La collection DVD « Les Introuvables » s’est donnée comme ambition de faire revivre les chefs-d’œuvre cinématographiques des grands maîtres du cinéma. Dans le volet dédié à Martin Scorsese, on retrouve ses trois premiers courts métrages ainsi que deux films documentaires dans lesquels l’on pressent déjà les thèmes et obsessions de l’un des réalisateurs américains les plus prolifiques de sa génération.
Depuis quelques années, le court-métrage Disney est, avec celui de Pixar, une véritable star. Au Festival d’Annecy par exemple, il a souvent droit à une présentation très complète, souvent plus longue que le long-métrage auquel il est attaché. Cette année, le court-métrage « Feast » (littéralement “Festin”), première réalisation de Patrick Osborne, montrait, en 3D et en relief, une quantité affolante de nourriture ingurgitée par un chien.
Que ce soit en filmant le cinéaste canadien Guy Maddin, la chanteuse délurée Peaches ou l’icône new-yorkaise Alan Vega, le style-signature de Marie Losier est immuable. Caméra Bolex 16mm à la main, elle capture l’intime, la vie et la douce folie de ses amis dans des portraits anti-cinéma vérité. Présenté cette année au FNC à Montréal, « Bim Bam Boom » ne déroge pas à la règle et offre en 13 minutes chrono un home made movie sur les sœurs Moreno, reines du catch mexicain.
Trois femmes/trois soeurs/trois Luchadoras professionnelles faisant partie de la dynastie Moreno : Rossy, Esther et Cynthia sont des lutteuses compétitives sur le ring. Mais elles portent aussi la Lucha Libre dans leur vie, luttant avec des couteaux, des têtes de cochons, des fleurs et des plumes ! BIm Bam Boom !
Réal. : Marie Losier
États-Unis, Danemark, Mexique
2013
« Stone Cars » captive notre attention dès la première image qui nous est donnée, sans introduction aucune. On y est confronté, en plan très serré, à une main masculine se faufilant sous une jupe d’écolière, aussitôt repoussée.
Une adolescente qui grandit dans le dangereux township de Khayelitsha est confrontée à une décision difficile à la suite d’un événement traumatique.
Réal. : Reinaldo Marcus Green
Fiction, 14′, 2013
Afrique du Sud, Etats-Unis
« Skunk » est un court métrage de fin d’études écrit et réalisé par Annie Silverstein de l’université d’Austin au Texas, présenté à la Cinéfondation, section compétitive du festival de Cannes qui regroupe des films issus de différentes écoles de cinéma à travers le monde.
Les films de la réalisatrice coréenne-brésilienne Iara Lee sont sans concession et vont droit au but. Dénonciation univoque des faits, ces documentaires sont comme des coups de poing qui en même temps ne compromettent rien de leur maîtrise cinématographique et leur réussite esthétique. Trois exemples captivants de la filmographie d’une artiste engagée figuraient dans une séance spéciale lors de la dernière édition du festival Millenium à Bruxelles.
Lorsque le Kenya était encore une colonie britannique, les femmes ont été confrontées à une épidémie de viol. Bien que ces viols aient été officiellement rapportés, les soldats n’ont pas été reconnus coupables par l’armée britannique. Au milieu des années 1990, Beatrice Chili a réagi face à cette situation en mettant en place le village de Senchen, une communauté auto-suffisante dirigée entièrement par des femmes. Dans ce village, les femmes construisent des maisons, fabriquent des vêtements, cultivent la terre et élèvent les enfants. Ce court métrage montre le courage de ces femmes qui racontent à cœur ouvert leur souffrance et qui parlent avec passion de leur combat pour obtenir justice.
Réal. : Iara Lee
Documentaire, 13′, 2011
Kenya, États-Unis
Le long du fleuve Xingu, un affluent de l’Amazone, vivent plus de 10 000 indigènes dont la survie dépend de la rivière. Le gouvernement brésilien, pour développer la région, propose d’y construire un barrage hydro-électrique. Cette initiative mettrait en danger la biodiversité de son bassin mettant ainsi en péril le futur de ses habitants. En janvier 2009, plus de 100 000 Brésiliens se sont rassemblés à Belem pour le Forum social mondial, où les habitants du Xingu ont fait entendre leurs voix et ont assuré qu’ils ne laisseraient pas menacer la rivière et leur culture.
Réalisation : Iara Lee
Documentaire, 11′, 2009
Brésil, États-Unis
Court métrage américain sélectionné à la 52ème Semaine de la Critique, « The Opportunist » est une captivante virée nocturne orchestrée par un séduisant et dangereux sociopathe en mal de sensations fortes.
Martha a vécu toute sa vie dans un ranch des hautes plaines canadiennes. Maintenant que sa mère n’est plus là et que son ivrogne de père a vendu son cheval, il ne reste plus grand chose pour la retenir. « Going South » (Vers le Sud), le film de Jefferson Moneo, en compétition à la Cinéfondation 2013, dresse le portrait d’une nation en mouvement, et d’une jeune femme au regard triste, un regard tourné vers l’horizon.
Martha Barlow est une enfant sauvage des hautes plaines qui aspire à s’échapper de son milieu rural. L’apparition inopinée d’un mystérieux étranger dans sa ferme l’amène à devoir prendre une décision : est-elle assez folle pour s’enfuir avec lui ?
Réal. : Jefferson Moneo
Fiction, 15′, 2013
Canada, Etats-Unis
Petit phénomène en soi dans le milieu artistique branché, Andrew Thomas Huang a su imposer avec « Solipsist » un univers coloré et texturé, marqué par une direction artistique très aboutie et un syncrétisme parfait dans l’utilisation de marionnettes et d’effets spéciaux. Ce petit bijou lui a valu de nombreuses louanges et récompenses, ainsi que l’attention d’un des grands noms de la musique islandaise, Björk, qui lui a confié, les yeux fermés, la réalisation de son nouveau clip : Mutual Core.
Pour accompagner le Coup de cœur Format Court remis à « Choros » de Michael Langan et Terah Maher, lors du festival Silhouette, nous avons posé quelques questions aux co-réalisateurs de ce film de danse ayant fait l’unanimité du jury. Après quelques échanges par mails, nous vous proposons d’en savoir plus sur leur travail, leurs influences et leur coopération artistique.
Depuis quelques années, Michael Langan est parvenu à se faire un nom dans le petit monde du court métrage expérimental. Repéré en France en 2009, au Festival de Clermont-Ferrand, dans la sélection Labo avec « Doxology » (2007), il persiste et signe avec « Dahlia » (2009) et « Heliotropes » (2010). Son dernier court métrage en date, « Choros » (2011), co-réalisé avec la danseuse Terah Maher, récompensé du Coup de coeur Format Court au dernier festival Silhouette et projeté au Studio des Ursulines le 11 octobre dernier, marque une nouvelle étape dans la filmographie de ce réalisateur américain multi-primé.
Ce sont 18 films de danse, regroupés en 2 programmes, qui ont été vus cette semaine lors du Festival Silhouette par le Jury Format Court (Nadia Le Bihen, Julien Beaunay, Julien Savès et Fanny Barrot). Ce focus thématique, inspiré et inspirant, proposé par le festival faisait la part belle aux films de l’année mais donnait également l’occasion de revoir quelques pépites plus anciennes, dans le cadre d’une séance rétrospective. La danse offre une certaine universalité aux films. Le langage corporel fait fi des mots et rend intelligible ce qui parfois ne peut être dit. Le film « Coup de cœur Format Court » est à l’image de cela.
Matthew James Reilly, encore étudiant à la Tisch School of the Arts, a remporté en mai le deuxième prix de la Cinéfondation pour son film « Abigail », retraçant un voyage peu mobile d’une jeune femme en perte de vitesse dans une Amérique désabusée. Entretien avec son auteur autour du film d’école, de l’erreur humaine et des influences imagées, photographiques comme cinématographiques.