Sélectionné en compétition Labo à Clermont-Ferrand cette année, « Men of the Earth » n’est que le deuxième opus du jeune Australien Andrew Kavanagh, mais affirme déjà son style caractéristique et inimitable. Tout aussi singulier que « At the Formal », découvert l’an dernier, la ciné-expérience aborde, cette fois-ci, les rituels mystérieux auxquels se prêtent des ouvriers de la voirie.
Les voitures dans la ville et les trains à vive allure glissent dans le paysage en traçant des lignes horizontales. Les larmes et la pluie ont, quant à elles, un autre point commun; celui de tomber à la verticale. Les premiers plans de «La fête des morts » d’Aleksandra Terpińska semblent nous rappeler ces évidences cachées; à l’image, les clignotements urbains se mêlent aux coulées de pluie.
En 2008, l’artiste vidéaste Sabine Massenet cachait au hasard des livres de dix-sept bibliothèques de Seine-Saint-Denis une petite carte qui disait « Si vous trouvez cette carte veuillez écrire à l’adresse suivante ». Pendant deux ans, elle a ainsi correspondu avec des lecteurs et des lectrices ayant découvert cette missive étrange. Dix-neuf ont accepté d’être filmés et d’évoquer leur rapport aux livres et à la lecture. Patricia, qui donne son nom à ce court métrage étonnant présenté en sélection à Clermont-Ferrand, a été la première.
Dessins instinctifs, musique lancinante, voix off hypnotisante : tous les ingrédients sont réunis pour une immersion dans les vestiges de la mémoire. « Velocity », film d’école issu du Royal College of Art, présenté en Labo à Clermont-Ferrand, est un film qui parle avant tout à nos sens. C’est une réflexion sur la mémoire et ses multiples perceptions, sous une forme peu commune : celle de dessins en noir et blanc inspirés par les souvenirs de son auteur.
Même si ce n’est pas sa spécialité, le Festival de Clermont-Ferrand sélectionne année après année bon nombre de films d’animation, notamment en compétition nationale et en section labo. En épluchant le catalogue, « Cornée », « Tram », « Peau de chien », « Kali le petit vampire », « Fleuve rouge, Song Hong » ou « Edmond était un âne » nous reviennent en mémoire. Des nouveautés aussi surgissent, à l’instar de « Mademoiselle Kiki et les Montparnos », un premier film d’Amélie Harrault, concourant à la fois en compétition nationale et internationale.
Le festival de Clermont Ferrand est une occasion unique pour les réalisateurs du monde entier d’échanger sur tout ce qui les concerne, les préoccupe, les motive dans le court métrage. La SRF (Société des Réalisateurs de Films) vous convie cette année à un nouveau rendez-vous débat en ouverture du Bar des réalisateurs, le mardi 5 février de 16h à 18h, à l’hôtel Océania (82 bd. François Mitterrand), où des cinéastes européens viendront dialoguer et confronter leurs points de vue sur la diffusion du court : comment les réalisateurs européens montrent-ils leurs courts métrages, et dans quelles conditions ?
Avec « Malody », un huis clos autour de la chute physique et mentale d’une jeune femme malade qui laisse autour d’elle un décor sans dessus dessous, Philipp Barker poursuit son expérimentation autour de ce que montre ou cache le cinéma et de ce que l’image recèle de mystère. Dans ses précédents films « I am always connected » et « Regarding », le réalisateur transportait déjà les spectateurs dans un jeu de faux semblants en élaborant des dispositifs cinématographiques, actionnés avec maestria, qui nourrissaient ses fictions tant d’un point de vue narratif que visuel.
Les Iraniens n’ont vraiment pas leur pareil en matière de cinéma. De Kiarostami à la famille Makhmalbaf en passant par Jafar Panahi, une réelle école iranienne s’est créée, prônant un cinéma simple et proche de la vérité. La mise en scène est la plupart du temps minimaliste, s’attardant plus sur un moment de vie et laissant au spectateur le choix de comprendre toute l’importance du hors-champ. « After the class » de la jeune Fereshet Parnian, sélectionnée dans la compétition internationale à Clermont-Ferrand, est de cette veine-là.
À Clermont-Ferrand, pendant le Festival, le court-métrage est partout et suscite un réel engouement. En marge de l’événement officiel, Format Court s’associe à une initiative originale qui mettra en lumière le travail d’un cinéaste de la mémoire, fin analyste de l’image et sondeur passionné du sentiment humain, Jean-Gabriel Périot.
Les lézards, animaux à sang froid, ont un corps dont la température varie en fonction de celle de leur environnement. Ne pouvant maitriser leur température interne, ces derniers se mettent souvent au soleil pour se réchauffer. En plaçant ses acteurs dans un hammam, Vincent Mariette réinvente en quelque sorte d’un même geste, le vivarium et le film animalier. Benoit Forgeard et Vincent Macaigne incarnent ces deux reptiles en chasse dans un film proche du buddy movie qui laisse une grande place au talent de dialoguiste de son auteur, déjà repéré dans ses deux courts précédents.
Une architecture très ordonnée. Le roulement d’une valise. Un homme d’une quarantaine d’années descend une rue vide et calme en plein jour. Il porte à la main un sac en plastique portant l’inscription : Japan Duty Free.
Jean-Gabriel Périot, à qui nous avons déjà consacré un focus, est un habitué du Festival du Court-métrage de Clermont-Ferrand puisque sa première participation à l’événement auvergnat remonte à 2004 avec son film « We are winning, don’t forget ». Depuis, la filmographie de cet auteur prolifique n’a cessé de croître, explorant tour à tour la diversité des styles du court métrage, parfois expérimental, fiction ou documentaire, mais toujours avec cet indéfectible attachement à la recherche du sens et au questionnement par l’image.
Plus grand rendez-vous mondial du court métrage, le festival de Clermont-Ferrand fête sa 35ème édition. Des centaines de films venus de contrées lointaines comme du village d’à côté en font un festival à la programmation large et éclectique qui finit toujours par satisfaire tous les goûts, son incroyable succès public en est à chaque édition la meilleure preuve. Cette année plus que jamais, Format Court, partenaire du festival, couvre celui-ci de bout en bout en déployant toutes ses petites mains dans la capitale auvergnate. Compétition internationale, nationale, labo, programmes spéciaux, hommage à l’Inde… rien ne sera oublié et les publications seront légion et pluri-quotidiennes !
Les nouveaux films d’Andrew Kavanagh, de Theodore Ushev, de Sergio Oksman, de Jean-Gabriel Périot, de Yuri Ancarani, dont nous avons déjà évoqué les travaux respectifs sur Format Court, seront visibles au prochain festival de Clermont-Ferrand, en section Labo. Voici les titres de ces films ainsi que ceux des autres films en compétition (30 au total).
Cette année, les sélectionneurs du Festival de Clermont-Ferrand ont retenu 79 films en compétition internationale. Parmi ceux-ci, « The Curse » de Fyzal Boulifa (projeté à notre séance de rentrée), « Sessiz/Be Deng » de L. Rezan Yesilbas (Palme d’Or 2012) et « Prematur » Gunhild Enger, lauréat du Prix Format Court au Festival de Brest. Voici la liste entière des films en lice au prochain festival.
Les sélections officielles du prochain Festival de Clermont-Ferrand (1-9 février 2013) sont en ligne. Voici d’ores et déjà les 63 titres de la compétition nationale.
La Direction régionale de la Jeunesse, des Sports et de la Cohésion Sociale d’Auvergne (Mission Acsé) offre à dix jeunes la possibilité de devenir jurés pour le 35e Festival du court métrage de Clermont-Ferrand, et de décerner les Prix de la Jeunesse National et International. Les jeunes sélectionnés assisteront aux projections et décerneront les Prix de la Jeunesse National et International.
Bonne info. Vous avez encore quelques jours pour soumettre vos films au prochain Festival de Clermont-Ferrand. La date limite d’inscription et de réception des fichiers vidéo pour visionnement est fixée au 27 octobre 2012.
Après le très remarqué « When the days breaks », court métrage multiprimé, nous retrouvons avec plaisir le dernier film d’Amanda Forbis et de Wendy Tilby, « Wild Life », nominé aux Oscars et sélectionné en compétition internationale à Anima cette année. Les deux réalisatrices qui nous amènent à suivre la trajectoire d’un jeune immigré anglais, parti découvrir les vastes prairies d’Alberta, au Canada en 1909. Mais son amour du badminton, du thé et son flegme naturel perdront ce gentleman.
Ayant fait couler beaucoup d’encre à sa sortie, de par la renommée d’un de ses auteurs, Park Chan-wook, réalisateur sud-coréen très prisé en France pour ses longs métrages hallucinés (« JSA », « Sympathy For Mr Vengeance », « Old Boy », « Lady Vengeance », « Je Suis un Cyborg », « Thirst »), mais aussi de par sa confection technique unique, le film ayant été entièrement shooté à l’Iphone 4, « Night Fishing » (« Paranmanjang » en version originale) se pose en véritable ovni de la sélection clermontoise de cette année, après son passage triomphant à Berlin l’année dernière, où il remporta l’Ours d’Or et le Grand Prix du Jury du meilleur court métrage.