Ce court-métrage muet semble tombé d’une étagère poussiéreuse de l’un des premiers bureaux de production cinématographique. Tout prête en effet à croire qu’il date d’une période révolue : le noir et blanc, les intertitres, les décors, les costumes… Cet OVNI nous plonge un siècle en arrière et s’il n’était pas de 2010, on jurerait que David Lynch se serait passé la bobine avant de réaliser « Eraserhead ».
Damien Manivel ne passe pas inaperçu. Sa chevelure fougueuse et rousse le distingue facilement parmi la foule. Son film « La Dame au chien », Grand Prix du jury à Vendôme en décembre dernier, est à son image puisqu’il dénote et surprend dans le paysage du court métrage. Rencontre faiblement alcoolisée par un après-midi d’hiver.
Par une chaude après midi d’été, un jeune homme trouve un chien égaré dans un parc municipal. Il décide de le ramener à son propriétaire. Une grosse dame noire, à moitié ivre, lui ouvre et lui propose d’entrer pour le remercier. Ils s’installent au salon. Le jeune homme est très mal à l’aise. La dame lui sert un grand verre d’alcool, il se trouve obligé de boire avec elle…
Réal. : Damien Manivel
Fiction, 16′, 2010
France
Présenté cette semaine en compétition au festival Premiers plans d’Angers, « La Dame au chien » étonne par sa construction frontale mais élégante, en abordant la rencontre improbable entre deux corps que tout oppose dans un huis clos moite et alcoolisé.
Comme chaque été, Andrzej et Michal se retrouvent dans la villégiature polonaise de Siemiany pour y passer les vacances. C’est dans l’ennui de cette campagne et entourés des autres jeunes s’y trouvant qu’en pleine puberté ils tentent leurs premières expériences amoureuses.
Réal. : Philip James McGoldrick
Fiction, 18′, 2009
Pologne, Belgique
« Siemiany » est un petit village situé dans la campagne polonaise. C’est aussi l’histoire de deux jeunes adolescents, qui, comme chaque année, se retrouvent dans ce même village pour y passer les vacances d’été.
Clément a 24 heures pour se décider à vivre ou pas avec sa copine. Constance, la meilleure amie de Clément veut sauver son couple en persuadant Clément que toutes les filles sont semblables. Afin qu’il s’en rende compte, elle lui propose de devenir expérimentalement sa copine durant une journée.
Réal. : Emmanuel Mouret
Fiction, 49′, 1998
France
Andreas, neuf ans, ne se remet pas de la mort de son frère Mikkel dans un accident de moto. La famille déménage et Andreas change d’école, mais rien ne le console. Il parle à Likkel dans un talkie-walkie fabriqué par lui-même et une idée l’obsède : essayer de remonter le temps.
Réal. : Thomas Vinterberg, Bo Hansen
Fiction, 37′, 1995
Danemark
Fin septembre, à l’intérieur de la demeure familiale. Les enfants jouent à cache-cache pendant que les adultes jouent aux cartes ou répètent une valse. Dorothy se cache derrière les tentures de la chambre de la grand-mère. Elle observe par la fenêtre et est témoin d’étranges comportements.
Réal. : Szocs Petra
Fiction, 7′, 2009
Hongrie
Dans ce film noir, Arturo est un compositeur de musique qui n’a pas écrit une note depuis la mort de sa femme. Il vit retranché avec Anna, sa fille malade. Alors qu’il souhaite tenir la jeune femme à l’écart du monde, il est contraint d’accueillir un jeune agent en visite d’affaires.
Réal. : Patryk Dawid Chlastawa
Fiction, 27′, 2010
Etats-Unis
Si certains courts métrages de Poitiers utilisent la musique de diverses manières, tel Mariejosephin Schneider qui se sert d’une partition de piano pour ouvrir et clore son film « Jessi », la musique est un des piliers de « Chateau Belvédère » de Patryk Dawid Chlastawa. Ainsi, le court est rythmé de toutes parts de partitions de piano, de morceaux de flûte, et de sonorités angoissantes.
Une oeuvre visuelle en noir et blanc où, le temps d’un instant furtif, deux inconnus se rapprochent brièvement dans un fantasme hyperréaliste.
Réal. : Arev Manoukian
Fiction, 4’40 », 2009
Canada
A la veille de son mariage, Shay rend visite à Tamar, son ex, pour une dernière rencontre houleuse avant que commence sa vie maritale. La situation se complique à cause du suçon que Tamar lui laisse dans le cou.
Réal. : Yarden Karmin
Fiction, 16′, 2010
Israël
Face à la caméra, une femme se souvient de ce qu’était sa vie avant le terrible accident qui a vidé de sens son quotidien. Un destin tracé dans les lignes de sa main ?
Réal. : George Chiper
Fiction, 16′, 2009
Roumanie
Après Rotterdam et Locarno, « Palmele » (Les Lignes de la main) creuse son sillon dans le monde francophone, aux Rencontres Henri Langlois. Ce film roumain signé George Chiper scrute de manière extrêmement juste le destin, le quotidien et le vide d’une vie brisée.
Rock, chevelu & roll, Julien Hallard se fait aisément repérer par son look à la cool, ses films musicaux, et son tutoiement spontané. Parti faire du cinéma à New-York et vivre au passage des expériences hallucinantes, il est rentré à Paris avec le goût des films de potes et la débrouillardise dans la poche. La même année, il a réalisé « Vinhyl », un film à sketches et « Cheveu », une comédie légère aux accents mélancoliques, tous deux sélectionnés à Clermont-Ferrand en 2010. Entretien près d’un an plus tard au Cinémobile, une salle de cinéma itinérante ayant posé ses bobines à Vendôme.
Philippe perd ses cheveux. Combien de temps lui reste-t-il avant la calvitie ? Son dermatologue est formel : seul son père a la réponse à cette question.
Réal. : Julien Hallard
Fiction, 18′, 2010
France
Un court métrage pour parler de cheveux longs : une dérision primaire, initiale, essentielle, support permanent du film de Julien Hallard. Dans une effervescence qui reprend quelques accents des années 70 (cheveux longs, blouson orange et casque rouge), on assiste au délire d’un musicien réellement préoccupé par son apparence dans un véritable chassé-croisé de boucles, de franges et de frisettes.
Hier soir, s’est ouvert le 19ème festival de Vendôme, avec la projection du « Grand Amour », en la présence de son auteur, Pierre Etaix. Si le film n’a pas vieilli, son auteur de 82 ans avoue, lui, avoir pris beaucoup de rides. Digne hériter du slapstick, Etaix a créé au fil de ses films un personnage qui n’est autre que sa propre caricature. Et cela, dès ses courts métrages.
Une jeune femme prépare la table pour fêter son anniversaire de mariage. Le mari se trouve coincé dans les encombrements parisiens. Les quelques arrêts pour les derniers achats ne font que le retarder davantage.
Réal. : Pierre Etaix, Jean-Claude Carrière
Fiction, 12′, 1962
France