Memories réalisé par Katsuhiro Ōtomo, Kōji Morimoto et Tensai Okamura, est un film qui réunit le travail des plus grands maîtres de l’animation japonaise. Sorti en décembre 1995 dans les salles de cinéma au Japon, il est uniquement sorti en DVD en France, et seulement en 2004. Il sort enfin au cinéma pour la première fois dans l’Hexagone ce mercredi 24 août 2022, distribué par Eurozoom.
Une petite fille aux longs cheveux noirs et à la robe déchirée, l’œil révulsé, rampe au dehors d’un puits. Ses os craquent, ses membres s’agitent, désarticulés, en une chorégraphie macabre. Inéluctablement, le spectre progresse, à travers la télévision, vers sa futur victime…
La fin des années soixante, et le début de la décennie soixante-dix furent, au Japon comme ailleurs, mouvementées. Les traumatismes de la guerre et l’invasion américaine ont laissées des meurtrissures profondes dans la population. Les mœurs changent. La modernité, économique et idéologique, est en train de transformer le pays.
Deux ans après Dans ses bras, Naomi Kawase filme sa grand-mère, qui l’a élevée depuis l’enfance, dans ses gestes quotidiens et sans cesse répétés, en particulier les soins dont elle entoure les plantes du jardin. De la même manière, la cinéaste filme quotidiennement et inscrit son geste cinématographique au cœur de la relation qu’elle entretient avec son aïeule.
Des photographies à l’intérieur des photographies, des images à l’intérieurs d’images, des images en mouvement dans des photographies, des photographies dans des images en mouvement.
Naomi Kawase, Présidente cette année à Cannes du Jury des courts-métrages en compétition et de la Cinéfondation (sélection de films d’écoles), s’est exprimée il y a quelques temps sur Format Court sur sa formation à l’École des Arts Visuels d’Ōsaka et sur la nécessité – pour tout réalisateur qui se respecte – d’apprendre à regarder le monde et de veiller au moindre détail.
Originaire de Nara où elle a créé un festival de cinéma, la réalisatrice Naomi Kawase (« Suzaku », « Shara », « La Forêt de Mogari », « Hanezu l’esprit des montagnes », « Still the Water », « Les Délices de Tokyo ») vient de présider le Jury de la Cinéfondation et des courts métrages en sélection officielle au 69ème Festival de Cannes. Entretien autour du Japon, de Nara plus précisément, du numérique, de l’expérience du court et du regard sur le monde.
En 2015, la section Un Certain Regard ouvrait ses portes avec « Les Délices de Tokyo » (An) de Naomi Kawase. La réalisatrice japonaise retrouvera Cannes en mai prochain à la tête du Jury de la Cinéfondation et des Courts métrages pour sa 69e édition.
Omoi Sasaki, réalisateur de « Inseki + Impotence », et Yuko Nobe, en charge de la promotion internationale des courts métrages japonais, nous ont parlé du film sélectionné en compétition officielle au Festival de Cannes. Omoi Sasaki nous livre quelques clés, à saisir à la volée, sur son incroyable court métrage qui parle de la société japonaise actuelle et qui rend hommage au cinéma de science-fiction nippon.
« Inseki to impotence » de Omoi Sasaki est présenté en compétition du Festival de Cannes. Ce court métrage japonais explore un thème assez rarement abordé, l’impuissance, et enrobe la narration autour d’un phénomène surnaturel, l’apparition d’une météorite dans le ciel nippon… De l’audace donc, dans cette création qui paraît atypique dans une pareille sélection !
L’énorme astéroïde qui a frôlé la Terre en 2013 continue son imprévisible trajectoire. Un homme a été incapable de faire l’amour à sa femme pendant des années. Lui qui a perdu toute confiance, sera-t-il capable d’être à nouveau à la hauteur ? Plus fort face aux cieux…
Réal. : Omoi Sasaki
Fiction, 10′, 2013
Japon
Une architecture très ordonnée. Le roulement d’une valise. Un homme d’une quarantaine d’années descend une rue vide et calme en plein jour. Il porte à la main un sac en plastique portant l’inscription : Japan Duty Free.
Motokazu, vient d’obtenir la Green Card aux Etats-Unis. Il retourne voir sa mère au Japon pour la première fois après 15 années d’exil. Il la retrouve morte, assise près de ses plantes.
Réal. : Atsuko Hirayanagi
Fiction, 14’29 », 2012
Japon, Singapour
Poétiques sont ses films, prolifique est son œuvre. De passage à Paris cet été, Koji Yamamura, peut s’enorgueillir d’avoir un long travail en court derrière lui. Dialogue franco-japonais autour de la création et de la découverte avec l’auteur de « Mon chef » (Atama Yama, en V.O.), lauréat du Grand Prix d’Annecy en 2003.
Directeur d’animation japonais de renom, Koji Yamamura parvient à créer dans chacun de ses films un univers singulier et captivant. Même ses nombreux films de commande destinés aux jeunes spectateurs interpellent les adultes, évoquant tout l’émerveillement et la nostalgie de l’enfance. Ses autres courts, plus personnels, relèvent la marque d’un artiste qui sait narrer à travers l’image. Quelques illustrations.
C’est un hypnotisant collage tout droit sorti d’une peinture de Max Ernst que nous propose le réalisateur croate Dalibor Baric. Le japonais Kotaro Tanaka, quant à lui, expérimente une déconstruction du film d’animation à l’aide d’une composition sonore déstructurée.
Chiharu travaille à mi-temps dans une boucherie. Les vibrations de la viande que l’on aplatit résonnent dans tout son corps, réveillant en elle un volcan endormi. L’éruption est imminente !
Réal. : Tsuki Inoue
Fiction, 21′, 2007
Japon