Ayant fait couler beaucoup d’encre à sa sortie, de par la renommée d’un de ses auteurs, Park Chan-wook, réalisateur sud-coréen très prisé en France pour ses longs métrages hallucinés (« JSA », « Sympathy For Mr Vengeance », « Old Boy », « Lady Vengeance », « Je Suis un Cyborg », « Thirst »), mais aussi de par sa confection technique unique, le film ayant été entièrement shooté à l’Iphone 4, « Night Fishing » (« Paranmanjang » en version originale) se pose en véritable ovni de la sélection clermontoise de cette année, après son passage triomphant à Berlin l’année dernière, où il remporta l’Ours d’Or et le Grand Prix du Jury du meilleur court métrage.
Au fin fond de la forêt, à travers un épais brouillard, un homme marche, un panier de pêcheur à la main. Il arrive au bord d’une rivière. L’homme prépare tranquillement son matériel de pêche et lance ses hameçons. Quelques heures plus tard, la nuit tombe peu à peu sur les berges tranquilles. L’homme n’a pas attrapé grand-chose mais reste assis à attendre. C’est alors qu’une de ses cannes à pêche plie sous le poids d’une prise qui semble très lourde…
Réal. : Park Chan-Wook, Park Chan-Kyong
Fiction, Expérimental, 33′, 2011
Corée du Sud
D’un naturel pourtant optimiste, Yannick Nézet-Séguin est porté vers la musique sombre et les thèmes de la mort et de la souffrance. Sur le plan du dévouement, de la sensibilité musicale et du charisme, la réputation du jeune chef d’orchestre n’est plus à faire.
Réal. : Theodore Ushev
Documentaire, Expérimental, 6′, 2010
Canada
En 2010, le Centre Pompidou a eu la judicieuse idée d’envoyer des artistes français en Inde en leur donnant carte blanche pour revenir avec leur vision forcément singulière de ce gigantesque pays, finalement encore assez méconnu par l’Occident. Les œuvres réalisées ont donné lieu à une exposition – couronnée de succès – baptisée Paris-Delhi-Bombay à Beaubourg au printemps 2011.
Comme une enquête inspirée par cette proposition de Karl Jung: l’Inde est «un pays comme celui des rêves»; énoncée également par le psychanalyste indien Sudhir Kakar: «L’Inde est l’inconscient de l’Occident». Le film tresse la relation entre des séquences d’activités humaines (un pèlerinage, la fabrication d’un anxiolytique, l’extraction du venin des serpents), toutes liées à des stratégies de défense de l’homme contre la peur.
Réal. : Camille Henrot
Expérimental, 10′, 2011
France
Présenté en compétition nationale au Festival du Court Métrage de Clermont-Ferrand (programme 6), le quatrième court métrage de Jacky Goldberg ouvre une fenêtre très personnelle sur un thème cher au cinéma : la mémoire.
Mihai Grecu est un auteur expérimental qui sait jouer avec les émotions du spectateur. Son dernier film, « We’ll become oil », dresse un tableau noir et hyper esthétique du monde contemporain centré sur son fondement énergétique, le pétrole.
Des étendues désertiques portent les stigmates d’un méta-conflit, au delà des controverses politiques ou idéologiques visibles. Un état de crise continue et inexplicable envahit l’espace, transformant des paysages minéraux en scènes de guerre. L’histoire du pétrole prend le dessus sur l’Histoire.
Réal. : Mihai Grecu
Animation, Expérimental, 8′, 2011
Roumanie
Une lettre d’amour des limbes du souvenir où se mêlent charme rétro des pellicules Super 8 et science-fiction futuriste.
Réal. : Jacky Goldberg
Fiction, Expérimental, 10′, 2011
France
Sous le soleil et dans la neige, elle lui raconte le rêve de la veille. Il lui parle pour la première fois de cette nuit où, dans la montagne, lors d’une randonnée au flambeau, son frère disparût.
Réal. : Christelle Lheureux et Sébastien Betbeder
Fiction, Expérimental, 12′ 2009
France
Il règne dans le dernier film de Miguel Fonseca une sorte de vague à l’âme que l’on retrouve dans les accords lancinants du Fado. “As Ondas” porte en lui une dimension contemplative, presque ésotérique qui lie l’homme et la nature, la vie et la mort comme les deux visages d’une même réalité.
Prix Format Court du Meilleur Film dans la catégorie OVNI (objet visuel non identifié), I Know You Can Hear Me est un véritable tour de force. A partir d’une double citation, Miguel Fonseca déploie une narration neuve et non tributaire de ses composantes initiales drôlement antinomiques : l’ “action hero”-isme américain des années 80 et le haut Romantisme de Chopin.
Premier court métrage du réalisateur portugais Miguel Fonseca, Alpha est une exploration futuriste de la faculté émotive de l’Homme. Sorte de « 2008, Odyssée terrestre », non sans rappeler « A.I. », le film aborde la notion de l’humanité et la façon dont nous la gérons.
Ce qui commence comme expérience en laboratoire mène vers le développement d’êtres artificiels capables d’exécuter les tâches les plus variées et complexes. Avant de les livrer à leurs clients, le fabricant développe un contrôle de qualité, surveillé par un technicien, dans lequel certaines compétences (comme l’apprentissage de la langue du client) sont améliorées. Cette étape de la procédure se produit dans un environnement clos qui simule celui du client. Alpha et Beta sont deux de ces êtres artificiels, sur le point d’être livrés à leurs clients japonais.
Réal. : Miguel Fonseca
Fiction expérimental, 2008, 28′
Portugal
Diplomé en philosophie de la Universidade Clássica de Lisboa et auteur de trois courts métrages, Miguel Fonseca a marqué l’equipe de Format Court lors du dernier Festival Media 10-10 de Namur où le jury a decerné le Prix du Meilleur Film dans la catégorie OVNI (objet visuel non identifié) à son deuxième court, “I Know You Can Hear Me”.
Depuis la Thaïlande où elle travaille actuellement sur son projet de long métrage à proximité de poissons-chats et de son ami Apichatpong Weerasethakul, Christelle Lheureux, auteure de “La Maladie blanche”, Prix Format Court à Vendôme, nous a fait parvenir une carte postale sur laquelle elle s’exprime généreusement sur sa démarche artistique. Présence au monde.
Depuis la nuit des temps, les hommes ont cherché à s’extraire et à se séparer de la nature, vécue comme hostile et dangereuse. Aujourd’hui, la frontière entre la ville où vivent la majorité des êtres humains et la nature devient tellement étanche que la campagne se transforme en un lieu de fantasme et représente le paradis perdu. C’est le cas du petit village des Pyrénées investi pendant les vacances par Manuel, environ 35 ans et Myrtille, sa fille de 5 ans, enfant curieuse et intelligente.
Un soir de fête dans un village isolé des Pyrénées. Un père et sa fille de cinq ans, Myrtille. Des adolescents, un chasseur, un berger, des lucioles, des brebis et des chats. Un monde nocturne où des histoires d’ombres chinoises, de miroir magique et de peintures préhistoriques s’entremêlent. Dans la nuit, un être préhistorique vient chercher Myrtille.
Réal . : Christelle Lheureux
Fiction, expérimental, 45′, 2011
France
Lauréate du Prix Format Court du festival de Vendôme, Christelle Lheureux est une cinéaste et plasticienne française, diplômée du Frenoy, enseignante aux Beaux-arts de Genève, dont le nom est bien connu des cinéphiles et amateurs d’arts. Avec une œuvre très personnelle d’une sensibilité éblouissante, Christelle Lheureux est une des rares réalisatrices qui réussit à véritablement exploser les genre. « La Maladie blanche », son moyen-métrage primé à Vendôme, se situe entre fiction et documentaire, préhistoire et actualité, réalité et songe. Par sa démarche, Christelle Lheureux questionne l’art cinématographique lui-même.