Lors du Festival de Clermont-Ferrand en 2012, le 16e Prix Procirep du producteur de court métrage de l’année a été remis à Ecce Films. Autrement dit à Emmanuel Chaumet, le producteur gérant de la société, qui succédait ainsi à Jean-Christophe Reymond (Kazak Productions). Ce prix est doté par la commission d’aide à la création cinéma d’un montant de 5.000€, à réinvestir par la société lauréate dans un prochain projet de court et il est accompagné d’une « carte blanche » offerte par le Festival de Clermont-Ferrand pour l’année suivant l’obtention du prix.
Iran, la génération actuelle aspire au changement. Comment les femmes appréhendent-elles leur avenir ? Tel serait le pitch de « After the Class », sélectionné en compétition internationale du 35ème Festival du court métrage de Clermont-Ferrand. La talentueuse Fereshteh Parnian est venue défendre les couleurs de son pays au cœur de la cité auvergnate et nous l’avons rencontrée.
Nous avons découvert l’existence d’Amélie Harrault il y a peu de temps, quelques jours avant le Festival de Clermont-Ferrand, où son premier film « Mademoiselle Kiki et les Montparnos » était projeté en compétition. Le film nous a plu, nous l’avons ramené dans nos valises et programmé à notre dernière soirée Format Court. Entre les deux, une rencontre a eu lieu avec la réalisatrice, dans un coin dissimulé de la Maison de la Culture clermontoise, lieu prisé des festivaliers. Amélie Harrault évoque dans cet entretien la peinture animée, Kiki de Montparnasse, ses difficultés sur le film et une certaine Vivi.
« 6th March », vu à Clermont, met en scène la garde à vue de trois étudiants hongkongais interrogés par des policiers après leur arrestation à la suite d’une manifestation. À travers cette table ronde improvisée, Chun Wong, le réalisateur, tente de confronter deux univers habituellement éloignés l’un de l’autre : la police et l’étudiant politisé. Bien que chacun campe sur ses arguments, les points de vue s’échangent, des nuances affleurent dans les discours et des dissensions apparaissent, pas toujours là où on les attend.
L’interview avec Sébastien Betbeder, réalisateur de « Je suis une ville endormie » n’ayant pu se faire à Clermont-Ferrand lors du festival, le rendez-vous fut pris à Paris. Le hasard faisant parfois bien les choses, la rencontre se fit tôt le matin face à l’entrée du parc des Buttes Chaumont, lieu central et mystérieux de « Je suis une ville endormie », ce film déroutant et beau qui sortira sur les écrans le 13 mars prochain dans sa version longue.
« Je suis une ville endormie » deviendra bientôt « Les nuits avec Théodore » dans une version agrémentée de 7 minutes supplémentaires qui sortira au cinéma le 22 mars prochain. Présenté pour la première et unique fois à Clermont-Ferrand dans sa version courte (59 minutes tout de même), le film de Sébastien Betbeder – à mi-chemin entre le conte et le documentaire – est un essai passionnant et libre. L’histoire d’un homme, Théodore, qui tombe amoureux d’une femme, Anna, et d’un parc, les Buttes Chaumont.
Sélectionné au Festival du court-métrage de Clermont-Ferrand en compétition nationale, « Ce n’est pas un film de cow-boys » poursuit sa belle carrière. Ce huis clos, mettant en scène deux paires d’adolescents parlant du film « Brokeback Mountain », évoque la façon dont ces jeunes communiquent entre eux sur le thème de l’homosexualité. Benjamin Parent revient sur la réalisation de son film, de l’écriture au tournage.
Mario et Clemens pourraient être deux amants. « Mediation » (Ausgleich) de l’Allemand Matthias Zuder, présenté à Clermont-Ferrand ces jours-ci, commence dans le métro et s’y termine dans des circonstances assez troubles. Au début du film, Mario prend l’escalator pour prendre le métro. Il se sait suivi par Clemens quelques mètres plus loin. Et si Mario a la mâchoire contractée, rien dans son comportement n’exprime une colère, une peur ou une envie de se soustraire à la filature que lui impose Clemens.
Près de dix ans après « Le conte du monde flottant » où il abordait le drame d’Hiroshima, Alain Escalle revient cette année dans le programme national du Festival de Clermont-Ferrand avec un nouveau film d’animation de 35 minutes. Version apocalyptique du Bardo Thödol tibétain, « Le Livre des Morts » est une œuvre troublante qui raconte le voyage métaphysique d’un homme au crépuscule de sa vie, confronté aux démons de sa mémoire.
Tout le monde a déjà entendu parler de ce bon vieux Raspoutine, conseiller du Tsar de Russie que l’on qualifia bien souvent de sorcier. Mais connaissez-vous réellement son histoire ? C’est en tout cas celle-là que souhaite nous conter le narrateur de « Vie et mort de l’illustre Grigori Efimovitch Raspoutine », film de fin d’études de Céline Devaux, récompensé du Prix du Meilleur Film d’Animation francophone (S.A.C.D.) au dernier Festival de Clermont-Ferrand et présenté ces jours-ci au Festival Anima à Bruxelles.
Après « Les journaux de Lipsett », le Canadien Theodore Ushev revient avec son nouvel opus tant attendu, une fiction expérimentale cette fois-ci, nommée « Rossignols en décembre ». Lyrismes cinématographique et musical vont de pair dans cette animation ensorcelante qui connaît déjà du succès dans les grands festivals dont Anima et Clermont-Ferrand (ce dernier doit par ailleurs son affiche 2013 à l’artiste).
Une maison de quartier résidentiel, un supermarché, des personnages plus vrais que nature, une bonne dose de tension, tels sont les ingrédients réunis ici pour créer « Avant que de tout perdre », véritable film à suspens, réalisé par Xavier Legrand et récompensé du Grand Prix National, du Prix du Public, du Prix de la Jeunesse et du Prix de la Presse Télérama au tout dernier Festival de Clermont-Ferrand.
Le climat quelque peu tropical de la salle de presse du festival de Clermont-Ferrand qui surplombe la piscine municipale est l’endroit idéal pour interviewer un réalisateur australien dont le film a justement pour titre « The River ». Rencontre avec Tarquin Netherway, son auteur.
D’un côté, il y a lui, un immigré roumain vivant à Paris, marié avec une française et travaillant comme traducteur pour les services de police. De l’autre côté, il y a elle, une jeune prostituée roumaine qui vient d’être victime d’un viol collectif. Elle ne parle pas français et elle a par conséquent besoin de lui pour faire le lien avec l’administration au fil des différentes procédures; mais il a également besoin d’elle puisqu’elle lui permet d’avoir du travail. Les deux individus sont amenés à passer la nuit ensemble; une nuit qui se résume à un enfer.
Premier film d’un jeune réalisateur australien, « The River » de Tarquin Netherway est le portrait déroutant d’une jeunesse en roue libre savourant ses derniers instants de liberté. Film de fin d’études dont l’étrangeté appuyée peut autant séduire qu’agacer, il emprunte la voie de l’expérimentation trouvant naturellement sa place cette année dans la section Labo du Festival de Clermont-Ferrand.
Pile, on réunit les éléments sensoriels venus de l’imaginaire pour représenter le mouvement des êtres. Face, on appréhende le monde et ses labyrinthes en plongeant directement en son sein. Fiction et documentaire, loin d’être des démarches opposées, ne sont en réalité que les deux faces d’une même carte. Ce n’est pas la réalité elle-même qui est enregistrée (comme le disent certains maladroitement), mais une vision du monde qui s’imprime. L’enjeu personnel de chaque cinéaste est de « piéger les faits qui (les) traversent », pour reprendre l’expression du peintre Francis Bacon.
Le Festival international du Court Métrage s’est achevé à Clermont-Ferrand hier soir, samedi 9 février 2013. Le Grand Prix International est revenu au film mexicain de fiction « Para armar un helicóptero » (« Même de quoi construire un hélicoptère »), réalisé par Isabel Acevedo et le Grand Prix Labo à « A Story for the Modlins » (« Une histoire pour les Modlin »), documentaire espagnol de Sergio Oksman. Côté français, le premier film du comédien Xavier Legrand, « Avant que de tout perdre », a cumulé le Grand Prix National, le Prix du Public, le Prix de la Jeunesse et le Prix de la Presse Télérama.
Avec « Para armar un helicoptero », lauréat du Grand Prix international du Festival de Clermont-Ferrand, la réalisatrice mexicaine Izabel Acevedo nous plonge dans la réalité chaotique d’une ville tentaculaire, Mexico. Avec un regard intime et social, elle aborde le thème de la survie au quotidien face aux carences structurelles inhérentes à ces mégalopoles du sud qui, souffrant d’une croissance démesurée, peinent à offrir des conditions de vie stables à ces habitants. Le film nous invite à suivre le parcours d’Oliverio, un jeune adolescent à la recherche de solutions pratiques et inventives pour compenser l’absence de services publics et répondre aux besoins vitaux de sa famille.
Parmi les nombreux programmes proposés cette année au 35ème Festival du court métrage de Clermont-Ferrand, nous avons eu le plaisir de regarder le “Projet eau »/ »Water Project ». Initié par Yael Perlov du département du film et de la télévision de l’université de Tel Aviv, ce projet regroupe 2 programmes de 9 courts métrages réalisés par des cinéastes israéliens et palestiniens. Avant cela, toujours dans la volonté de redéfinir les rapports entre Israéliens et Palestiniens, deux autres séries de courts métrages avaient été réalisés, notamment autour du thème du café.
Depuis 1995, la Satyajit Ray Film and Television Institute (SRFTI) de Calcutta œuvre à former une nouvelle génération de cinéastes indiens. En marge du cinéma commercial devenu synonyme d’industrie, de production et de consommation de masse, leurs films livrent un portrait plus réaliste de l’Inde, mettant en avant ses diversités, ses identités plurielles et complexes. Dans le cadre de sa rétrospective Inde cette année, le festival de Clermont-Ferrand a consacré une séance à cette école de cinéma fort renommée avec cinq films peu connus, plus captivants les uns que les autres.