Un jour, j’irai sur la lune sans toi
En ouverture de « Coucou-les-nuages » s’affiche un logo, celui de la Fémis. Pourtant, le film de fin d’études de Vincent Cardona ne ressemble pas au « cinéma d’auteur » produit par cette école en proie à tous les fantasmes. Conjuguant drame, burlesque et aéronautique, il vient de remporter le deuxième prix à la Cinéfondation.
Hans n’a qu’un seul rêve : partir dans l’espace. Frida n’a qu’une seule envie : le suivre. Dans leur village, la fête bat son plein car une utopie, le Programme spatial du peuple (PSP), est en marche. Claude attrape son accordéon, Hans regarde le ciel et Frida se met à danser.
« Coucou-les-nuages » est un film drôle et vivifiant. Qu’y croise-t-on ? Un générique télé à l’américaine, une fausse gitane croquant une pomme à pleines dents, un petit vent du Nord, de l’absurde franco-anglais, une chouette musique, une course folle coenienne, et de l’espoir baudelairien.
Vincent Cardona affectionne les titres intrigants et les atmosphères binaires. Son film précédent, « Sur mon coma bizarre glissent les ventres des cygnes » se partageait entre le sombre et l’irréel, offrant au passage, à Clermont-Ferrand, le prix Adami de la meilleure comédienne à Mathilde Bisson. « Coucou-les-nuages », le film de fin d’études de Cardona, récupère au vol cette fille magnétique en fricotant du côté de la comédie et de l’étrange. Loin de déplaire, cette confusion de genres vient d’offrir un souffle décalé à la sélection de la Cinéfondation, allant même jusqu’à enthousiasmer le jury, présidé par Atom Egoyan.
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