Interviews

Benjamin Nuel : « Même si j’essaye d’être drôle, mes films ont généralement un fond sombre et désespéré »

Benjamin Nuel : « Même si j’essaye d’être drôle, mes films ont généralement un fond sombre et désespéré »

Benjamin Nuel présentait « Les Éclaireurs », son dernier court-métrage en compétition au Festival de Vendôme. Humour pince-sans-rire et mélancolie adolescente sont au rendez-vous dans cette étonnante comédie où de jeunes adultes se remémorent leur improbable passé de supers enquêteurs lors de retrouvailles dans un restaurant chinois. Le réalisateur est revenu pour Format Court sur son parcours, ses méthodes de travail et son intérêt pour de multiples médiums.

Lucile Hadžihalilović. Entre féminité, innocence et courage

Lucile Hadžihalilović. Entre féminité, innocence et courage

Après avoir été présenté à Clermont-Ferrand, Villeurbanne ou Montréal, le court-métrage « Nectar » est montré cette semaine au dernier Festival de Vendôme. L’abstraction poétique qui baigne cette fable bio-politique est fondée sur des oppositions d’échelle : on passe de l’infiniment petit (l’abeille) à l’infiniment grand (immeubles d’architecture moderniste), du corps individualisé au corps collectif, de l’herbe verte au béton grisâtre.

Franck Ternier : « Mon film est un film d’animation mais je ne me considère pas comme un réalisateur de film d’animation »

Franck Ternier : « Mon film est un film d’animation mais je ne me considère pas comme un réalisateur de film d’animation »

Présent au Festival du film de Vendôme, Frank Ternier est revenu, dans une interview réalisée par Format Court en collaboration avec l’équipe de Ciclic, sur son film « 8 balles », un film d’animation sur l’obsession d’un père à venger sa famille après un drame survenu quelques temps auparavant.

Miklos Keleti/Alain Berliner. Le drame, le fantastique, le point de vue d’une enfant

Miklos Keleti/Alain Berliner. Le drame, le fantastique, le point de vue d’une enfant

La collaboration entre Miklos Keleti et Alain Berliner avait déjà fait ses preuves en 2011 avec le film « Dos au mur », alors que le premier était l’élève et le second, le professeur à l’INSAS (Belgique). Avec « Figures », Miklos Keleti signe cette fois-ci un court-métrage à cheval entre le film d’auteur et le film fantastique dont le producteur est à nouveau Alain Berliner, réalisateur de « Ma vie en rose » et « J’aurais voulu être un danseur ».

Martin Razy : « Seul, pendant l’écriture ou même au montage, on perd de l’objectivité car on n’a plus assez de recul. Le regard du producteur est donc important »

Martin Razy : « Seul, pendant l’écriture ou même au montage, on perd de l’objectivité car on n’a plus assez de recul. Le regard du producteur est donc important »

Scénariste à l’origine, Martin Razy s’est lancé à 30 ans dans sa première réalisation professionnelle avec « Sans les gants », présenté au dernier Festival Européen du Film Court en compétition française. Vainqueur du prix Beaumarchais qui récompense un film francophone, il est revenu en compagnie du producteur du film, Benoit Danou (Pharos Productions) sur son rapport au public, à l’écriture et à la réalisation.

Christophe M. Saber : « Le multiculturalisme n’est pas assez abordé dans le cinéma suisse. Dès le début, je voulais avoir plein de nationalités, de cultures et de dialectes dans mon film »

Christophe M. Saber : « Le multiculturalisme n’est pas assez abordé dans le cinéma suisse. Dès le début, je voulais avoir plein de nationalités, de cultures et de dialectes dans mon film »

Repéré au 29ème Festival Européen du Film Court de Brest, le film « Discipline » est un huis clos d’une dizaine de minutes dont la majeure partie de l’intrigue se déroule dans une épicerie. Dans ce film, l’action anodine d’un enfant provoque une succession de réactions de la part de chacun emmenant à réfléchir sur les problèmes d’éducation, de racisme et de jugement de l’autre.

Henry Moore Selder : « Je suis très friand de cinéma transgressif. Mon film a été une excellente occasion de repousser un peu les limites »

Henry Moore Selder : « Je suis très friand de cinéma transgressif. Mon film a été une excellente occasion de repousser un peu les limites »

Pour la 11ème édition du Festival Court Métrange en octobre, Format Court a remis un prix au film « A Living Soul ». À l’occasion du focus qui lui est consacré, nous avons posé quelques questions à son auteur, Henry Moore Selder, qui tourne ici son septième court métrage, après avoir réalisé plusieurs clips vidéos, notamment pour The Hives ou Garbage, mais aussi des publicités pour de grandes marques. Nous avons cherché à en savoir plus sur Ypsilon, le cerveau qui rêve de pouvoir s’échapper de son bocal, les scientifiques qui détiennent entre leurs mains son destin et parmi ces blouses blanches, celle chez qui l’espoir semble encore permis.

Adrian Sitaru : « J’aime beaucoup me rapprocher le plus possible du réel par le biais de la fiction »

Adrian Sitaru : « J’aime beaucoup me rapprocher le plus possible du réel par le biais de la fiction »

Réalisateur de la Nouvelle Vague du cinéma roumain, Adrian Sitaru est déjà un habitué du Festival du Film Francophone de Namur (FIFF), où il était sélectionné pour la sixième fois cette année. Également connu et apprécié de l’équipe de Format Court (ses précédents courts « Lord » et « Chefu » ont attiré notre attention), il s’est vu conférer le Prix Format Court au FIFF pour son dernier court métrage « Art » (Arta). Entretien virtuel autour d’un parcours et une démarche bien singuliers.

Le FNC. Programmer à deux, proposer des parcours, accompagner les films, identifier la différence

Le FNC. Programmer à deux, proposer des parcours, accompagner les films, identifier la différence

Dès sa création en 1971, le Festival international du cinéma en 16mm de Montréal (l’actuel Festival du nouveau cinéma-FNC) a programmé du court métrage, à l’époque expérimental. Cette tradition s’est maintenue au fil du temps. Encore aujourd’hui, le festival est intimement lié à la forme courte à en juger par la programmation très fournie de ce côté-là (focus québecois, compétition internationale, films d’étudiants, films expérimentaux, installations, performances, projets interactifs, films pour enfants, …). Pour évoquer la programmation, le dialogue entre les films, les nouvelles formes, le rôle du festival et le cinéma qui décale, nous avons rencontré les deux programmateurs des courts métrages du FNC, Daniel Karolewicz et Philippe Gajan.

Lorenzo Recio : « C’est bien cela le cinéma, un art de fantômes. Des choses passées qui s’agitent sur une toile »

Lorenzo Recio : « C’est bien cela le cinéma, un art de fantômes. Des choses passées qui s’agitent sur une toile »

À l’occasion de la sélection de son dernier film « Shadow » à l’Etrange Festival, nous avons rencontré son réalisateur, Lorenzo Recio. Il nous parle entre autres de la genèse du film et de son tournage à Taipei, mais aussi des multiples interprétations que l’on peut trouver dans le film. Pour les parisiens, le film est projeté ce jeudi 9 octobre lors de la séance Format Court spéciale Grenoble.

Antoine Besse : « Je marche beaucoup à l’instinct. Certains cinéastes peuvent t’expliquer tout ce qu’ils font, moi pas du tout »

Antoine Besse : « Je marche beaucoup à l’instinct. Certains cinéastes peuvent t’expliquer tout ce qu’ils font, moi pas du tout »

Influencé par Raymond Depardon et Bruno Dumont, Antoine Besse, jeune réalisateur venant du clip et de la pub, a réalisé un film puissant et symphonique, « Le Skate Moderne ». Tourné en Dordogne, avec des copains et des skates, sans producteur ni contraintes, il a pensé son film pour le net et s’est retrouvé, le succès aidant, en festival.

Frédéric Temps : « Le court métrage devrait rester un lieu libre, de recherches et d’expérimentations, sans aucune contrainte »

Frédéric Temps : « Le court métrage devrait rester un lieu libre, de recherches et d’expérimentations, sans aucune contrainte »

Créé en 1993, L’Etrange Festival a célébré sa 20ème édition en septembre dernier. Cette manifestation unique dans le paysage cinématographique hexagonal continue de nous prodiguer, d’année en année, son lot de films rares, oubliés et transgressifs, en marge d’une cinématographie plus classique. À l’occasion de cette dernière édition, nous avons rencontré son président, délégué général mais aussi fondateur, Frédéric Temps, et l’avons interrogé sur la place occupée par le court métrage dans ce festival hors-norme.

Frédéric Bayer-Azem : « Je ne conçois pas l’étape du tournage sans une part de danger et de confusion, autrement on s’ennuie »

Frédéric Bayer-Azem : « Je ne conçois pas l’étape du tournage sans une part de danger et de confusion, autrement on s’ennuie »

La découverte du film “Géronimo” fut l’un des moments forts de la dernière édition du festival Côté Court. Récit explosif de la confrontation entre un groupe de trentenaire branchés et d’une bande d’enfants sur une piste d’auto-tamponneuses, le court-métrage de Frédéric Bayer-Azem fait s’entrechoquer les corps et les genres dans un joyeux feu d’artifices. Issu du milieu ouvrier, devenu acteur avant de passer à la réalisation, Bayer-Azem est revenu pour Format Court sur son parcours singulier et sur ses méthodes de travail à l’occasion de la récente diffusion de son film au festival Silhouette.

Jan Sitta : « Mon film est la projection de mon propre fantasme, de ma propre peur »

Jan Sitta : « Mon film est la projection de mon propre fantasme, de ma propre peur »

Le parcours éclectique de Jan Sitta est éclectique : un DEA de sciences politiques à Nice, une formation de comédien à Cannes, un diplôme de réalisateur à Toulouse. Il a ensuite travaillé au théâtre comme au cinéma avec des casquettes de vidéaste, d’acteur et d’assistant-réalisateur avant de se dédier totalement à son activité d’auteur-réalisateur.

Damien Collet : « J’aime l’éclectisme et l’inventivité de Jacques Demy »

Damien Collet : « J’aime l’éclectisme et l’inventivité de Jacques Demy »

« La demi-saison » est un film d’animation qui parle d’une rencontre : les prémisses d’une histoire d’amour, dans les rues de Bruxelles, sous la pluie. Dernièrement en compétition au festival Partie(s) de Campagne (Ouroux-en-Morvan), le film sera présenté en août aux Rencontres Cinématographiques de Gindou et au Festival International du Film Nancy-Lorraine.

Grégoire Graesslin : « Ce qui me plaît dans le cinéma, c’est prendre des coudes, des virages, partir complètement à l’opposé de ce à quoi on s’attend »

Grégoire Graesslin : « Ce qui me plaît dans le cinéma, c’est prendre des coudes, des virages, partir complètement à l’opposé de ce à quoi on s’attend »

Présenté récemment au Festival Côté Court de Pantin en sélection Panorama, le film « Helix Aspersa » de Grégoire Graesslin, suit un père et ses deux filles se rendant dans une décharge forestière, pour faire de la récupération.

Wei Keong Tan : « L’illustration est pour moi la meilleure manière de communiquer mes idées »

Wei Keong Tan : « L’illustration est pour moi la meilleure manière de communiquer mes idées »

Avec son univers à la fois intime mais accessible et ses techniques diverses et très maîtrisées, Wei Keong Tan était le seul Singapourien à avoir vu son film, « Pifuskin », sélectionné à Annecy cette année. Récemment diplômé, repéré au SIGGRAPH et déjà auteur de trois courts-métrages d’animation mais aussi d’installations d’art contemporain et d’effets spéciaux, il nous parle de son parcours, parti d’un pays atypique et méconnu.

Shanti Masud : « Je fais des films pour analyser mes rêves, les retranscrire et pour en sortir au bout du compte »

Shanti Masud : « Je fais des films pour analyser mes rêves, les retranscrire et pour en sortir au bout du compte »

Lors de la dernière édition du festival de Vendôme, Format Court avait décerné son prix annuel à « Pour la France » de Shanti Masud. Son dernier opus « Métamorphoses » nous a également tapé dans l’œil lorsque nous l’avons découvert aux Rencontres du moyen-métrage de Brive cette année. Voici notre entretien avec Shanti Masud, jeune réalisatrice ultra-prolifique qui revient pour nous sur son parcours, sur sa cinéphilie transversale et sur ses méthodes de travail.

Ron Dyens : « En tant que producteur, j’ai un devoir d’exigence, celui de ne pas ennuyer le spectateur »

Ron Dyens : « En tant que producteur, j’ai un devoir d’exigence, celui de ne pas ennuyer le spectateur »

Ron Dyens, à la tête de la société de production Sacrebleu, a le don de dénicher des talents dont les films voyagent dans des festivals aux quatre coins du monde. Il est aussi l’un des producteurs les plus engagés concernant la place de l’animation en France : il se bat pour un cinéma d’animation de qualité et reconnu. Cette année, il était à Cannes avec deux films en sélection : « Man on the chair » de Dahee Jeong à la Quinzaine des Réalisateurs et « Une chambre bleue » de Tomasz Siwinski à la Semaine de la Critique. Rencontre avec un producteur passionné et au franc-parler assumé.