Brest. Impressions partagées

Brest. Impressions partagées

Vérifiez dans votre agenda. Entre les Tonnerres de Brest (rassemblement maritime en juillet) et Noël à Brest (marché de Noël en décembre), le Pays de Brest accueille en novembre le Festival européen du film court. Jusqu’ici, Format Court se tenait à distance géographique mais non éditoriale (voir nos précédents Focus 2010 et 2009) du festival. Cette année, un nouveau rapprochement s’est effectué entre les deux structures en F. Journal de bord.

Romain Roll : « A Cannes, il faudrait y avoir une salle Méliès. Ce serait un vrai hommage à ce grand personnage qui a su révéler le vrai cinéma »

Romain Roll : « A Cannes, il faudrait y avoir une salle Méliès. Ce serait un vrai hommage à ce grand personnage qui a su révéler le vrai cinéma »

Romain Roll, natif du Luxembourg, s’est fait connaître pour plein de trucs (critique, directeur de festival, producteur). C’est pourtant en tant que coordinateur de la Fédération du Festival du Film Fantastique Européen (plein de F, ça donne EFFFF) et organisateur du Méliès d’Or qu’il a été invité cette année au festival Court Métrange. Dans quel but ? Celui de juger si la manifestation de genre rennaise remplissait les conditions d’adhésion à la Fédération (la réponse est oui). Rencontre autour du fantastique, de l’éducation à l’image et de Georges Méliès.

Hugo Chesnard : « L’art recherche la nuance et peut craindre le pathos »

Hugo Chesnard : « L’art recherche la nuance et peut craindre le pathos »

C’est un régisseur qui parle de rossignols maléfiques, c’est aussi un réalisateur qui cite de mémoire des passages en vers de son film. Militant social, Hugo Chesnard, l’auteur de « La France qui se lève tôt », pré-sélectionné aux César, évoque, après la séance de son film à Paris Courts Devant, la puissance du montage, les libertés à prendre avec le réalisme et la volonté de crier sans y parvenir.

La France qui se lève tôt de Hugo Chesnard

La France qui se lève tôt de Hugo Chesnard

Le film arrive par hasard par le biais d’une actu paillette, celle des 12 courts métrages pré-sélectionnés aux César. Certains noms sont parlants, d’autres pas du tout. Celui de Hugo Chesnard appartient à la deuxième catégorie. Quelques instants plus tard, Arte, joue son jeu +7 : « La France qui se lève tôt » est visible en ligne une semaine après sa diffusion sur la chaîne franco-allemande. Forcément, la curiosité s’étire, le partage de l’info est immédiat, et le choc, lui, est salutaire. Le film réapparaît quelques jours plus tard, au détour d’une séance musicale, à Paris Courts Devant. Renouvellement de l’attention.

Dripped de Léo Verrier

Dripped de Léo Verrier

Quand la peinture inspire l’animation, un film tel que « Dripped » coiffe le stock sans fin et impersonnel des courts métrages actuels. Coloré, mystérieux et musical, le film de Léo Verrier est un hommage à la création picturale et à Jackson Pollock en particulier. Proposé par Chez Eddy, une société de production aux fausses allures de bar du coin, le film de Léo Verrier se balade entre air jazzy, nuits américaines et conte à part sur l’art.

Koji Yamamura : « À chaque film, je m’attache au fait que l’acte de création peut avoir du sens et m’apprendre quelque chose sur ma propre existence »

Koji Yamamura : « À chaque film, je m’attache au fait que l’acte de création peut avoir du sens et m’apprendre quelque chose sur ma propre existence »

Poétiques sont ses films, prolifique est son œuvre. De passage à Paris cet été, Koji Yamamura, peut s’enorgueillir d’avoir un long travail en court derrière lui. Dialogue franco-japonais autour de la création et de la découverte avec l’auteur de « Mon chef » (Atama Yama, en V.O.), lauréat du Grand Prix d’Annecy en 2003.

Paradoxe ?

Paradoxe ?

Le propre des festivals est de créer des rendez-vous et des habitudes dans l’année culturelle; nous ne pouvons faire l’impasse sur leur calendrier, tant les lieux de diffusion et de création des courts métrages sont rares.

Le film d’animation publicitaire en France 1912-2007

Le film d’animation publicitaire en France 1912-2007

Les coïncidences font bien les choses. Le festival d’Annecy s’est terminé il y a 10 jours et il restait un DVD thématique dans la barbe de Noël Père. Réalisé à l’occasion d’une exposition sur le film d’animation publicitaire en France, présentée au Musée de la Publicité à Paris en 2007-2008, le support, rond comme un ballon, met en parallèle perles d’époque, pionniers du genre et animation riche et variée.

Les humeurs de Mademoiselle Humeur

Les humeurs de Mademoiselle Humeur

L’année passée, à la même période, Mademoiselle Humeur était maussade. Obligée de rester à Paris, elle suivait de loin les 50 ans du festival d’animation d’Annecy. Elle s’était bien nourrie d’une (grosse) miette, en regardant le DVD spécialement édité pour l’occasion, mais elle râlait quand même un peu dans son coin. Cette année, la donne a changé : Humeur a commencé à y croire. Elle a pu se libérer, trouvé un logement à la dernière minute, pris le train à la Gare de Lyon, fait la connaissance d’un certain Ficus, lapin de son hôtesse, commencé à regarder les films. … Et n’a pas compris.

Jens Assur : « Mon but est d’emmener le public dans un voyage vers de nouvelles contrées »

Jens Assur : « Mon but est d’emmener le public dans un voyage vers de nouvelles contrées »

Stimulé par le sens de l’éthique et les sujets politiques, l’ancien reporter de guerre Jens Assur, repéré avec « The Last Dog in Rwanda », Grand Prix de la compétition internationale à Clermont-Ferrand 2007, revient au court métrage avec « Killing the Chickens to Scare the Monkeys », présenté en mai à la Quinzaine des Réalisateurs. Derrière un titre inspiré par un proverbe chinois, le film montre la vie quotidienne d’une jeune femme prisonnière d’un système qui la dépasse.

Jonas Odell : « Dans mes films, j’essaie de laisser les personnages exprimer ce qui leur tient à cœur dans leurs propres histoires »

Jonas Odell : « Dans mes films, j’essaie de laisser les personnages exprimer ce qui leur tient à cœur dans leurs propres histoires »

Jonas Odell vit et travaille à Stockholm. L’homme est connu pour ses films-témoignages, ses effets miroir, ses couleurs psychédéliques, ses images monochromatiques, ses collages d’éléments et son sens du graphisme hors du commun. Bref entretien autour du documentaire animé, des images vides et de l’expérimentation.

Tae-gyum Son : « Si mon film n’avait pas été invité au festival de Cannes, ça aurait été le dernier »

Tae-gyum Son : « Si mon film n’avait pas été invité au festival de Cannes, ça aurait été le dernier »

Sorti de la Chung-Ang University de Séoul, Tae-gyum Son a remporté il y a peu le troisième prix de la Cinéfondation avec son film « Ya-Gan-Bi-Hang » (Fly by Night). Accompagné de sa distributrice et traductrice Jihye Park, il livre son point de vue en V.O. sur l’adolescence au cinéma, ses grands maîtres à penser, ses difficultés à s’insérer dans l’industrie coréenne et l’influence de Cannes sur la poursuite de sa carrière.

Attila Till : « J’aime montrer le matériel humain, le réalisme au possible »

Attila Till : « J’aime montrer le matériel humain, le réalisme au possible »

On était plutôt ravi de vous proposer Attila Till en images. La rencontre avec l’auteur hongrois de l’épatant et terrible « Csicska », montré à la Quinzaine des Réalisateurs cette année, avait eu lieu dans un pavillon tunisien, le long de la Croisette. C’était sans compter les soucis techniques renvoyant cette interview aux considérations écrites. Attila Till filmé, parlant anglais et demandant une clope à la volée, ce sera pour une prochaine. En attendant, le voici en français dans le texte.

Kyle Henry : « Donnez à vos acteurs l’opportunité de contribuer à votre film »

Kyle Henry : « Donnez à vos acteurs l’opportunité de contribuer à votre film »

Six ans après être venu présenter son premier long, « Room » à la Quinzaine des Réalisateurs, Kyle Henry revient à Cannes avec un court, « Fourplay : Tampa », l’un des quatre films d’une série sur les transgressions sexuelles. Entre humour, religion et sperme à la vanille, il explicite son intérêt pour l’être humain, son goût pour l’intuition des acteurs et son envie de continuer à grandir en tant qu’artiste. Entretien sans pareil.

Corneliu Porumboiu : « Quand on est au début de sa carrière, c’est important que les réalisateurs dont on aime le travail nous disent qu’on est sur la bonne voie »

Corneliu Porumboiu : « Quand on est au début de sa carrière, c’est important que les réalisateurs dont on aime le travail nous disent qu’on est sur la bonne voie »

En 2004, Corneliu Porumboiu, étudiant à l’Université « I.L.Caragiale » de Bucarest, était invité à présenter son film « A Trip to The City » à la Cinéfondation. Le festival de Cannes est resté une bonne adresse pour lui puisqu’il a remporté la Caméra d’Or avec son premier long-métrage « 12:08 à l’est de Bucarest » présenté à la Quinzaine des Réalisateurs et a reçu le Prix du Jury et le Prix Fipresci pour « Policier, Adjectif », sélectionné à Un Certain Regard. En mai dernier, Corneliu Porumboiu opérait un retour aux sources à Cannes en tant que membre du jury de la Cinéfondation, sept années après y avoir vu sa carrière débuter.