Présenté en compétition internationale du festival de Clermont-Ferrand cette année, « A Ondaz Traz, O Vento Leva » de Gabriel Mascaro est un documentaire sensible sur Rodrigo, un jeune sourd, installateur de systèmes audio pour voitures.
Dans la chaleur de Recife, au nord-est du Brésil, Rodrigo passe son temps à travailler dans son atelier et à s’occuper de sa petite fille Mariana dont il a la charge. Rodrigo est sourd mais cela ne l’empêche aucunement de ressentir les sons et les vibrations qui l’entourent.
Dans ce court métrage documentaire, Gabriel Mascaro porte un regard attendrissant sur son protagoniste que l’on suit dans ses pérégrinations diurnes et nocturnes. Il nous fait ressentir ses doutes, ses craintes, tout en évitant habilement tout côté mélo grâce à la personnalité rayonnante de Rodrigo qui, même s’il est atteint du sida, continue à aller de l’avant, à se battre pour lui et pour sa fille. Le film a d’ailleurs reçu l’appui du Art Aids Foundation, une association internationale qui vise à promouvoir des projets artistiques qui traitent du combat de la maladie.
Pour « A Onda Traz, O Vento Leva », le réalisateur brésilien recourt à une mise en scène qui invite à un voyage sensoriel pour toucher au plus près de l’humain. Il joue avec l’absence et la saturation sonores, chaque plan pousse à éprouver la réalité du jeune sourd pour mieux la comprendre. L’océan qui borde la ville fait écho à la vitalité qui anime son âme et la dernière image où Rodrigo, plongé dans l’eau, tient Marianna dans ses bras tout en les levant au ciel, est un appel à la vie.