Cannes, les premiers prix du court

Cannes touche à sa fin. Plusieurs prix ont déjà été délivrés à des courts en attendant la remise des prix de ce soir, avec la Palme d’or du court et la Mention spéciale.
Cannes touche à sa fin. Plusieurs prix ont déjà été délivrés à des courts en attendant la remise des prix de ce soir, avec la Palme d’or du court et la Mention spéciale.
Bien que le festival cannois soit usuellement associé aux paillettes et aux divas de la Croisette, l’évènement qui rassemble chaque année des milliers de festivaliers n’en demeure pas moins un bastion du cinéma français et international. Malgré un élitisme de plus en plus décrié, en s’éloignant un peu du vacarme éblouissant qui entoure le tapis rouge, nous découvrons des sélections qui se soucient de diversité des genres, des identités et des formats cinématographiques.
Après le visionnage de 4 288 films, 11 courts métrages seront présentés cette année en Compétition, issus des 12 pays suivants : l’Argentine, la Colombie, l’Espagne, les États-Unis, la France, la Hongrie, l’Indonésie, l’Islande, la Norvège, la Pologne, le Royaume-Uni et l’Ukraine. La Palme d’or du court métrage sera remise par le Jury composé de Ildikó Enyedi, Ana Lily Amirpour, Charlotte Le Bon, Karidja Touré et Shlomi Elkabetz, le samedi 27 mai lors de la cérémonie du Palmarès du 76e Festival de Cannes.
Avec Haut les coeurs, son premier court-métrage, Adrian Moyse Dullin nous dresse un portrait des histoires d’amours chez les pré-ados à l’heure du numérique. Filmé entièrement dans un bus, un espace clos et oppressant, devenant un personnage à part entière du film, Haut les coeurs raconte l’histoire de Mahdi, pressé par sa soeur et sa meilleure amie de dévoiler ses sentiments à Jada. Adrian Moyse Dullin interroge entre autres dans ce film les rapports amoureux, la masculinité et les stéréotypes de genre. À l’occasion de sa nomination aux César dans la catégorie « meilleur court-métrage » et à quelques jours de la cérémonie, nous avons interviewé Adrian à Paris. Il nous parle de son parcours, de ses projets, de ses désirs de cinéma et de sa façon de travailler.
Il s’agit du premier court-métrage ghanéen à avoir concouru en compétition officielle à Cannes cette année. Tsutsué raconte l’histoire de deux enfants dont le frère aîné a disparu en mer. Seuls face à l’adversité et à un père autoritaire, dans une petite ville aux bords de l’eau polluée, ils se retrouvent en proie à des questionnements d’enfants/adultes.
En mai 2021, le premier long-métrage de Laura Wandel Un monde, était sélectionné dans la catégorie Un Certain Regard du Festival de Cannes où il a remporté le prix de la presse, Fipresci. Si juste et percutant sur le thème du harcèlement en milieu scolaire, le film est sorti en DVD chez M6 Vidéo. Nous vous en offrons plusieurs exemplaires permettant un (re)visionnage plus que pertinent sur ce phénomène trop courant dans les écoles. Un monde constitue une véritable immersion dans la vie scolaire à travers le point de vue d’une petite fille en classe de CP qui assiste au harcèlement de son grand frère.
Après avoir organisé un After Short mercredi 8.6 aux courts-métrages sélectionnés à Cannes, en présence d’une dizaine d’invités dont Story Chen, Palme d’or du court-métrage 2022 (en visio), Format Court organise un deuxième évènement dédié à Cannes, dédié cette fois aux premiers longs-métrages, toutes sections confondues. Ce nouvel After Short aura lieu le mercredi 22 juin à 19h, à nouveau à l’ESRA (amphithéâtre Jean Renoir, 37 Quai de Grenelle 75015 Paris).
Présent pour la deuxième fois au Festival de Cannes après Un grand Voyage vers la nuit en 2018 dans la catégorie Un Certain Regard, Bi Gan a refait parler de lui cette année avec A Short Story en compétition officielle. À la manière d’un fabulateur, le réalisateur chinois nous plonge dans les tribulations d’un chat noir détective et de sa rencontre avec un épouvantail. Une épopée singulière qui prend des allures de fable de La Fontaine revue par David Lynch !
À Cannes, nous avons rencontré le jeune réalisateur portugais João Gonzalez. A tout juste 26 ans, il signe son troisième film d’animation « Ice Merchants » qui a remporté le Prix Découverte Leitz Ciné du court-métrage à la Semaine de la Critique 2022.
Actuellement à l’affiche avec Babysitter, Monia Chokri a fait partie, comme Laura Wandel et Félix Moati, du Jury officiel de Cannes qui a attribué ce samedi la Palme d’Or du court-métrage (à The Water Murmurs de Jianying Chen) et jeudi le Premier Prix de la Cinef (Il Barbiere Complottista de Valerio Ferrara). À l’occasion de cet entretien réalisé avant la clôture de Cannes, l’actrice et réalisatrice québécoise, Prix Coup de coeur Un Certain Regard en 2019 pour La Femme de mon frère, évoque ses débuts de l’autre côté de la caméra avec son court Quelqu’un d’extraordinaire, son intérêt pour le tragi-comique et son rapport à l’écriture. Rencontre.
Dans une esthétique très poussée, Jianying Chen reprend à son compte le genre post-apocalyptique en suivant l’itinérance d’une jeune femme dans une ville dévastée par la montée des eaux. Un parcours entre rêve et réalité version 2050, Palme d’or à Cannes 2022.
De nouveaux prix ont été attribués à Cannes. Récemment, on vous parlait de la Queer Palm, le prix LGBT+ de Cannes, attribué à un court et un long, toutes sections confondues. 12 courts, répartis dans différentes sections, concouraient au prix. Le Jury, présidé par Catherine Corsini, lauréate de la Queer Palm 2021 pour son film La fracture, a choisi de récompenser un court chinois de la Semaine de la Critique : Will you look at me, réalisé par Shuli Huang. Cela tombe bien : nous en avions déjà parlé sur notre site.
Laura Wandel est une habituée du Festival de Cannes. Son premier court-métrage, Les Corps étrangers, a été sélectionné au festival en 2014 et son premier long, Un Monde, était à Un Certain Regard en 2021. Aujourd’hui, elle travaille sur son deuxième film, développé au sein de la Résidence du Festival de Cannes. Elle est aussi jurée pour la Cinef et pour les courts-métrages de la sélection officielle.
Révélé dans les années 2010 en tant qu’acteur, Félix Moati s’est tourné vers la réalisation avec un premier court Après Suzanne (qui était en compétition officielle à Cannes en 2016) et un premier long-métrage Deux fils, sorti deux ans plus tard. Il fait partie du jury de courts-métrages et de la Cinef de cette édition cannoise 2022.
Seul français en lice (avec Amartei Armar pour Tsutsue) dans la compétition officielle au Festival de Cannes 2022, Pierre Menahem signe avec Le Feu au lac un premier court-métrage d’une sensibilité à fleur de peau. Ici, les sens prennent le dessus sur les mots. Coup d’essai, coup de maître !
Cristèle Alves Meira revient de son petit village portugais avec un film de famille bouleversant. Son premier long-métrage Alma Viva, sélectionné en compétition à la Semaine de la Critique au festival de Cannes, raconte l’histoire d’une famille d’un village du Nord-Est du Portugal traversée par le deuil.
Voilà, c’est parti. Cannes-festival commence ce mardi 17 mai. L’équipe de Format Court est mobilisée. Tout au long du festival, nos rédacteurs vous proposeront actus, films en ligne, critiques de courts…et de premiers longs (une première !) & interviews de pros présents au festival.
La Queer Palm est le prix LGBT+ du Festival de Cannes. Créé par le journaliste Franck Finance-Madureira (Têtu, FrenchMania), ce prix récompense deux films proches des thématiques LGBTQI+ et/ou féministes à Cannes : un long et un court, toutes sections confondues.
Sur 3507 films issus de plus de 140 pays, 9 courts-métrages ont été retenus par le comité de sélection de Cannes et seront présentés cette année en compétition. Ils proviennent des 11 pays suivants : Chine, Corée du Sud, Costa Rica, États-Unis, France, Ghana, Hong Kong, Italie, Lituanie, Mexique et Népal. La Palme d’or du court métrage sera attribuée le samedi 28 mai lors de la cérémonie de clôture du 75e Festival de Cannes.
Cette année, les marches de Cannes ne sont pas rouges mais bleues. À la couleur du ciel, elle mène vers une petite porte qui invite à traverser l’écran. Comme Truman dans le film de Peter Weir, nous aussi allons gravir les marches, nous plonger dans l’obscurité et attendre une révélation ; ou plutôt des révélations tant les sélections sont prometteuses.