Pour sa 31ème édition, le Festival Média 10-10 a fait preuve d’audace en élargissant sa programmation à des films inclassables, offrant par là même un espace ouvert aux créations filmiques en tout genre. Pour la première fois, une compétition OVNI (objets visuels non identifiés), composée de 16 courts atypiques venus d’un peu partout, a envahi les écrans de la Maison de la Culture. Généreusement représenté, le Portugal a coloré les projections avec cinq films et cinq artistes à la personnalité plutôt expérimentale.
Diplômé depuis peu du département animation à la Kask (Gand), le Hollandais Demian Albers est l’auteur de « Pygmalion », un court explorant la relation complexe qui lie artiste et oeuvre. Face à la caméra, il raconte son parcours dans le monde de l’animation, ses études, ses inspirations, ses projets et son intérêt obsédant pour le thème de l’obsession. Entretien (progressivement) ensoleillé.
Après avoir vu bon nombre de K7 vidéo, Jérôme Guiot s’est orienté vers la sociologie avant d’opter définitivement pour le cinéma. Pendant ses études en montage à l’INRACI, il co-écrit un scénario, celui de « Retour simple » qu’il pense monter, mais qu’il finit par réaliser. Tourné avec peu de moyens, son film traite d’éloignement, de différences, d’amour et de non-dits.
Jeune diplômé de la Film School of Wales, Felix Massie est un animateur réservé, à l’origine de deux films pittoresques et morbides, « Keith Reynolds Can’t Make It Tonight » et « The Surprise Demise of Francis Cooper’s Mother ». Invitée au dernier Festival de Lille, cette nouvelle recrue de la boite de production The World of Arthur Cox se balade allègrement, de séance en séance, vêtu d’un t-shirt représentant un gros monstre vert fluo. Rapprochement de mise.
Môme, Lucie Thocaven s’est gavée de Walt Disney. Plus tard, la magie des histoires et les amis d’amis l’ont incitée à pousser les portes vert bouteille de la Cambre. Entre fantasme et réalité, son deuxième court, « Grand-mère, veux-tu ? », est une comédie graphique interrogeant les rapports entre la vieillesse et la sexualité. Rencontre sonore avec la réalisatrice.
“This is Keith Reynols and today is Promotion Day”. D’emblée, le ton est donné par Felix Massie, jeune animateur britannique sorti de la Film School of Wales, à Newport, en 2007. Son film de fin d’études, récompensé au dernier festival Anima, est marqué par un penchant certain pour les silhouettes impersonnelles, l’humour sombre/anglais, et les travellings en entreprise.
Retenu en compétition « expérimental » cette année à Lille, « Between » du réalisateur allemand Tim Bollinger est une composition en motion graphics qui se veut plus impressionniste que narrative. Sorte de roman photo à la Chris Marker, il s’en distingue cependant, moins par son curieux mélange d’onirisme et d’hyperréalisme que par sa propension pour les bas-fonds et les complexités du paysage psychique.
Un alignement de lave-mains émaillés, un long couloir obscur, le plafond d’une église baroque, des fragments d’espaces vides, un vol de pigeons, et une lumière matinale laissant apercevoir les derniers instants d’une jeune femme suicidaire articulent le début de « Danse Macabre ». Sélectionné au Festival de Namur et primé pour la meilleure image au Festival de Lille, le film expérimental de Pedro Pires explore le subtil passage de l’être charnel à l’être spirituel.
La 20ème édition du FIDEC (Festival International des écoles de cinéma) vient de se terminer. Voici le palmarès des films primés par Cécile Nhoybouakong, Jean-Jacques Rausin, Nathalie Masset, Mohamed Hamra, Christian Crahay, et le public de Huy.
Ancien de l’ENSAD (École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs), Jérémy Clapin est l’auteur de deux films d’animation remarqués en festivals, « Une histoire vertébrale » et surtout « Skhizein ». Pour l’occasion, il est membre du Jury courts métrages au Festival du Film Francophone de Namur. Rencontre décontractée au théâtre local.
Primé au Festival d’Ismailia, en Egypte, et sélectionné au festival d’Ostende, « La Désinvolture » a dernièrement été présenté au FIFF, à Namur, dans le cadre de la carte blanche à la boîte de production Ambiances asbl. Son auteur, Charline Lancel, artiste visuelle belge, effectue ici un exercice de style à la fois esthétique et déroutant, s’appuyant sur la simplicité et le minimalisme.
C’est à la Cambre, à proximité des décors de ses films, que Gerlando Infuso, étudiant en dernière année, reçoit ses visiteurs. L’an passé, un tête-à-tête au sujet de « Margot » (Prix du Jury Jeunes à Annecy) avait laissé entrevoir les premiers plans de « Milovan Circus », son quatrième film. Cette année, avant de repartir à Annecy à l’occasion de la sélection de « Milovan », Gerlando Infuso déposait sa colle, et avalait un café, le temps d’une discussion autour de son nouveau projet et tout dernier film d’école, « L’oeil du paon ».
Inspiré par l’animation en volume, la liberté et la « poésie du sombre », cet étudiant de la Cambre a remporté en 2008, au festival d’Annecy, le Prix du Jury Junior pour un film de fin d’études. Son court métrage de troisième année, « Margot », conte la solitude, le froid et la folie vécus par un personnage en volume calfeutré dans un amour devenu à sens unique. Retour à l’école avec Gerlando Infuso, à proximité d’un élément de décor de son dernier court métrage, « Milovan Circus ».
Le Festival du court métrage de Lille est fini. Les films en compétition ont été départagés par un Jury composé de Francis Gavelle, Bert Gottschalk, Frank Lambert, Annette Scholz et Jacqui Davies. Voici les lauréats.
Pour sa parution automnale, le magazine trimestriel Repérages met l’étrange, le déconcertant, le sanglant et le politiquement incorrect à l’honneur dans un DVD rassemblant onze courts cultes, édité par Scope et Chalet Pointu. Variée par son approche des genres (parodie, humour noir, fantastique…), des thèmes (vampirisme, mutantisme, zombisme, tabou sexuel…) et des contrées explorées (France, Belgique, États-Unis, Argentine,…) la sélection des films reflète les dernières tendances situées en marge des productions classiques. Cinq ovnis nous apparaissent d’emblée comme des incontournables du genre extrême.
Avec un titre pareil, « Western Spaghetti » pourrait être peuplé d’anti-héros hirsutes et chauves, de rixes de bas étage, de prostituées édentées, et d’abominables méchants bigleux. Détournée par l’Américain Adam Pesapane, dit Pes, l’expression est plutôt associée à une insolite recette de pâtes à destination des gourmets de l’animation. Temps de dégustation : 1’45’’.
Il faut tout dire. Adam Foulkes et Alan Smith sont deux enfants de pubs… coupables de l’abominable (et interminable) campagne « Happiness Factory » que nous inflige Coca-Cola depuis des mois sur nos jolis écrans de cinéma ! Mais pour prouver que certains artistes sont capables du pire comme du meilleur, Foulkes & Smith (pour les intimes) sont aussi les auteurs de « This way up », un court métrage d’animation en 3D à l’humour noir très noir.
Sous pression, l’individu peut se révéler étrange et son quotidien peut paraître infernal… . « Ripple » (Prix du Public au Festival Silhouette) est une descente vertigineuse vers l’incroyable, captée à merveille par Paul Gowers. Réalisé en deux jours et quatre nuits, avec sept acteurs et dans le seul but de divertir, le film du cinéaste britannique retrace les tribulations fâcheuses mais néanmoins irrésistibles d’un jeune homme bien sous tous rapports.
Coup de coeur et de poing au Festival Silhouette à Paris, « 10 min. » relate l’horreur vécue par une jeune bulgare dans le milieu de la prostitution belge. Construit autour d’un témoignage, d’une voix-off, et d’arrêts sur images, le documentaire de Jorge Leon, ancien étudiant de l’INSAS, a été réalisé dans le cadre de la journée européenne contre la traite des êtres humains.
Créée en 1998 à Paris, la revue Repérages est passée par tous les genres cinématographiques avant de se focaliser sur le court métrage. Le magazine suit régulièrement quelques festivals majeurs en France, (Clermont-Ferrand, Némo, l’Étrange Festival, Annecy), et est systématiquement accompagné d’un DVD depuis 2003.