Animation, 13′, Slovénie, Allemagne, 2013, numérique, No History, Hupe Film
Synopsis : Filip, qui vit dans un quartier pauvre, rêve de devenir un écrivain célèbre et de mener une existence luxueuse dans un quartier huppé. Un jour quelqu’un frappe à la porte…
Après un diplôme de design graphique et des études en audio-visuel à Cologne, Špela Čadež, travaille depuis 2008 comme productrice et réalisatrice indépendante d’animation. Son dernier film, « L’oiseau de nuit », est en sélection officielle au prochain festival d’animation d’Annecy.
Tout en animation de marionnettes, son précédent film, « Boles », eu à sa sortie, en 2013, un succès international, multipliant les nominations et les prix. C’est que le film explore avec une douce acuité les rapports parfois bruts de l’artiste rêveur avec le monde qui l’entoure.
Pour traiter ce thème, Špela Čadež met en place une situation d’une limpidité qui frôle la parabole : deux voisins, un homme, Filip, et une femme, Tereza, aux caractères radicalement opposés; une rencontre. La robe bleue de Tereza opère dès son apparition comme un décalage dans la grisaille ambiante, que Filip, mélancolique et contemplatif, ne peut s’empêcher de remarquer. Voilà ce qui rapproche les deux êtres : un débordement chromatique, un bouleversement des habitudes.
Filip, cependant, s’empresse de retourner à sa machine à écrire. Dans quelques excursions surréalistes, Špela Čadež exprime l’angoisse de l’écrivain englué dans son monde d’obsessions et de solitudes, à force d’éviter les rencontres, la vie. Ou bien est-ce la vie qui se refuse toujours à l’artiste ?
Un court très touchant et magnifique dans son décor, et une présentation tout à fait pertinente et joliment rédigée! Bravo