Le mystère de Pierre

Pour parler de Pierre Etaix, peut-être faut-il (ré)introduire le personnage lui-même. Pierre Etaix s’inspire et inspire. Clown, comique visuel, il a joué ou est apparu dans les films des autres (« Pickpocket » de Bresson, « Les clowns » de Fellini, « Max mon amour » d’Oshima, …) et dans les siens, travaillé avec Jacques Tati (il a dessiné, a créé des gags et été assistant-réalisateur sur « Mon oncle »), joué avec les sons, et développé un cinéma poétique teinté de burlesque (à moins que ce ne soit l’inverse) dont l’exploitation s’est étonnement interrompue dans les années 1990.

Courant 2010, pourtant, une nouvelle tomba comme une mouche dans la soupe : les films de Pierre Etaix, tout juste restaurés, allaient à nouveau être projetés comme il y a vingt ans. Pendant de nombreuses années, un sombre et complexe bordel juridique avait en effet rendu ses films invisibles et bloqué leur ressortie. Pour voir des Etaix, il fallait emprunter des vieilles K7 vidéo édentées dans les ciné-clubs universitaires ou compter sur les hasards de programmation d’une quelconque cinémathèque.

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Certains connaissent Pierre Etaix, d’autres l’ont découvert récemment : ses films sont sortis en salle cet été et en DVD cet automne. Au cinéma, les longs (« Le Soupirant », « Le Grand Amour », « Yoyo », « Pays de Cocagne », « Tant qu’on a la santé ») étaient précédés d’un court ( « Rupture », « Heureux anniversaire », « En pleine forme ») également repris dans le coffret consacré au dernier représentant vivant de l’humour burlesque.

Depuis l’annonce de son grand retour, Etaix a enchaîné les rendez-vous publics, les séances spéciales et les interviews. La presse a beaucoup évoqué l’imbroglio juridique, le lien spécifique du réalisateur avec le cirque et les planches, le charme de ses longs métrages, la collaboration avec Jean-Claude Carrière, son co-scéariste, et celle avec Jacques Tati. Elle a par contre moins parlé des courts d’Etaix, précurseurs de son style absolument propre.

Ce que l’on sait moins au sujet d’Etaix, c’est que sa filmographie compte en réalité plus que trois courts. Sur le tournage de « Mon oncle », Etaix rencontra Louis Dolivet, producteur à la Gray Film, qui l’incita à se mettre à la réalisation d’un court métrage. Cela déboucha sur « Le petit citoyen », un essai qui ne fut jamais montré. Par la suite, Etaix entama une collaboration avec Jean-Claude Carrière dans un film en 8 mm auquel il donna le même titre et dont les gags allaient influencer son premier long métrage « Le Soupirant ».

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À l’époque, Etaix n’arrivait pas à convaincre le producteur Paul Claudon de financer « Le Soupirant » malgré les prix glanés par ses deux premiers courts, « Rupture », lauréat du Prix FIPRESCI à Mannheim et Grand Prix du Festival Oberhausen, et « Heureux anniversaire », Grand Prix du Festival Oberhausen, Meilleur court au British Film Academy de Londres et Oscar du meilleur court métrage à Hollywood en 63. Comme quoi, les honneurs et les statuettes ne garantissent pas toujours l’accès au cinéma long.

Pour poursuivre sur sa lancée, Etaix imagina alors son film comme une succession de séquences, de courts même, qui aboutit finalement à un format long pour faciliter le montage financier du film. Par la suite, Etaix extraira même une séquence de « Tant qu’on a la Santé », un autre long, qui deviendra un court à part entière, « En pleine forme », et qui figurera dans les films restaurés et ressortis en 2010. Là aussi, une scène, coupée au demeurant, représenta un court.

 

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Bien plus tard, en 78, après avoir fait plusieurs longs, Etaix revint à la forme courte avec « Reprise », un pilote réalisé pour la télévision qui ne trouva pas acquéreur. Et dix ans plus tard, il tourna en images de synthèse « Rêve d’artiste, ou le cauchemar de Méliès » pour la Sept (pré-Arte) pour une soirée thématique sur le magicien des premiers temps, Georges Méliès.

Etaix aura donc réalisé six courts métrages, or les ressorties officielles n’en ont mis que trois en avant : « Rupture », « Heureux anniversaire », et « En pleine forme ». A y regarder de plus près, la commande pour la Sept réalisée en hommage à Méliès figure quand même sur le coffret Arte. Cela n’explique pas pour autant ce que sont devenus ses deux autres courts, « Le petit citoyen » et « Reprise ». Sont-ils perdus, invisibles, oubliés, inmontrables ? Mystère et boule de pomme.

Katia Bayer

« L’intégrale Pierre Etaix » : coffret 5 DVD – Éditions Arte Vidéo

Consulter les fiches techniques de « Rupture », « Heureux anniversaire », et « En pleine forme »

Articles associés : la critique des films de Pierre Etaix, l’interview de Pierre Etaix

Festival de Vendôme 2010

Retrouvez dans notre focus :

–  Le palmarès 2010

L’interview de Julien Hallard

La critique de « Cheveu » de Julien Hallard

L’interview d’Anthony Quéré, réalisateur de « Dounouia, la vie »

La critique de « Centipède Sun » de Mihai Grecu

L’interview de Mihai Grecu

L’interview de Pierre Etaix

La critique des films de Pierre Etaix

Le reportage sur les courts métrages de Pierre Etaix

Vendôme, la compétition nationale

Vendôme, la compétition européenne

Plus nos précédents articles en lien avec le festival..

La critique de « Dounouia, la vie » de Olivier Broudeur et Anthony Quéré

La critique d' »Aglaée » de Rudi Rosenberg

La critique de « Vasco » de Sébastien Laudenbach

La critique de « Monsieur l’abbé » de Blandine Lenoir

La critique de « Nuit blanche » de Samuel Tillman

La critique de « A family portrait » de Joseph Pierce

La critique de « Pour toi je ferai bataille » de Rachel Lang

César 2011 : Projection des courts métrages (pré)sélectionnés

Programme détaillé

Samedi 4 décembre 2010 : Sélection Officielle César du Court Métrage 2011 – 1ere partie, de 10h00 à 13h00

8 et des Poussières – Laurent Teyssier / 23 min
C’est plutôt genre Johnny Walker – Olivier Babinet/ 28 min
Chienne d’histoire – Serge Avedikian / 15 min
Enterrez nos chiens – Frédéric Serve / 50 min
La République – Nicolas Pariser / 35 min 58 s
L’Homme à la Gordini – Jean-Christophe Lie / 10 min
Logorama – H5 / 16 min 5 s

Samedi 11 décembre 2010 : Sélection Officielle César du Court Métrage 2011 – 2e partie, de 10h00 à 13h00

La guitare de diamants – Frank Beauvais / 55 min
Monsieur l’Abbé – Blandine Lenoir / 35 min 17 s
Petit tailleur – Louis Garrel / 44 min
Un transport en commun – Dyana Gaye / 48 min
Une pute et un poussin – Clément Michel / 15 min

Samedi 18 décembre 2010 : Préselection Court Métrage César du Film d’Animation 2011, de 10h00 à 12h00

Chienne d’histoire – Serge Avedikian / 15 min
L’homme à la Gordini – Jean Christophe Lie / 10 min
La femme squelette – Sarah Van Den Boom / 9 min 7 s
Logorama – H5 / 16 min 5 s
Love Patate – Gilles Cuvelier / 13 min 12 s
Matières à rêver – Florence Miailhe / 6 min
Mémoire fossile – Anne-Laure Totaro, Arnaud Demuynck / 10 min

Cinéma Balzac : 1 Rue Balzac – 75008 Paris

Festival de Clermont-Ferrand, la compét’ nationale

– À cor et à cri de Brice Pancot

– L’ Accordeur d’Olivier Treiner

Aglaée de Rudi Rosenberg

– L’ Amour-propre de Nicolas Silhol

– Anne et les tremblements de Solveig Anspach

– Au bord du monde de Hervé Coqueret, Cécile Bicler

– Branque brol tambours d’Aurélien Breton, Lionel Brouyère, Caroline Gasnier M., Benoît Leleu

– Chair disparue de Pascal Mieszala

– Checkpoint de Ruben Amar

– Chef d’oeuvre ? de Luc Moullet

– Chernokids de Matthieu Bernadat, Nils Boussuge, Florence Ciuccoli, Clément Deltour, Marion Petegnief

– Chroniques du pont de Hefang Wei

– Le Cirque de Nicolas Brault

– Coloscopia de Benoit Forgeard

– Le Costume en partage de Mathias Desmarres

Coucou-les-Nuages de Vincent Cardona

– La Dame au chien de Damien Manivel

– Dans la jungle des villes de Denis Eyriey, Stéphane Demoustier

– Diane Wellington d’Arnaud des Pallières

– Dr Nazi de Joan Chemla

– Enfant de Yak de Christophe Boula

– Far From Manhattan de Jacky Goldberg

– La Femme à cordes de Vladimir Mavounia-Kouka

– La Femme du lac de Mathilde Philippon-Aginski

– La Fille de l’homme de Manuel Schapira

– Françoise d’Elsa Duhamel

– La Grande Muraille de Qin de Khalil Cherti

– Hurlement d’un poisson de Sébastien Carfora

– J’aurais pu être une pute de Baya Kasmi

– Je vais à Disneyland d’Antoine Blandin

– Jéricho de Tamara Erde

– Kataï de Claire Doyon

– Love Patate de Gilles Cuvelier

– M’échapper de son regard de Chen Chen

– Manu de Jérémie Elkaïm

– Le Meilleur ami de l’homme de Vincent Mariette

– Miss Daisy Cutter de Laen Sanches

Monsieur l’Abbé de Blandine Lenoir

– Moonlight Lover de Guilhem Amesland

– Nuisible(s) d’Erick Hupin, Hans Baldzuhn, Pierre Nahoum, Baptiste Ode, Philippe Puech

– Opale Plage de Marie-Eve de Grave

– Pandore de Virgil Vernier

– Paris-Shanghai de Thomas Cailley

Petit Tailleur de Louis Garrel

– Le Piano de Lévon Minasian

– Red Balloon d’Alexis Wajsbrot, Damien Mace

– Rubika de Claire Baudean, Ludovic Habas, Mickaël Krebs, Julien Legay, Chao Ma, Florent Rousseau, Caroline Roux, Margaux Vaxelaire

– Shadows of Silence de Pradeepan Raveendran

– Siggil de Rémi Mazet

– Smoking et trompette de Raphaël Potier

– Sortie de route de Jonathan Hazan

– The Strange Ones de Lauren Wolkstein, Christopher Radcliff

– Sur la tête de Bertha Boxcar d’Angela Terrail, Soufiane Adel

– Telegraphics d’Antoine Delacharlery, Lena Schneider, Léopold Parent, Thomas Thibault

– Terrains glissants de François Vogel

– Tomatl : chronique de la fin d’un monde de Luis Briceno

– Tremblay-en-France de Vincent Vizioz

– Un homme debout de Foued Mansour

– Un juego de ninos de Jacques Toulemonde Vidal

– Un Mardi de Sabine El Chamaa

– Un nuevo baile de Nicolas Lasnibat

Vasco de Sébastien Laudenbach

– Ya Basta de Gustave Kervern, Sébastien Rost

Festival d’Angers, appel à candidature

Ouverte à tous et sans thème imposé, la compétition récompensera le meilleur premier film (de fiction, d’animation ou documentaire) entièrement réalisé en 3D Relief.

• Sont acceptés :
– les premiers courts métrages ou films d’école réalisés en 3D native (et non 3D recréé)
– produits ou coproduits majoritairement en Europe
– d’une durée inférieure à 30 minutes

• Pour participer à la présélection, envoyez votre film au format Windows Media Vidéo 9 (WMV9) ou MPEG-4, en multiview, side by side intégrant vue gauche et vue droite.
– date limite d’inscription : 7 décembre 2010
– annonce de la sélection : mi-décembre 2010

• Envoyez votre film accompagné du formulaire d’inscription téléchargeable ci-dessous à l’adresse suivante :
Festival Premier Plans
9 rue Claveau – BP 82 214
49022 Angers cedex 02 – France

téléchargez le règlement
download the regulation
téléchargez le dossier d’inscription / download the application form

Eve-Laure Avigdor : « Le court est un espace important et singulier qu’il faut préserver »

Chargée du créneau court métrage à la Commission de sélection des films et membre du jury officiel à Media 10-10, Eve-Laure Avigdor nous fait état de la situation du cinéma bref en Belgique francophone.

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En quoi consiste ta fonction au sein de la Commission de sélection des films?

La Commission de sélection des films est un secrétariat au sein du Centre du cinéma qui gère tout l’aspect administratif des demandes d’aide à la production, à la finition, à l’écriture ou au développement pour les documentaires. C’est une commission composée de professionnels du secteur. On y trouve une section long-métrage, documentaire et court métrage. Moi, je suis responsable du court. Je m’occupe concrètement de toute l’organisation, de la réception des dossiers à l’étude de leur recevabilité. Je suis en contact avec les professionnels d’un côté et les membres qui siègent, de l’autre. Donc, j’assiste à toutes les réunions, je prends note de ce qui se dit sur chaque projet et je rédige l’avis envoyé à la Ministre de la Culture pour approbation tout comme je rédige les retours aux demandeurs.

Quels sont les critères de recevabilité d’un dossier ?

Les règles de recevabilité sont différentes pour chaque créneau. Pour le court, il s’agit surtout de vérifier que tous les éléments obligatoires figurent au dossier. Par exemple, le demandeur doit être une société de production qui peut être une ASBL [association sans but lucratif] mais qui doit avoir pour objet principal la production audio-visuelle. Il y a aussi des critères de budget. Je vérifie qu’il y a une certaine cohérence entre le budget prévisionnel et le plan de financement. S’il y a des contradictions, je le signale au producteur avant que le projet soit étudié.

D’après les projets reçus en général, quelles seraient les forces et les faiblesses des courts métrages produits en Communauté française ?

En ce qui concerne les scénarios présentés, je suis toujours étonnée de constater la grande diversité. Il y a énormément de films de genre, des films noirs, des films d’horreur, de zombies, plus fantastiques ou des comédies. Et ça c’est une force, je trouve. Parce que je sais que parfois des jeunes m’appellent et me demandent s’ils peuvent remettre une comédie parce qu’on leur a dit que ça ne servait à rien, qu’à la Communauté française, on n’aimait pas ce genre là et qu’il fallait faire du film social. La faiblesse serait donc de se confiner à un genre pour plaire à la Commission.

Comment expliques-tu dans ce cas que la diversité de départ ne se retrouve pas nécessairement dans les films produits ?

Je trouve qu’elle s’y retrouve quand même un peu. Il y a par exemple des comédies ou des films de zombies qui sont aidés. Ce n’est peut-être pas la majorité mais on ne peut pas dire qu’on n’en aide pas. Si un film est refusé, c’est peut-être aussi parce qu’il comporte des faiblesses, parce qu’il n’est pas assez travaillé, indépendamment de son genre. Il y a des films très cyniques qui sont aidés, j’en ai vu à Media 10-10.

Pendant le Festival du court métrage de Bruxelles, s’est tenue une table ronde sur le court métrage. La deuxième partie s’est déroulée dans le cadre de Media 10-10. Quels sont les changements fondamentaux apportés dans le domaine de la production, de la promotion et de la diffusion du court métrage ?

On a décidé de la mise en place d’une table ronde dans le but de donner la parole à tous les intervenants. Parce que l’on s’est rendu compte que le secteur du court était très diversifié et qu’il n’était pas ou peu représenté, on a ressenti la nécessité d’une réflexion continuelle sur les choses, une consultation plus large. C’est la raison pour laquelle on a lancé l’idée de la table ronde. Et par rapport à la Commission, une des principales choses qui est revenue, c’est l’ouverture au minoritaire. Donc maintenant, des producteurs belges ont la possibilité de demander de l’argent pour des films pour lesquels ils sont minoritaires du point de vue de la production. Ils peuvent, pour un film belge réalisé par un auteur belge, envisager que leur part financière soit minoritaire et ils peuvent aussi demander une aide pour un film français par exemple ou italien parce qu’ils peuvent être engagés dans un projet qu’ils n’ont pas initié. Ce qui leur permet de boucler des projets à eux et d’être sur des projets culturellement intéressants. Cela permet aussi de donner une réciprocité à des producteurs qui à l’étranger font la même chose pour eux. Le but est de s’ouvrir à l’étranger tout en préservant la production belge. Cette nouvelle réglementation, qui est un peu calquée sur celle du long, donne une nouvelle définition d’un majoritaire et d’un minoritaire basée sur des critères culturels et non plus sur des critères économiques.

Ensuite, il y a d’autres changements liés à cette ouverture. Par exemple, la Commission exige qu’après avoir déposé un projet minoritaire, le producteur ne peut déposer qu’un projet majoritaire, elle exige aussi un minimum de financements acquis. Il y a deux autres changements qui concernent l’augmentation de la durée de mise en production des films, allongée à 2 ans comme c’est le cas pour le long ou le documentaire, et la nécessité pour un producteur de fournir plus d’informations et de renseignements sur les droits d’auteurs, sur leurs contrats. Dorénavant, ce sera un des critères de recevabilité. L’idée est bien évidemment de protéger les auteurs et de leur faire prendre conscience qu’ils ont quelque chose à défendre.

Ces changements concernent davantage la production. Qu’en est-il de la promotion et de la diffusion?

Je trouve qu’avec l’ouverture au minoritaire, le fait d’être en coproduction internationale pour un court métrage belge ouvre une part de marché de diffusion énorme. Quant à la promotion, les discussions ne sont pas encore actées.

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En tant que membre du jury à Media 10-10, tu as été amenée à voir des films que tu avais vus au début de leur création, à l’état de scénario. Comment reçois-tu leur évolution ? Juges-tu ces films de la même façon ?

C’est très enrichissant pour moi et c’est la raison pour laquelle, même en dehors des festivals où je suis jury, j’essaye de voir le plus souvent les films qu’on a aidés ou pas. Puisque je lis quand même énormément de scénarios. Il y a des films qu’on n’aide pas forcément mais qui se font et je suis toujours curieuse de les voir. Parfois, je retrouve les faiblesses qui étaient à l’écriture alors qu’à d’autres moments, il y a de bonnes surprises. Des projets qui semblaient un peu faibles où les éléments ne transparaissaient pas forcément à l’écrit, se font quand même et je constate que les réalisateurs ont bien fait d’être tenaces et d’aller jusqu’au bout. Mais il est certain que c’est un peu perturbant en tant que jurée de voir les films quand on a lu le scénario et les notes d’intention.

Cela te rend-tu plus exigeante vis-à-vis de ces films ?

Oui, certainement mais pas plus exigeante dans un sens d’excellence. Je pense effectivement que ça modifie mes attentes d’un film. Quand il s’agit d’un film dont je n’ai pas lu le projet, je n’en attends pas forcément quelque chose. Je le vois et je le reçois avec ma sensibilité, mon parcours, ma connaissance et mes goûts. Alors que les films que j’ai vu passer, je ne les regarde pas de la même façon. Mais pour le jury, je vote vraiment en mon âme et conscience.

Par rapport à la programmation dans l’ensemble, qu’as-tu pensé de la sélection ?

Je t’avoue que j’ai trouvé la sélection inégale dans le sens où il y avait quelques très bons films, des incontournables que l’on voit partout et des films moins bons. C’est peut-être dû au fait qu’il y avait énormément de films de fin d’études pour lesquels je trouvais que c’était un peu injuste de se retrouver à concourir aux côtés de films de bien meilleure qualité. Je ne dis pas qu’un film de fin d’études ne peut pas se retrouver en compétition, on en a primé d’ailleurs, mais j’ai parfois eu l’impression qu’il y avait des exercices plus que des films.

Comment perçois-tu l’avenir du court métrage ?

Moi, j’y crois vraiment. Mais je pense qu’il faut davantage de gens qui y croient. Je pense que le court est un espace important et singulier qu’il faut préserver. Et je n’ai pas l’impression qu’en Belgique francophone on ait tout essayé en termes de diffusion. Même s’il y a des initiatives qui existent, je pense qu’il y a des choses qui peuvent être amplifiées. Si on veut que les gens se déplacent et paient pour voir des courts métrages, ce serait bien que le peu de films qu’ils voient avant les longs soient de qualité et pas coupés ou massacrés parce qu’ils sont passés lumières allumées. Ce serait peut-être bien que, dans les écoles, on voie des films de qualité. Je trouve que le court métrage est un très bon outil pour l’éducation à l’image. S’il y avait ce travail là, les gens sauraient ce que c’est qu’un court métrage et ne se demanderaient pas ce que c’est que cet obscur film qu’ils ont vu par hasard.

Propos recueillis par Marie Bergeret

Festival de Louvain, la section Labo

THE SHUTDOWN

Adam Stafford – United Kingdom – 10 min. – 2009

In Scotland a power plant explodes, creating many deaths and injuries
KWA HERI MANDIMA

Robert-Jan Lacombe – Switzerland – 11 min. – 2010

The director reconstructs his life in Zaire and the impact his departure to France has had.
CENTIPEDE SUN

Mihai Grecu – France – 10 min. – 2010

The Altiplano region of Chile is the protagonist of this film.
ROX

Vandekerckhove Grimm – Belgium – 14 min. – 2010

After a long period of time, Nowak returns home.
PETITE ANATOMIE DE LMAGE

Olivier Smolders – Belgium – 21 min. – 2009

These images are dissected and transplanted with surgical precision.
STARDUST

Nicolas Provost – Belgium – 20 min. – 2010

THE LABO – 2
LOOPLOOP

Patrick Bergeron – Canada – 5 min. – 2008

Using animation, sounds warping and time shifts, this video mimicks the way memories are replayed in the mind.
STRATA #3

Quayola – France, United Kingdom – 7 min. – 2010

Stained glass transmutations, third part of the Strata- series.
BODY

Zhivko Dimitrov – Bulgaria, United Kingdom – 4 min. – 2009

BODY follows the journey of a fictional character in search of answers to the grand questions of life.
BELLEVILLE

Pascale Guillon – Germany, France – 5 min. – 2009

Some strange people meet at an odd place.
DER DA VINCI TIMECODE

Gil Alkabetz – Germany – 3 min. – 2009

A photograph was taken apart to create an animated film with the pieces, making it possible to discover secret moves.
MAMA

Geza M. Toth – Hungary – 8 min. – 2009

A tale of a worldwide hanging out.
AN ABSTRACT DAY

Oerd van Cuijlenborg – Netherlands – 6 min. – 2010

A semi-abstract animation film that follows a day in the life oF a couple.
ARCHEO 29

Vladislav Knezevic – Croatia – 10 min. – 2010

An analogue clock is ticking away the last seconds before world crisis.
NUIT BLANCHE

Arev Manoukian – Canada – 4 min. – 2009

Nuit Blanche explores an experience that many of us have had – a fleeting but powerful connection with a perfect stranger.
LONG LIVE THE NEW FLESH

Nicolas Provost – Belgium – 14 min. – 2009

A deconstruction of the body and of digital film images.
PHOTOGRAPH OF JESUS

Laurie Hill – United Kingdom – 6 min. – 2008

This documentary-fantasy is based on true stories of quests for almost impossible images, like the one of Hitler in 1948.

Festival de Louvain, Europe in shorts

VATERMUTTERKIND
Daniel Karl Krause – Germany – 39 min. – 2010
Nine year old girl Mieke tries to cope with her hedonistic hipster parents.

SUNSET FROM A ROOFTOP
Marinus Groothof – Netherlands – 10 min. – 2009
While Sarajevo’s under siege, a young woman prepares to tell her boyfriend some special news.

EFECTO DOMINÓ
Gabriel Gauchet – Cuba, Germany – 27 min. – 2010
A molested girl in Havana brings about a violent turbulence.

TRÖST
Linnea Roxeheim – Sweden – 15 min. – 2009
A film about helplessness versus control. And that sometimes we do it right by doing it wrong.

MR FOLEY
D.A.D.D.Y (Mike Ahern & Enda Loughman) – Ireland – 5 min. – 2010
Mr Foley wakes up in hospital to find his whole life is being soundtracked.

BETTY B. & THE THE’S
Felix Stienz – Germany – 13 min. – 2009
The life of short man changes when he meets a huge woman.

HÖSTMANNEN
Jonas Selberg Augustsen – Sweden – 29 min. – 2010
Autumn, the season when nature prepares to be reborn by dying. In this time of the year two young fellows meet…

LA COAGULATION DES JOURS
Michael Lellouche – France – 19 min. – 2009
It was only supposed to be temporarily.

WAITING
Dániel Béres – Bosnia and Herzegovina – 19 min. – 2009
A girl discovers she’s taking part in a strange role play.

I LOVE LUCI
Colin Kennedy – United Kingdom – 12 min. – 2009
A comedy of missing teeth, unrequited love and a special dog.

JONAH AND THE VICARIOUS NATURE OF HOMESICKNESS
Bryn Chainey – Germany – 13 min. – 2010
Jonah listens to messages on his answering machine in his handmade spaceship, floating above the Earth.

TRAENEREN
Lars Kristian Mikkelsen – Denmark – 33 min. – 2009
When Niels his handbalteam qualifies for the Danish championship, the coach throws a party which has consequences.

PRZEZ SZYBE
Igor Chojna – Poland – 15 min. – 2009
A young man misses his last bus and has to stay the night in a tiny village in central Poland.

BRÖDERNA JAUKKA
Peter Grönlund – Sweden – 14 min. – 2010
Two Finnish brothers on the rise in the underworld of Stockholm are contacted by a Russian gangster…

THE PIZZA MIRACLE
Tony Grisoni – United Kingdom – 22 min. – 2010
In a stuffy pizzeria kitchen a belligerent father battles with his son.

DONDE ESTA KIM BASINGER?
Edouard Deluc – Argentina, France – 29 min. – 2009
Two brothers intend to discover the nightlife of Buenos Aires.

BOXER
Andrew Cumming – Scotland – 17 min. – 2010
An unflinching portrait of isolation, regret and one individual’s chance to prove himself again.

MEGAHEAVY
Fenar Ahmad – Denmark – 19 min. – 2009
Jolly’s world is turned upside down when her neighbor’s son arrives.

LA FIN DU MONDE
Michael Havenith – Belgium – 10 min. – 2010
A fable about the end of the world: a history grotesque and pathetic, funny, squeaking, desperate.

COLIVIA
Adrian Sitaru – Netherlands, Romania – 17 min. – 2010
A sick dove, a stubborn son, a desperate father and a cage.

ELDER JACKSON
Robin Erard – Switzerland – 27 min. – 2010
Jackob Jackson is a Mormon missionary caught between his desires and the pressures from the hierarchy.

DE ANDRE
Hisham Zaman – Norway – 18 min. – 2009
A man does a hit-and-run but is caught up.

RUNNERS
Ronan & Rob Burke – Ireland – 16 min. – 2010
A runner has to choose between his family and his ‘career’.

ST. CHRISTOPHORUS: ROADKILL
Gregor Erler – Germany – 24 min. – 2010
Chris, a young lawyer, drives on a nightly road when he witnesses a tragic accident.

LA HISTORIA DE SIEMPRE
Jose Luis Montesinos – Spain – 10 min. – 2010
A man does everything in his power to get his wife back and put an end to his crisis.

CARON
Pierre Zandrowicz – France – 22 min. – 2010
A cop decides to help out a homeless man.

THE LIST
Rungano Nyoni – United Kingdom – 19 min. – 2009
A simple list has an unsettling impact on a group of final year drama students as they prepare for their final Showcase.

CROSSWORD
Vincent Gallagher – Ireland – 13 min. – 2010
A woman finds that all the answers to a crossword relate to her life.

POUR TOI JE FERAI BATAILLE
Rachel Lang – Belgium – 20 min. – 2010
Ana is a young girl doesn’t know who she is and what she wants, but who chooses to arm herself against the world.

JACCO’S FILM
Daan Bakker – Netherlands – 17 min. – 2009
A tragicomic film about a child’s clash with reality.

UNTIL THE RIVER RUNS RED
Paul Wight – United Kingdom – 28 min. – 2010
Her whole life Chloe has been searching for the red river.

L’ETÉ
Vania Leturcq – Belgium – 15 min. – 2009
During a holiday in France a brother and sister grow closer.

METROPOLIS FERRY
Juan Gautier – Spain – 16 min. – 2009
At the frontier between Spain and Morocco David witnesses an incident.

SUIKER
Jeroen Annokkeé – Netherlands – 8 min. – 2010
People don’t always see things the way you intend.

THE LORD
Adrian Sitaru – Romania – 25 min. – 2009
Toni hates dogs but an ugly old Pekinese stirs up his affection.

COUCOU-LES-NUAGES
Vincent Cardona – France – 38 min. – 2010
The last days of Hans Muller, the first amateur spaceman in history.

ETT TYST BARN
Jesper Klevenås – Sweden – 12 min. – 2010
A child that neither cries nor screams, gets seriously injured.

JENNY & THE WORM
Ian Clark – United Kingdom – 15 min. – 2009
Two teenage punks unearth something even more exotic than the girl next door.

O KYRIOS P.
George Teltzidis – Greece – 12 min. – 2010
Thirty seconds can mean a lot in a life.

THE NEW TENANTS
Joachim Back – Denmark – 21 min. – 2010
The new tenants are welcomed by a lot of not so pleasant surprises.

Consultez le site du Festival

Festival de Louvain : la compétition flamande

leuven2010-banniere

FICTION

PAROLES
Gilles Coulier – Belgium – 23 min. – 2010
Nocturnal encounters imply a return.

STADSKIND
Jules Comes – Belgium – 15 min. – 2010
Because of his mother’s illness, Jacob leaves his farm and moves back in with his mother.

MISSCHIEN LATER
Moon Blaisse – Belgium – 22 min. – 2010
The choices and expectations that weigh on a successful person, create an imperceptible loneliness…

SIMON
Samuel Faict – Belgium – 20 min. – 2010
Simon nostalgically looks back on a time when he was little and his sick mother had to be admitted to the hospital.

HET BIJZONDERE LEVEN VAN ROCKY DE VLAEMINCK
Kevin Meul – Belgium – 15 min. – 2010
Rocky is convinced of the fact that whenever he loves someone, that person dies…

BADPAKJE 46
Wannes Destoop – Belgium – 15 min. – 2010
Chantal, a chubby 12-year-old girl, needs new goggles for the next swimming contest.

LAND OF THE HEROES
Sahim Omar Kalifa – Belgium – 17 min. – 2010
Iraq, 1988. In a land devastated by war, Dileer (10) and his sister want to watch cartoons on television.

ZWART WIT
Benoit De Clerck – Belgium – 23 min. – 2010
Raf is colour-blind, but when he meets Claire he continues his quest to find some colour in his life.

THE RAINS
Jeroen Jullet – Belgium – 22 min. – 2010
During a disastrous tour with their band The Rains, two brothers are bound to drift apart..

MARIE
Jozefien Scheepers – Belgium – 17 min. – 2010
Mary realizes that her relationship has come to and end and she starts a search throughout the city…

27
Nicolas Daenens – Belgium – 14 min. – 2010
27 is a dangerous age.

BLUF
Cecilia Verheyden – Belgium – 33 min. – 2010
“Can you be born for luck, or is everything a gamble?” The 5 protagonists in Bluff try to answer this question bit by bit.

VIJFTIEN
Samuel Fuller – Belgium – 18 min. – 2010
The relationship between a daughter and a father changes when his girlfriend moves in.

ST JAMES INFIRMARY
Leni Huyghe – Belgium – 14 min. – 2010
Four people have a problem with death. Psychologist Herman tries to heal his patients, but is not entirely successful…

LINKS – RECHTS
Tom Willems – Belgium – 10 min. – 2010
Boris’ left arm is jealous of the right arm.

PAST CONTINUOUS
Stijn Guillaume – Belgium – 14 min. – 2010
Fien’s life is about one thing only: the belief in the return of Oscar, her British lover that disappeared 20 years ago.

FIRST THINGS FIRST
Arne Focketyn – Belgium – 22 min. – 2010
André Buyse orders his two sons to stage his death, because he cannot compete at his own golf tournament.

DANSEN MET TRAVOLTA
Lenny Van Wesemael – Belgium – 18 min. – 2010
Heleen is a dance talent who wants to participate in an audition organized by John Travolta.

HITOMI
Manu De Smet – Belgium – 19 min. – 2010
Tom feels a strong connection with Japanese culture, and when he meets a young Japanese girl, he tries to impress her with his knowledge.

INJURY TIME
Robin Pront – Belgium – 14 min. – 2010
Three supporters of Antwerp get into a fight with competing supporters in the Walloon provinces of Belgium.

ANIMATION

DE VOLGENDE
Barbara Raedschelders – Belgium – 5 min. – 2010
Recollections of the medical examination at school.

MOUSE FOR SALE
Wouter Bongaerts – Belgium – 4 min. – 2010
Snickers is a lonely mouse in a petshop, desperately waiting to get bought.

ENTRE TOI ET MOI
Virginie Suriano – Belgium – 4 min. – 2010
About how love sometimes remains unanswered and how people start holding on to empty things because of it.

FILOMENA
Julio C. Lopes – Belgium – 15 min. – 2010
A story about family, loss and memories.

THE CRAVING OF THE SCARECROW
Nathalie Bruyer – Belgium – 5 min. – 2010
A lonely scarecrow would give everything to discover what can be found behind the hill.

LOOKING FOR THE SUN
Daphné Van Gerwen, Frédéric Plumey – Belgium – 4 min. – 2010
A little girl living in a dumpster, is going to look for the sun.

ABOUT A CAT
Daan Cools – Belgium – 4 min. – 2010
A cute cat terrorizes all other animals in the neighbourhood.

YAGMUR DUASI
Eser Unal – Belgium – 6 min. – 2010
During a fire in the school, Azra decides to pray for help from God.

GOED NIEUWS
Kris Mergan, Geert Vandenbroele – Belgium – 29 min. – 2010
Lion Angel, an Elvis look-a-like, has had enough and takes a radical decision.

MEMEE
Evelyn Verschoore – Belgium – 10 min. – 2010
Memee lives in a retirement home on a hill, surrounded by family pictures.

Consultez le site du festival.

ARTE lance son premier festival

Particularité de ce festival, c’est le premier festival de cinéma à la télévision. Du 22 novembre au 5 décembre, une vingtaine de longs métrages récents et inédits, reflétant la diversité du cinéma d’auteur, mais aussi des courts et des moyens métrages proposés par Court-circuit, seront diffusés à l’antenne.  Vous pouvez dès à présent voter pour votre film préféré, chatter tous les soirs avec certains des réalisateurs, et participer au jeu-concours.

Liste des courts en compétition pour lesquels vous pouvez voter :

– On a marché sur Alpha 46 d’Anthony Vouardoux (Allemagne 2009)
– Le Cirque de Nicolas Brault (France, Canada, 2010)
– Anne et les tremblements de Solveig Anspach (France, 2010)
– Voyage au champ de tournesols d’Alexandre Siqueira (France, 2010)
– México de Lukas Feigelfeld (Allemagne 2010)
– La femme du lac de Mathilde Philippon-Aginski (France, 2010)
– Le cochon de Erzsebet Racz (Allemagne 2009)
– Ma vie en ligne de Jens Wischnewski (Allemagne 2009)
– Des rêves pour l’hiver d’Antoine Parouty (France 2010)
– Amsterdam de Philippe Etienne (France 2010)
– E-pigs de Petar Pasic (Slovénie 2009)
– Vasco de Sébastien Laudenbach (France 2010)
– The Night I Became a Doll d’Alice Anderson (France 2009)
– Laszlo de Nicolas Lemée (France 2010)
– L’an 2008 de Martin Le Chevallier (France 2010)
– Comme d’habitude de Zubin Sethna (Allemagne, 2010)

Kinopolska, les courts programmés

Jeudi 25, 18h : 30 ans d’Animation polonaise

Choix de films d’animation proposés par le Festival international de films d’animation à Annecy.

– Tango Zbigniew Rybczynski (1980, 8min) : Un tango absurde dans une maison et dans la vie…

– Le laboureur (Oracz) Marian Cholerek (1982, 7min) : Un paysan divise la terre en deux.

– La course (Wyscig) Marek Serafinski (1989, 6min) : Une course bien étrange où tous les coups sont permis.

– Franz Kafka Piotr Dumala (1991, 16min) : Un récit très pictural autour du grand écrivain.

– Ichthys Marek Skrobecki (2005, 16min) : Parabole sur l’attente, l’espoir, le temps qui passe.

– Chick Michal Socha (2008, 5min) : Un homme envoûté par le charme d’une femme fatale.

– Esterhazy d’Isabela Plucinska (2009, 25min, Pologne, Allemagne) : Esterhazy, le lapin aristorate de Vienne doit trouver une certaine lapine près d’un certain mur à Berlin.

Dimanche 28, 16h : Pierre et le loup de Suzie Templeton (2006, 32mn)

Film d’animation polonais inspiré par le ballet de Prokofiev. Grand prix et Prix du public au festival d’Annecy en 2007 et Oscar du meilleur court metrage d’animation en 2008.

Lundi 29, 18h : Carte blanche à la fondation Andrzej Munk

– N’ait pas peur du noir (Ciemnego pokoju nie trzeba sie bac) de Kuba Czekaj (2009, 35min, vostf) : Une fillette de 11 ans adore son père. Malgré tout.

– Hanoi-Warszawa de Katarzyna Klimkiewicz (2009, 30min) : Une jeune vietnamienne passe clandestinement la frontière de la Pologne. Elle doit retrouver son fiancé à Varsovie. Mais le prix du bonheur augmente tous les jours…

– Une mère (Matka) de Jakub Piatek (2009, 11min, documentaire) : Beaucoup de silence, de patience, d’espoir. Quelques minutes avec une mère.

– Petite annonce (Kobieta poszukiwana) de Michal Marczak (2009, 16min, documentaire) : Un aristocrate français cherche une femme en Pologne. Trouvera-t-il son bonheur?

Lundi 29, 20h30 : Soirée documentaires

Le dialogue cinématographique entre Marcel Lozinski, l’un des plus grands et des plus connus des documentalistes polonais, et les représentants de la jeune génération.

– Essai de microphone (Proba mikrofonu) de Marcel Lozinski (1980, 19min, vostf) : Les ouvrières d’une fabrique de cosmétiques à Varsovie répondent « sérieusement » à des questions sur leur vie et leur travail, et l’autogestion dans leur usine. L’honnêteté des réponses est en complet décalage avec l’image officielle de la réalité.

– Poste Restante de Marcel Lozinski (2008, 14min) : Chaque année, un million de lettres non distribuées se retrouvent à Koluszki, en poste restante. Quelques-unes sont adressées au Bon Dieu. Le film raconte l’histoire de l’une de ces lettres. Grand prix et prix de la presse internationale (FIPRESCI) du meilleur film documentaire au festival de Cracovie et Prix Européen (ex-Felix) du meilleur documentaire de l’année 2009.

– MC.L’homme au vinyl (MC.Czlowiek z winylu) de Bartosz Warwas (2010, 21min, vostf) : L’histoire presque vraie d’un homme responsable de tout: de la chute de mur de Berlin aux pantalons bouffants.

– Le lapin à la berlinoise (Krolik po berlinsku) de Bartek Konopka (2009, 51min, vostf) : Les lapins vivant près du mur de Berlin ont des tas de choses à raconter… Prix du meilleur film au festival de Cracovie et de Toronto, le candidat à l’Oscar en 2010.

Le site du festival : www.kinopolska.fr

S comme The Solitary Life of Cranes (La vie solitaire des grues)

Fiche technique

Synopsis : Symphonie urbaine et poème visuel, La Vie solitaire des grues explore la face cachée de la ville, ses formes et ses secrets, vus à travers les yeux des grutiers perchés au-dessus de leurs grues.

Genre : Documentaire

Durée : 27’

Pays : Royaume-Uni

Année : 2009

Réalisation : Eva Weber

Image : Catherine Derry, Marcus Waterloo

Montage : Emiliano Battista

Son : Philippe Ciompi, Mikkel Eriksen, Peter Baldoc

Musique : Matthew Davidson

Production : Odd Girl Out Productions, Samantha Zarzosa

Article associé : la critique du film

The Solitary Life of Cranes (La vie solitaire des grues) de Eva Weber

Ô temps, suspends ton vol

Parmi les films de la carte blanche accordée au Festival de films de femmes « Elles tournent – Dames draaien », le documentaire vertigineux « The Solitary Life of Cranes » de Eva Weber propose un regard inédit sur une Londres insoupçonnée.

Dans la veine d’un Flaherty qui désirait filmer le mode de vie d’un inuit de la côte est de la baie d’Hudson dans les années 20, Eva Weber nous ouvre les portes du monde des grutiers londoniens du 21ème siècle. A la différence du père spirituel du documentaire, la réalisatrice anglaise s’intéresse davantage au style qu’à la narration, à la pensée abstraite qu’au geste concret, à la solitude de ces acrobates urbains qu’au quotidien des proches qui les entoure.

Perchés en haut de leur machine, David, Simon, Tony et bien d’autres ont une vue imprenable sur la city. Du lever au coucher du soleil, la cinéaste tente de saisir l’intériorité de ces hommes. Et le fruit de ses observations se retrouve joliment assemblé en une symphonie spirituelle qui explore la vie secrète de la capitale anglaise. Ici et là, un couple dans l’intimité, une dame qui traverse, des yuppies qui vont au travail et qui ressemblent à des fourmis, à des robots qui ne prennent plus le temps de suspendre les secondes qui filent à vive allure.

Voir sans être vu, sans jumelles ni longue-vue mais observer du haut d’une grue ce qu’il se passe tout en bas répond à un fantasme de démiurge. Sans tomber dans le travers d’un voyeurisme de reportage, Weber transcende des histoires individuelles en mythe universel grâce à son approche stylistique qui reflète la façon dont elle perçoit le métier de grutier, une profession coupée du monde comme serait celle d’un vieil ermite retiré au fin fond des montagnes orientales.

Un orient mystique ramené dans le ciel de Londres par la magie d’une musique, d’un regard et d’une voix, celle de la réalisatrice qui hisse, grâce à son film, le court métrage documentaire bien au-delà des grues qui nous contemplent.

Marie Bergeret

Consulter la fiche technique du film

Côté court/concours vidéo

Côté court organise les 20èmes rencontres Ciné Vidéo le 19 janvier 2011 au Ciné 104 à Pantin. Vous avez entre 8 et 20 ans ? Vous réalisez des films dans le cadre d’ateliers en Seine-Saint-Denis ? Votre film dure moins de 15 minutes ? Ces rencontres vous concernent.

Après une première sélection, les films seront visionnés par un jury professionnel lors d’une projection en public et en présence des réalisateurs. Deux films seront primés et les réalisateurs récompensés en matériel audiovisuel le mercredi 19 janvier 2011 au ciné 104.

Vous avez jusqu’au 6 décembre 2010 pour inscrire vos films.
Plus d’infos : virginie@cotecourt.org

Format Court sur Aligre FM

Dimanche 21 novembre 2010, Format Court était l’invité de l’émission “Vive le cinéma” sur Aligre FM (93.1). L’occasion de faire le point sur le court métrage et la ligne éditoriale du site après plus d’un an et demi de mode web et cinéma.

Format Court aime l’image, Format Court s’intéresse aussi au son. C’est pour cette raison que sa rédac’ chef va rejoindre avec enthousiasme l’équipe d’Aligre FM dans le cadre d’une chronique sur le court métrage. En attendant ces prochains rendez-vous dominicaux, nous vous offrons l’occasion de l’entendre au micro de Géraldine Cance.

[dewplayer:http://www.formatcourt.com/wp-content/uploads/audio/Chronique Katia.mp3]

L’art délicat de la matraque de Jean-Gabriel Périot

Le charme (peu) discret de l’autorité

Artiste de la trace et de la mémoire, Jean-Gabriel Périot aime pratiquer un cinéma hybride, à la lisière du documentaire et de la fiction, entre l’animation et l’expérimental, nourri d’images cinématographiques et photographiques fortement ancrées dans l’Histoire universelle. « L’art délicat de la matraque », présenté à Media 10-10 dans la compétition OVNI dénonce la brutalité extrême et souvent impunie de certaines forces de l’ordre lors de manifestations ou rassemblements.

Réalisé dans le cadre d’un film collectif « Outrage et rébellion » le film de Périot fait partie d’une quarantaine de courts métrages tournés dans l’urgence par des artistes et cinéastes français et étrangers en réponse aux violences policières perpétrées à l’heure actuelle. Comme c’est souvent le cas dans son œuvre, le réalisateur parle du présent et du futur en ayant recours au passé et décide de mettre en scène la réalité afin de se rapprocher de ce qu’il nomme la vérité.

Des images en noir et blancs issues de l’actualité d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs montrent des manifestants révoltés face à une police peu conciliante. Soudain, les deux entités se rapprochent comme aimantées, se confrontent et se jugent. L’espace d’un instant, l’affrontement ressemble à une parade minutieusement chorégraphiée, à une danse sociale hautement codifiée. Peuple et pouvoir semblent s’unir mais une frontière quasi invisible les sépare, une ligne de démarcation qui s’agrandit à mesure que les électrons libres s’agitent et se révoltent. Dans les interstices de cette faille s’engouffrent la violence et la barbarie commises en toute impunité.

Avec un montage nerveux rythmé au son punky de « This is not a love song » de Public Image Limited interprété par le groupe « Expérience », les images apparaissent de façon obsessionnelle et récurrente sans discours ni commentaires. Jean-Gabriel Périot les détourne habilement de leur contexte initial pour donner sa lecture des faits. Il pose la question de la légitimité de la violence dans un contexte social tout comme il met en évidence les inégalités et les incompréhensions existantes dans le dialogue avec la justice. D’un côté une masse compacte en uniforme, armée et sans visages, de l’autre, des hommes et des femmes qui expriment leur mécontentement. Une histoire d’amour qui n’en est pas une, un David et Goliath qui ne se termine pas toujours bien, en somme.

Marie Bergeret

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Média 10-10 : le palmarès 2010

Le Festival du Court métrage de Namur, Média 10-10, s’est clôturé ce samedi 20 novembre 2010. Découvrez le palmarès de cette 32ème édition.

Prix du Meilleur Court Métrage de Fiction : Thermes de Banu Akseki

Prix du Meilleur Court Métrage d’Animation : Condamné à vie de Hannah Letaïf et Vincent Carrétey

Prix du Meilleur Court Métrage Documentaire : Le costume en partage de Mathias Desmarres

Prix OVNI : Vous vous êtes déjà fait piquer par une abeille morte ? de Jonathan Rubin

Prix des Auteurs : Recardo Muntean Rostas de Stan Zambeaux

Prix de la Meilleure Bande Sonore : Nuit blanche de Samuel Tilman

Prix de l’Image Numérique, Prix « La deux » : Pour toi je ferai bataille de Rachel Lang

Prix de la Meilleure Image : Martha de Raphaël Dethier

Prix « Be tv », Prix de la Presse : Na Wewe de Ivan Goldschmidt

Prix du Public : Le grand jeu de Sylvestre Sbille

V comme Vasco

Fiche technique

Synopsis : Tu es parti, Vasco, tu voulais aller loin. On t’a retenu pourtant, avec du béton et des baisers, et tu as goûté au sang des baleines. Mais ce n’était pas assez, tu voulais l’ailleurs, rejoindre cet horizon qui te fascinait. Mais jusqu’où vas-tu aller, Vasco ?

Genre : Animation

Durée : 10′

Pays : France

Année : 2010

Réalisation : Sébastien Laudenbach

Scénario : Sébastien Laudenbach

Animation : Hugo Frassetto, Julien Laval, Sébastien Laudenbach

Son : Christian Cartier

Montage : Sébastien Laudenbach

Musique : Olivier Mellano

Voix : Mathilde Braure, Elina Löwensohn, Thomas Rouer

Production : Les Films du Nord

Articles associés : la critique du film, l’interview de Sébastien Laudenbach

Vasco de Sébastien Laudenbach

Influencé par le rythme propre de Dominique A et repéré dans les festivals d’animation mais pas seulement (Semaine de la Critique, Média 10-10, Vendôme, …), « Vasco » de Sébastien Laudenbach illustre en noir, blanc et rouge l’étrange destinée d’un personnage tiraillé entre ses sentiments, son amour pour la mer et son sens aigu de l’imaginaire.

Vasco aime Rosa la tentatrice, “son nouvel horizon”, ainsi que la mer, sa première maîtresse. Doit-il rester aux côtés de la première, goûteuse de baleines, ou rejoindre la seconde qui le fascine et qui le réclame sans répit ?

Ancien de l’Ensad, Sébastien Laudenbach nous avait intrigués avec son précédent film très coloré, « Regarder Oana », amalgamant des objets animés (viande, crêpe, oeufs, …), des messages très personnels et de la peinture sur verre. Lorsque « Vasco » est apparu, l’étonnement a enflé comme un bon ballon : cette fois, la sobriété de la palette graphique s’était alliée à un certain grain, celui du sable sur verre. La coquine.

Hormis le travail de fourmi formidable que l’on devine et que le Net confirme (4 secondes par jour et par animateur, à raison de deux mois et demi de tournage et de trois animateurs -Hugo Frassetto, Julien Laval et Laudenbach lui-même -), le film réussit à se doter d’une atmosphère étrange et fascinante et à explorer des sonorités particulières. L’apport de Christian Cartier mérite d’être évoqué tant le son du film prend des allures maritimes, mystérieuses, sourdes. Et pour cause, Laudenbach a cherché à retrouver l’idée du souffle et de l’appel du large propres à certaines chansons de Dominique A, dont “L’horizon“ datant de 2006.

Envie de liberté, récit de l’intime, baleines échouées, fuite effrénée vers l’inconnu, voilà différents thèmes traités par Laudenbach. Par moments, les films d’animations se réfugient derrière la technique et négligent les émotions et la narration. Ce n’est pas le cas de ce film tant il en appelle à l’exploration, au voyage, au lointain et à un certain mystère.

Katia Bayer

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Article associé : l’interview du réalisateur