« Could you just not enter my room » lance à Lera, belle et jeune Ukrainienne, un garçon berlinois à la courtoisie aussi courte que son caleçon. Elle vient pourtant de lui préparer et servir son petit déjeuner, à la rigueur, un peu trop salé. Durant tout le film, dont le désespoir va plus dans la douceur que l’aigreur, en compétition officielle à Cannes (le film, pas l’aigreur), Lera va obéir à cette injonction et rester extérieure à tout lieu, fût-il celui originel.
Lera rentre chez elle à Kyiv pour la première fois depuis le début de la guerre en Ukraine. Elle passe du temps avec ses proches et apprend progressivement la routine de la guerre au cours d’une seule journée.
Réal. : Anastasiia Solonevych & Damian Kocur
Fiction, 15′, 2023
Pologne, Ukraine
Mention Spéciale à Berlin 2023, It’s a Date est un film ukrainien de 5 minutes. Tourné à Kiev dans des conditions particulières, il s’inspire du court C’était un rendez-vous de Claude Lelouch, tout en s’ancrant dans l’actualité de la guerre. Sa réalisatrice Nadia Parfan vient du documentaire, son film raconte en quelques minutes le chemin parcouru en moto d’une femme cherchant à retrouver son amoureuse, à travers la ville et malgré le conflit, dans l’urgence du présent et l’incertitude du lendemain.
Sélectionné à Millenium, le Festival international du film documentaire de Bruxelles et montré dans le programme « Jeunesse en quête d’avenir », le film de Julia Ivanova « A Family Portrait in Black and White » dépeint les tribulations d’une famille ukrainienne atypique, celle d’Olga Nemya forte de 17 enfants noirs adoptés.
Synopsis : Il peut s’avérer difficile d’être noir dans l’Ukraine post-soviétique. Dans une petite ville ukrainienne, Olga Nenya s’insurge contre la xénophobie. Elle accueille, dans sa maison délabrée, auprès de ses propres 23 enfants abandonnés dont 16 sont métis.
Réa: Julia Ivanova
Documentaire, 52′, 2011
Ukraine
La Palme d’or du court-métrage du 64ème festival de Cannes a été remise à Cross de Maryna Vroda. Ce prix récompense l’audace de cette jeune réalisatrice ukrainienne de 29 ans qui signe ici son premier opus depuis sa sortie de l’Université nationale des arts théâtraux et cinématographiques de Kiev, lieu où elle avait déjà réalisé quatre courts-métrages. Avec ce film puissant, elle réussit avec grâce à toucher à l’essentiel. En avançant avec finesse, par petites touches pointillistes, elle amène le spectateur à se questionner sur sa condition d’être humain et sur le sens de sa propre existence.
Le cross est le nom d’une course à pied qui se pratique sur un terrain ayant des obstacles naturels. « Cross » est aussi le titre du court-métrage qui a remporté la Palme d’or du 64ème festival de Cannes. Réalisé par la réalisatrice ukrainienne Maryna Svroda, c’est un film poétique qui réussit à renvoyer le spectateur à l’essence même de notre condition d’être humain. Rencontre.