Henry Darger parcourt les routes glacées de l’Islande pour savoir combien de temps il lui reste à vivre. Deux heures lui dira une voyante à la peau bleue.
Réal. : Bertrand Mandico
Fiction, expérimental, 6’20’’, 2010
France, Islande
Bien embêté à l’idée d’écrire un scénario pour une histoire se déroulant en Islande, un pays qu’il ne connaît pas, Bertrand Mandico a décidé de guetter ses rêves, une méthode qui est ici plutôt efficace. À la manière des surréalistes, le réalisateur s’inspire de ses apparitions nocturnes et fait le choix de réaliser « The Life and Death of Henry Darger », sa première auto-production, sur une courte durée, presque comme s’il s’agissait d’une écriture automatique, laissant libre cours à la rêverie, aux pulsions et aux fantasmes.
Avec « Il dit qu’il est mort », Bertrand Mandico réalise en 2006 un huitième court-métrage tourné en noir et blanc et en super 16. Western intemporel, envoutant et sombre, « Il dit qu’il est mort » est l’histoire d’une petite pendaison en famille qui saisit par son esthétisme visuel et la puissance de son intensité dramatique. Mais « Il dit qu’il est mort » fait partie de ces courts-métrages qui ne se dévoilent pas au premier regard et, gardant le mystère sur les dessous de leur trame narrative, choisissent plutôt d’exposer une scène brute qu’on pourrait croire extraite d’un long métrage.
C’est au festival de Clermont-Ferrand que nous avons découvert Bertrand Mandico avec son film « Boro in the Box » (2011), qui a depuis reçu de nombreux prix en festival. Interpellés par son univers fantasmagorique et surréaliste, nous nous sommes penchés sur le travail de cet artiste discret dont la carrière a débuté dans l’animation et a très vite emprunté les chemins du cinéma expérimental et de la fiction en prise de vues réelles.
Soulevé par sa corde, un pendu traverse un arbre. Alors qu’il est en pleine ascension vers les cimes et la mort, la femme qui l’accusait l’innocente. Le pendu est libéré. Il revient doucement à la vie, allongé dans un champ, observant tout ce qui l’entoure.
Réal. : Bertrand Mandico
Fiction, 11’20 », 2006
France
Pour la deuxième année consécutive, Format Court participait en octobre au Festival Court Métrange de Rennes pour attribuer un Métrange du Format Court à l’un des films en compétition. Notre jury, composé de Katia Bayer, Nadia Le Bihen-Demmou et Xavier Gourdet, a choisi de distinguer le film d’animation « Mamembre », réalisé par Christophe Feuillard, Sylvain Payen, Caroline Diot, Guillaume Griffoni, Clarisse Martin, Julien Ti-I-Taming et Quentin Cavadaski, pour son univers noir et son approche étrange et violente des rapports de possessivité affectifs entre une mère et sa fille.
Lauréat du Prix Jean Vigo 2012 (avec « La Règle de trois » de Louis Garrel), présélectionné aux César 2013, « La Vie parisienne » de Vincent Dietschy fait partie des films français phares de cette année. Drôle et pétillant comme un Tic-Tac citron, ce moyen-métrage nous a très vite épatés, par sa légèreté, ses nombreux effets et son trio d’acteurs irrésistible. En le revoyant pour la énième fois sur grand écran, dernièrement à la clôture du Festival de Vendôme, une bonne lubie nous a donné l’envie de revenir sur ce film multi-facettes.
Un couple, Pierre et Marion, parisiens, enseignants tous les deux, ont une existence bien réglée. Une vie rassurante et peut-être un peu… monotone. Au cours d’une sortie au square, Pierre et Marion rencontrent Rémi, un ancien camarade de CE2 de Marion. A l’époque, Rémi et Marion étaient amoureux l’un de l’autre. Que reste-t-il de ce sentiment vingt ans plus tard ? La vie de Pierre et Marion, jusque là tranquille et sans surprise, s’éclaire d’un jour nouveau.
Réal. : Vincent Dietschy
Fiction, 34’30 », 2011, France
Dans la sélection de Vendôme, cette année, certains films avaient comme thème la transmission. Que ce soit dans « Footing » de Damien Gault, « Home run » de Lucas Davis ou dans « Bagni 66 » de Diego et Luca Governatori, le rapport au père était bel et bien présent. Si le premier film oppose deux générations sur fond de course à pied et de préjugés, le deuxième prend le parti d’un road-movie moyennement intéressant alors que le troisième confronte père et fils dans un établissement balnéaire, sur la côte adriatique.
Comme tous les étés, Elio rejoint son père en Italie pour l’aider à gérer le petit établissement balnéaire familial, le BAGNI 66, situé sur la côte adriatique. Mais les temps de crise et les conflits permanents ont usé le vieux plagiste qui ne tarde pas à faire part à son fils de sa volonté de céder le petit commerce.
Réal. : Diego Governatori , Luca Governatori
Fiction, 54′, 2011
France
Lauréat du Prix du Premier Film au Festival de Brest et Prix du Meilleur Court métrage de fiction à Média 10-10 à Namur, « Le Cri du homard » de Nicolas Guiot, dont on ne compte plus les récompenses glanées au gré des sélections festivalières, est également nominé pour le prestigieux César ainsi que pour le Magritte, du Meilleur Film de Court Métrage. Un succès qui se justifie pleinement tant la réalisation de ce court belge relève d’une certaine virtuosité.
D’origine russe et installée depuis peu en France avec ses parents, Natalia, six ans, attend impatiemment le retour de son frère, Boris, parti combattre en Tchétchénie. Le grand jour est arrivé, mais la fillette doit rapidement déchanter. Cet homme est-il vraiment le frère qu’elle a connu ?
Réal: Nicolas Guiot
Fiction, 30′, 2012
Belgique, France
Il fut beaucoup question de l’adolescence dans la sélection du dernier Festival de Vendôme. « Les derniers jours d’Elsa » d’Armand Lameloise ne déroge pas à la règle, mais offre un point de vue original sur les tourments d’une jeune fille en pleine mutation.
Elsa a seize ans. Elle aime beaucoup les garçons et pas vraiment l’école. Mais elle n’aime pas la campagne où elle vit. À la rentrée prochaine, Elsa quittera la ferme familiale, les crasses des filles du collège et les secrets des garçons.
Réal. : Armand Lameloise
Fiction, 41′, 2012
France
Déjà en 2005, la réalisatrice d’origine portugaise Regina Pessoa avait ouvert la voie de son art avec « Histoire tragique avec fin heureuse ». Elle revient aujourd’hui avec un autre court métrage tout aussi personnel, au ton délicat et angoissant, « Kali le petit vampire », présenté à Vendôme et bientôt à Bruz et à Clermont-Ferrand.
La fin du monde a beau être annoncée pour le 21 décembre 2012, la vision apocalyptique de « Peau de chien » a été présentée avec quelques semaines d’avance au Festival du Film de Vendôme. Noir, glaçant et fascinant, le dernier film d’animation de Nicolas Jacquet est aussi sans conteste son plus réussi. Cerise sur le gâteau, il est disponible dans son intégralité.
Le pitch de « Footing », le premier film de Damien Gault, présenté à Vendôme, est simplissime : Marco, parisien en visite chez ses parents à la campagne, accompagne son père pour un footing matinal. Pourtant, le film dépasse très rapidement son cadre de départ et met en scène avec subtilité la relation au père, les affres de la famille et ses non-dits. Une réussite.
Un matin d’hiver. Marco part avec son père pour un footing de huit kilomètres. La conversation est difficile. En chemin, on comprend qu’un fossé s’est creusé entre Marco, parisien venu passer quelques jours à la campagne, et Jean-Claude, gendarme à la retraite peu ouvert au dialogue. Pourtant l’amour est bien présent, mais les barrières et la pudeur l’empêchent de s’exprimer.
Réal. : Damien Gault
Fiction, 17′, 2012
France
Fasciné par le personnage et l’imagination sans limite, Franck Dion est l’auteur de trois films, « L’inventaire fantôme », « Monsieur Cok » et récemment « Edmond était un âne ». Dans une brasserie parisienne, il revient longuement sur ses débuts, ce qui l’anime et son dernier film.