Si certains courts métrages de Poitiers utilisent la musique de diverses manières, tel Mariejosephin Schneider qui se sert d’une partition de piano pour ouvrir et clore son film « Jessi », la musique est un des piliers de « Chateau Belvédère » de Patryk Dawid Chlastawa. Ainsi, le court est rythmé de toutes parts de partitions de piano, de morceaux de flûte, et de sonorités angoissantes.
Les pays de l’Est continuent à nous intriguer. Après la Pologne, c’est au tour de la Hongrie de nous stimuler l’esprit. « Ünnep » (Celebration), projeté hier et aujourd’hui au festival de Brest, offre un condensé de retenue, de questionnement intime et de cicatrices mal fermées.
Fort et libre, le cinéma polonais s’imprime à vif. Que ce soit devant un court de Polanski ou devant un long de Skolimowski, quelque chose vous précipite dans du jamais vu. Appelez ça une baffe dans la gueule ou un joli précipice, si vous le voulez. Apprêtez-vous surtout à découvrir dans le même ordre d’idées « Moja biedna głowa » (Ma pauvre tête) d’Adrian Panek, projeté en compétition ces jours-ci à Brest.
Voici un film de saison. « Höstmannen » (“Autumn Man”) de Jonas Selberg Augustsén débarque en Bretagne après avoir fait marrer plusieurs festivals. Suédois, beau et fou, ce court est l’une des surprises de la compétition européenne de Brest.
Alors que le festival de film d’écoles de Poitiers se met doucement en place, son équivalent belge, le FIDEC bat son petit plein à Huy. A la soirée d’ouverture, mercredi, deux best of étaient proposés aux premiers spectateurs de l’événement. Parmi les films projetés, « Qui veut du pâté de foie ? », un film glouton de l’EnsAD (Ecole nationale supérieure des arts décoratifs) réalisé par deux filles, Anne-Laure Bizot et Amélie Graux.
La vie est plutôt paisible en Gironde. Après y avoir honoré le patrimoine culturel (vins, châteaux, huîtres, bastides, crépinettes,…), le touriste se repose sur la plage, inconscient du drame que connaît l’un de ses résidents légitimes : le pachygrabsus marmoratus. Appelé communément chancre mou ou, plus souvent, crabe dépressif, celui-ci est raillé depuis 120 millions d’années à Arcachon comme à Tizac-de-lapouyade (canton de Guîtres) par les tourteaux et autres habitants maritimes.
Alan Berliner, à ne pas confondre avec Alain Berliner (réalisateur belge) et avec Alan Berliner (avocat de Columbus/travailleur social à Seattle/photographe de Los Angeles) consulte régulièrement ses albums de famille et creuse du côté de ses racines lorsqu’il se met en tête de faire des films considérés par la critique et le public comme drôles/intimistes/expérimentaux/identitaires.
Si le style de l’écrivain chilien Pedro Lemebel se caractérise par une transgression certaine de l’uniformité, « Blokes », le film de Marialy Rivas inspiré d’une histoire du romancier provocateur et sélectionné au Festival du film de New York, apparaît quant à lui comme une illustration uniformément transgressive du désir d’un jeune adolescent, en pleine dictature Pinochetienne.
Après « Micro-dortoir », un premier travail très remarqué, Lia Bertels explore la faune étrange qui peuple son imagination dans « Ceci ne vous regarde pas ». Et si elle ne ressemble à rien de connu, cela, après nous, ne vous regarde pas.
Mauvaise nuit, les petits ?
Petite, Lia Bertels faisait des rêves qui commençaient par : « Quand je serai grande, je serai… ». Lia a grandi, un peu. Depuis, avec ses dessins et sa caméra, elle donne vie aux formes étranges qui peuplent son imagination de grande enfant.
Bien avant « Ressources humaines » et « Entre les murs », Laurent Cantet a conçu « Jeux de plage », un court centré sur le rapport au père, les préoccupations générationnelles, le non-dit et le sentiment de honte, présenté cette semaine au festival de Locarno.
Commandé par le Festival de Rotterdam dans le cadre de »Urban Screens », une série de films projetés sur des façades de la ville hollandaise, et sélectionné à l’Étrange Festival de Paris, « Send Me to the ‘Lectric Chair » est une expérience filmique unique, bizarre et abstruse. Co-signé par l’improbable duo Guy « déjanté » Maddin et Isabella « Trésor » Rossellini, ce court réussit, avec peu de moyens, à redéfinir la notion de cinéma expérimental à l’ère postmoderne.
Waiting for something to happen
Trituration de la matière, effets miroirs, répétitions, chocs visuels… Depuis plus de dix ans, Nicolas Provost hante écrans et galeries d’art avec ses courts métrages hybrides. À mi-chemin entre le cinéma et les arts plastiques, le vidéaste flirte avec les genres, les formes, et se joue des codes narratifs. Plot Point, réalisé en 2007, explore ce qui fait l’essence même du film d’action américain. Film expérimental ? Fiction ? Documentaire ? Difficile de répondre à ces questions sinon par « tout à la fois ».
Présenté à l’ACID, cette année à Cannes, « Ébullition » est le troisième temps d’un film plus large intitulé « Fragments d’une rencontre ». Réalisée par Anne Toussaint, « Ébullition » prend les formes du documentaire pour capter deux moments de la réalisation de « Sirine », un film réalisé « entre les murs » par Khalid Saadi.
De « L’Enclave », présenté à l’ACID (L’Association du Cinéma Indépendant pour sa Diffusion), il ne faudrait justement rien raconter, ou à peine, car tout le film, toute sa force, sa réussite, sa magie, réside dans ce fait même qu’on s’y laisse prendre par une économie de moyens renversante. Que la beauté de ce film est justement de tisser de manière très lâche une sorte d’accumulation de moments dans une matière narrative très ténue.
Présenté dans de nombreux festivals dont celui d’Anima, de Cracovie, d’Amiens et de Téhéran, « Cândido » est le tout dernier court métrage de Zepe (José Pedro Cavalheiro), réalisateur portugais diplômé de l’Ecole supérieure des Beaux-Arts de Lisbonne et de La Cambre à Bruxelles. Sensualité XXL et rythme noir sont au rendez-vous.
« KJFG n°5 » est une animation musicale absurde mettant en scène nos amis, les animaux des bois. Lauréat du prix SACEM de la musique originale au Festival d’Annecy en 2008, ce sketch hongrois épatant, apprécié à Anima et ailleurs, laisse un air ridicule dans la tête et un sourire joyeux sur les lèvres.
Quand un brave cabot, mascotte de caserne, est prêt à tout pour figurer en bonne place sur la photo des héros modernes que sont les pompiers, les choses ne se passent pas toujours comme il l’avait rêvé. Après « Guide dog » (un bull-dog qui postule pour devenir chien d’aveugle), et « Guard dog » (qui explique enfin pourquoi les chiens aboient), voici « Hot dog »… Chaud, très chaud !
Sélectionné dans plusieurs festivals dont celui de Clermont-Ferrand, le film « La Drumul Mare » (La vie est dure) du réalisateur roumain Gabriel Sîrbu décrit la rencontre fortuite de deux individus sur fond de clichés et d’abus de situation.