Avec « Arbeit für alle », un documenteur allemand à la Peter Watkins qui s’ouvre avec le portrait d’un employé d’une agence d’aide aux séniors actifs et qui se clôt avec une chasse aux zombies précaires, Matthias Vogel et Thomas Oberlies signent l’un des films les plus jouissifs du Festival de court métrage de Bruxelles.
Comédie suédoise et décalée sur la magie, la famille, et la séduction, « Instead of Abracadabra » a obtenu, au dernier Festival du court métrage de Bruxelles, le Prix du Public et celui d’interprétation masculine pour le comédien Simon J. Berger (ex-aequo avec Harry Treadaway, pour « Love you more », de Sam Taylor-Wood). Découvert un lundi, en fin de séance, à 23h30, le film de Patrik Eklund a permis aux spectateurs de quitter les sensations qui les gagnaient, film après film : léthargie, sommeil, et ennui (biffer toute mention inutile).
Tomas est un peu âgé pour continuer de vivre chez ses parents, mais son rêve de devenir magicien ne lui laisse pas le choix. Son père voudrait simplement qu’il grandisse et qu’il trouve un vrai travail.
Réal. : Patrik Eklund
Fiction, 22’52’’, 2008
Suède
Membre du jury au dernier festival du court métrage de Bruxelles, le comédien Serge Riaboukine est connu pour ses collaborations avec Pierre Salvadori et Manuel Poirier, mais aussi pour sa participation à plusieurs courts métrages remarqués en festival (« La Leçon de guitare », « Tout est bon dans le cochon », « La Copie de Coralie »). Rencontre avec un gouailleur sensible.
Michel, la quarantaine, ne fait pas grand chose de sa vie. Lorsqu’il tombe sur la petite annonce ”jeune homme donne cours de guitare pour débutants”, il décide de se lancer.
Réal. : Martin Rit
Fiction, 17’40’’, 2006
France
Le Canadien Denis Villeneuve, sélectionné à Cannes en 1997 à la Quinzaine des réalisateurs pour un long métrage collectif intitulé « Cosmos », collectionne, depuis plus de 20 ans, prix et distinctions dans le monde entier. Pour ce réalisateur de 42 ans, le court métrage n’est pas un exercice, mais bien un moyen d’exprimer un univers visuel particulier sur un format qui se prête à toutes les audaces.
Au cours d’un opulent et luxueux banquet, onze convives, servis sans retenue par des valets et des serviteurs attentionnés, participent à un étrange rituel aux allures de carnage gastronomique. Dans cet univers absurde et grotesque, une succession d’événements viendra secouer la procession de cette symphonie d’abondance.
Réal. : Denis Villeneuve
Fiction, 12′, 2008
Canada
Il grandit à Hong Kong et à Londres, où naît son goût pour la comédie musicale. En 2005, il réalise son premier court métrage musical, « Les Voiliers du Luxembourg », puis approfondit son travail sur la fiction chantée avec « La Copie de Coralie ». Il… STOP !
Il arrive en vélib’ (vélo en libre-service), s’excuse d’avoir du retard (quatre minutes), laisse ses cheveux (châtains) devant ses yeux (noisette), et est content de ne pas être résumé à sa bio (officielle). Interview-café, avec Nicolas Engel, le réalisateur des « Voiliers du Luxembourg » , d’ « Un premier amour » , et de « La Copie de Coralie ».
Un scooter rose trendy parcourant les rues d’une ville grise, un magasin de reprographie aux allures de bar-tabac, un gérant enfermé dans le souvenir d’une femme aimée, et une assistante qui a tout d’un ange gardien, tels sont les ingrédients de « La Copie de Coralie », le deuxième film de Nicolas Engel.
Monsieur Conforme, gérant du magasin de reprographie « Copie Conforme », vit depuis trente ans dans le souvenir d’une femme disparue. Sa jeune assistante Virginie décide de prendre les choses en mains et affiche un avis de recherche sur les murs de la ville…
Réal. : Nicolas Engel
Fiction, 22′, 2008
France
De petites embarcations poussées par le vent, se croisent, s’évitent, se heurtent. Le bateau d’Édith et de son fils César rencontre celui d’un inconnu. Un homme qui va les détourner du sillon bien tracé de leur vie à deux.
Réal. : Nicolas Engel
Fiction, 24′, 2005
France
Chiharu travaille à mi-temps dans une boucherie. Les vibrations de la viande que l’on aplatit résonnent dans tout son corps, réveillant en elle un volcan endormi. L’éruption est imminente !
Réal. : Tsuki Inoue
Fiction, 21′, 2007
Japon
Une femme battue, une boucherie glauque, et des percussions à n’en plus finir. Tels sont les ingrédients de ce film japonais à la tonalité baroque repéré à Clermont-Ferrand.
Réunis par le malheur, un adolescent et un enfant errent dans les rues de Varsovie. Repéré à Angers comme à Clermont, « Luksus » est une plongée en profondeur dans le monde de la pédophilie polonaise.
Deux hommes recherchent un million d’euros caché dans une station-service désaffectée après un cambriolage. La concurrence est rude et l’affaire tourne mal. David, petite frappe d’une vingtaine d’années, prend peur et trouve refuge chez Anne, une serveuse de vingt ans son aînée, croisée dans un restau-route.
Réal. : Arnaud Bigeard
Fiction, 43′, 2008
France
Récompensé à Clermont-Ferrand, mais aussi à Fréjus ou encore à Angers, le second court métrage d’Antoine Bigeard vient d’être édité en DVD par la Fnac, qui en a fait son « Attention Talent » de l’année 2008. Diffusée dans les magasins de la chaîne de distribution de biens culturels (sic), cette édition, conçue par le réalisateur, permet de découvrir ses deux films et quelques bonus où il se met en scène, pour le meilleur et pour le pire.
L’histoire tendre, pleine de vérité, à la fois drôle et crue, de filles qui grandissent dans un univers masculin, à Brixton. Une tranche de vie adolescente brute et sincère.
Réal. : Rebecca Johnson
Fiction, 19′, 2008
Royaume-Uni
« Top Girl » est un court métrage anglais abordant l’adolescence, le hip-hop, la localité de Brixton, l’exubérance des filles, le machisme des garçons, et la valeur de l’amitié. Réalisé par Rebecca Johnson, le film a récemment retenu l’attention des sélectionneurs rotterdamois, berlinois, et clermontois.
Brigitte Sy que l’on connait pour avoir été l’égérie de Garrel dans les années 80 réalise avec « L’Endroit Idéal », un premier film étonnant. Cette histoire d’amour dans un lieu impossible est peut-être le film le plus émouvant du festival de Clermont-Ferrand.