Hope de Pedro Pires
Au Court Métrange de Rennes, « Hope » de Pedro Pires est programmé dans une séance thématique Canada. Un deuxième film à l’accent terrible et sonore que l’on n’oublie pas de sitôt.
Au Court Métrange de Rennes, « Hope » de Pedro Pires est programmé dans une séance thématique Canada. Un deuxième film à l’accent terrible et sonore que l’on n’oublie pas de sitôt.
Adapté d’une nouvelle de János Szántai, « Vegtelen percek », ou « Infinite minutes », pour ceux qui ne parlent pas la langue de Cioran, nous propose d’adopter l’espace d’un instant le point de vue de plusieurs personnages tous liés à un même lieu. Déjà remarqué au Festival de Locarno en 2011, il est sans aucun doute l’un des meilleurs courts métrages proposés au Festival européen du film court de Brest cette année.
Quelques images suffisent pour se rendre compte qu’on a affaire à un grand film. « Hiljainen viikko », film finlandais sélectionné à Brest, dans la compétition européenne, suit deux inconnus, une jeune fille et un agent de sécurité, avant, pendant et après une tragédie qui les réunit, malgré eux. Magistral.
La violence n’est pas seulement affaire de coups, ou encore d’état psychologique extrême, elle a également à voir avec l’éthique. Chaque cas de combat physique nous amène, en effet, à questionner ses origines et son sens, non seulement pour les personnes engagées dans le duel mais aussi pour l’humanité entière. La violence n’est jamais (totalement) gratuite, et le cinéma s’est avéré l’un des transmetteurs les plus aptes à la décrire et à en analyser les causes, voire à la dénoncer…
Parmi les découvertes précieuses de la huitième édition du Festival Court Devant, figure un film venu d’une contrée dont l’actualité est plus économique qu’artistique : la Grèce. Au-delà des dangereux clichés journalistiques et des approches télévisuelles stigmatisantes, le cinéma affirme la volonté de l’individu face à l’histoire, aux conditions de vie et à lui-même. « Papa, Lénine et Freddy » d’Irène Dragasaki (2011) fait partie de ces courts métrages à assumer cette force déstabilisatrice, habituellement plutôt l’apanage du long métrage.
Deuxième court métrage d’Adrien Beau après l’onirique et envoûtant « La Petite Sirène », « Les Condiments Irréguliers », produit par Love Streams et Agnès B. Productions, est très librement inspiré par la vie de Marie Madeleine Dreux d’Aubray, Marquise de Brinvilliers, accusée au 17ème siècle de crime de fratricide par empoisonnement et exécutée, puis brûlée en place publique. Présenté en compétition à la dernière édition de Côté Court, « Les Condiments Irréguliers », de par son originalité et sa radicalité, dynamite le paysage actuel du court métrage français.
De passage à Brasov, une jeune femme, accompagnée de son petite ami, rend visite à son père le jour de son anniversaire. Ils n’ont que quinze minutes devant eux car la mère les attend pour dîner. Seulement voilà que le père vient de faire des travaux et se trouve sale. Il s’en va prendre une douche laissant sa fille et son copain attendre avec la grand-mère. Assis tous les trois devant la télévision, les deux jeunes font mine de patience. Mais sitôt le père sorti de la salle de bain, il est déjà temps pour le couple de repartir. Au résultat, une scène qui n’a pas lieu, ou plutôt un lieu qui n’a pas de scène.
« J’ai vu une émission TV l’autre jour où l’on montrait la Terre se trouvant sans êtres humains. Comme si la nature reprenait ses droits. Peut-être que c’est des conneries… ». Sitôt prononcé ces paroles, on se rend compte qu’il s’agit d’un présage : un homme tombe par terre, comme si quelque chose l’avait poussé à la rejoindre. Entre la lune et la terre, il y a les villes. Quand une ville s’effondre, ses habitants tombent avec elle.
Parce que Jean-Gabriel Périot sait très bien qu’entre l’horreur et la façon de la représenter, il existe un gouffre immense, cet humaniste convaincu a voulu témoigner à sa façon de la plus grande catastrophe nucléaire que le monde a connue et raviver ainsi les flammes d’un souvenir honteux. « Nijuman no borei » rappelle avec une originalité remarquable la nuit du 6 août 1945, celle qui a vu la destruction d’Hiroshima.
Pour Alina Rudnitskaya, le cinéma est témoignage. Dans son captivant « I Will Forget This Day », elle ambitionne de saisir les pensées des femmes cinq minutes avant leur avortement. Mention Spéciale à Courtisane.
Mihai Grecu est un auteur expérimental qui sait jouer avec les émotions du spectateur. Son dernier film, « We’ll become oil », dresse un tableau noir et hyper esthétique du monde contemporain centré sur son fondement énergétique, le pétrole.
Walking on the wild side, un beau titre pour une histoire de malentendus. Ce 3ème court métrage du trio fonctionne autour d’une idée simple : le quiproquo, un des ressorts de la comédie populaire. L’homme, Dom, croit que Fiona est prostituée alors qu’elle travaille comme femme de ménage dans une maison close. Il fait donc appel à ses services sans comprendre le malentendu en cours.
« Montparnasse » était projeté ce vendredi 17 juin dans le cadre de la rétrospective du festival Côté court de Pantin (20e édition). L’occasion de revenir sur un film qui a écumé les plus grands festivals depuis sa sortie (Quinzaine des réalisateurs de Cannes en 2009, Clermont-Ferrand en 2010) et a obtenu le Prix Jean Vigo en 2009.
Sélectionné et primé (Prix Sacem de la musique originale pour Krzysztof Penderecki), à l’édition 2011 du Festival d’Animation d’Annecy, Maska est le dernier court métrage d’animation en volume des Frères Quay. C’est un film âpre, difficile d’accès, marqué par l’univers sombre et allégorique de l’auteur de science-fiction polonais Stanislas Lem, dont est adaptée l’histoire.
La Palme d’or du court-métrage du 64ème festival de Cannes a été remise à Cross de Maryna Vroda. Ce prix récompense l’audace de cette jeune réalisatrice ukrainienne de 29 ans qui signe ici son premier opus depuis sa sortie de l’Université nationale des arts théâtraux et cinématographiques de Kiev, lieu où elle avait déjà réalisé quatre courts-métrages. Avec ce film puissant, elle réussit avec grâce à toucher à l’essentiel. En avançant avec finesse, par petites touches pointillistes, elle amène le spectateur à se questionner sur sa condition d’être humain et sur le sens de sa propre existence.
La teneur fantasmatique d’un tableau accroché au-dessus du comptoir d’un saloon pourrait procéder d’une telle image; quelques palmiers aux couleurs pâles devant un fond rose bonbon. On y verrait quelques figures au centre, sirotant face au ciel crépusculaire, parlant d’amour et d’eau fraîche. Seulement voilà, le court-métrage américain Tampa, sélectionné à la dernière Quinzaine des Réalisateurs, n’est pas une peinture du dimanche et encore moins un paysage « carte postale ». Reprenant à son compte des clichés bien colorés, il dresse un univers tantôt vide tantôt plein où un homme, dans sa solitude, voit ses désirs osciller entre plénitude et frustration.
Pista se plaint auprès d’un commissaire de police de vols commis dans son champ. Face à l’officier, il se montre impatient et râleur. Une fois rentré chez lui, il pourchasse un ami de sa fille, donne des ordres à sa femme, et bat Feri, son homme à tout faire.
Star belge du court métrage expérimental, Nicolas Provost a été très prolifique en 2010. Trois films réalisés (“Stardust”, “ Storyteller”, “Long Live The New Flesh”), autant d’objets difficiles à identifier, tous différents mais représentatifs d’un réalisateur qui questionne en permanence le cinéma.
Louise, Paul, Louise et Paul, Louise sans Paul… Dans « Chair disparue », Pascal Mieszala poursuit son exploration chez les voyants. Déjà avec L’enfant borne, il abordait le thème d’un personnage qui voit ce que les autres ignorent ou dissimulent. Dans « Chair disparue », le réalisateur s’intéresse à un moment de bascule dans la vie d’un couple de personnes âgées.
Ce documentaire sélectionné à pointdoc suit les travaux d’un jeune artiste : Hocine. La particularité de ce dernier, celle qui a éveillé la curiosité du réalisateur Matthias Berger, est que, bien qu’étant danseur, Hocine est sourd-muet.