Depuis quelques années, Michael Langan est parvenu à se faire un nom dans le petit monde du court métrage expérimental. Repéré en France en 2009, au Festival de Clermont-Ferrand, dans la sélection Labo avec « Doxology » (2007), il persiste et signe avec « Dahlia » (2009) et « Heliotropes » (2010). Son dernier court métrage en date, « Choros » (2011), co-réalisé avec la danseuse Terah Maher, récompensé du Coup de coeur Format Court au dernier festival Silhouette et projeté au Studio des Ursulines le 11 octobre 2012, marque une nouvelle étape dans la filmographie de ce réalisateur américain multi-primé.
Avant de découvrir son prochain court métrage « Butler Woman Man » prévu pour 2013, nous vous proposons d’en savoir un peu plus sur cet auteur qualifié de jeune prodige par le magasine « Variety » et le quotidien « The New York Times ».
Pour sa 21ème séance et son passage à l’âge adulte, Short Screens a décidé de célébrer la jeunesse, ce doux oiseau ! Qu’elle soit rebelle ou réfléchie, affranchie ou asservie, elle ne cesse de nous toucher, de nous questionner car elle nous renvoie aussi une image de la société de demain. A travers 5 courts d’ici et d’ailleurs (Belgique, France, Australie, Espagne), c’est la jeunesse dans tous ses états que vous allez découvrir ce jeudi 25 octobre !
Rendez-vous le jeudi 25 octobre, dès 19h30 à l’Actor’s Studio, rue de la Fourche, 1000 Bruxelles !
La 9ème édition du Festival Court Métrange (spécialisé dans le court métrage insolite et fantastique) se déroulera du 25 au 28 octobre à Rennes. Pour la deuxième année consécutive, Format Court attribuera un prix, le Métrange du Format Court, à l’issue du festival. Un dossier spécial consacré au meilleur film international sera publié sur le site et le film lauréat sera projeté au Studio des Ursulines (Paris, 5ème), lors d’une de nos séances mensuelles. Le Jury Format Court se compose de Xavier Gourdet, Nadia Le Bihen-Demmou et Katia Bayer.
Sélection internationale
Séance « Le Volume est Trop Fort »
Bad Toys II de Daniel BRUNET et Nicolas DOUSTE / 5’43 / 2012 /Animation – France
Bobby Yeah de Robert MORGAN/ 23′ /2011/ Animation – Royaume Uni
Crépuscule de Eric FALARDEAU / 19’43/ 2012/ Animation – Quebec
The narrative of Victor Karloch de Kevin MCTURC /14’48/ 2012 / Animation – USA
Séance « Il Etait Plusieurs Fois »
Akerbeltz, Las Brujas y el Inquisidor de César URBINA – 10’29 /2011 / Animation – Espagne
Edmond etait un âne de Franck DION – 15’/ 2011/ Animation – France
Mamembre de Christophe Feuillard, Sylvain Payen, Caroline Diot, Guillaume Griffoni, Clarisse Martin, Julien Ti-I-Taming, Quentin Cavadaski – 6’35 / 2011 / Animation – France
Plume de Barry PURVES – 14’05/ 2011 / Animation – France
Two friends de Paw Charlie RAVN – 9’/ 2011 / Animation – Danemark
Kuhina de Joni MANNISTO – 8′ / 2011 / Animation – Finlande
Séance « L’Eden de la Mort »
Baby Sitting de Lucas MASSON – 19’59 / 2010/ Fiction – France
Motorhome de Thierry UYTTENHOVEN – 6’38 / 2011/ Fiction – Belgique
Overture de Dan SACHAR – 30’/ 2011/ Fiction – Israël
Sink hole de Greg HANSON – 2′ / 2011/ Fiction – USA
Der Fall (the case of John Doe) de Achim WENDEL – 2011 / Fiction – Allemagne
Séance « Temps attendu »
Glucose de Mihai GRECU et Thibault GLEIZE – 8’/ 2012/ Fiction – France
La mécanique des anges de Bertrand GUERRY – 3’/ 2012/ Fiction – France
This is not an umbrella de Zoé WITTOCK – 20’/ 2011/ Fiction – USA
La vitesse du passé de Dominique ROCHER – 17’/ 2011/ Fiction – France
Waiting for Gorgo de Benjamin CRAIG – 18’ – 2010 – Royaume Uni
Séance « Que Personne n’en Sorte »
Bucle de Aritz MORENO / 3’/ 2011/ Fiction – Espagne
Chroniques des survivants de Dominique ROCHER, Mathieu LALANDE, Morgan SALAUD-DALIBERT, Thibault MOMBELLET, Sacha CHELLI, Clément MORIN, Jim VIEILLE / 38’/ 2011/ Fiction – France
Sudd de Erik ROSENLUND / 15’/ 2011/ Animation – Suède/Danemark
Sunset day de J.A DURAN / 15’/ 2012/ Fiction – Espagne
Séance « Sans Dessus Dessous «
Leyenda de Pau TEIXIDOR / 15’46/ 2011/ Fiction – Espagne
Night of the devil de Wolfgang BOHM and Florian PUCHERT / 15’/ 2011/ Fiction – Allemagne
Réflexion de Alexis BOUVIER / 2012/ 5’/ Fiction – France
Silence de Angelo and Giuseppe CAPASSO / 10’/ 2012 / Fiction – Italie
Un orgasme de Fred JOYEUX / 1’20 / 2012 / Animation – France
The Headless Lover de Kim LYSGAARD ANDERSEN / 27’/ 2011/ Fiction – Danemark
Le Comité court métrage de l’Académie des Arts et Techniques du Cinéma a sélectionné hier matin les 12 films suivants parmi lesquels les membres de l’Académie vont choisir le César du meilleur court métrage 2013.
Ces films seront projetés au Cinéma Le Balzac, les 1er et 8 décembre 2012, en matinée (séances ouvertes au public, au tarif appliqué dans cette salle). Le premier tour de vote désignera les cinq films « nommés » pour le César du meilleur court métrage. Ils seront révélés lors de la conférence de presse d’annonce des nominations qui aura lieu le 25 janvier 2013.
À la fois vitrine et laboratoire, le FIDEC présente les courts-métrages de jeunes réalisateurs et étudiants en cinéma, belges et étrangers. Comme chaque année, ses sélections nationale et internationale vous permettront de découvrir les plus jolies promesses de la jeune création cinématographique.
Cette douzième édition accueillera deux invités, dont l’INSAS, Institut National Supérieur des Arts du Spectacle et des Techniques de diffusion, qui fête ses 50 ans. Au programme : deux séances rétrospectives, des interviews filmées de grands photographes belges, des rencontres… et l’exposition Arrêt sur image qui nous permettra de découvrir le regard photographique d’artistes issus de cette école.
Dans un autre genre, mais avec la même volonté de célébrer le cinéma dans son excitante diversité, le FIDEC offrira deux « cartes roses » au Pink Screens Film Festival, le festival bruxellois des genres d’à côté. Son équipe remettra pour la première fois un Prix Queer à un court-métrage en compétition à Huy.
Des séances scolaires, une soirée Ciné-club, une séance Culottes courtes pour les familles, un atelier d’analyse autour des films musicaux, des soirées… compléteront cette programmation rafraîchissante et (im)pertinente qui s’adresse à tous les amoureux de l’image.
Entre découvertes, jolis souvenirs, coups de foudre artistiques et baisers de cinéma, le FIDEC vous donnera cette année encore le rose aux joues.
Le comité Animation de l’Académie des Arts et Techniques du Cinéma a sélectionné les dix courts métrages qui, avec l’ensemble des longs métrages d’animation de production française et européenne sortis en salle durant l’année 2012, vont concourir au César 2013 du meilleur film d’animation.
La sélection est la suivante :
– Agnieszka d’Izabela Bartosik-Burkhardt
– Après moi (un film du “Laboratoire d’images”, de Supinfocom)
Seuls d’eux d’entre eux seront retenus pour entrer en compétition avec trois longs métrages choisis parmi ceux qui seront sortis en 2012 pour se voir remettre le trophée du meilleur film d’animation. Les nominations seront révélées lors de la conférence de presse d’annonce des nominations qui aura lieu le vendredi 25 janvier 2013.
Alors que la dernière nomination vient d’être rendue publique lors du International Short Film Festival de Drama (Grèce) aux European Film Awards, la liste des courts métrages nominés est enfin complète. La compétition des courts métrages est organisée par la European Film Academy, en collaboration avec une série de festivals européens. Lors de chacun de ces festivals, un jury indépendant sélectionne un film qui est nominé dans la catégorie « courts métrages » des European Film Awards. Les films nominés seront présentés aux 2700 membres de la European Film Academy qui sélectionneront le gagnant. Le lauréat du European Film Academy Short Film 2012 sera annoncé lors des 25è European Film Awards qui auront lieu à Malte le 1er décembre.
Les films nominés sont :
Ghent Short Film Nominee : DEMAIN, ÇA SERA BIEN de Pauline Gay. France, 16 min, fiction
Valladolid Short Film Nominee : SUPERMAN, SPIDERMAN SAU BATMAN (Superman, Spiderman or Batman) de Tudor Giurgiu. Roumanie, 11 min, fiction
Cork Short Film Nominee : TWO HEARTS de Darren Thornton. Irlande, 17 min, fiction
Bristol Short Film Nominee : MITEN MARJOJA POIMITAAN (How To Pick Berries) de Elina Talvensaari. Finlande, 18 min, documentaire
Angers Short Film Nominee : L’AMBASSADEUR ET MOI de Jan Czarlewski. Suisse, 15 min, documentaire
Rotterdam Short Film Nominee : IM FREIEN (In the Open) de Albert Sackl. Autriche, 23 min, expérimental
Berlin Short Film Nominee : VILAINE FILLE MAUVAIS GARÇON de Justine Triet. France, 30 min, fiction
Tampere Short Film Nominee : CSICSKA (Beast) de Attila Till. Hongrie, 20 min, fiction
Krakow Short Film Nominee : VILLA ANTROPOFF de Vladimir Leschiov & Kaspar Jancis. Lettonie, Estonie, 13 min, animation
Grimstad Short Film Nominee : SESSIZ / BÉ DENG (Silent) de L. Rezan Yeşilbaş. Turquie, 14 min, fiction
Vila do Conde Short Film Nominee : MANHÃ DE SANTO ANTÓNIO (Morning of Saint Anthony’s Day) de João Pedro Rodrigues. Portugal, 25 min, fiction
Locarno Short Film Nominee : BACK OF BEYOND de Michael Lennox. Royaume-Uni, 25 min, fiction
Venice Short Film Nominee : TITLOI TELOUS (Out of Frame) de Yorgos Zois. Grèce, 10 min, expérimental
Drama Short Film Nominee : EINSPRUCH VI (Objection VI) de Rolando Colla, Suisse, 17 min, fiction
Demain, jeudi 11 octobre, nous vous proposons d’assister à notre sixième soirée Format Court, au Studio des Ursulines. Notre programme de cinq films se compose d’un film de patrimoine (« One Week » de Buster Keaton et Edward F. Cline, en copie restaurée), de deux films d’animation (« Je criais contre la vie. Ou pour elle. » de Vergine Keaton, « El Empleo » de Santiago Grasso), et de deux films expérimentaux que nous avons récompensés en festivals (« Choros » de Michael Langan et Terah Maher et « La maladie blanche » de Christelle Lheureux). Comme à l’accoutumée, la séance sera suivie d’une rencontre avec les équipes présentes (Pascaline Saillant, Carolyn Laplanche, Sabine Zipci et Christelle Lheureux). A demain, donc !
Dimanche, s’est clôturé le 8ème festival Paris Courts Devant, au Cinéma des Cinéastes. Voici les films distingués par le Jury officiel (Radu Mihaileanu, Thierry Jousse, Corinne Bernard, Artus de Penguern, Guillaume Rieu, Christine Citti, Angèle Paulino) et le Jury presse (Leonard Haddad/Technikart, Gauthier Jurgensen/Allociné, Charles-Pierre Vallière/France Musique, Stéphane Bou/France Inter et Katia Bayer/Format Court).
Le palmarès
Prix Les Petits Courts Devant : Kill the roach, l’art du geste de Dov Ellia et Paul Belêtre
Mention du Jury Jeunes : Virgen Negra de Raùl de la Fuente
Prix Beaumarchais-Sacd; Prix du Jury Jeunes : Ce n’est pas un film de cowboy de Benjamin Parent
Prix « Musique au cinéma » : Tram de Michaela Pavlatova
Prix Sacd – Du rififi dans les écoles d’animation : A la française de Julien Hazebroucq, Emmanuelle Leleu, William Lorton, Morrigane Boyer et Ren Hsien Hsu
Prix TV5 Monde, Mention pour le prix de la Presse : Musique de chambre de Julia Kowalski
Mention pour le prix du film étranger : Einspruch VI de Rolando Colla
Prix du meilleur film étranger : At the formal de Andrew Kavanagh
Prix France 2 – Histoires courtes pour le scénario : Ogurets ou les turpitudes d’un concombre russe de Fabien Bertrand et Richard Mothes
Prix de la Presse : Les meutes de Manuel Schapira
Prix du Cher Public : Carn de Jeffig le Bars
Mention spéciale du Jury : Odysseus Gambit de Alex Lora
Grand Prix Paris Courts Devant : A Fabrica de Aly Muritiba
Vendredi, s’est achevée la 27ème édition du Festival International du film francophone de Namur. Le Jury, composé de Alessandro Marcionni, Sabine El Chamaa, Thomas Coumans, la chanteuse Yelle et d’Amira Casar, a décerné les prix suivants…
Compétition Internationale
Bayard d’Or du Meilleur Court Métrage – Prix François Bovesse : « On The Beach » de Marie-Elsa Sgualdo (Suisse)
Prix du Jury : « Sur la route du paradis » de Uda Benyamina (Maroc/France)
Mention Spéciale : « Les Meutes » de Manuel Schapira (France)
Compétition nationale
Prix du Meilleur court métrage : “A New Old Story” de Antoine Cuypers (Belgique)
Prix du Jury : “U.H.T.” de Guillaume Senez (Belgique/France)
Prix d’interprétation : Vincent Kohler pour « Un monde meilleur » de Sacha Feiner (Belgique/Suisse).
Prix de la Meilleure photographie : Thomas Schira pour « Le Fils du blanc » de Maxence Robert (Belgique)
Prix du Public Court métrage UniversCiné.be : » Tristesse animal sauvage » de Florian Berutti
Prix BeTV – Court métrage belge : » Le Fils du blanc » de Maxence Robert
Compétition Clips
Prix du Meilleur clip : » Run Boy Run » de Woodkid, réalisé par Yohann Lemoine
Paris Courts Devant, le festival « des films courts qui avancent », commence ce soir, au Cinéma des Cinéastes, avec la programmation « Si loin, si proche » (19h45). Différentes sections proposent bon nombre de films en compétition, dont voici les titres. Format Court, présent dans le Jury presse, vous livrera dans les jours à venir son propre regard sur cette huitième édition.
Si loin, si proche
– Dad, Lenin and Freddy d’Irène Dragasaki – Grèce
– A Fábrica (L’usine) d’Aly Muritiba – Brésil
– Hai, Tu’, Sáu (Lundi, mercredi, vendredi) de Hoang Diep Nguyen – Vietnam
– Dicen d’Alauda Ruiz de Azúa – Espagne
– Chasse à l’âne de Maria Nicollier – Suisse
– Pornobrujas de Juan Gautier – Espagne
Fiction et compagnie
– Ce n’est pas un film de cow-boys de Benjamin Parent – France
– Je t’attends toujours de Clément Rière – France
– Tennis Elbow de Vital Philippot – France
– Fleuve rouge, Song Hong de Stéphanie Lansaque, François Leroy – Animation – France
– 505 g. de Jérémy Azencott – France
– La règle de trois de Louis Garrel – France
– Les meutes de Manuel Schapira – France
– Bonjour de Maurice Barthélémy – France
Bord cadre
– Estereoscopía de Xacio Baño – Espagne
– Decapoda Shock de Javier Chillon – Espagne
– Aalterate de Christobal de Oliveira – Animation – France / Pays-Bas
– Il ne fait pas soleil de Xavier Beauchesne-Rondeau – Québec
– Les poissons préfèrent l’eau du bain de Pierre Mazingarbe – France
– Au poil de Hélène Friren – Animation – France
– Microfilms de Simon Lehembre – France
– Einspruch VI de Rolando Colla – Suisse
– Organopolis de Nieto – Animation – France
– At the formal d’Andrew Kavanagh – Australie
– The thing in the corner de Zoé Berriatúa – Animation – Espagne
Films sans pression
– Her name is crazy de Arnaud Sadowski et Loïc Paillard – France
– Bake a cake d’Aliocha – France
– Les mamans et les putains de Jeanne Dressen – France
– Amour monstre de Julien Lecat – France
– Lapsus de Rémy Durand, Sara Renau – France
– Orages. Crevette. d’Antoine Mocquet – France
– No(s) Limite(s) de Dorian Hays, Sébastien Dubor – France
– City of silence de Robert Ly – France
Du rififi dans les écoles d’animation
– Rhapsodie pour un pot-au-feu C. Cambon de La Valette, S. Mercier, S. Mouton, M. Roussel – Les Gobelins
– Azul de R. Busson, F. Canitrot, A. Dyhayon, S. Iglesias, M. Maxence et P. Monge – Supinfocom
– Lux de Juliette Oberndorfer – Emca
– Jim’s Tie de T. Digiacomi, N. Millot, A. Thay, J. Sanchez-Romero, L. Vincent – Esma
– Histoire courte et absurde du suicide d’un bourreau de Jérémie Balais – Emile Coh
– Reverso de K. Honma, C. Lauricella Et A. Seguin – Artfx
– Tu fais quoi comme boulot ? de François Dufour – Emile Coh
– Destiny de Fabien Weibel – Esia Bellecour
– Alister le loup de Gathier Vaiana – Emca
– Infernship de S. Jaber, A. De Testa, T. Finas Et K. Buchillot – Lisaa
– Carn de Jeffig Le Bars – Emile Cohl
– Il Creatore de N. B de enoit, R. Cancellier, V. Chapelain, E. Frechou, R. Villareal – Isart Digital
– Bye Bye Bunny de J. Bueno, C. Li, C. Lepicard, I. Pagniez, J. Roguet Et P. Torris – Supinfocom
– Get Wild de J. Catté, O, Leonetti, V. Astier Et G. Vattan – Artfx
– In Between de A. Bissonnet, A. Desoubries Binet, S. Hanji Kuang, J. Laurent, S. – Markatatos – Les Gobelins
– Louchebem de T. Girettes, S. Grard, B. Laprade, F. Masson – Esma
– A la française De M. Boyer, J. Hazebroucq, R. H. Hsu, E. Leleu, W. Lorton – Supinfocom
Docs et courts (nouvelle sélection)
– Murs blancs, peuple muet de Dounia Georgeon – France
– Odysseus’ Gambit d’Àlex Lora – Espagne / Etats-Unis
– Stremt 89 de Dragos Dulea, Anda Puscas – Roumanie
– Veronika de Mark Michel – Allemagne
– Native American de Giulia Grossman – France
-Le plaidoyer de Robert Doisneau de Vladimir Vasak – France
– Virgen negra de Raúl de la Fuente – Espagne
Films de musique
– Finale de Balázs Simonyi – Hongrie
– Una furtiva lagrima de Carlo Vogele – Etats-Unis
– Fuga de Juan Antonio Espigares – Animation – Espagne
– Il battimanista de Roberto Cicogna – Italie
– Brandt Rhapsodie de François Avril, Morrigane Boyer, Thibaud Clergue, Paolo Didier, Ren-Hsien Hsu, Tristan Ménard, Lucas Morandi, William Ohanessian, Lucas Veber – Animation – France
– Musique de chambre de Julia Kowalski – France
– La vuelta de Marius Portmann – Animation – Suisse
– Tram de Michaela Pavlatova – Animation – France / République tchèque
– Aunque todo vaya mal de Cristina Alcázar – Espagne
Les Petits Courts Devant (Prix décerné par le jeune public)
– La mystérieuse disparition de Robert Ebb de Clément Bolla, François-Xavier Goby, Matthieu Landour – France
– African Race de Julien Paolini – France
– La boîte de sardines de Louise-Marie Colon – Animation – Belgique
– Deep inside de Marc Gibaja – France
– Kill the roach, l’art du geste de Dov Ellia et Paul Belêtre – France
– Grand net couteau de Fabrice Main – France
– Bad Toys II de Daniel Brunet – Animation – France
Emma de Swaef est la co-réalisatrice du mystérieux et textile « Oh Willy… », Grand Prix du festival Silhouette et Cartoon d’Or (meilleur film d’animation européen) 2012. Avec Marc Roels, repéré il y a quelques années pour son atypique et absurde « Mompelaar », elle fait des films où il est question de marionnettes, de douceur, de fantastique et de monde parallèle. Rencontre à Malines, en Belgique, au studio Beast Animation où Emma tourne actuellement une publicité et où demeurent quelques restes de « Oh Willy… ».
Tu as étudié le cinéma documentaire puis, tu t’es tournée vers l’animation. Qu’est-ce qui t’intéressait dans le cinéma du réel et qui t’a fait, par la suite, basculer dans le cinéma d’animation ?
Le documentaire et la fiction en général m’intéressent beaucoup. Mais j’ai du mal à filmer les gens. Pendant mes études à St-Lukas, à Bruxelles, les sujets qui m’intéressaient touchaient à l’intime, ils étaient très personnels. J’avais des difficultés à filmer les visages et j’étais plutôt introvertie, j’en avais marre de pénétrer dans la vie des gens avec une caméra. À vrai dire, quand je commence à filmer quelqu’un, je deviens vite fascinée par sa personnalité, ses faiblesses. Mes envies vont très loin et je ne peux pas aller si loin avec de vraies personnes.
J’ai alors commencé à mélanger un peu les genres, à faire des interviews audio, à refaire les images en animation et ça a évolué tout doucement vers l’animation. Lors d’un travail de troisième année, « Wollen Honden », au lieu de filmer une vieille dame parlant de maltraitance conjugale, j’ai crée un personnage en laine dialoguant avec un enfant. C’était une expérimentation, c’était aussi le tout début de l’animation. Elle n’était pas géniale, ce n’était pas vraiment comme maintenant (rires) !
Pourquoi avoir choisi la laine à ce moment-là ?
Ce n’était pas vraiment un choix. J’ai toujours fait des marionnettes depuis que je suis très petite. J’étais scolarisée dans une école très catholique où la couture était très importante. C’était ce que je faisais vraiment bien, j’étais même la meilleure de la classe (rires) !
Et comment en es-tu arrivée aux marionnettes ?
On a appris à faire des poupées, à l’école, mais dans un but ludique. Je dois avoir une photo de moi, toute petite, avec ma première marionnette (rires) ! Mais ma famille s’y connait bien aussi en travaux manuels. Mon père possède une ferme avec des moutons, il utilise leur laine pour faire des tapis. C’est lui qui m’a appris à tricoter en réalité. Ma base vient de là.
La laine offre de la douceur, de la chaleur. Est-ce qu’il t’est arrivé de penser qu’elle pouvait offrir un contrepoint à la dureté des histoires que tu pouvais raconter ?
Mes documentaires ont toujours été assez durs, le travail de Marc aussi. Je ne pense pas que l’usage de la laine ait été quelque chose de très réfléchi, mais elle s’harmonise bien avec nos idées de films. C’est une bonne coïncidence.
Comment as-tu travaillé sur « Zachte planten », ton film de fin d’études ?
La technique était tellement compliquée qu’elle demandait beaucoup de travail et de temps. J’ai parfois négligé l’histoire, alors que c’était ce qui comptait avant tout. Le travail avec la laine a livré un résultat trop doux, à mon goût. Du coup, avec « Oh Willy… », on a éprouvé une sorte de libération. On a pu aller beaucoup plus loin avec l’animation, « Zachte planten » a été une transition.
Les deux films sont muets. L’absence de dialogues permet de laisser beaucoup de place à l’imagination, à la suggestion. Est-ce que tu as envie de passer à la voix au prochain film ?
Ce n’est pas facile, avec une marionnette, de trouver la bonne voix qui s’y prête, du coup, on s’est dit que c’était mieux de laisser chaque personne se l’imaginer (rires) ! Mais pour le prochain projet, on va justement passer à la voix (rires) ! Ce ne sera pas évident mais ce sera chouette aussi, car ça permettra d’aller plus loin dans l’histoire aussi.
Qu’est-ce que Marc apporte à ton travail ?
Il est très fort (rires) ! On se connaît depuis dix ans, c’est de plus en plus facile de travailler ensemble. Il est très bon en structure narrative, il connaît bien le cinéma. Il apporte ses connaissances. J’avais écrit un début de scénario autour de Willy et du naturisme et on a construit la structure ensemble. Il a donné vie aux images, et au scénario et au montage, il était également présent.
Il a plutôt fait de la fiction et de la pub. Comment s’est-il retrouvé avec des personnages d’autres dimensions, avec des plateaux fixes ?
Avant de commencer chaque jour, il y avait une montagne de travail. On commençait avec un plateau vide, on le remplissait au fur et à mesure, on installait la lumière. Tout cela pouvait durer toute une journée. Le côté spontané du tournage disparaissait, c’était un peu dur pour lui, mais maintenant, je pense qu’il a fort envie de continuer, de faire d’autres films d’animation parce que cela lui offre la liberté de créer un univers totalement fictif. Marc a étudié l’animation au KASK, à Gand, c’est quelque chose qui lui va très bien, au même titre que la fiction. Même quand tu regardes « Mompelaar », tu y trouves un peu d’animation, dans la façon dont bougent les acteurs. Ils sont dirigés mais leurs mouvements ne semblent pas très naturels.
Est-ce que tu as vu travailler Marc sur « Mompelaar » ?
Oui, j’étais aussi sur le plateau. Le film a été tourné en partie chez mes grands-parents, dans leur living et leur cuisine. Je collais chaque matin des bouts de faux poils sur la tête de l’acteur principal, pour lui donner un air mal soigné ! Voilà ma tâche sur le film !
Tu me disais, en me montrant les lieux, que tu avais passé beaucoup de temps aux abords du plateau…
Des fois, le soir, on restait dormir au studio parce qu’on habitait trop loin. On était à deux, tous seuls, bien fatigués. J’allais voir mes décors, surtout les intérieurs. Parfois, on remplaçait les murs, on ouvrait la toute petite porte et on regardait à l’intérieur, comme dans une maison de poupées (rires) ! J’étais contente de voir mes marionnettes, d’avoir créé ce petit monde bien sécurisé et doux. Aujourd’hui, le yéti est sur notre sofa, à la maison ! Quand j’ouvre les yeux, la première chose que je vois, c’est lui, je suis contente ! Dès fois, on lui parle, il fait partie de notre petite famille ! On lui a attribué une personnalité.
C’est vrai ? Comment s’appelle-t-il ?
Yéti. Pour nous, il s’appelle Yéti. Du coup, quand on reçoit des visiteurs, on leur dit : « Désolés, le canapé est déjà pris (rires) !
Les autres poupées sont aussi chez vous ?
Willy, lui, est sur la cheminée, mais il voyage beaucoup, car je l’emmène en festival !
Dans « Oh Willy… », le souffle occupe beaucoup l’espace…
Le son est souvent négligé dans les films, je trouve. Notre preneur de son travaille en général sur des documentaires. Je lui ai demandé avant que le film commence d’aller chercher des sons dans des grands espaces, dans des champs par exemple. Après, on a ajouté les effets et la musique. Ce son assez réaliste m’a beaucoup aidé à l’intérieur de ce décor artificiel, ça a crédibilisé notre travail. On avait déjà travaillé de cette façon avec « Zachte planten ». Du coup, les deux films sont très silencieux. J’ai remarqué ça au Cartoon d’Or, à Toulouse. Le son du premier film, « Zing », était très hollywoodien, celui du deuxième était très bas, c’était le nôtre, et après, c’était celui de « Tram », très enjoué. J’ai vraiment senti la différence. C’était très dur pour nous de regarder le film, en général, on s’enfuit, on sort de la salle, mais là, on ne pouvait pas (rires) !
On sent une vraie évolution dans le développement des marionnettes d’un film à l’autre. Dans ton film de fin d’études, les yeux étaient en tissu, la bouche ne tenait qu’à un fil, les membres étaient mous et dans « Oh Willy… », le regard devient plus expressif, les formes prennent corps…
Pour moi, c’est comme si tu passais du flou au net, avec une autre lentille. Maintenant, on voit ce que je voulais faire. J’espérais à l’époque faire quelque chose de stylisé, mais avec 500 euros et en étant très seule, tu es forcément limitée. Le film s’est fait dans le grenier de la mère de Marc. J’ai tout construit, tout animé, on était qu’à deux, on avait très peu de lumière. Les armatures ne se concrétisaient qu’en quelques fils d’aluminium placés dans une marionnette.
On a fait « Oh Willy… » avec 4 boîtes différentes, parce qu’un film en stop motion est bien plus cher qu’un film d’animation normal et surtout un film de fiction. On avait un budget, une équipe, des gens en France aussi. Heureusement que le premier film a donné l’envie de financer le deuxième. En même temps, ce n’était pas facile de trouver de l’argent. Tu imagines un scénario pareil arriver au CNC (rires) ! Les membres des commissions ont fort hésité à valider un projet tellement bizarre, mais ils devaient être curieux et se demander ce que donnerait ce truc tellement bizarre, car c’est cette curiosité qui nous a sauvés (rires) !
Dans « Oh Willy… », une forme d’émotion se transmet au fur et à mesure, et de différentes manières, par la musique, la lumière, l’atmosphère, les personnages, la texture, etc. Véhiculer l’émotion, cela vous tient à cœur ?
Oui, on a essayé de la faire passer de différentes manières. On a beaucoup travaillé sur l’expressivité des yeux, par exemple. Suzie Templeton, la réalisatrice de « Pierre et le loup » a été mon mentor. Elle m’a un peu aidé sur le scénario, comme elle s’intéresse de près à l’expressivité, elle m’a beaucoup fait réfléchir sur cela. Faire passer l’émotion par les couleurs, les atmosphères, la lumière surtout, nous importait également. C’était gai de pouvoir créer son propre monde. On a consacré énormément de temps aux installations, parce qu’on n’était content qu’au moment où il y avait une certaine émotion dans l’image.
Que peux-tu me dire sur votre prochain projet ?
Il se passera en Afrique, à l’époque coloniale, en 1900. C’est une histoire en vignettes, avec des personnages qui se croisent. « Zachte planten », « Mompelaar », « Oh Willy… » ont des structures similaires. On a envie d’en tenter une autre. On est en plein dans l’écriture et dans le développement des personnages. On espère finir le story-board en novembre. Un des personnages s’appellera même Willy (rires) !
Qu’est-ce qui te plaît, finalement, en fiction et en animation ?
Dans « La double vie de Véronique » de Kieslowki, il y a un petit passage qui se déroule dans un théâtre de marionnettes. Ca m’a fort influencée, je l’ai vu très jeune. C’est une des raisons, je crois, pour lesquelles j’anime des marionnettes. J’aime aussi beaucoup le travail de Suzie et celui d’Igor Kovalyov, pour son sens de l’animation et du rythme. On a montré un de ses films, « Milch », à tous nos animateurs, avant de commencer « Oh Willy… ».
Le cinéma t’importe beaucoup, on dirait…
Oui, je suis d’ailleurs contente que le film ait gagné un prix à Silhouette. Ce n’est pas un festival d’animation, mais un festival normal et les animations ne gagnent pas souvent des prix dans ces lieux-là. Quand ça arrive, on a l’impression que les films sont égaux alors que souvent, l’animation est le petit frère de la fiction. Avec Marc, nous avons voulu faire un film, avant tout.
Après le succès de notre soirée de rentrée, nous vous convions à un nouveau rendez-vous autour du court, le jeudi 11 octobre prochain, à partir de 20h. La p’tite formule demeure inchangée : nous vous proposons de découvrir cinq films courts, vus et primés en festival, au Studio des Ursulines, une charmante salle d’art et essai à l’ancienne (osez le balcon !), et de rencontrer les équipes de films présentes.
La Maladie blanche de Christelle Lheureux. Fiction, expérimental, 45′, 2011, France (Prix Format Court au festival de Vendôme 2011, Grand Prix Côté court)
Syn. : Un soir de fête dans un village isolé des Pyrénées. Un père et sa fille de cinq ans, Myrtille. Des adolescents, un chasseur, un berger, des lucioles, des brebis et des chats. Un monde nocturne où des histoires d’ombres chinoises, de miroir magique et de peintures préhistoriques s’entremêlent. Dans la nuit, un être préhistorique vient chercher Myrtille.
Je criais contre la vie. Ou pour elle. de Vergine Keaton. Animation, 9′10”, 2009, France (Prix de la meilleure musique originale (SACEM) au festival de Clermont-Ferrand 2010, Prix de la presse et Prix Emile Reynaud au festival de Bruz 2010)
Syn. : Dans une forêt, un troupeau de cerfs se retourne contre la meute de chiens qui le poursuivait jusque-là. De cette étrange course naissent des paysages s’élevant du sol.
One Week (La Maison démontable) de Buster Keaton et Edward F. Cline. Fiction, 20′, 1920, États-Unis
Syn. : Buster, en cadeau de mariage, reçoit une dizaine de caisses contenant une maison préfabriquée. Un rival dépité intervertit les numéros de toutes les caisses, vouant l’assemblage des pièces à l’échec.
Infos pratiques
Projection Format Court, en présence des équipes, le jeudi 11 octobre
Séance : 20h. Projection des films : 20h30.
Studio des Ursulines : 10 Rue des Ursulines, 75005 Paris
PAF : 6 €
Accès au cinéma : BUS : 21, 27 (Feuillantines), 38 ou 82 (Auguste Comte), 84 ou 89 (Panthéon). RER : Luxembourg (sortie rue de l’Abbé de l’Epée). Métro le plus proche : Ligne 7 (Censier Daubenton), en marchant un peu…
On a beau être parti en vacances, l’effet d’un film montré au festival Silhouette, il y a près de trois semaines, n’est pas resté à Paris. Si les films en compétition, les plus suivis, bénéficient des premières pages du catalogue, les programmations clips, hybrides et documentaires sont reléguées aux dernières pages. Et c’est regrettable tant un film comme « 3 Dni Wolności » (3 jours de liberté, page 47) de Lukasz Borowski vaut la peine d’être mis en avant.
Un homme salue ses collègues de travail, prend ses cigarettes, arrange son col, entre dans un bureau. Il se nomme Piotr (Pierre) et a un laisser-passer pour sortir de prison pendant trois jours. Mais avant cela, il doit décliner son identité, faire inspecter ses affaires et être fouillé. À deux postes de contrôle successifs.
Piotr s’avance calmement vers la sortie. À l’extérieur, ses amis l’attendent « de l’autre côté du mur, parmi les vivants ». Piotr est ému, l’air lui semble différent, il se renseigne sur ce qu’est un GPS, une fois installé dans la voiture. Cette permission, c’est la première. Quinze ans qu’il est derrière les barreaux.
Marek, son ami, son ange gardien, l’accompagne pendant ses jours de liberté, le guide, lui explique pourquoi les tickets de caisse sont si petits, lui fait découvrir les tourniquets de métro, l’emmène au restaurant. Chaque minute, chaque instant compte. Piotr enregistre tout, ne lâche pas une miette du regard, s’imprègne de tout ce qu’il voit, les badauds, les filles, les bruits, la liberté, l’insouciance.
Quand Marek demande à Piotr de coucher ses rêves sur papier. Piotr pense naturellement à une maison, à une piscine, à une voiture, à un téléphone portable, à une femme. Mais Marek l’incite à ajuster ses rêves à la réalité : sa peine de prison est loin d’être finie et ses finances ne lui permettent pas de remplir ses espoirs. Pourtant, Piotr voit la vie différemment grâce à son ami et retourne dans sa cellule avec un peu de bonheur dans les poches.
Nous ne saurons rien du crime de Piotr. Il l’évoque en deux mots sans le dévoiler. L’important est ailleurs, il réside dans l’idée de suivre un homme, d’être à ses côtés à l’intérieur et à l’extérieur, de le voir confronté à la société qui l’a envoyé derrière les barreaux. La caméra de Lukasz Borowski, étudiant à l’école d’Andrzej Wadja, est au plus près de son personnage, ne le lâche pas, se tient à bonne distance de ses interrogations à voix haute, de ses regards perdus dans le vide, de sa découverte du nouveau monde et de sa perplexité face au changement. Profondément humain, le film accroche le regard et se construit comme une boucle. Piotr a beau retrouver la liberté pendant 72 heures, il peine à se libérer de ses chaînes et de son étiquette de détenu, fouillé avant et après sa sortie.
Synopsis : Après quinze ans passés derrière les barreaux, Piotr obtient sa première permission. Trois jours de liberté intense dans un monde qui a considérablement évolué.
La 25e édition du Festival Premiers Plans se déroulera à Angers du vendredi 18 au dimanche 27 janvier 2013. La sélection est ouverte aux premiers et seconds longs métrages, aux films d’écoles et aux premiers courts métrages produits en Europe en 2011 ou 2012.
CATÉGORIES OFFICIELLES
Vous pouvez soumettre votre film dans l’une des sections suivantes :
– premiers et seconds longs métrages,
– premiers courts métrages,
– films d’école, films d’animation.
La fiction, l’animation et le documentaire sont acceptés pour la compétition. Les courts métrages en 3D-Relief et les films expérimentaux forment des panoramas hors compétition.
MODALITÉS D’INSCRIPTION
Si vous souhaitez inscrire un film :
– remplissez le formulaire d’inscription
– et envoyez un DVD à :
Festival Premiers Plans d’Angers, C/O C.S.T.
22-24, avenue de Saint-Ouen
75018 Paris
(Les envois en recommandé ne sont pas acceptés)
Programmé lors de la dernière séance Short Screens intitulée « Beyond Bollywood : un autre cinéma indien », l’animation « Horn OK Please » de Joël Simon est le fruit d’un véritable cocktail : produit en Irlande du Nord et réalisé par un Belge, le film a fait appel à une grande équipe d’Indiens pour montrer la vie à Bombay vue à travers les yeux d’un taximan! Un doux moment d’allégresse qui venait couronner une séance éclectique posant un regard inhabituel sur l’Inde, le film a d’emblée été un succès et a reçu l’accolade du Coup de cœur du public.
Inspiré par son propre voyage dans le pays qui ne laisse personne indifférent, Simon a reconstruit à merveille en stop-motion le monde trépident et agité de Bombay. Un vrai melting-pot de nationalités, de cultures, de classes sociales et de modes de vie, c’est que cette gigapole de plus de 20 millions d’habitants est la ville la plus peuplée de l’Inde.
Pour traiter son sujet vaste, le réalisateur a choisi comme protagoniste un profil qui est incontestablement le plus à même de vivre cette diversité au quotidien : l’omniprésent taximan. Le titre fait d’ailleurs référence à cette fameuse devise, non grammaticale et insensée, marquée sur les taxis et camions, invitant les doubleurs à s’annoncer en klaxonnant. On accompagne donc ce conducteur qui ne rêve que de s’acheter un taxi climatisé (le Cool cab), bien plus chic que sa carriole croulante. A partir de cette prémisse basique se défile une gamme quasi infinie de types qui constituent le tissu cosmopolite de Bombay : des amoureux pudibonds qui passent leur vie en taxi pour avoir un peu d’intimité et pour échapper aux sanctions contre la public display of affection ou la «démonstration publique d’affection » (se tenir par la main, s’embrasser, etc.), des touristes paumés terrorisés face à l’inconnu, des eunuques-mendiants collants qui terrorisent à leur tour le chauffeur, des mamies persuadées de se faire avoir avant même que la voiture ne démarre, des gangsters louches, des politiciens encore plus louches, des vedettes liste B frustrées et arrogantes… Bref, un monde que les spectateurs familiers reconnaissent tout de suite et que les nouveaux venus trouvent incroyable, mais même ceux-ci finissent par comprendre que it happens only in India !
En même temps, le travail remarquable de l’animation aide à plonger le spectateur directement dans l’univers recréé. Le chromatisme riche voire kitsch qu’on associe avec l’esthétique indienne est rendu parfaitement par l’image soignée. En l’absence de dialogue (les bribes de drôleries prononcées par les personnages en différentes langues indiennes sont délibérément laissées non traduites), la musique – une partition simpliste évoquant les jeux vidéo et les cartoons d’antan – ajoute une dimension comique, et incite à ne pas prendre les choses trop au sérieux : une leçon précieuse en ce qui concerne l’Inde.
Une excursion filmique vivement recommandée autant pour les indophiles acharnés que pour les curieux de ce pays impénétrable et sans pareil, terre de mille et une visages !
Synopsis : Un chauffeur de taxi indien, Lucky, rêve de conduire une meilleure voiture plus cool que la sienne, mais pour cela il lui faudra travailler dur et ne pas compter ses heures. Y parviendra-t-il ?
« One Million Love Songs… and love stories » fait partie des nouveaux DVD édités par Chalet Pointu. Cette compilation est à l’origine un programme du Festival d’Annecy, conçu par Laurent Million, sélectionneur au festival. Du rose, des cœurs et une typographie romantique sur la jaquette, voilà qui ne saurait être un message plus que clair : nous avons affaire à des films d’amour ! Mais attention, ici pas de films mièvres ou à l’eau de rose; des courts métrages qui parlent d’amour en animation traditionnelle (2D, 3D, pixillation) et en chanson!
Avant de voir…
Love patate
Il y a des DVD que l’on emballe dans de jolies jaquettes pour mieux pouvoir en faire commerce. Souvent, on y trouve des stars, des phrases chocs, des paillettes et autres fioritures qui flattent l’œil. Ici, difficile de jouer les vendeurs de pacotilles avec des courts métrages d’animation qui par essence n’ont pas de star au casting. En revanche, quand on prend le temps de retourner l’objet et qu’on détaille le programme, plusieurs noms assurent que le moment de visionnage va être intéressant. Parmi les plus fameux, on trouve les deux maîtres Bill Plympton avec « Your Face » et Gilles Cuvelier avec son célèbre « Love patate ». Ajoutons à cela de petites pépites d’humour qui, bien que déjà vues, sont toujours un agréable instant de cinéma comme avec « Le bon numéro » d’Aurélie Charbonnier ou « About Love » de Giacomo Agnetti. Bref, le paquet semble bien serti et l’heure et quart de films sera légère et agréable si l’on en juge par l’habillage du DVD.
One Million Love Songs
Cela peut paraître audacieux de mettre en exergue les chansons d’amour plutôt que les histoires en elles-mêmes quand on présente des courts métrages. C’est pourtant par ce biais que Monsieur Million nous invite à voir, et à entendre, les 12 films qui composent ce programme.
Fishes
Les musiques, les chansons sont ici autant de jalons qui parcourent les histoires d’amour présentées. Pas de ségrégation dans les genres musicaux, on passe aisément d’une reprise punk de My Heart Will Go Home dans « Fishes » de Mirek Nisembaum, à une ode jouée à la mandoline dans « Dji vou veu volti » réalisé par le Belge Benoît Feroumont, sans oublier les airs pop de «Your Face » de Bill Plympton ou jazzy de « Falling in Love Again » de Ferguson Munro qui tirent leur épingle du jeu. Jeu musical qui supplante parfois la narration et supporte beaucoup le jeu amoureux dans sa mise en scène. Que l’on soit dans une séduction classique entre un prince et sa princesse, ou face à une relation plus audacieuse comme dans « Love patate » où l’amour unit un être humain à une pomme de terre, les chansons se font les relais inventifs des sentiments des personnages !
Illuzia
C’est bien connu, les musiciens font rêver les filles. Mais dans la compilation, Monsieur Million insiste également sur la sensibilité des hommes à la douce voix des chanteuses. Dans « Hasta los Huesos » de Castillo René, c’est une chanteuse de bar qui fait tourner la tête à un tout jeune cadavre qui découvre les bas fonds du monde. De la même manière, on retrouve l’attraction ulyssienne pour la femme-sirène fantasmée par un homme qui en perd la raison dans « Illuzia » de Naeh Uriah et Assoulin Udi. Le programmateur aura même osé le clin d’oeil aux maitresses du chant d’amour : les divas, avec la reprise de Céline Dion évoquée plus haut dans « Fishes » et la voix sublime de Marlène Dietrich dans « Falling in Love Again ».
And love stories!
Les histoires présentées dans le programme sont aussi différentes que peuvent l’être les relations amoureuses. Le panel, s’il ne peut être considéré comme représentatif des amours, amourettes et flirts de nos semblables, est pourtant un beau florilège de mise en scène des sentiments et des sensations de l’amour.
Hello
L’animation permet de se dégager des contraintes du réel. Le crédible n’a pas d’importance et la distance instaurée par des personnages étranges, animaliers ou fantasmés permet de se recentrer sur l’essentiel. On est dans le conte ou la fable dans la plupart des films proposés sur ce DVD. Une histoire d’amour entre un radiocassette et sa voisine également robotique ne peut susciter d’émotion que grâce au talent d’un réalisateur pour le moins imaginatif, Jonathan Nix. Il réalise avec « Hello » une amourette radiophonique que l’on se prend à avoir envie de voir littéralement fonctionner. Dans « Love patate », c’est presque une démonstration sur la tolérance à laquelle on a affaire. L’amour qu’un homme porte à une patate est incompréhensible et pourtant… on se laisse cueillir!
Ces récits, tous très narratifs, nous parlent de nos sentiments mais sont également très portés sur l’influences des illusions que chacun se forge autour de ce qu’est la relation amoureuse. Celles-ci sont ici prétextes au ridicule. Dans «Illuzia», les réalisateurs transforment un homme pris par l’ennui en un rêveur lubrique qui cherche à atteindre une femme qu’il n’aura bien entendu jamais. L’amour trivial porte à sourire dans son traitement, tant l’homme y paraît tout à fait niais.
Rosette
Dans «Rosette» de Romain Borrel, Gaël Falzowski, Benjamin Rabaste et Vincent Tonnelli, c’est la femme qui se retrouve emprise à des pulsions de volupté carnassière. Les réalisateurs, issus de Supinfocom, mettent en scène une donzelle dont le cœur bat pour un univers fait de viande. Dans le monde réel, celle-ci fantasme sur son boucher mais n’assumera finalement pas de pénétrer complètement dans ce monde de viande.
La chair est faible dans les histoires d’amour, même lorsqu’elle est faisandée comme dans « Hasta los Huesos » ou quand elle court à la perte de ceux qui sont amoureux comme dans « Love Song » de Bruce Currie. Dans ce film en 3D, des rats musiciens, et à moitié mutilés, s’acharnent à séduire une grosse bête qui pourrait bien s’avérer être leur prédatrice.
Finalement, dans l’amour, il n’y a définitivement que peu de place pour la raison… Sauf peut-être si l’on traite la chose froidement, à force de scénettes en pixillation qui illustrent des moments de vie d’un couple du début à la fin de son histoire… C’est ce qu’a créé Giacomo Agnetti dans « About Love ». Il y condense les meilleurs et surtout les pires moments d’une love story en y ajoutant une touche de hasard malheureux qui renforce un peu plus l’aspect déjà comique de la chose.
Les histoires d’amour finissent mal en général…
Dans les 12 films, on rit beaucoup avec des histoires tragi-comiques qui font passer l’amour vache pour une comédie en soi. Il y a là l’histoire la plus absurde des histoires de hasard : « Falling in Love Again ». Dans ce film au graphisme désuet, Fergusson Munro fait se rencontrer littéralement par accident un homme et une femme qui tombent amoureux mais qui chutent également dans un ravin dans le même mouvement, leur fin s’avérant être amoureusement tragique.
Dji vou veu volti
Il faut aussi croire que parler d’amour en animation rime facilement avec détournement de codes sociaux et relationnels. Les réalisateurs s’amusent à jouer avec les stéréotypes. Dans « Fishes », le romantisme en prend un coup quand l’hymne à l’amour du « Titanic » de Cameron est repris par un chœur de poissons peu fréquentables. Du côté de l’ode interprétée par les amoureux transis, c’est « Dji vou veu volti » qui se moque des mots exprimés par un prince à sa belle. Le réalisateur détourne les sous-titres et les transforme en un véritable personnage qui devient l’adversaire du prince. « Hello », quant à lui, propose un point de vue plus gentil du détournement de l’ode amoureux quand il personnifie des objets technologiques en les dotant de sentiments et en les faisant s’exprimer à force de sons préenregistrés. La petite pépite (déjà dit en haut) en mode clin d’œil sur le détournement de codes de l’amour moderne est sûrement le léger « Le bon numéro » où Aurélie Charbonnier se moque de l’envie de créer, par des moyens artificiels et technologiques, des relations amoureuses qui correspondraient en tous points à nos attentes… La morale de cette histoire étant bien sûr qu’à vouloir tout contrôler, on passe à côté du hasard et… du bonheur comme la petite brunette héroïne.
Les histoires et les chansons d’amour de M. Million font la part belle au hasard, fantasmes, accidents et autres aléas de la vie amoureuse. Ici, pas de drame, juste une bonne douzaine de parenthèses plus ou moins enchantées qui portent un regard, tendre ou cruel, mais le plus souvent drôle, sur ce sentiment universel qu’est l’amour.
« One Million Love Songs… and Love Stories » est un programme léger mais loin d’être insipide. Si les films ont déjà eu de belles carrières et ne sont pas pour la plupart des nouveautés, le DVD constitue le point de vue d’un programmateur de renom sur le thème de l’amour animé. Peu de maisons d’édition de DVD se risquent à ce genre d’exercice et le travail de Chalet Pointu mérite à ce titre d’être salué encore une fois.
L’édition Chalet Pointu du DVD de « Chienne d’histoire », lauréat de la très convoitée Palme d’Or du court métrage à Cannes en 2011, inclut le documentaire « Histoire de chiens » coécrit par Serge Avédikian et Catherine Pinguet, auteure de l’ouvrage « Chiens d’Istanbul » dont s’est inspirée le film d’animation.
Tourné exactement cent ans après le récit de l’extermination décrit dans « Chienne d’histoire », « Histoire de chiens » accompagne les habitants canidés des rues de la mégapole turque et met en évidence leur lutte continuelle pour la survie. Avec son thème sur l’identité turque et les rapports Est-Ouest en filigrane, le documentaire vient en quelque sorte compléter l’animation. Le réalisateur y pose un regard tout aussi pertinent et suscite des questions tout aussi interpellantes que dans « Chienne d’histoire ».
Si l’exil mortel des chiens en 1910 était motivé par la gêne qu’ils occasionnaient chez les Turcs par rapport aux touristes occidentaux, le même argument ressurgit en 2010, année où Istanbul assuma le rôle de capitale culturelle. En effet, les chiens de rue sont vus comme un danger ou une menace à l’hygiène mais surtout comme un symbole de la misère. Dans le but d’explorer ce curieux parallélisme, le réalisateur et l’écrivaine interviewent une série de personnes directement ou indirectement concernées par la question (des citoyens, des bénévoles, des commerçants…). Entre croyants et militants, ils réagissent chacun de manière différente et sont partagés notamment sur la question de la stérilisation des chiens de rue comme moyen de limiter leur nombre. Cependant, l’amour de la bête et la reconnaissance de son rapport privilégié avec l’espèce humaine relient quasi tous les intervenants, au péril de les mettre en porte-à-faux avec la société moderniste pour laquelle le progrès équivaut à s’aligner à l’image d’une Europe immaculée à laquelle la Turquie a toujours ressenti une envie d’appartenir.
À travers le débat sur les chiens de rue, émerge donc une véritable interrogation sur l’identité turque, une identité polarisée entre une culture forte, ancienne et ancrée, et une émulation du modèle occidental. Cette tendance – qualifiée par Avédikian comme “la nature perverse des rapports entretenus par les Européens et les Turcs” – n’est aucunement étonnante à l’égard de la position du pays au carrefour des deux continents qui incarnent l’Occident et l’Orient.
Tout comme son confrère animé, « Histoire de chiens » réunit un message littéral et un discours dissimulé, tous deux aussi importants, et parvient à émouvoir, à faire réfléchir et surtout à mieux comprendre un sujet complexe, qualités précieuses dans la démarche documentaire.