De l’aube à la tombée de la nuit, After dépeint le théâtre de la vie quotidienne aux alentours d’Auschwitz. La caméra observe de près, mais sans jamais s’imposer, ce qui se passe à l’intérieur et à l’extérieur du camp. Chaque scène est un monde de silence et de solitude soigneusement composé, où résonnent des émotions et des mots inexprimés. Le passé et le présent s’entremêlent dans un cadre où le temps s’arrête.
Réal. : Łukasz Konopa
Documentaire, 6′, 2011, Royaume-Uni
Apiyo Amolo, la réalisatrice de « Not Swiss Made », est un phénomène en soi. Boulimique de projets artistiques en tous genres, actrice, top model, chanteuse, animatrice d’une émission radio et réalisatrice, cette touche-à-tout hyperactive s’est posée un moment à la cantine du festival Filmer à tout prix pour nous parler de son parcours.
Tous les deux ans, le festival de Bruxelles Filmer à Tout prix propose une programmation riche et hétéroclite de documentaires de création. Entre approches multiples des problématiques du réel et souci esthétique de l’expression cinématographique, Format Court s’est penché avec un œil curieux sur la compétition des programmes courts pour y dénicher quelques perles. Parmi les premiers films internationaux, nous avons remarqué « Escenas Previas », le film de la réalisatrice polonaise Aleksandra Manciuszek.
Il y a un mois, s’est tenu le festival de documentaires bi-annuel Filmer à tout prix, à Bruxelles. Trois cinéastes étaient à l’honneur (Bodgan Dziworski, Ross McElwee, Anand Patwardhan), un cycle autour des Roms, des films d’Aleksandr Sokourov ainsi qu’une compétition de courts et de longs étaient au programme.
Un vieil homme en fin de vie partage sa maison délabrée avec sa fille et son petit-fils dont il faut s’occuper. Ce lieu, rempli de souvenirs et de poésie, est le théâtre de ce qui se joue entre ces trois personnages qui, chacun à sa façon, lutte pour sa survie. La promiscuité de ces trois âges de la vie, superbement photographiée, offre un moment précieux de cinéma où espoir, mélancolie et fatalité forment une torpeur opaque fascinante et un document rare sur le Cuba d’aujourd’hui.
Réal. : Aleksandra Maciuszek
Documentaire, 27’20”, Cuba
2012
Déjà auteur du remarqué et remarquable « Dimanches », Valéry Rosier séduit à nouveau avec « Silence Radio », moyen métrage inspiré, présenté à Vendôme, qui suit les auditeurs de Radio Puisaleine, station locale de Picardie carburant à la nostalgie. Portraits d’anonymes en proie à la solitude, « Silence radio » questionne aussi brillamment la place de la mise en scène dans le documentaire.
En titrant son film « Anima » (emprunt à Jung) et en l’ouvrant par une citation sur le mystère du monde et la folie des actions humaines (formulé par Carlos Castaneda, inspirateur controversé du new-age), on attend du film de Simon Gillard une complexité du développement. Il n’en est rien.
Simon Gillard est venu présenter « Anima » au festival de documentaire Filmer à tout prix au mois de novembre. Il en est reparti avec le Prix des Ateliers d’Accueil WIP-CAB et le Prix Format Court. Nous l’avons rencontré en compagnie de sa chef opératrice, Juliette Van Dormael, en prévision de la projection du film ce jeudi 12 décembre au Studio des Ursulines (Paris, 5ème).
Pour sa première collaboration avec le Festival Filmer à tout prix, à Bruxelles, Format Court a attribué un Prix à « Anima » (Belgique) de Simon Gillard. Un film d’école, simple et poétique, un voyage envoûtant dans l’Ouest africain. Le court métrage sera montré jeudi 12 décembre, lors de la dernière projection Format Court de l’année en présence de son charismatique réalisateur. L’occasion pour Format Court de publier le focus qui lui consacré dans le cadre du prix.
Parmi les hommes et leurs gestes, bruts et graves, une âme se libère. Elle s’extrait de notre monde dans un curieux voyage, une traversée par les airs de cet étrange village de l’ouest Africain. Ses images puissantes et évocatrices se mêlent aux sonorités entêtantes, pour nous donner à voir, sans limites, ce rêve éveillé.
Réal. : Simon Gillard
Documentaire, 18′, 2013
Belgique
En 2011, la réalisatrice japonaise Momoko Seto nous présentait son court métrage expérimental « Planet Z », nous plongeant dans une guerre macro entre champignons et végétaux, le tout en timelapse. La même année, un tsunami s’abattait sur le Japon. De cet évènement tragique, Momoko Seto nous revient avec « Arekara La Vie d’Après », documentaire en compétition au 22ème Festival du film de Vendôme.
L’appel du muezzin, le béton fracturé, une vue sur le dôme doré de la mosquée Al-Aqsa et nous voici à mi-chemin entre le « Bab-El-Oued » de Merzak Allouache et l’univers des milles et unes nuits.
Ce film suit le récit d’une lettre, celle d’une jeune fille qui parle de sa famille à Jérusalem. C’est une sortie familiale dans la vieille ville et un pique-nique sur un toit. Un évènement inattendu survient lorsqu’une autre famille démolit sa propre maison après décision de justice.
Réal. : Mohammed Al Fateh, Abu Snenih
Documentaire, 8′, 2012
Palestine
À la manière de la chanson de Jacques Brel où l’on « vit tous en province quand on vit trop longtemps », Issa Banourah, premier coiffeur de Beit-Sahour, en périphérie de Bethlehem attends ses clients dans son salon. Entre photos souvenirs et carte de la Palestine aux frontières évolutives sur les murs, un vrai portrait d’homme se dessine, muet la plupart du temps et en plans fixes, comme des photos vivantes n’oubliant pas la musique.
Samedi soir, lors de la cérémonie de clôture du festival Filmer à tout prix, à Bruxelles, le Jury Format Court (Katia Bayer, Marie Bergeret, Adi Chesson, Xavier Gourdet et Mathieu Lericq) a élu comme meilleur court métrage « Anima » de Simon Gillard, un film d’école qui « relie avec brio les gestes du quotidien à des sentiments universels. Un film sans concession, visuellement intense, direct et poétique ». Le film bénéficiera d’un focus en ligne (critique, interview) et d’une projection très prochaine en salle, au Studio des Ursulines (Paris, 5ème). À l’occasion de l’annonce du palmarès, le réalisateur a reçu le prix des mains de Marie Bergeret.
Regarder la réalité ne procède pas du simple fait de mettre son œil au dehors, de constater de loin les dissemblances qui mentalement pourraient séparer l’être de ce qu’il voit. Au contraire, regarder se construit comme un acte : entrer en interaction vivante avec des sujets, des objets, des contextes, des mouvements, et laisser subtilement apparaître les relations intimes entre ces éléments fuyants.
L’histoire de Ion est atypique: né sous une dictature, devenu handicapé de la vue par accident, réfugié politique… Il écoute à présent les criminels pour la police belge. Pour décider de son destin, il se réfère au pouvoir de la volonté, et à la littérature.
Réal. : Olivier Magis
Documentaire, 57′, 2013
Belgique
Réalisateur de « Ion », sélectionné au Festival Millenium dans la catégorie “Docs belges”, Olivier Magis, issu de l’IAD, a roulé sa bosse sur toutes les scènes artistiques avant de nous offrir un magnifique témoignage humain sur le handicap de la vue.
Où vont nos vieux appareils électroniques ? Au Ghana, le recyclage sauvage de déchets électroniques polluants et toxiques pour en extraire les métaux rares est devenu un moyen de subsistance pour la population.
Réal. : David Fedele
Documentaire, 20′, 2012
Ghana, Australie