L comme Little Face

Fiche technique

Synopsis : Nathan n’aurait jamais cru qu’il reverrait Little Face. Little Face l’avait toujours espéré.

Genre : Animation

Durée : 10’30’’

Pays : Royaume-Uni

Année : 2009

Réalisation : Matthew Walker

Co-réalisation : Benjamin Lole

Scénario : Matthew Walker

Animation : Matthew Walker

Image : Louie Blystad-Collins

Montage : Benjamin Lole

Son : David Brookfield

Musique : Oliver Davis

Interprétation : Adam Buxton

Production : Arthur Cox LTD

Distribution : Arthur Cox LTD

Article associé : la critique du film

O comme Operator

Fiche technique

Synopsis : Un dimanche après-midi pluvieux, un homme qui s’ennuie passe un coup de fil. A sa grande surprise, Il répond…

Genre : Animation

Durée : 01’48’’

Pays : Royaume-Uni

Année : 2007

Réalisation : Matthew Walker

Scénario : Matthew Walker

Animation : Matthew Walker, Scott Macdonald

Voix : Matthew Walker

Mixage son : Amimee Hibberrd, Matthew Walker

Production : Arthur Cox LTD

Distribution : Arthur Cox LTD

Article associé : la critique du film

Matthew Walker en trois courts

Sorti de la Film School of Wales en 2005, Matthew Walker est un animateur affilié à la société de production Arthur Cox (Bristol) sujette à une carte blanche à la récente fête de l’animation de Lille. Depuis son film de fin d’études « Astronauts », il a réalisé des publicités ainsi que trois courts délectables, « John and Karen » (2007), « Operator » (2007) et « Little Face » (2009).

John and Karen

Episode 43762. John, l’ours polaire, n’aurait pas dû remettre en question la veille les talents de pêcheuse de Karen, le pingouin. Aujourd’hui, il est venu s’excuser, lui dire qu’elle était une excellente nageuse et que ce n’était pas si grave si elle n’arrivait pas à attraper de baleines. Pattes croisées, Karen est contrariée, mais elle offre tout du même du thé et des biscuits à John.

Comment est né « John and Karen » ? Sur une page vierge du carnet de Matthew Walker. Un beau jour, un ours polaire et un pingouin, assis l’un en face de l’autre, se lancèrent : « Tu te tais ! », « Non, toi, tu te tais ! ». Sensible aux duos, le réalisateur imagina une histoire courte et délirante autour de ce nouveau couple improbable avec, en prime, de l’humour « british », des dialogues savoureux, et des biscuits croqués jusqu’au générique de fin.

Operator

Un après-midi mi-anglais, mi-pluvieux, un homme déguste une pomme d’amour tout en passant un coup de fil. Ayant une question existentielle, il compose le numéro des renseignements pour joindre l’homme divin des nuages qui est sur liste rouge. Après quelques secondes d‘attente, celui-ci répond…

Que faites-vous en moins de deux minutes ? Vous éteignez votre ordinateur, vous recherchez vos clés, vous calculez le nombre de calories d’un paquet de chouquettes ? Matthew Walker, lui, fait un film, simple et efficace. Brièveté, ironie, chute : « Operator » séduit.

Little Face

En rendant visite à sa mère, Nathan rate son train. En attendant le prochain, il se pose dans un café. Un bruit lui fait relever la tête : Little Face lui fait face. Vingt ans ont passé, Little Face n’a pas changé : il est toujours aussi jaune, rond et en demande d’amitié. A contrario, Nathan n’est plus le même.

Little Face a l’apparence d’un simley ou d’un M&M’s jaune. La ressemblance s’arrête là, car Little Face ressent des émotions : il souffre de l’abandon de Nathan, son ami humain parti il y a un certain temps pour d’autres rivages et relations, et retrouve la ligne du sourire quand il le voit réapparaître dans sa vie. Seulement, pour Nathan, le passé est le passé. Leur lien est derrière eux. Little Face ne peut plus le suivre partout comme il le faisait à l’époque.

Dans une ville grise et anonyme, « Little Face » parle des amis imaginaires, du temps qui passe, des relations changeantes, et de l’enfance révolue. Même si cette histoire comprend quelques touches d’humour (« was there anyone else than me ? », demande Little Face à Nathan), elle est plus grave et moins futile que les deux autres. Peut-être parce qu’elle dure 10 minutes et qu’un ami imaginaire nous semble plus réaliste qu’une engueulade inter-animale ou un coup de fil désinvolte au grand barbu.

Katia Bayer

Consulter les fiches techniques de « John and Karen », « Operator » et « Little Face »

Article associé : l’interview de Sarah Cox, productrice de Arthur Cox

Short Screens #3 : Tabou

Archipel, dialoog van een stad de Jasper Kuipers (animation, 17′, 2008, Pays-Bas)

archipel2

Syn. : Au tournant de leur vie, un homme âgé et son petit-fils discutent de l’avenir des traditions.

Génocidé de Stéphane Valentin (documentaire, 25′10”, 2008, France)

Syn. : Ce film est le témoignage brut et violent de Révérien Rurangwa, rescapé du génocide des Tutsi au Rwanda en 1994.

Sabbath Entertainment de Mihal Brezis et d’Oded Binnun (fiction, 2003, Israël)

Syn. : La veille de Shabbat, Rachel sort furtivement de chez ses parents religieux pour rejoindre ses amies. Suite à un accident de route, Rachel est confrontée aux conséquences de ses choix.

Small Apartment d’Andrew T. Betzer (fiction, 8′, 2007, États-Unis)

small-apartment

Syn. : Un homme mûr, son fils et sa belle-fille explorent l’amour et la perversion dans un espace de 65 m².

Le Vice et la Vertu de Roland Lethem (expérimental, 3′, 1974, Belgique)

le-vice-et-la-vertu

Syn. : Le vice et la vertu.

Tabu de Jean-Julien Collette & Vincent Coen (fiction, 25′, 2010, Belgique)

Syn. : Un couple américain amène leur fils Julien, déçu en amour, à Gand pour retrouver ses racines belges. Lorsque celui-ci y rencontre l’amour de sa vie, le but des parents est atteint d’une façon complètement inattendue.

Eat My Pussy Blues de Leevi Lehtinen (animation, 1’42 », 2009, Finlande)

eat_my_pussy_blues_r18_4

Syn. : Une histoire grotesque de l’amour et de la beauté. Déconseillé aux moins de 16ans !

Amphytrion 94 de Patrice Bauduinet (fiction, 8′, 1998, Belgique)

amphytrion94

Syn. : Un homme monte les marches d’un escalier d’un vieil immeuble pour se rendre chez une jeune fille. Elle attend et désire impatiemment sa venue. Vient-il pour passer une nuit enivrante et passionnée ou vient-il plutôt pour autre chose ? Il fera ce qu’elle désire le plus…

Infos utiles

Date : vendredi 23 avril 2010
Heure : 21h15
Lieu :  Actor’s Studio : Petite rue des bouchers, 16 – 1000 Bruxelles
Q. : artatouille@gmail.com, info@formatcourt.com
Groupe Facebook : oui !

Soirée Bref – Enchanter le monde

Enchanter le monde

Dans l’intitulé de ce programme qui tente vaille que vaille de saisir ce qui réunit ces films aux univers très différents, il faut entendre à la fois le charme entraînant des chansons et celui de voir comment la fantaisie peut colorer la réalité. On pourrait aller jusqu’à oser le mot “poésie” pour qualifier ce qui se joue au cœur de certains de ces courts métrages. Mais comme toujours, c’est moins l’étiquette qui compte que le plaisir de partager ces films récents, ces découvertes faites pour la plupart au dernier Festival de Clermont-Ferrand. (Jacques Kermabon)

soiree-bref

Jeux pluriels de Nicolaï Troshinsky (France, 2009)

Synopsis : Luigi Finisera usine des amusements avec des carrelets de récréation très pluriels.

Her Morning Elegance de Oren Lavie, Yuval Nathan et Merav Nathan (Israël, 2009)

Synopsis : Comme on fait son lit, on se couche, ou l’origine du wagon-lit.

Vinyl de Julien Hallard (France, 2009)

Synopsis : Une journée presque ordinaire dans la boutique de vinyles la plus loufoque de Paris.

Reulf de Quentin Carnicelli, Jean-François Jego et Charles Klipfel (France, 2009)

Synopsis : Dans un Paris en noir et blanc, des petites créatures avec des pinceaux décident de repeindre la ville.

La guitare de diamants de Frank Beauvais (France, 2009)

Synopsis : Henry, un chanteur folk américain d’une trentaine d’années, débarque dans un petit village isolé. Il fait la connaissance de Cécile, une jeune chanteuse amateur.

Nuvole, mani de Simone Massi (France, 2009)

Ce petit film parle des mains de mon père, des nuages de ma mère, du passage du temps. Et puis il y a moi et mon chien qui traversons le champ, et nous colorons du jaune des fleurs.

Infos : www.brefmagazine.com/pages/soiree_qds.php
Séance mardi 13/04 à 20h30
MK2 Quai de Seine – 14 Quai de la Seine – 75019 Paris
M° Jaurès ou Stalingrad

Fête de l’animation

Avec ses clés-mots (animation, jeu vidéo, ateliers, arts numériques, expositions, longs/courts métrages, …) et ses trois journées mi-ludiques, mi-pédagogiques, la Fête de l’animation a eu lieu pour la sixième année consécutive à Lille. Cette année, l’événement était sous le triple signe des Royaume-Uni (théma), du Studio Aardman (zoom), et des Simpson (expo, projos). Balade en petits tirets….

fete-de-l-animation-lille-2010

Retrouvez dans ce Focus :

Le Focus festif & animé 2009

La programmation 2010

Matthew Walker en trois courts

L’interview de Peter Peake (Royaume-Uni)

L’interview de Sarah Cox (Royaume-Uni)

La critique du DVD « Les chefs-d’oeuvre du Studio Aardman »

M comme Marvo Movie

Fiche technique

marvo-movie-jeff-keen

Cliquer sur l'image pour voir le film dans son intégralité

Synopsis : Fantastique kaléidoscope où se côtoient happenings artistiques des années 1960 et juxtapositions fortuites, ce film expérimental est un chef-d’œuvre.

Genre : Expérimental

Durée : 4′ 23″

Pays : Royaume-Uni

Année : 1967

Réalisation : Jeff Keen

Scénario : Jeff Keen

Musique : Jeff Keen, Annea Lockwood, Bob Cobbing

Production : Rayday Inc., BFI Production Board

Article associé : la critique du film

S comme Supertramp Portrait 1970

Fiche technique

supertramp

Cliquer sur l'image pour voir le film dans son intégralité

Synopsis : Première prestation filmée d’un jeune groupe de rock qui allait devenir l’un des plus populaires des années 1970 : Supertramp !

Genre : Documentaire

Durée : 10′ 22″

Pays : Allemagne

Année : 1970

Réalisation : Haro Senft

Images : Konrad Kottowski, Klaus Müller-Laue

Musique : Keith Baker, Richard Palmer, Roger Hodgson, Richard Davies,

Production : Haro Senft FilmProduktion

Article associé : la critique du film

J comme John Mac Fayden

Fiche technique

john-mac-fayden

Cliquer sur l'image pour voir le film dans son intégralité

Synopsis : Dans ce réjouissant « clip » expérimental, les couleurs et les formes dansent sur un air de cornemuse.

Genre : Animation, Expérimental

Durée : 3′ 22″

Pays : Ecosse

Année : 1970

Réalisation : Margaret Tait

Scénario : Margaret Tait

Animation : Margaret Tait

Musique : Orkney Strathspey, Reel Society

Production : Ancona Films

Article associé : la critique du film

H comme Handkerchief Drill

Fiche technique

massingham

Cliquer sur l'image pour voir le film dans son intégralité

Synopsis : Malgré toute sa bonne volonté et sa force de persuasion, une épouse doit se rendre à l’évidence : son mari manque d’hygiène et de bonne éducation.

Genre : Fiction

Durée : 1’6’’

Pays : Royaume-Uni

Année : 1949

Réalisation : Michaël Orrom

Scénario : Richard Massingham

Production : Richard Massingham

Interprétation : Richard Massingham

Article associé : la critique du film

Europa Film Treasures : bonds & rebonds dans le temps

Lancée en 2008 par Lobster Films, l’enseigne Internet « Europa Film Treasures » regroupe à ce jour une collection de 123 films de référence empruntant à plusieurs genres, nationalités et périodes. Fruit d’une collaboration entre 30 fonds d’archives européens publics et privés, cette plate-forme offre en accès libre et en streaming de véritables bonds et rebonds dans le temps entre 1894 et 1999.

Quel est le point commun entre « Le Juif Errant » de Georges Méliès (1904, France), « La pêche d’hiver à Rymättylä d’Eino Mäkinen (1939, Finlande), « Jean, le Cadet » de Mihaly Kertesz (Hongrie, 1919), « Le désir projeté » de Johann Schwarzer (Autriche, 1999) et « Le Mariage de Galichnik » de Aco Petrovski (1955, Macédoine) ? Tous les cinq font partie intégrante du patrimoine du passé et sont en consultation libre et intégrale sur le réseau d’Europa Film Treasures (EFT pour les initiés).

En débarquant sur ce site ordonné par trois verbes (choisir, découvrir, visionner), l’internaute ne se doute pas de la richesse et de la diversité de contenu proposé. En l’espace de quelques minutes et de quelques clics, il a tout le loisir de s’en rendre compte en déambulant virtuellement entre l’un des premiers Fernandel (« Bric à Brac et Compagnie», 1931), l’un des westerns de jeunesse de John Ford (« Bucking Broadway », 1917), l’une des animations publicitaires les plus facétieuses (« La Grande Revue Philips » de George Pal (Pays-Bas, 1938), et l’un des films à trucs les plus excentriques (« Pickpock ne craint pas les entraves, Segundo de Chomon, France, 1909).

Ravi de sa balade, l’internaute poursuit sa découverte au contact de ces films rares, perdus, retrouvés dans d’étonnantes circonstances, restaurés en dépit des années, sous-titrés en 5 langues (français, anglais, allemand, italien, espagnol), et agrémentés d’éléments biographiques et contextuels. Au hasard des genres (drames, comédies, expérimentaux, documentaires, westerns, animations, féeries, actualités, films de science-fiction, de propagande, d’aventure, de danse, courts érotiques, ethnographiques, musicaux, films à trucs), il lui est possible de tomber sur cinq titres épatants, attirants, et singuliers. Cinq parmi d’autres.

Handkerchief Drill (Michaël Orrom, Royaume-Uni, 1949)

massingham

Cliquer sur l'image pour voir le film dans son intégralité

Où qu’il soit, un mari éternue bruyamment, sans se soucier des questions de gêne et d’hygiène, au grand dam de son épouse. De guère lasse, celle-ci tente de lui faire prendre conscience du bienfait du mot « mouchoir », grâce à un narrateur empathique. Découvert lors d’une séance Retour de flamme, ce film d’information d’une minute réalisé pour le compte du gouvernement britannique, met en scène Richard Massingham, un ancien médecin devenu comédien et producteur, et considéré comme le « plus grand poète du cinéma britannique » par Henri Langlois.

John MacFayden (Margaret Tait, Ecosse, 1970)

john-mac-fayden

Cliquer sur l'image pour voir le film dans son intégralité

Du bleu, du rouge et de la cornemuse. Daté de 1970, ce clip expérimental peint à la main directement sur pellicule retient l’œil et l’attention dès les premières secondes de générique. Très vite, les couleurs, les lignes et les ondulations se mettent à vibrer, à se tendre et à danser au rythme de la musique. Réalisé par l’artiste Margaret Tait, titulaire d’un diplôme de médecine, « John Mac Fayden » est un poème musical très court inspiré de la culture écossaise, dont la restauration a réclamé une copie image par image, comme l’explique le livret lié au film (sur le site).

Les allumettes fantaisistes (Emile Cohl, France, 1912)

t_1204_359_8788

Cliquer sur l'image pour voir le film dans son intégralité

Nouvelles dans le catalogue EFT, ces allumettes un peu folles ont été imaginées un jour de 1912 par le pionnier du cinéma d’animation Emile Cohl, déjà coutumier de la manipulation des petits bouts de bois incandescents avec « Les allumettes animées » trois ans plus tôt. Réclame déguisée en film d’animation, ce petit spot pour les cigarettes Maryland, a le mérite de manier mouvements chorégraphiques, métamorphoses diverses et variées et imagination débridée.

Supertramp Portrait 1970 (Haro Senft, Allemagne, 1970)

supertramp1

Cliquer sur l'image pour voir le film dans son intégralité

Autre perle, cette fois documentaire : ce tout premier portrait filmé du groupe de rock Supertramp, anciennement appelé Daddy, dans un club munichois, fin 1969. Derrière la caméra, apparaît Haro Senft, un réalisateur tchèque affranchi des conventions commerciales. Devant elle, quatre musiciens bientôt stars répondant aux noms de Keith Baker, Richard Palmer, Roger Hodgson et Richard Davies. Le résultat : une prestation documentaire de dix minutes dont huit minutes ne sont que du son pur, rock, super, trempé.

Marvo Movie (Jeff Keen, Royaume-Uni, 1967)

marvo-movie-jeff-keen2

Cliquer sur l'image pour voir le film dans son intégralité

« Marco Movie » marie performances sixties, images subversives, collages audacieux, et bande sonore abstraite. Filmé en 16mm, ce kaléidoscope expérimental marqué par la pop culture, la bande-dessinée et le surréalisme, est signé Jeff Keen, ancien réalisateur sorti des Beaux-Arts et pionnier de l’avant-garde britannique.

Katia Bayer

Consulter les fiches techniques de «Handkerchief Drill », « John Mac Fayden », « Les allumettes fantaisistes », « Supertramp Portrait 1970 », et « Marco Movie »

Le site d’Europa Film Treasures : www.europafilmtreasures.fr

Festival Némo, les formes courtes sélectionnées

Panorama international #1

• Ataque de Panico ! de Fede Alvarez (Uruguay, 2009, 4’48)
• Strata # 3 de Quayola (Royaume-Uni, 2010, 6’50)
• Dolormin (pub) de Jan Richter (Allemagne, 2009, 0’30)
• Splitting the Atom (clip de Massive Attack) de Édouard Salier (France, 2010, 5’30)
• Bathtub IV de Keith Loutit (Australie, 2009, 3’15)
• Muzorama de Elsa Brehin, Raphaël Calamote, Mauro Carraro, Maxime Cazaux, Emilien Davaud, Laurent Monneron et Axel Tillemen (France, 2009, 3’12)
• Spacious Thoughts (clip de Nasa feat. Kool Keith et Tom Waits) de Fluorescent Hill (Canada, 2009, 4’32)
• Syn Emergence de Richard Bevan (Royaume-Uni, 2009, 3’09)
• Stratch Me de Nico Casavecchia (Espagne, 2008, 1’05)
• Love ETC (clip de Pet Shop Boys) de Han Hoogerbrugge (Royaume-Uni, 2009, 3’29)
• As One de Makoto Yabuki (Japon, 2009, 2’45)
• Whale Song (clip de Modest Mouse) de Nando Costa (États-Unis, 2009, 6’04)
• Symphony de Erick Oh (États-Unis/Corée du Sud, 2009, 5’18)
• Bastard (clip de Metal On Metal) de The Glue Society (Australie, 2009, 3’34)
• O2 (pub) de Édouard Salier (France, 2009, 0’46)
• Unbelievable Four de Sukwon Shin, In Pyo Hong et Choonhoe Kim (États-Unis, 2008, 4’30)

Panorama international #2

Our Wonderful Nature de Tomer Eshed (Allemagne, 2009, 5’)
Between de Tim Bollinger (Allemagne, 2009, 4’54)
• Anything You Synthesize (clip de The American Dollar) de Onesize (Pays-Bas, 2008, 4’45)
• Garamond ? de Murat Pak (Turquie, 2009, 1’10)
• Bang Out de Luke Bennet (Allemagne, 2009, 2’13)
• Bathtub V de Keith Loutit (Australie, 2009, 5’11)
• Reckoner (clip de Radiohead) de Clément Picon (France, 2008, 4’50)
• Divers de Paris Mavroidis (États-Unis, 2009, 3’07)
• Parks on Fire de Scott Pagano (États-Unis, 2009, 7’23)
• Child Lock de Martin Hess et Ole Peters (Allemagne, 2009, 0’50)
Mrdrchain de Ondrej Svadlena (République Tchèque/France, 2010, 9’40)
• Need for Speed (pub) de Nieto (France, 2009, 1’)
• We Got Time (clip de Moray McLaren) de David Wilson (Royaume-Uni, 2009, 3’55)
• Hieronymus de Pedot, Boeton et Nieto (France, 2009, 1’45)
• Beatles (cinématique du jeu Rock Band) de Pete Candeland (Royaume-Uni, 2009, 2’34)

Panorama international #3

•Printer Jam (clip de Mistabishi) de Kenny Frankland (Royaume-Uni, 2009, 4’11)
• Finger Fighter de Nieto (France, 2009, 4’)
• It’s Okay (clip de Land of Talk) de Mihai Wilson et Davide Di Saro – WeWereMonkeys (Royaume-Uni, 2009, 5’10)
• Mardi Gras de Keith Loutit (Australie, 2009, 3’14)
• Happy Up Here (clip de Royksopp) de Reuben Rutherland (Royaume-Uni, 2009, 2’41)
• Artificial Paradise, Inc. de JP Frenay (Belgique, 2009, 3’24)
• Young Again (clip de Kasper Bjørke) de Karim Huu Do (Suisse, 2009, 4’04)
• Babioles de Matray (France, 2009, 4’30)
• Videotape (clip de Radiohead) de Wolfgang Jaiser et Claus Winter (Allemagne, 2008, 4’53)
• Gaîté Lyrique de Yves Geleyn (France, 2010, 2’45)
• Two Weeks (clip de Grizzly Bear) de Gabe Askew (États-Unis, 2009, 4’25)
Logorama de H5, François Alaux, Hervé de Crécy et Ludovic Houplain (France, 2009, 16’)

Panorama international #4 : 3D Kids

• Reulf de Quentin Carnicelli, Charles Klipfel et Jean-François Jégo (France, 2009, 4’21)
French Roast de Fabrice O. Joubert (France, 2009, 8’15)
• Divers de Paris Mavroidis (États-Unis, 2009, 3’07)
• Our Wonderful Nature de Tomer Eshed (Allemagne, 2009, 5’)
• Mardi Gras de Keith Loutit (Australie, 2009, 3’14)
• Happy Up Here (clip de Röyksopp) de Reuben Rutherland (Royaume-Uni, 2009, 2’41)
• Scope de Makoto Yabuki (Japon, 2007, 3’25)
• We Got Time (clip de Moray McLaren) de David Wilson (Royaume-Uni, 2009, 3’55)
• Symphony de Erick Oh (États-Unis/Corée du Sud, 2009, 5’18)
• Trois, Quatre de Jean-Patrice Blanc (France, 2009, 3’)
• Printer Jam (clip de Mistabishi) de Kenny Frankland (Royaume-Uni, 2009, 4’11)
• Pigeon : Impossible de Lucas Martel (États-Unis, 2009, 6’12)

Panorama international #5 : Spécial Cube : « Post-human everybody ? »

• Hanasaari de Pekka Veikkolainen et Hannes Vartiainen (Finlande, 2009, 14’35)
• Centipède Sun de Mihaï Grecu (France, 2010, 10’09)
• Aviarium de Arne Münch (Allemagne, 2009, 3’52)
• Scope de Makoto Yabuki (Japon, 2007, 3’25)
• Morgenrot de Jeff Desom (Luxembourg, 2009, 3’30)
• Yonder de Emilia Forstreuter (Allemagne, 2009, 3’25)
• Avatar de Candas Sisman (Turquie, 2009, 4’50)
• Lost and Found de Philip Hunt (Royaume-Uni, 2009, 24’)

Panorama international #6 : Dancing machine

• Divers de Paris Mavroidis (États-Unis, 2009, 3’07)
• Printer Jam (clip de Mistabishi) de Kenny Frankland (Royaume-Uni, 2009, 4’11)
• Masques de Jérôme Boulbes (France, 2009, 7’37)
• Blackhole de Arjan M (Pays-Bas, 2009, 2’10)
• Mardi Gras de Keith Loutit (Australie, 2009, 3’14)
• Mirta Multicolor de Blirp (Argentine, 2009, 0’38)
• Spin de Max Hattler (France/Royaume-Uni, 2010, 3’55)
• I Will Be Here (clip de Tiësto et Sneaky Sound System) de Muto Masashi (Japon, 2009, 4’10)
• Felix’s Machines de Tom Mansfield (Royaume-Uni, 2008, 1’)
• Pluggin de Nima Azarba, Wassim Boutaleb, Bruno Mangyoku, Sebastien Rouxel et Carlo Vogele (France, 2008, 1’45)
• We Got Time (clip de Moray McLaren) de David Wilson (Royaume-Uni, 2009, 3’55)
• Beatles (cinématique du jeu Rock Band) de Pete Candeland (Royaume-Uni, 2009, 2’34)
• Number One (clip de Playgroup) de H5 (France, 2001, 3’15)

Panorama international #7 : L’École est Finie

Reulf de Quentin Carnicelli, Charles Klipfel et Jean-François Jégo (Paris 8/ATI, France, 2009, 4’21)
• Le Chant de l’arbre de Elsa Werth (ENSAD, France, 2009, 6’39)
• Farbswerge (ITFS trailer) de Regina Welker (Filmakademie Baden-Württemberg, Allemagne, 2009, 1’)
• Le Bar parallèle de Romain Borrel (Supinfocom Arles, France, 2009, 1’10)
• Trébuchet de Iris Alexandre (La Cambre, France, 2009, 3’20)
• Only Human (ITFS trailer) de Benjamin Swiczinsky (Filmakademie Baden-Württemberg, Allemagne, 2009, 1’)
• Get Out de Charlotte Boisson, Julien Fourvel, Pascal Han-Kwan, Tristan Reinarz et Fanny Roche (ESMA, France, 2009, 7’30)
• All That Cats de Mátyás Lanczinger (Moholy-Nagy University of Arts and Design, Hongrie, 2009, 4’45)
• Line de Laurianne Proud’hon et Ludovic Ramisandraina (ATI, France, 2009, 2’07)
• E.T.A. de Henrik Bjerregaard Clausen (The Animation Workshop, Danemark, 2009, 4’25)
Espèce(s) de patate(s) de Yoann Stehr (La Cambre, Belgique, 2009, 5’50)
• Trois, Quatre de Jean-Patrice Blanc (ENSAD, France, 2009, 3’)
• Œdipe de Jonathan Perez, Thierry Bleton, Renaud Madeline et Frédéric Caro (ESMA, France, 2009, 8’)

 Le site du festival : www.festivalnemo.fr

Charley Bowers, bonimenteur et cinéaste

Le cinéma burlesque est une inépuisable source de découvertes et de redécouvertes. Les conditions déplorables de conservation des films n’ont permis qu’aux réalisateurs les plus célèbres d’être encore visibles aujourd’hui. C’était sans compter le travail de Lobster Films et de Serge Bromberg, toujours prompts à rechercher dans les caves et les greniers quelques mètres de pellicule en nitrate. Une découverte de taille leur est due : Charley Bowers, cinéaste burlesque étonnant, à la fois héritier de Méliès et des Keystone Cops.

Que savons-nous de Charley Bowers ? Très peu de choses. Menteur patenté à l’instar d’Orson Welles, il est difficile d’en démêler le vrai du faux, tant il a construit et développé sa propre légende. Comme la plupart des génies burlesque de cette époque, Charley Bowers est un enfant de la balle. Parti de rien, il accumule les petits boulots avant de travailler dans un cirque et de subvenir aux besoins de sa famille dès l’âge de 9 ans. C’est à l’age adulte qu’il se rapproche du cinéma devant tour à tour décorateur puis cinéaste d’animation avant de se mettre lui même en scène avec un personnage que les français nommeront « Bricolo ». Son cinéma est foisonnant, la preuve en deux films issus du double DVD édité par Lobster.

Dans « Many a Slip » (Bricolo inventeur), dont Lobster n’a retrouvé qu’une bobine, Charley Bowers est un inventeur loufoque enfermé dans la cave de son futur beau-père en attendant de trouver une invention qui fera de lui un homme riche. Il se lance alors dans la recherche de la « peau de banane anti-dérapante ». En dehors d’un contexte burlesque aussi classique qu’efficace (l’inventeur « teste » sur les gens les étapes infructueuses de son invention), on découvre un décor étonnant à savoir une maison, dont l’esthétique saugrenue n’est pas sans nous rappeler celle de Monsieur Hulot dans « Mon Oncle ». Les trappes y sont plus nombreuses que les portes, et tout ce que vous désirez se trouve à portée de main. Presque une caricature de décor burlesque. Dans ce court, on découvre aussi, à travers une courte séquence, les talents d’animation de Charley Bowers. Une animation en volume, conçue image par image, qui ajoute un mélange des genres qui n’était pas de mise à cette époque.

Dans « Believe It or Don’t » (Non, tu exagères), Charley Bowers aborde un sujet qui lui est intime : le mensonge. Au début du film, le spectateur se retrouve dans une réunion de menteurs patentés qui se livrent à un concours de mensonges et est entraîné dans une histoire où l’on rencontre des souris armées, des arbres à chats et à œufs et un procédé de greffe aussi révolutionnaire que fantaisiste.

Le réalisateur nous amène ici dans une Amérique où le mensonge est la valeur ultime (la médaille de meilleur menteur est à l’effigie de Georges Washington). Et comme Charley Bowers, dans ce film, est le seul qui énonce la vérité, on est tenté de se demander si « Believe It or Don’t » ne contient pas un message que l’on pourrait interpréter ainsi : la seule vérité est dans le cinéma.

Thierry Lebas

Charley Bowers – Un génie à redécouvrir (1917-1940 / USA). Édition Lobster Films

Festival du court métrage de Bruxelles : la compétition internationale

• « 2-45 » de Mads Nygaard Hemmingsen (Danemark)

• « A Bike Ride » de Bernard Attal (Etats-Unis)

• « Al-Gondorji » de Ahd Kamel (Arabie Saoudite, Etats-Unis)

• « Ana Desea No Ser » d’Ignacio Roldos Madrid (Espagne)

• « Anna » de Rúnar Rúnarsson (Danemark)

• « Annie de Francia » de Christophe Le Masne (France)

• « Bad Lyrics » de Marcin Maziarzewski (Pologne)

• « Basket » de Hin Yeung Wong (Honk Kong, China)

• « Beast » de Lars P. Arendt (Danemark)

• « Bob » de Jacob Frey (Allemagne)

• « Ca va (mine de rien) » d’Olivier Choinière (Canada, Québec)

• « C’est gratuit pour les filles » de Marie Amachoukeli & Claire Burger (France)

• « Clichés » de Nadine Naous (France)

• « Climax » de Frédéric Sojcher (France)

• « Der Prinz » de Petra Scroder (Allemagne)

• « Diploma » de Yaelle Kayam (Israël)

• « Donde esta Kim Basinger? » d’Edouard Deluc (France)

• « Edward’s Turmoil » de Kim Albright (Royaume-Uni)

• « Ella » de Hanne Larsen (Norvège)

• « Emozioniere » de Simon Baumann & Andreas Pfiffner (Suisse)

• « Fard » de David Alapont & Luis Briceno (France)

• « Felicita » de Salomé Aleksi (Georgie)

• « Geboren en Getogen  » de Eelko Ferwerda(Pays-Bas)

• « Helvetin hyvää työtä » de Jussi Sandhu & Ville Hakonen (Finlande)

• « L’homme à la Gordini » de Jean Christophe Lie (France)

• « L’homme qui dort  » d’Inès Sedan (France)

• « Ich bin’s. Helmut » de Nicolas Steiner (Allemagne)

• « Jitensha » de Dean Yamada (Japon)

• « King Crab Attack » de Grégoire Sivan(France)

• « La piecita » de Carmen Colino (Argentine)

• « Land of the Heads » de Claude Barras & Cédric Louis (Suisse)

• « Le Petit Dragon  » de Bruno Collet (France)

• « Logorama » de Ludovic Houplain, Hervé De Crécy & François Alaux (France)

• « Madagascar, carnet de voyage » de Bastien Dubois (France)

• « Missen » de Jochem De Vries (Pays-Bas)

• « Modlitba » de Josephine Mackerras (République Tchèque)

• « Muzica in sange » d’ Alexandru Mavrodineanu (Roumanie)

• « No Way Through » d’Alexandra Monro & Sheila Menon (Royaume-Uni)

• « Paradis perdu » de Mihal Brezis & Oded Binnun (Israel & France)

• « Path Lights » de Zachary Sluser (Etats-Unis)

• « Pigeon: Impossible » de Lucas Martell (Etats-Unis)

• « Sinna mann » d’Anita Killi (Norvège)

• « Slitage » de Patrik Eklund (Suède)

• « Socarrat » de David Moreno (Espagne)

• « Stained » de Lewis Arnold (Royaume-Uni)

• « Sunset from a Rooftop  » de Marinus Groothof (Serbie)

• « Sunshower » de Liam Gavin (Irlande)

• « Tiefensucht » de Florian Fessl (Autriche)

• « TULUM » de Dalibor Matanic (Croatie)

• « Uitgeleefd » de Dries Meinema (Pays-Bas)

• « Un juego absurdo » de Gaston Rothschild (Argentine)

• « Viikko Ennen Vappua » de Hamy Ramezan (Finlande)

• « Wanna be » de Christina Ebelt (Allemagne)

Le site du festival : www.courtmetrage.be

Compétition de courts belges au Brussels International Fantastic Film Festival (BIFFF)

La 28ème édition du « Brussels International Fantastic Film Festival » (BIFFF) hantera à nouveau le site de Tour et Taxis du 8 au 20 avril 2010. A cette occasion, le festival organise la « Belgian Film Day », une journée de courts métrages belges, le vendredi 16 avril de 14 à 16h30. Le jury est composé de Alain Galand, Christian Bontinckx, Michel Devillers, Guy Triffin et Odile De Scheemaeker.

Les lauréats se verront remettre le prix Michel Devillers et le prix de la Sabam 3.500€ ainsi qu’une nomination pour le prochain Méliès d’Or qui aura lieu à Sitges-Espagne.

La sélection

Antrophobia
Jonas Swolfs, 4 min06, Rits
En première mondiale, le film raconte l’histoire d’une créature rentrant chez elle. Elle va se trouver confrontée à sa peur face à d’autres créatures au sein d’espaces populeux.

Paix sur la Terre
Christophe Gérard, 14 min, La Boîte,… Productions
La nuit tombe sur la Terre. Des ovoïdes s’abattent sur la campagne et sur les villes. Petit à petit, tout devient étrangement calme…

L’abri
Antoine Duquesne, 11min45, Anonymes Films
Un danger imminent menace cette grande ville, au sein de laquelle un homme et une femme se barricadent dans une chambre d’hôtel…

Echo
Dennis Van Den Bergh, 6min, Rits
Deux créatures placées en isolement perdent peu à peu leur humanité alors qu’elles essayent de s’échapper…

Al/Ce
Céline Pourveur, 13min, Céline Pourveur Production
Michaël n’a pas bien pris le fait qu’Alice l’ait quitté pour Eric. Mais Alice disparaît, Eric la cherche et appelle Michaël au cas où il l’aurait vue. Alice finit par revenir chez Michaël, elle semble taire quelque chose. Eric insiste auprès de Michaël jusqu’à sonner à sa porte…

La Terrible Malédiction
Stéphane Papet, 10min40, Revolver Production
Léa tombe en panne dans la forêt. Seule et manifestement perdue, elle se décide donc à marcher le long de la route afin de trouver de l’aide. Mais c’est à une terrible malédiction qu’elle va devoir faire face…

La Chasse est ouverte
Christian Bureau, 6min, Atelier Alfred
Ah, le printemps ! Ah, l’instinct du chasseur !

Awaking Blue
Léopold Joris, 4min50, Ensav – La Cambre
Un être machiavélique remplace le batteur de l’orchestre, qui va envoûter chanteur et public, les embarquant dans une transe diabolique…

Abused
Jonas Govaert, 4min30, Caviar Brussels
Thriller horrifique, ce film présenté en première mondiale est basé sur la nouvelle éponyme écrite par Richard Matheson : une femme est terrorisée chez elle par un appel anonyme qui lui donne à entendre que son mari est torturé…

Une longueur d’avance
Pascale Brischoux, 7 min, Insas
20 ans distancient la jeune fille et l’adulte dans la force de l’âge qui vivent pourtant ensemble ; elle décide de vendre sa jeunesse et se rend donc au bureau prévu à cet effet !

Artificial Paradise Inc.
Jean-Paul Frenay, 3min11, Jean-Paul Frenay Production
Une société a développé un programme basé sur la réalité virtuelle organique, regroupant tous les souvenirs perdu de l’humanité…

Pour plus d’informations, consultez le site du BIFFF

Georges Méliès : la cinémagie des premiers temps

Le 16 mars 2009, soixante-dix ans après la mort de Georges Méliès, lorsque son oeuvre passe dans le domaine public, Lobster Films sort un coffret événement en l’honneur du pionnier du cinéma primitif, au même titre que les frères Lumière et Charles Pathé. Au travers de ses cinq disques, le coffret propose la quasi-totalité des films existants de Méliès. Prolifique, captivante et empreinte du charme de jadis, sa filmographie comportait originellement près de 600 courts métrages, 173 des survivants se retrouvent ici, couvrant une palette large allant du très court au moyen métrage, du pseudo-documentaire au fantastique pur, de l’actualité proche à la rêverie exotique. En guise de bonus : un docudrame nommé « Le Grand Méliès » (1953), signé Georges Franju. Revue sélective d’une sélection quasi exhaustive.

coffret-melies-lobster

Tranche de vie : la veine documentaire

Au contraire de Pathé-Gaumont et des frères Lumière, les films de Méliès explorent rarement le mode documentaire authentique. En raison des moyens limités de cet auto-producteur et homme-à-tout-faire, tous ses films dits documentaires sont en vérité des reconstructions mettant en scène des situations réelles. Dès son premier film, « Une partie de cartes » (1895), Méliès manifeste une volonté d’explorer et de montrer tout l’artifice de ce médium naissant. Si ce premier essai filmique met en scène trois amis en plein jeu de cartes, les expressions théâtrales et les regards confus vers la caméra trahissent toute tentative de réalisme.

Une partie de cartes

Méliès explore cette voie tout au long de sa carrière et toujours avec des moyens réduits, ce qui rend des résultats aussi divers que « Entre Calais et Douvres » et « La Prise de Tournavos » d’une part ; et « L’Affaire Dreyfuss » et « Le Sacré d’Édouard VII » de l’autre. Ce dernier exemple confond ses scènes reconstruites avec des images d’archives du couronnement du premier roi britannique du vingtième siècle. Alors que la vraisemblance échappe à ces films, leurs décors peints, leur jeu sémaphorique et leurs prises de vue frontales sont marqués d’emblée par l’esthétique primitive que l’on retrouve jusqu’aux tous débuts du film parlant, plus de trente ans après. « Panorama pris d’un train en marche », expérience sur la technique du travelling, est peut-être le seul véritable documentaire de Méliès, dans la mesure où il y montre sans mise en scène le paysage défilant devant la caméra.

Méliès, prestidigitateur

Vu la fascination de Méliès pour l’art de la magie spectaculaire, il n’est nullement étonnant que grand nombre de ses films traitent directement de ce genre de spectacularisation. Ces films fonctionnent principalement par des innovations dans les procédés de montage et représentent une part importante de la filmographie de Méliès. À titre d’exemples : « Escamotage d’une dame chez Robert-Houdin », « Le Magicien », « Illusions fantasmagoriques » ou encore « Le tonneau des Danaïdes ».

La cinémagie

Développant l’idée de magie, Méliès découvre dès 1899 le « spectacle cinématographique » qu’il explore de manière particulièrement divertissante, à travers de nombreux films qui proposent des exploits inimaginables que seul le montage rend possible. La première de ces expériences, « Le portrait mystérieux » présente déjà une occurrence précoce du film dans le film ou la fameuse technique de mise en abyme. Si « L’homme orchestre », « L’équilibre impossible » et « Le Mélomane » divertissent par leur dimension spectaculaire, les films comme « La vengeance du gâte-sauce », « Le déshabillement impossible » et « Le réveil d’un monsieur pressé » offrent plutôt le gag comique dans la veine de l’arroseur arrosé.

Le portrait mystérieux

Des vignettes de fiction au film fantastique

Indiscutable inventeur du film fantastique, Méliès se hasarde à la fiction tardivement, prudemment et avec un succès mitigé. Ses premiers essais, comme « Le château hanté », sont dotés d’un fil très maigre, se présentant plutôt comme des petits germes de fiction que de véritables scénarios. Petit à petit, à l’aide de « La lune à un mètre » par exemple (qui, avec ses décors dessinés mouvants, présage déjà l’animation), le réalisateur se dirige vers des fictionnalisations plus complexes, jusqu’à l’ultra célèbre et prophétique « Voyage dans la Lune » (1902). Connu mondialement pour ses plans emblématiques – notamment celui de l’œil lunaire transpercé par une fusée –, ce film représente à la fois une avancée majeure et le point culminant dans la carrière de Méliès sur le plan narratif.

Voyage dans la Lune

Filmer à travers le trou de serrure

Le cinématographe a vite dévoilé sa capacité de représenter le non montrable : le cinéma primitif est parsemé de courts métrages scrutant l’espace intime de ses sujets. Dans le cas de Méliès, cette tendance va des innocents « Nuit terrible » et « Le Cauchemar » jusqu’au voyeurisme sensuel du déshabillement d’« Après le bal ». De nombreux thèmes autour du tabou lié à la religion sont également au rendez-vous : « La Tentation du Saint Antoine », « Le diable au couvent », « Les Trésors de Satan ». Sous forme de mystères médiévaux, ces films opèrent en quelque sorte une satire sur les mœurs fin de siècle dans leur sujet, tout en s’appuyant sur la technique du montage pour représenter leur contenu surnaturel.

Après le bal

L’histoire revisitée : les contes filmés

Tout-puissant, le montage permet également à Méliès de se confronter aux contes féeriques et exotiques et de leur donner une représentation aussi réaliste que ce que l’imagination peut conjurer. Ainsi, l’aventure « pantouflée » de « Cendrillon », la vision de « Jeanne d’Arc » et l’odyssée hilare de Gulliver (« Le Voyage de Gulliver à Lilliput et chez les Géants ») trouvent chacune leur première représentation filmique relativement tôt dans l’histoire du cinéma.

Adi Chesson

Consulter les fiches techniques de « Une partie de cartes », « Le portrait mystérieux », « Le Voyage dans la Lune » et « Après le bal »

DVD disponible sur le site de Lobster Films