« J’ai des origines et je les assume, okay ? »
Ludique road-movie français imprégné d’accent espagnol, « Annie de Francia » revisite les origines, les rapports mères-fille, et les rencontres improbables. Mené par l’imparable Nanou Garcia, dont la filmographie compte de nombreux courts, le film est signé Christophe Le Masne, auteur du truculent « Et alors ».
Annie, la fille d’un espagnol parti vivre en France après la guerre, revient sur les terres de ses ancêtres à l’occasion du mariage de Javier, un cousin éloigné qu’elle ne connait pas. Pour les racines et le voyage, elle emmène ses deux filles sur les routes désertes de l’Espagne profonde. Des obstacles perturbent rapidement sa bonne humeur : la mauvaise volonté de ses filles, les caprices de sa voiture, les remarques désobligeantes sur sa robe, les barjos croisés sur sa route, …
Derrière la légèreté du propos, « Annie de Francia » comporte une réelle réflexion, celle d’appartenir à une culture malgré soi. Doit-on obligatoirement parler l’espagnol, le yiddish ou encore le hindi parce que l’on a des origines ? Doit-on au contraire les nier ? Le juste milieu est parfois difficile à trouver pour certains, comme nous le montre l’héroïne qui, malgré son âge et sa vie installée, est tiraillée entre deux cultures.
À Clermont-Ferrnand et à Bruxelles, le film a trouvé ses aficionados, et mieux qu’un dictionnaire ou un cours de langue, a divulgué quelques rudiments d’espagnol aux moins instruits (« taureau-taureau », « ola, que tal », Penelope Cruz ? », …).
Si en plus d’être bon, le film incite à se diriger vers le resto de tapas le plus proche, que demander de plus ?