Cette année encore, Anima donne beaucoup à voir et à découvrir. Pendant plus d’une semaine, les projecteurs des trois salles du Flagey tournent à plein régime pour offrir, une fois de plus, la crème de la crème. Anima 2012, ce sont, entre autres, huit programmes de courts métrages en compétition internationale, quinze nouveaux longs métrages internationaux, trois programmes de courts métrages belges inédits, mais bien plus encore. Anima met deux pays européens à l’honneur: la Suisse et l’Espagne.
Fondé à Bruxelles en 1962, l’Institut National Supérieur des Arts du Spectacle avait pour but initial de briser les frontières entre la théorie et la pratique, de favoriser les collaborations entre les créateurs et les techniciens, de former des professionnels des métiers du cinéma. 50 ans plus tard, le Festival clermontois lui a accordé une carte blanche composée de 10 films. L’occasion pour certains de voir ou de revoir des courts métrages qui ont fait la renommée d’une certaine « belgitude » grâce à des personnalités tels que Jaco Van Dormael, Rémy Belvaux ou encore Olivier Smolders.
« Oh Willy… », ce titre, à prononcer comme un soupir, évoque le surgissement du souvenir, et la mélancolie qui caractérise le personnage éponyme du film d’Emma de Swaef et Marc Roels. Projeté en avant-première en compétition nationale au Festival International de Clermont-Ferrand, « Oh Willy… » nous plonge dans un univers délicat et poétique, une véritable quête des origines.
À la mort de sa mère, Willy retourne dans la communauté de naturistes au sein de laquelle il a grandi. Rendu mélancolique par ses souvenirs, il décide de fuir dans la nature où il trouve la protection d’une grosse bête velue.
Réal. : Emma de Swaef et Marc Roels
Animation, 16’52 », 2011
Belgique, France, Pays-Bas
Force est de constater que dans une société individualiste telle que la nôtre, le religieux habite toujours la représentation. Des hommes préhistoriques aux « enfants de Freud et de Coca-cola », des grottes de Lascaux aux dernières superproductions cinématographiques, la volonté de parler de ce qui anime et dépasse la matière n’a eu de cesse de se renouveler et de se transformer. Présenté à Media 10-10 en compétition nationale, « L’Appel », le film d’école de Cécile Mavet issue de l’IAD, aborde le sujet avec une touchante sensibilité.
Une foi ardente habite Anna. Ancienne danseuse classique, elle se consacre désormais à Dieu. Mais alors qu’elle s’apprête à prononcer ses vœux, le trouble s’installe, entre l’Appel du corps et celui de l’esprit, le désir de mouvement et le besoin d’engagement…
Réal. : Cécile Mavet
Fiction, 19′, 2010
Belgique
Dans le cadre d’une expérience faussement scientifique, six sujets sont placé dans des pièces données et se mettent à évoluer en fonction de l’espace dans lequel ils se trouvent.
Réal : Hannah Letaïf
Animation, 3’43 », 2011
Belgique
Une rémunération « généreuse et garantie » est promise pour une expérience (réalisée à La Cambre, sélectionnée en compétition nationale à Média 10-10). Six heureux élus – aucun lien de parenté apparent avec les classes politiques recensées – sont choisis parmi les candidats : une jeune femme, une plante, un couple hétérosexuel, un homme, encore un homme. Plutôt jeunes (25 ans de moyenne d’âge environ). De race blanche à l’exception de la plante dont les couleurs varient avec le panache d’une varicelle.
Présenté hors compétition dans la sélection Périscope du FIDEC cette année, « Tant qu’il y aura del poussière » est un témoignage pour le moins original sur les forges de Clabecq en région wallonne, à (re)découvrir.
Les souvenirs d’Emile nous emmènent à la découverte des forges de Clabecq, une usine métallurgique à l’abandon. Cette exploration visuelle et sonore révèle un espace où la vie s’est arrêtée, où le temps semble suspendu, où les traces du passé éveillent les songes et ouvrent la voie à la flânerie industrielle.
Réal. : Marie Devuyst
Documentaire expérimental, 6′, 2009
Belgique
Au Fidec cette année, se trouvait une pléthore d’animations en compétition nationale et internationale, montrant que le genre animé occupe une place importante dans l’enseignement cinématographique. Parmi les films présentés, le jury de la Fédération Wallonie-Bruxelles a décerné son prix à « Dans le Cochon tout est bon » d’Iris Alexandre.
La belle surprise du Festival « Elles tournent – Dames draaien » fut sans aucun doute le programme « Ecran d’art, écrans d’elles » présenté par Muriel Andrin (Docteur en cinéma à l’Université Libre de Bruxelles). Un programme qui mettait en exergue le travail de cinq réalisatrices à travers des films où la question du genre réside dans l’approche alternative des œuvres. Entre cinéma et art contemporain, les jeunes femmes réinventent l’image en mouvement.
L’artiste belge Sophie Whettnall présente un autoportrait qui se base sur la philosophie orientale de l’équilibre entre le Ying et le yang. Le deuxième autoportrait met en relief l’action, la lumière et le masculin. Sophie, ayant un excès de yang en elle, explore, en tant que femme, les symboles du pouvoir associés au genre masculin.
Réal. : Sophie Whettnall
Expérimental, 2′, 2010
Belgique
Alors que la plupart des régions du monde fonctionnent encore selon un modèle de société sexiste, à Bruxelles, le Festival « Elles tournent – Dames draaien », mettant en avant des films réalisés par des femmes, a investi le Botanique du 29 septembre au 2 octobre dernier.
Dans Kubita, le théâtre action se transforme en comédie musicale lorsqu’un groupe de détenus burundais rejouent des scènes basées sur leur expérience de la torture. Sous les yeux des gardiens qui sont aussi leurs bourreaux, les prisonniers dévoilent ces actes de violence en les renversant en situations absurdes et paradoxales.
Réal. : Maria Tarantino
Documentaire, 40′, 2011
Belgique
Pour la première fois en cinq ans, le jury décernant le Prix du Meilleur Court Métrage en compétition nationale (Fédération Wallonie-Bruxelles, ex-Communauté française) du FIFF ne s’est pas trompé. C’est que parmi la vingtaine de films sélectionnés cette année, celui d’Emmanuel Marre est, disons-le franchement, celui qui a le plus d’intérêt.
C’est l’histoire du fils qui veut passer du temps seul avec sa mère. C’est l’histoire du père qui ne veut pas que le fils voie la mère seule. C’est l’histoire de la mère qui n’a jamais su ce qu‘elle voulait. C’est l’histoire d’à peu près tout le monde.
Réal. : Emmanuel Marre
Fiction, 30′, 2010
Belgique
Le 26ème numéro du Festival international du film francophone de Namur, communément appelé FIFF, s’est déroulé du 30 septembre du 7 octobre. L’événement a regroupé une centaine de films issus des quatre coins de la Francophonie. Comme d’habitude, la programmation se divisait en longs métrages et courts métrages, avec deux compétitions (la nationale et l’internationale) consacrées à chacun des formats. Du côté court, on a eu également accès à deux sélections hors compétition : Regards du Présent et un focus sur le cinéma flamand.
Le monde de la Francophonie a de nouveau bénéficié d’une digne représentation cette année à l’occasion de la 26ème édition du FIFF à Namur, avec des films issus des pays aussi divers que le Vietnam, le Liban et le Québec. Le genre court a pu y obtenir une bonne visibilité ; pas moins de 90 courts métrages et clips se trouvaient au programme. Aperçu de quelques titres de la compétition internationale.