Le Festival du film franco-arabe vient de proposer à son public une projection de courts-métrages jeudi passé. Au menu, cinq courts-métrages de fiction et trois courts-métrages documentaires qui traitent de sujets de société. Ces courts-métrages ont fait l’objet d’un vote du public, ainsi que d’un Prix du Jury et des élèves du lycée Liberté de Romainville. La proclamation des résultats a eu lieu ce dimanche.
La question féminine
La majeure partie des projections rend compte de l’importance de la question féminine. Le premier des courts-métrages documentaires, Amour en Galilée, de Nader Chalhoub et Layla Menhem évoque par exemple les injonctions sociales et le divorce comme synonyme de liberté. Côté fictions, Deux ou trois choses que je ne sais pas d’elle, de Sabrina Idiri Chemloul, et Houryia, de Doha Kharifi, mettent en scène des jeunes femmes qui décident de prendre en main leur vie amoureuse et matrimoniale. Alors que le premier de ces films relie, sans jugement moral, cette question à celle de la religion, le second la traite avec humour. La solidarité féminine est également au centre de Ne pleure pas Halima, de Sarah Bouzi, autour de la difficile intégration à la société française d’une jeune femme, Halima, dont le titre de séjour vient de s’achever.
Tranches de vie ordinaire
Mais le Festival du film arabe, c’est aussi la guerre en Syrie avec Deux morceaux de mémoire de Diala al Hindaoui, qui retrace à la première personne, à l’aide d’archives familiales, les tragédies quotidiennes dues au drame qui continue à s’y jouer. C’est également, dans Petit Taxi de Samy Sidali, les pérégrinations d’un chauffeur de taxi au Maroc, qui, à la manière de Taxi Téhéran, recueille inquiétudes et confidences de ses passagers. Et enfin, avec Tariq de Tewfik Snoussi et Youcef Agal, l’inexorable appel du large.
Et l’avenir ?
C’est enfin le fantasque et terrifiant ZAR (Zone à réparer), de Léo Blandico, qui nous emmène autour de l’étang de Thau dans un avenir pas si lointain. Réchauffement climatique oblige, il fait désormais l’objet de réintroduction d’un biotope qui s’est depuis longtemps éteint. La considération politique va de pair avec un univers volontiers loufoque.
★ PRIX DU JURY PROFESSIONNEL ★
Jury composé de Gaia Saïd (comédienne), Ilias El Faris (réalisateur) et Amélie Depardon (chargée du développement salles et des partenariats à l’Agence du Court-métrage)
• Fiction : Ne pleure pas Halima de Sarah Bouzi
• Documentaire : Amour en Galilée de Nader Chalhoub, Layla Menhem
★ PRIX DU PUBLIC ★
• Fiction : Deux ou trois choses que je ne sais pas d’elle de Sabrina Idiri Chemloul
• Documentaire : Deux morceaux de mémoire de Diala al Hindaoui
★ PRIX DU JURY JEUNE LYCEEN ★
• Prix Jeune Lycéen : Tariq de Tewfik Snoussi et Youcef Agal