On ne le dira jamais assez : les courts de l’Etrange Festival prennent un malin plaisir à brouiller les pistes pour nous amener hors des sentiers battus. Cet ultime programme reste fidèle à cette promesse. On y retrouve Max Hattler que nous avions déjà remarqué l’année dernière avec son diptyque « 1923 aka Heaven » / « 1925 aka Hell ». Il nous propose cette fois-ci rien moins qu’un voyage au cœur de l’harmonie universelle avec son nouveau film « Sync ». Tim Dean opte lui pour une comédie de science-fiction légère avec « The Applicant », qui met en scène un entretien d’embauche très particulier. Trip psychédélique synchronisé contre SF humoristique à ranger quelque part entre les EC Comics et Men In Black, l’Etrange Festival fait une nouvelle fois preuve d’une grande originalité dans ses choix.
SYNC (Max Hattler – Danemark – 2010 – 9’ – Expérimental). Une harmonie immuable est au centre de tout. Une harmonie qui régule tout. Le reste a suivi. Le temps, la physique, la vie…
THE APPLICANT (Tim Dean – Australie – 2011 – 4’45 – Fiction). Un candidat. Un employeur. Un bureau. Mais à quoi postule vraiment le candidat ?
Pour sa part, le film de Rolando Colla, EINSPRUNCH VI (Objection), s’inscrit dans une série de plusieurs courts métrages ayant pour thème la vie des sans-papiers. Ce sixième opus nous invite à voir, en vue subjective, le parcours tragique d’un jeune réfugié politique nigérien aux prises avec les autorités suisses.
EINSPRUCH VI (Rolando Colla – Suisse – 2011 – 17’ – Fiction). En 2010, lors d’une expulsion, un réfugié est mort tragiquement. L’histoire est racontée du point de vue de ce demandeur d’asile.
L’Etrange Festival tire sa révérence avec ce cinquième et dernier programme de courts métrages. Une nouvelle fois, la découverte de talents et le suivi d’artistes confirmés ont été au rendez-vous, pour notre plus grand plaisir ! Loin des effets de mode passagère, ce festival continue d’être animé par une radicalité et par la cohérence de ses choix, pour nous proposer chaque année la crème du court métrage mondial. Vivement la prochaine et dix-neuvième édition !