« On n’attrape pas des mouches avec du vinaigre »
Apparu sur la scène de l’animation il y a deux ans à peine, « Sinna Mann » a déjà fait le tour du monde où il a raflé nombreux prix et honneurs. Sélectionné au festival Anima cette année, ce petit récit adapté du roman de Gro Dahle par Anita Killi joue sur les contrastes de la forme et du fond pour aborder un sujet difficile, celui de la maltraitance domestique.
Boj a un papa très fort et il aimerait lui ressembler quand il sera plus grand. Seulement voilà, son papa est habité par un méchant monsieur colérique qui détruit tout sur son passage. Quand « l’homme fâché » sort de son papa, Boj se cache sous ses couvertures et attend que cela passe. Un jour, l’enfant partage son terrible secret avec son chien et ensemble, ils décident d’écrire au roi de Norvège.
Dans « Sinna Mann » les animaux parlent, les rois sont cléments, les pères abusifs reconnaissent leurs torts, les bons sont très bons et les méchants très méchants, pas de doute, on est bien dans un conte merveilleux si ce n’est que celui-ci, d’une facture plus moderne,nous plonge dans les oppositions d’une forme simple et enfantine pour traiter un sujet grave et douloureux. Narré par la parole de la jeune victime, fragile et vulnérable, les événements prennent alors une importance d’adulte et touchent le spectateur empathique au-delà de ses espérances.
Le film d’Anita Killi est un film fort qui se sert d’une esthétique naïve et expressionniste pour faire passer un message engagé, celui de briser les secrets et les tabous qui provoquent des actes de violence insensés.
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