Qu’elle a bien changé la situation des agriculteurs en l’espace de cent ans à peine. À l’heure où l’Europe sanctionne et normalise dans un but d’harmonisation, le profil des paysans d’aujourd’hui souffre grandement d’un manque de reconnaissance. Avec « U.H.T », sélectionné à Media 10-10 notamment, Guillaume Senez s’est intéressé à la crise que vivaient ces amoureux de la Terre et livre au passage une fiction fascinante.
Sélectionné à Media 10-10 et lauréat du Prix du Jury de la compétition nationale au FIFF, « U.H.T » est également parmi les courts métrages pré-sélectionnés pour Les Magritte 2013. Voilà de quoi réjouir son réalisateur Guillaume Senez qui avoue avoir, à 14 ans, préféré regarder les films de Mike Leigh et de Ken Loach pendant que ses copains se ruaient pour voir « Jurassic Park ». C’est donc tout naturellement qu’il s’est dirigé vers le cinéma. Rencontre d’un passionné.
Sophie voit tous les jours son mari Augustin partir travailler pour sa petite exploitation laitière. Il y travaille corps et âme. Pourtant depuis quelques temps, la production de sa ferme ne suffit plus à assurer la pérennité financière de sa famille. Sophie ne se doute de rien, mais pour combien de temps encore…
Réal: Guillaume Senez
Fiction, 18′, 2012
Belgique
Lauréat du Prix du Premier Film au Festival de Brest et Prix du Meilleur Court métrage de fiction à Média 10-10 à Namur, « Le Cri du homard » de Nicolas Guiot, dont on ne compte plus les récompenses glanées au gré des sélections festivalières, est également nominé pour le prestigieux César ainsi que pour le Magritte, du Meilleur Film de Court Métrage. Un succès qui se justifie pleinement tant la réalisation de ce court belge relève d’une certaine virtuosité.
D’origine russe et installée depuis peu en France avec ses parents, Natalia, six ans, attend impatiemment le retour de son frère, Boris, parti combattre en Tchétchénie. Le grand jour est arrivé, mais la fillette doit rapidement déchanter. Cet homme est-il vraiment le frère qu’elle a connu ?
Réal: Nicolas Guiot
Fiction, 30′, 2012
Belgique, France
Programmateur et attaché au point presse du Festival Pink Screens, festival bruxellois des genres et des sexualités différents, Nicolas Gilson était présent au Festival International des écoles de cinéma (Fidec) à l’occasion des cartes roses consacrées au Pink Screens et du premier Prix Queer remis à Huy.
Sélectionné au FIFF à Namur et au FIDEC à Huy cette année, « Atomes » est un court belge puissant et éloquent sur les jeux de pouvoir, la dépendance et les limites personnelles au sein des liaisons déséquilibrées. Cumul audacieux de thèmes tabous, ce film d’école se lance un défi ambitieux qu’il réussit avec brio, si l’on en croit les nombreuses sélections et récompenses en festivals, dont notamment le Prix du Jury Jeune à Huy.
Il y a quelques semaines, le Festival International des Ecoles de cinéma (FIDEC) clôturait sa 12ème édition. Une édition qui, toujours soucieuse de représenter la diversité cinématographique, inaugurait une collaboration avec le Festival Pink Screens en proposant la remise d’un Prix aux côtés d’une carte rose composée de 13 films explorant la question des genres, des sexualités et des identités multiples. Aperçu de nos 4 coups de Queer.
G comme Le Genre qui doute
Qu’est-ce qui définit la masculinité et la féminité ? Comment jouer avec les genres qui ne sont pas les nôtres ? A travers ce portrait, la réalisatrice ouvre à la réflexion et à l’émotion.
Réal: Julie Carlier
Documentaire, 18′, 2010
Belgique
Cette année, pour la deuxième fois, Format Court a décerné son Prix du Meilleur Film OVNI (objet visuel non identifié) au festival namurois du court métrage, Média 10-10. Le jury était composé de Julien Beaunay, Marie Bergeret, Adi Chesson et Nadia Le Bihen-Demmou. Le lauréat, « Antero », film portugais signé José Alberto Pinto, a été annoncé lors de la cérémonie de clôture le samedi 17 novembre 2012.
Au FIFF cette année, pas moins de 11 films sur les 13 en compétition internationale traitaient explicitement de la jeunesse et des questions de quête d’identité, d’exploration de soi et de prise de conscience s’y rapportant. La sélection impressionnante par sa qualité a su mettre à l’honneur un sujet délicat et difficile à maîtriser. A l’heure actuelle où les multiples crises sociopolitiques, économiques et environnementales nous menacent, il est plus que nécessaire de nous interroger sur la place qu’occupe la génération de demain dans le monde d’aujourd’hui et sur l’avenir que nous leur léguons.
Lors d’une visite d’appartement, Adrien est pincé par la jalousie en voyant sa compagne, Tess, s’amuser avec un autre visiteur. Le soir même, il reçoit une convocation inattendue pour une nouvelle visite. Il doit s’y rendre seul, Tess étant retenue par son travail, et se trouve face à une bâtisse délabrée qui porte d’ores et déjà son nom sur la sonnette. Dès qu’Adrien a franchi le seuil, la maisonnée se referme sur lui, et l’entraîne dans une visite guidée des méandres de sa jalousie…
Réal. : Ann Sirot et Raphaël Balboni
Fiction, 23′, 2012
Belgique
Si les voies du Seigneur sont, dit-on, impénétrables, celles de l’amour quant à elles, sont innombrables. En visionnant les 19 courts métrages sélectionnés dans la compétition nationale du festival du film francophone de Namur, il est intéressant de constater qu’une grande majorité des films aborde les sentiments amoureux. Et les cinéastes d’aujourd’hui le savent aussi bien que de Musset à son époque : on ne badine pas avec l’amour !
Comme chaque année, en Belgique, le mois de septembre célèbre sa rentrée cinématographique avec Le Festival International du film francophone de Namur. Du 28 septembre au 5 octobre s’est tenue la 27 ème édition qui, à nouveau, a livré une sélection diversifiée et engagée, accompagnée de personnalités telles que Bruno Podalydès, président du Jruy long-métrage, Sandrine Bonnaire, Benoît Magimel ou encore Amira Casar, présidente du jury court métrage. Voici, après réflexion, les impressions et les coups de coeur de Format Court sur les deux compétitions de courts métrages.
Emma de Swaef est la co-réalisatrice du mystérieux et textile « Oh Willy… », Grand Prix du festival Silhouette et Cartoon d’Or (meilleur film d’animation européen) 2012. Avec Marc Roels, repéré il y a quelques années pour son atypique et absurde « Mompelaar », elle fait des films où il est question de marionnettes, de douceur, de fantastique et de monde parallèle. Rencontre à Malines, en Belgique, au studio Beast Animation où Emma tourne actuellement une publicité et où demeurent quelques restes de « Oh Willy… ».
Programmé lors de la dernière séance Short Screens intitulée « Beyond Bollywood : un autre cinéma indien », l’animation « Horn OK Please » de Joël Simon est le fruit d’un véritable cocktail : produit en Irlande du Nord et réalisé par un Belge, le film a fait appel à une grande équipe d’Indiens pour montrer la vie à Bombay vue à travers les yeux d’un taximan! Un doux moment d’allégresse qui venait couronner une séance éclectique posant un regard inhabituel sur l’Inde, le film a d’emblée été un succès et a reçu l’accolade du Coup de cœur du public.
Au fil de leurs errances, quatre individus se croisent dans des lieux de passages. Peu à peu, aux échanges prudents des uns répondent les corps vibrants des autres, formant l’image de rencontres décisives.
Réal. : Antoine Cuypers
Fiction, 22′, 2011
Belgique
Lauréat du Prix des centres culturels à la 15ème édition du Brussels Short Film Festival, « A New Old Story » d’Antoine Cuypers est un film formellement audacieux et atypique qui s’affranchit agréablement de l’étiquette « cinéma social » trop rapidement donnée au cinéma belge.
Née en Espagne et ayant vécu à Madrid, Moscou, Belgrade ou encore Bruxelles, Mária Palacios Cruz traverse les frontières physiques et cinématographiques avec autant d’aisance qu’une citoyenne du monde. Directrice et programmatrice du festival Courtisane, elle nous a fait le plaisir de nous accorder un entretien virtuel. Réflexions sur le cinéma expérimental.