L’exercice de la comédie est délicat et souvent trop rare dans le milieu du court métrage. Peut-être parce qu’il est difficile de faire s’esclaffer le spectateur en 15 minutes de temps ou bien tout simplement parce que les organismes de financements des films courts ne sont guère très généreux envers ce genre plus léger. On notera pourtant que si peu de comédies remportent des grands prix lors de festivals, ils gagnent souvent le cœur du grand public et permettent généralement de reprendre son souffle entre deux films plus graves.
Comme chaque année, c’est l’heure du grand match entre Philippe et Yannick, le père et le fils. Comme chaque année, le fils est un peu plus fort. Comme chaque année, le père est un peu plus vieux. Il n’est jamais facile pour un champion d’abandonner son titre.
Réal. : Vital Philippot
Fiction, 16’43’’, France
2012
Partenaire pour la deuxième année consécutive, Format Court y a attribué son Métrange du Format Court, parmi une sélection internationale de films fantastiques et insolites. A cette occasion le jury de Format Court (Xavier Gourdet, Nadia Le Bihen-Demmou, Katia Bayer) a choisi de distinguer un premier film, « Mamembre », réalisé par sept jeunes auteurs issus de la promotion ESRA 3D Sup’infograph 2011 : Sylvain Payen, Christophe Feuillard, Caroline Diot, Guillaume Griffoni, Clarisse Martin, Julien Ti-I-Taming et Quentin Cavadaski.
Premier film au rythme extrêmement maitrisé et aux dialogues ciselés, « Ce n’est pas un film de cow-boys » offre une relecture de « Brokeback Mountain » dans les toilettes d’un collège, après sa diffusion la veille à la télé. Porté par la grande justesse de ses comédiens, le film touche juste et se joue admirablement des clichés. Il a reçu le Prix du Jury Jeunes et le Prix Beaumarchais-Sacd au dernier Festival Paris Courts Devant.
Le Secret de Brokeback Mountain est passé hier soir à la télé. Vincent l’a vu et ça l’a bouleversé. Il profite de la récréation et de l’intimité des toilettes du collège pour raconter, de manière touchante et naïve, le film à Moussa. De l’autre côté du mur, dans les toilettes des filles, Jessica, elle aussi très affectée, en profite pour poser pas mal de questions sur le papa homosexuel de Nadia, avec beaucoup de maladresse.
Réal. : Benjamin Parent
Fiction, 12′, France, 2011
« One Million Love Songs… and love stories » fait partie des nouveaux DVD édités par Chalet Pointu. Cette compilation est à l’origine un programme du Festival d’Annecy, conçu par Laurent Million, sélectionneur au festival. Du rose, des cœurs et une typographie romantique sur la jaquette, voilà qui ne saurait être un message plus que clair : nous avons affaire à des films d’amour ! Mais attention, ici pas de films mièvres ou à l’eau de rose; des courts métrages qui parlent d’amour en animation traditionnelle (2D, 3D, pixillation) et en chanson!
L’édition Chalet Pointu du DVD de « Chienne d’histoire », lauréat de la très convoitée Palme d’Or du court métrage à Cannes en 2011, inclut le documentaire « Histoire de chiens » coécrit par Serge Avédikian et Catherine Pinguet, auteure de l’ouvrage « Chiens d’Istanbul » dont s’est inspirée le film d’animation.
Istanbul, 2010, tandis que la ville est promue capitale européenne de la culture, qui se souvient que des milliers de chiens ont été exterminés en 1910 au nom de l’occidentalisation et du progrès ? Des habitants répondent et témoignent des liens qu’ils entretiennent aujourd’hui avec les chiens des rues de leur quartier. Du centre ville européen aux lointaines banlieues, la diversité des points de vue exprimés éclaire une société dans son évolution, ses contradictions et son saisissant dynamisme.
Réal. : Serge Avédikian
Documentaire, 52′, 2011
France, Turquie
Trois ans après « Les Astres Noirs » qui rendait cinégéniques les boucles blondes de Julien Doré, Yann Gonzalez nous revient avec « Nous ne serons plus jamais seuls » (un titre qui pourrait être le pendant optimiste du « Nous ne vieillirons pas ensemble » de Pialat), un petit film muet de dix minutes tourné en Super 8 et en noir et blanc (et avec des adolescents), projeté ces derniers jours à Silhouette.
Une fête, la nuit. Des adolescents dansent et s’aiment comme si c’était la première et la dernière fois.
Réal. : Yann Gonzalez
Fiction, 10′, 2012
France
Fais croquer est une expérience de maturité où le héros, exposé à l’isolement entre rêves et humiliations, déclenche le rire et notre admiration. Discutons-en avec son réalisateur et coscénariste, Yassine Qnia.
Yassine, jeune cinéphile passionné, veut tourner un film dans son quartier. Il souhaite associer ses amis d’enfance à son projet. Mais l’amitié a parfois ses travers….
Réal. : Yassine Qnia
Fiction, 22′, 2011
France
Deuxième court métrage d’Adrien Beau après l’onirique et envoûtant « La Petite Sirène », « Les Condiments Irréguliers », produit par Love Streams et Agnès B. Productions, est très librement inspiré par la vie de Marie Madeleine Dreux d’Aubray, Marquise de Brinvilliers, accusée au 17ème siècle de crime de fratricide par empoisonnement et exécutée, puis brûlée en place publique. Présenté en compétition à la dernière édition de Côté Court, « Les Condiments Irréguliers », de par son originalité et sa radicalité, dynamite le paysage actuel du court métrage français.
La voix éraillée de Masao Adachi nous accueille dans une étrange pénombre. Il nous chuchote à l’oreille ses questionnements, ses réflexions. Dès les premiers instants du film, récompensé du Grand Prix Expérimental–Essai–Art vidéo au Festival Côté Court 2012, le réalisateur Philippe Grandrieux se joue des règles officieuses du »film-portrait » qui font la part belle aux questions-réponses.
Tout commence par la définition du mot « bifler » signifiant gifler d’un coup de pénis. Ensuite, le film de Jean-Baptiste Saurel comporte pas moins de 39 fois la prononciation du mot « bite ». À partir de là, on est en droit de se demander effectivement ce que veut dire ce film aux allures un tant soit peu vulgaires voire pornographiques. Ne nous fions pas aux apparences car Jean-Baptiste Saurel nous propose un court-métrage absolument surprenant, un réel ovni que les programmateurs de la Semaine de la Critique ont récemment sélectionné pour sa 51ème édition.
Francis est patron d’un vidéoclub qui doit son succès aux films de Ti-Kong, star de kung-fu. Complexé par sa bite, il n’arrive pas à avouer ses sentiments à Sonia, son employée. Mais lorsqu’elle se voit offrir un rôle dans Evil Nurse -dernier opus de Ti-Kong- Francis n’a plus le choix… Il doit sauver Sonia d’un terrible danger : La Bifle.
Réal. : Jean-Baptiste Saurel
Fiction, 25’30’’, 2012
France
Dans une petite cité, Tania, 16 ans, se tient cachée, un marteau à la main. Elle observe un groupe de jeunes.
Réa: Giovanni Sportiello
Fiction, 20’20 », 2011
France
En compétition à la Quinzaine des Réalisateurs, le court métrage « Wrongs Cops » de Quentin Dupieux – premier chapitre d’une série de six petits films sur la police américaine – révèle un Marilyn Manson surprenant et livre une critique désopilante d’une Amérique en quête de sens.
Duke, un flic corrompu et mélomane, patrouille dans les rues de Los Angeles, musique à fond et fait la rencontre d’un jeune amateur de techno, David Dolores Frank. Consterné par les goûts musicaux du jeune adolescent, Duke s’investit d’une mission : lui donner une bonne leçon de musique.
Réal. : Quentin Dupieux
Fiction, 13′, 2012
France
Comme chaque matin, les hommes prennent le tramway pour se rendre au travail. Ce jour-là pourtant, au rythme des tickets introduits dans le composteur, le véhicule s’érotise et le désir de la conductrice transforme la réalité en un délire surréaliste et phallique.
Réal. : Michaela Pavlátová
Animation, 7′, 2012
France, République tchèque