Primé à de nombreux festivals partout dans le monde et sélectionné en compétition internationale à la 32ème édition du Festival des films d’écoles à Poitiers, « The Electrician » de Miina Aaljärvi pose un regard comique et inédit sur l’éternel thème de la mort.
Gardien de prison de son état, Marvin est le préposé aux exécutions à la chaise électrique. Le jour où la pratique de la peine de mort est supprimée par un état en voie de dégénération, il récupère son objet fétiche. Congédié sous la nouvelle réforme trop humaniste à son goût, il vit mal son désœuvrement et passe son temps entre se teindre la barbe en noir et inventer une chaise électrique collective « pour toute une famille, si besoin est »… Une confidence professionnelle de la part de son médecin lui offre enfin la possibilité de se consacrer à son meilleur atout : affronter la mort sans flancher.
Film de fin d’études de la Finlandaise Miina Alajärvi, « The Electrician » est né d’une collaboration étroite entre l’Université TAMK (Finlande) et celle de Salford (Royaume-Uni). Cette comédie douce-amère divertit par son côté à la fois loufoque et sévère, dû en grande partie à son scénario. Signé Jussi Jokihaara, celui-ci dose brillamment ironie mordante et comédie de situation pure. Transposé dans le contexte blême de Manchester, où le film a été tourné, le récit est doté d’une esthétique particulièrement resserrée, quasi télévisuelle. Cerise sur le gâteau : l’acteur Derek Melling est lui-même hilarant par son aspect stoïque et implacable, tout comme Toby son chien, autre partisan fidèle du siège survolté.
S’appuyant sur la simplicité, privilégiant la transparence et se contentant de la sobriété, « The Electrician » incarne un certain genre de comédie épatant et rassurant, tel que seule la retenue nordique pourrait engendrer.