Cannes, fin. Côté courts, Bertrand Bonello et son jury ont décerné la Palme d’or 2018 au film australien All These Creatures de Charles William, dont nous vous proposons de découvrir le trailer ainsi qu’un précédent court, Home, ci-dessous.
Une femme trébuche en sortant du bus. Un adolescent témoin de la scène accompagne à l’hôpital la blessée qui sombre dans le coma. La famille de la victime accuse alors le garçon d’avoir lui-même provoqué l’accident et demande une réparation monétaire à ses parents… En dépit d’un pitch qui devrait d’ordinaire donner suite à une enquête et au triomphe de la vérité, le réalisateur Qiu Yang préfère effectuer une étude des mœurs et des comportements de ses compatriotes.
Où vont nos vieux appareils électroniques ? Au Ghana, le recyclage sauvage de déchets électroniques polluants et toxiques pour en extraire les métaux rares est devenu un moyen de subsistance pour la population.
Réal. : David Fedele
Documentaire, 20′, 2012
Ghana, Australie
Programmés en tandem dans la compétition du jeune public au festival Millenium cette année, « Five-Star Existence » et « E-Wasteland » sont deux courts traitant de manière complémentaire de la place qu’occupent les avancées technologiques dans la société d’aujourd’hui. À l’ère où les gadgets caducs et l’obsolescence programmée dictent le marché économique et que chaque individu, au Nord comme au Sud, veut prendre le train en marche, la question des effets pervers de cette croissance vertigineuse se pose.
Le climat quelque peu tropical de la salle de presse du festival de Clermont-Ferrand qui surplombe la piscine municipale est l’endroit idéal pour interviewer un réalisateur australien dont le film a justement pour titre « The River ». Rencontre avec Tarquin Netherway, son auteur.
Premier film d’un jeune réalisateur australien, « The River » de Tarquin Netherway est le portrait déroutant d’une jeunesse en roue libre savourant ses derniers instants de liberté. Film de fin d’études dont l’étrangeté appuyée peut autant séduire qu’agacer, il emprunte la voie de l’expérimentation trouvant naturellement sa place cette année dans la section Labo du Festival de Clermont-Ferrand.
Une petite rivière traverse un quartier résidentiel où on regarde la télé, on fait la lessive, on va se balader, nager, traîner, on regarde la télé, voilà des extra-terrestres, on regarde la télé, on regarde la télé et l’eau coule toujours.
Réal. : Tarquin Netherway
Expérimental, 13′, 2012
Australie
La circulation est arrêtée près de travaux sur la route. Mais que font les employés municipaux ? Une rencontre privilégiée avec un rituel ouvrier, sombre et secret.
Réal. : Andrew Kavanagh
Fiction, 9’50 », 2012
Australie
Sélectionné en compétition Labo à Clermont-Ferrand cette année, « Men of the Earth » n’est que le deuxième opus du jeune Australien Andrew Kavanagh, mais affirme déjà son style caractéristique et inimitable. Tout aussi singulier que « At the Formal », découvert l’an dernier, la ciné-expérience aborde, cette fois-ci, les rituels mystérieux auxquels se prêtent des ouvriers de la voirie.
Tel un insaisissable objet visuel, « At The Formal » d’Andrew Kavanagh venu droit d’Australie, atterrit dans nos circuits festivaliers où il commence à faire du bruit. Programmé lors du dernier Short Screens dans le cadre de la thématique Jeunesse, le film a également déniché le Prix du Meilleur film étranger à la dernière édition de Paris Courts Devant.
Rituels anciens et modernes se heurtent dans cette représentation macabre d’un al de fin d’année.
Réal. : Andrew Kavanagh
Expérimental, 7’44 », 2011
Australie
Jimbo a treize ans. Il ne pense à rien d’autre qu’à Sarah Jane. Et ni les gros bras, ni la violence, ni le chaos, ni les zombies ne l’empêcheront de trouver un moyen d’entrer dans son univers.
Réal. : Spencer Susser
Fiction, 13’40’’, 2007
Australie, États-Unis
Tout amateur d’animation en a entendu parler ou a vu sa tronche, surmontée d’un n°6, quelque part. « Harvie Krumpet » est un anti-héros en pâte à modeler, porté sur les faits, les clopes, le nudisme et l’affranchissement des poules. Son étoile n’est pas spécialement bonne, mais cela ne l’empêche pas d’attirer la sympathie de ses juges (Prix du Public, du Jury, Fipresci à Annecy, en 2003, et Oscar du meilleur court métrage d’animation en 2004).
Parmi d’autres sujets, les difficultés de communication inspirent les réalisateurs. Autour de ce thème, un court métrage se dégageait, cette année, de la sélection du festival de Clermont-Ferrand. Son identité : « The Ground beneath » (Le Sol sous nos pas). Un film australien, touchant et sensible sur la question du choix et du passage à la vie adulte, réalisé par René Hernandez.