Une souris à commande oculaire donne son indépendance à une femme handicapée. Des amateurs de jeux vidéo ont du mal à se redresser à cause des heures passées courbés devant leur écran. En Finlande des fermiers traient leurs vaches avec des robots… Nous apprécions la grande liberté et la flexibilité que nous donne la technologie. Cependant, n’est-elle pas en train de s’emparer de nos vies ?
Réal. Sonja Lindén
Documentaire, 58′, 2011
Finlande, Suède
Programmés en tandem dans la compétition du jeune public au festival Millenium cette année, « Five-Star Existence » et « E-Wasteland » sont deux courts traitant de manière complémentaire de la place qu’occupent les avancées technologiques dans la société d’aujourd’hui. À l’ère où les gadgets caducs et l’obsolescence programmée dictent le marché économique et que chaque individu, au Nord comme au Sud, veut prendre le train en marche, la question des effets pervers de cette croissance vertigineuse se pose.
Dans une petite ville portuaire, Rakib, sept ans, découvre une bobine de film en 35 mm. Il apprend rapidement à faire fonctionner un projecteur et à l’âge de dix ans, il travaille déjà comme projectionniste. Depuis, il jongle entre l’école, le cinéma et son foyer. À la maison, il réussit à garder un esprit enfantin, malgré les conflits permanents entre ses parents et ses frères et sœurs. Par contre, au cinéma, tant que le projecteur tourne, tout va bien. Mais souvent, les bobines s’emmêlent, des pannes d’électricité surviennent et le public se fâche. Or le film doit se poursuivre, sinon ce qui reste de son enfance s’envolera.
Réal: Shaheen Dill-Riaz
Documentaire, 29′, 2012
Bangladesh
Ce film muet nous emmène dans les chantiers de démolition de navires à Chittagong. Chaque année, des milliers de personnes à la recherche d’emploi viennent y risquer leur vie, entre poussière d’amiante et déchets toxiques.
Réal: Yasmine Kabir
Documentaire, 17′, 2008
Bangladesh
Pendant la guerre de libération de 1971, Gurudasi Mondol sombra dans la folie lorsque toute sa famille fût assassinée sous ses yeux par des collaborateurs pro-Pakistan, les Razakars. À présent, elle erre dans les rues de Kopilmoni, une petite ville rurale, à la recherche de tout ce qu’elle a perdu. Indifférente à l’autorité et au mépris, elle vole à son gré les étrangers et s’introduit dans des espaces normalement réservés aux hommes. Sa folie n’est autre qu’une stratégie de survie. Pourtant, à Kopilmoni, Gurudasi est devenue une légende. Grâce à sa personnalité indomptable, elle maintient vivant l’esprit de la guerre de libération.
Réal: Yasmine Kabir
Documentaire, 38′, 2003
Bangledesh
Shah Jahan Babu est un jeune travailleur bangladais émigrant en Malaisie à la recherche d’un emploi. Après avoir vendu sa seule parcelle de propriété, le jeune homme arrive dans ce pays d’accueil. Mais il n’y découvre que désillusions, misères et frustrations. Et les conséquences de ce choix finissent prennent une tournure tragique. Son histoire met en lumière la situation désespérée d’innombrables travailleurs immigrés à notre époque, qui subissent le poids des ambitions de ceux ayant choisi de tirer profit du trafic d’êtres humains.
Réal: Yasmine Kabir
Documentaire, 35′, 2000
Bangladesh
Quatre femmes de chambre travaillent au motel « El Pasajero », où les clients ne sont de passage que pour quelques heures. Les chambres n’ont pas à être particulièrement belles. L’important, c’est le lit sur lequel les couples peuvent se livrer à leurs passions charnelles, parfois sous l’influence d’alcools ou de drogues. Nous ne voyons et n’entendons de ces visiteurs qu’une jambe qui dépasse, des voix sans corps, et, au fur et à mesure du film, des gémissements. Mais en dépit de tout, les femmes de chambre, loin de tout cynisme, conserve de l’amour une idée romantique.
Réal.: Valentina Macpherson & Patricia Correa
Documentaire, 46′, 2012
Chili
Documentaire chilien présenté en compétition internationale au Festival Millenium cette année, « Las mujeres del Pasajero » de Patricia Correa et Valentina Mac-Pherson dresse le portrait original d’un hôtel de passage qui accueille les couples, illégitimes ou ad hoc, le temps de quelques heures. Son originalité réside dans le point de vue choisi par les réalisatrices, celui de ses femmes de ménage qui, jour après jour, y remettent l’ordre après les bacchanales de la veille.
C’est un festival engagé, conscient des défis du millénaire qui vient de fêter ses 5 ans. Un festival à visage humain qui, pour l’occasion, s’est vu élargir sa programmation à 100 documentaires venus d’une cinquantaine de pays. Des films sélectionnés à la fois pour leur volonté de faire changer les choses que pour l’importance qu’ils accordent au point de vue du cinéaste. Surprenants, révoltants, amusants, les films offraient, cette année, une vision du monde où le maître mot était « Tout à vendre ». Retrouvez dans ce focus les films qui ont particulièrement touché l’équipe de Format Court.
Depuis sa création, le Festival Millenium poursuit sa vocation en proposant des documentaires qui interpellent et qui nous font découvrir l’autre et sa complexité ainsi que la beauté de la différence. Initié pour mettre à l’honneur des films dont les thèmes sont liés aux Objectifs du Millénaire pour le développement, le festival est devenu un rendez-vous incontournable de la scène documentaire bruxelloise. La programmation de cette 5ème édition s’articulera autour du thème « Tout à vendre ».
Récompensé d’une Mention aux Rencontres du moyen-métrage de Brive, « L’âge adulte » de Eve Duchemin dresse le portrait cinglant d’une jeunesse à la dérive en manque de repères existentiels et sociaux. Tout comme dans son précédent film documentaire « Avant que les murs tombent », Eve Duchemin récidive avec une thématique qu’elle connaît bien, celle des difficultés de survie sociale d’une génération en proie à l’insécurité et à l’instabilité face à la faiblesse des modèles d’inclusion.
Vivant en colocation dans une maison inachevée, Sabrina, 20 ans, enchaîne les petits boulots non qualifiés pour essayer de garder la tête hors de l’eau. Inscrite à une formation pour tenter de reprendre l’école et avoir un jour un diplôme, elle commence parallèlement la nuit un job de strip-teaseuse, sur le Vieux Port de Marseille. Vouloir « devenir adulte » n’est ni une quête vaine, ni chose facile. Mais personne ne pourra lui dire que 20 ans, c’est le plus bel âge de la vie.
Réal. : Eve Duchemin
Documentaire, 56′, 2011
France
Proposé en collaboration avec le site internet Critikat.com, le programme « Pays rêvés, pays réels » présenté ces derniers jours au Cinéma du Réel se compose d’une sélection de films contemporains courts et longs traitant au sens large de représentations imaginaires, fantasmées ou concrètes que les individus portent sur des espaces géographiques d’ici ou d’ailleurs.
Le Cinéma du Réel, que nous avons suivi ces jours-ci, s’est terminé hier soir, avec la reprise des films primés hier. Voici le palmarès, côté court établis par les deux jurys.
May El Hossamy est une artiste complète. Peintre, photographe et vidéaste, elle se met en scène dans « Défense d’aimer », un court métrage interpellant. Pour ce film, sélectionné au Cinéma du Réel, elle a choisi de questionner ses proches au sujet de l’amour et de l’une de ses multiples facettes.
La Patrona, Mexique. A chaque passe d’un train de migrants, l’épicière Norma et ses amies se précipitent pour leur fournir des vivres à la volée.
Réal. : Jérémie Reichenbach
Documentaire, 30′, 2013
France
« Quand passe le train » est l’un des cinq courts français présentés en compétition internationale au Cinéma du Réel. Pourtant, l’histoire de ce documentaire nous emmène loin, bien loin de la France, au cœur du Mexique dans l’État de Veracruz.
Dans la compétition internationale de courts métrages du Festival du Cinéma du Réel, le film de Rikun Zhu, « Cha Fang » (« The Questioning » en anglais), nous offre un regard oppressant sur les conditions de production du cinéma indépendant chinois actuel. Témoignage hyperréaliste d’une situation politique tendue, « Cha Fang » saisit un instant de pression policière commun pour nous donner un aperçu brûlant de la situation des droits de l’homme en Chine aujourd’hui.
Du 21 au 31 mars 2013, le Cinéma du Réel explore la diversité de la création documentaire sur les écrans du Centre Georges Pompidou à Paris. Au programme, une sélection de films documentaires internationaux qui parcourt sans concession les problématiques sociales du monde contemporain dans un cinéma dont la richesse et la multiplicité sont toujours renouvelées. Au cœur de cette programmation conséquente, Format Court se penche sur la sélection internationale de courts métrages, ainsi que sur les films des séances « Pays rêvés, pays réels ».