« Kawalek Lata » (Un bout d’été) a remporté samedi soir le Grand Prix international à Clermont-Ferrand. Le film de la jeune réalisatrice polonaise Marta Minorowicz est un documentaire s’intéressant aux liens qui unissent un grand-père et son petit-fils dans une nature terriblement belle et sauvage.
Le film accompagne les dernières journées d’été que Patryk passe chez son grand-père dans les montagnes de Bieszczadzkie. Dans la ferme familiale, le temps semble s’être arrêté. Le coin est isolé, la nature sauvage, la civilisation lointaine. On vise le travail manuel, on réapprend à regarder ce qui nous entoure, on privilégie une parole rare mais instructive. C’est peut-être la fin des vacances scolaires, mais l’apprentissage débute avant la rentrée officielle : l’aîné instruit, le plus jeune se forme. Que voit-on du haut des arbres ? La même chose qu’en bas, le coucher du soleil en plus. Pourquoi ne faut-il pas tuer les serpents ? Parce que les animaux, comme les hommes, n’ont pas demandé à mourir.
Ce film parle de transmission, de solitude, d’éloignement, du passage à l’âge adulte, du temps passé ensemble, du fossé entre les générations, de différence de valeurs entre un adolescent citadin et un vieil homme des bois. Fragments de vies, paysages à perte de vue, caméra ultra discrète, photo soignée, ambiance sonore, … : Marta Minorowicz a l’oeil pour capturer, le temps d’un film, la simplicité et le naturel des choses.
Il est bien rare de voir un documentaire glaner un Grand Prix, récompense suprême, à Clermont-Ferrand. « Kawalek Lata » (Un bout d’été) fait désormais partie de ces exceptions qui offrent de bonnes nouvelles au cinéma du réel.