna », court métrage ayant obtenu de nombreux prix dont le Prix Format Court au Festival de films d’écoles de Tel Aviv, Or Sinai, aime approcher l’univers de la solitude et de la féminité, deux entités qu’elle mêle avec délicatesse et sensibilité dans ses différentes réalisations.
Carlos a préparé une surprise à sa femme. Il y a quelques jours, ils se sont disputés et il veut lui présenter ses excuses.
Réal. : David González Rudiez
Fiction, 3’30 », 2015
Espagne
Tourné en seulement trois heures à Madrid par David González Rudíez (Bilbao, 1980), « 5 segundos » est un court-métrage d’une durée de près de trois minutes et demie qui raconte comment un homme prépare une surprise à sa femme afin de lui présenter ses excuses pour son étrange comportement survenu quelques jours auparavant. Ce court-métrage minimaliste, sélectionné au Festival Court Métrange 2016, joue avec le suspense et la paranoïa à travers une réflexion sur la violence de genre et la confiance au sein du couple. Grâce à une excellente utilisation de la voix-off et de l’off screen, le réalisateur nous confronte à trois minutes de réelle détresse émotionnelle.
France, 1958, des soldats français cherchent le jeune Messaoud, un renégat FLN “porteur de valise”. Messaoud échappe de justesse à une perquisition de l’armée française. Il parvient à se réfugier dans un baraquement à la lisière d’une forêt où il rencontre Belkacem, un algérien comme lui mais qui refuse de prendre part au conflit. Belkacem accueille Massoud, mais leurs points de vue sur la guerre divergent radicalement tandis qu’au dehors les soldats français se rapprochent…
En pleine dispute, un couple pénètre dans une maison hantée autour de laquelle rôde un fou qui vient de s’échapper de l’asile. Ce soir-là ils décident de mettre un terme à leur relation.
Film de fin d’études d’Or Sinai, jeune réalisatrice israélienne, « Anna » a obtenu cette année le premier prix à la Cinéfondation (section réservée aux films d’écoles à Cannes), le Prix Format Court au Festival de films d’écoles de Tel Aviv et une Mention spéciale au Festival de Toronto. Ce court métrage qui sera présenté au prochain Festival du cinéma méditerranéen de Montpellier est un portrait de femme esseulée (interprété par Evgenia Dodina, magnifique) cherchant à combler son ennui dans un monde où l’homme est une denrée rare.
Par une chaude journée d’été, pour la première fois depuis des années Anna se retrouve inopinément seule, sans son fils. La voilà donc partie pour une errance dans les rues de sa petite ville dans le désert, à la recherche d’un homme qui lui donnerait une caresse, même pour un bref instant.
Réal. : Or Sinai
Fiction, 24′, 2015
Israël
Pour la 31ème édition du Festival du Film Francophone de Namur, le jury Format Court (composé de Marie Bergeret, Karine Demmou, Zoé Libaut et Adi Chesson) a décidé d’attribuer son prix au film roumain « Une Nuit à Tokoriki » de Roxana Stroe (prod. : UNATC), parmi les 12 films de la compétition internationale.
Premier (très beau) film, casting sauvage, rencontre avortée, envie d’authenticité et d’apprentissage, projet porté à bout de bras, campagne Ulule à la clé : Romane Gueret et Lise Akoka ont co-réalisé « Chasse royale », un moyen-métrage primé à la Quinzaine et présélectionné aux prochains César, encore visible quelques heures sur le Court-Circuit d’Arte. Discussion à deux voix, avant le passage au long.
« Samedi Cinéma », quatrième court métrage de Mamadou Dia, est en compétition au festival international du film francophone de Namur, après avoir été en lice pour le prix Orizzonti à la Mostra de Venise et au Festival International de Toronto.