Qu’il est chouette de découvrir parmi dix courts moyens un film sympa comme « The Winter boy ». Issu de Nouvelle-Zélande au même titre que le tatouage maori, le film de Rachel House est projeté en France, au festival de Créteil.
Le film aborde, sous la forme d’une fiction, la relation compliquée entre un enfant enfermé dans son mutisme et une mère désespérée qui échoue à entrer en contact avec son fils après le décès de son mari. La non communication familiale prend un sens inédit lorsque l’enfant disparaît lors d’une visite à l’aquarium et est retrouvé au milieu d’un bassin de pingouins.
Rachel House joue avec les notions de méfiance, de maladresse, de bouleversement des repères, et de non-dits. Dans son film, le silence répond aux cris, le repli sur soi contraste avec la main tendue, l’ingratitude de la solitude jure avec la beauté des bancs de poissons.
« The Winter boy » est un court sur le ressenti, sur des petits gestes non aboutis, comme ces doigts qui se frôlent mais qui ne se touchent jamais et comme ces portes qui se laissent entrouvrir mais qui se referment brutalement sur le domaine privé. C’est aussi un film sur l’ouverture progressive à l’autre, sur la souffrance à la première personne, et sur nos copains, les pingouins. Rien que pour cela et pour sa fin très touchante, on lève le pouce, on tend l’oreille, et on garde l’œil alerte.