À quelle vitesse les choses bougent ? Il suffit de se plonger, comme nous le propose Blandine Lenoir, dans des courriers adressés à un abbé, conseiller conjugal dans une revue religieuse pendant l’entre-deux-guerres, pour mesurer la distance qui nous sépare d’une période pas si lointaine en termes de mœurs ou de comportements sexuels.
Comment contempler la vitesse d’un escargot ? Comment percevoir le parcours d’un chien d’aveugle au cœur d’une ville ? Toute en attention, la mise en scène de Christophe Loizillon suggère des réponses en éveillant d’autres questions.
Bastien Dubois et François Vogel, eux, animent, chacun à leur manière, des excursions plus ou moins lointaines, image par image. Certes, en nous faisant croire à un monde qui bouge par l’entremise de vingt-quatre images fixes par seconde, le cinéma se joue en permanence de l’immobilité et du mouvement. À chaque voyageur immobile d’apprécier si – et comment – les films de ce programme font écho à cette ruse de la perception.
Jacques Kermabon
– Monsieur l’Abbé de Blandine Lenoir
Des hommes et des femmes dans les années 1930 ou 1940. Ils auraient pu être nos grands-parents. Comment s’aimer sans faire huit enfants ? Comment concilier morale catholique et amour conjugal ? Pourquoi le plaisir est-il coupable ? L’Abbé Viollet saura peut-être répondre à toutes ces questions.
– Madagascar, Carnet de voyage de Bastien Dubois
À Madagascar, la Famadihana, coutume du retournement des morts, donne lieu à d’importantes festivités, à des danses et des sacrifices de zébus. L’histoire est racontée en carnet de voyage, au fil du parcours d’un voyageur occidental confronté à ces différentes traditions.
– Homo / animal de Christophe Loizillon
Un chien-guide et son maître. Un éleveur réceptionne la semence d’un verrat. Une caméra de surveillance filme un ours. Deux escargots traversent une route. Un enfant joue avec un chien-robot. Une vache regarde la caméra.
– Terrains glissants de François Vogel
Images déformées, temps élastique, Terrains glissants nous offre une vision poétique et singulière de l’homme sur la planète. Entre carnet de voyage et performance, le film retrace les errements d’un individu guidé par d’étranges voix intérieures. De New York à São Paulo, de la campagne française au désert californien, il glisse sur un monde à la fois minuscule et varié.
Infos : Soirée Bref n°121 / Mardi 09 novembre 2010 – Séance à 20h30
MK2 Quai de Seine
14 Quai de la Seine
75019 Paris
M° Jaurès ou Stalingrad