Influencé par le rythme propre de Dominique A et repéré dans les festivals d’animation mais pas seulement (Semaine de la Critique, Média 10-10, Vendôme, …), « Vasco » de Sébastien Laudenbach illustre en noir, blanc et rouge l’étrange destinée d’un personnage tiraillé entre ses sentiments, son amour pour la mer et son sens aigu de l’imaginaire.
Vasco aime Rosa la tentatrice, “son nouvel horizon”, ainsi que la mer, sa première maîtresse. Doit-il rester aux côtés de la première, goûteuse de baleines, ou rejoindre la seconde qui le fascine et qui le réclame sans répit ?
Ancien de l’Ensad, Sébastien Laudenbach nous avait intrigués avec son précédent film très coloré, « Regarder Oana », amalgamant des objets animés (viande, crêpe, oeufs, …), des messages très personnels et de la peinture sur verre. Lorsque « Vasco » est apparu, l’étonnement a enflé comme un bon ballon : cette fois, la sobriété de la palette graphique s’était alliée à un certain grain, celui du sable sur verre. La coquine.
Hormis le travail de fourmi formidable que l’on devine et que le Net confirme (4 secondes par jour et par animateur, à raison de deux mois et demi de tournage et de trois animateurs -Hugo Frassetto, Julien Laval et Laudenbach lui-même -), le film réussit à se doter d’une atmosphère étrange et fascinante et à explorer des sonorités particulières. L’apport de Christian Cartier mérite d’être évoqué tant le son du film prend des allures maritimes, mystérieuses, sourdes. Et pour cause, Laudenbach a cherché à retrouver l’idée du souffle et de l’appel du large propres à certaines chansons de Dominique A, dont “L’horizon“ datant de 2006.
Envie de liberté, récit de l’intime, baleines échouées, fuite effrénée vers l’inconnu, voilà différents thèmes traités par Laudenbach. Par moments, les films d’animations se réfugient derrière la technique et négligent les émotions et la narration. Ce n’est pas le cas de ce film tant il en appelle à l’exploration, au voyage, au lointain et à un certain mystère.
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