« Skunk » est un court métrage de fin d’études écrit et réalisé par Annie Silverstein de l’université d’Austin au Texas, présenté à la Cinéfondation, section compétitive du festival de Cannes qui regroupe des films issus de différentes écoles de cinéma à travers le monde.
Aïssa est une jeune fille congolaise en situation irrégulière. À partir de ce pitch du deuxième film de Clément Tréhin-Lalanne en compétition officielle au 67e Festival de Cannes, on imagine que l’on va encore avoir affaire à un énième film sur les sans-papiers. Pourtant, le point de vue du réalisateur est bien différent de ce que l’on a pu voir auparavant.
À l’origine, la Suissesse Jenna Hasse est comédienne et sait comment diriger les acteurs. Dans son premier film, « En Août » en sélection à la Quinzaine des Réalisateurs, l’interprétation de David Lemoine dans le rôle du père et de Clarisse Moussa dans celui de sa petite fille, est excellente.
Dans sa forme comme dans son fond, « Peine Perdue » ressemble à un documentaire sur l’éducation amoureuse. C’est avec simplicité et fluidité que le réalisateur Arthur Harari filme cette danse des corps en attraction, laissant les comédiens et le décor raconter ce qui ne peut se dire dans les dialogues. Une réalisation très aboutie, presque irréelle, récompensée cette année par le Prix Format Court au Festival de Brive.
À la fois film et album musical, « The Ghost of Piramida » est le fruit de la collaboration entre le réalisateur Andreas Koefoed et le groupe de rock indépendant Efterklang. Ce moyen-métrage a été présenté cette année à Bruxelles au festival international du documentaire Millenium.
Présenté à Brive ces jours-ci, « A iucata » s’ouvre avec cette image assez improbable : celle d’un cheval attelé à un sulky, qui galope sous la pluie, en pleine nuit, suivi par quantité d’automobiles et de scooters qui éclairent la route de leurs phares et font gronder leur moteur. À première vue, on hésite entre une scène grotesque ou à l’inverse, à un film de guerre futuriste voire apocalyptique. En tout les cas, ce lent et long travelling nous hypnotise totalement et nous plonge au plus près de l’univers de ces courses clandestines.
En compétition internationale du festival de Clermont Ferrand était présenté cette année le film de Xiaoyu Du, « Pork & Luna », mettant en scène la cohabitation houleuse d’une jeune fille et de sa belle-mère.
Si « Locked up » de Bugsy Riverbank Steel était un peu à part dans la sélection du Festival de Brest, en novembre, ce n’était pas seulement pour son coté tragi-comique anglais. Son réalisateur est un de ces brillants touche-à-tout, issu de la publicité et du vidéoclip. Le court métrage de fiction sert donc ici de bascule du professionnel au personnel, permettant de créer un geste de cinéma grâce à une maîtrise des images déjà bien solide.
Après avoir réalisé deux courts métrages d’études, « Dropping the night » et « Quand vient l’hiver », remarqués notamment dans les plus prestigieux festivals portugais, Jorge Jácome réalise un film assez fascinant, à la frontière de l’expérimental. Son étrange « Plutão » était présenté en compétition lors du dernier festival du film court de Brest.
Surprenant film du jeune réalisateur berlinois Bryn Chainey, « Moritz Und Der Wadlschrat » (Moritz et le farfadet), qui a récemment obtenu une mention spéciale du jury jeune au Festival Européen du Film Court de Brest, nous plonge dans le sombre univers d’une famille recluse sur elle-même, rongée de l’intérieur par la maladie du plus jeune des deux fils.
Tous les deux ans, le festival de Bruxelles Filmer à Tout prix propose une programmation riche et hétéroclite de documentaires de création. Entre approches multiples des problématiques du réel et souci esthétique de l’expression cinématographique, Format Court s’est penché avec un œil curieux sur la compétition des programmes courts pour y dénicher quelques perles. Parmi les premiers films internationaux, nous avons remarqué « Escenas Previas », le film de la réalisatrice polonaise Aleksandra Manciuszek.
En 2011, la réalisatrice japonaise Momoko Seto nous présentait son court métrage expérimental « Planet Z », nous plongeant dans une guerre macro entre champignons et végétaux, le tout en timelapse. La même année, un tsunami s’abattait sur le Japon. De cet évènement tragique, Momoko Seto nous revient avec « Arekara La Vie d’Après », documentaire en compétition au 22ème Festival du film de Vendôme.
Dans une cité du sud d’Alger, au cœur des années 90, deux jeunes gens, Djaber et Yamina, tentent de traverser l’adolescence malgré une violence qui couve et se resserre autour d’eux. Elle finit par éclater sous leurs pieds et modifier définitivement leurs parcours.
L’appel du muezzin, le béton fracturé, une vue sur le dôme doré de la mosquée Al-Aqsa et nous voici à mi-chemin entre le « Bab-El-Oued » de Merzak Allouache et l’univers des milles et unes nuits.
À la manière de la chanson de Jacques Brel où l’on « vit tous en province quand on vit trop longtemps », Issa Banourah, premier coiffeur de Beit-Sahour, en périphérie de Bethlehem attends ses clients dans son salon. Entre photos souvenirs et carte de la Palestine aux frontières évolutives sur les murs, un vrai portrait d’homme se dessine, muet la plupart du temps et en plans fixes, comme des photos vivantes n’oubliant pas la musique.
Ce weekend, lors de la cérémonie de clôture du Festival de Brest, le Jury Format Court (composé de Fanny Barrot, Katia Bayer, Agathe Demanneville et Aziza Kaddour) a attribué son Prix à « Misterio » de Chema García Ibarra, l’un des 42 films de la compétition européenne. Ce conte fantastique espagnol a séduit les membres du jury pour son sens de l’absurde, du détail et du rêve. « Misterio » bénéficiera d’un dossier spécial et sera projeté dans le cadre de la carte blanche offerte au Festival de Brest le 13 mars 2014 au Studio des Ursulines (Paris, 5ème).
Présenté lors de la sélection flamande du Festival du Film Francophone de Namur cette année, « Do You Know What Love Is ? » de Leni Huyghe est une délectable série de vignettes mettant en scène quatre personnes en attente d’un amour qui leur échappe continuellement. Film d’école réalisé sous la guidance de la cinéaste belge Fien Troch à la Sint Lukas Hogeschool, ce court abouti se vante d’une grande maturité et d’une belle simplicité.
Virginie, la cinquantaine, a accepté d’être licenciée de l’imprimerie où elle travaillait depuis des années. Pour fêter son départ, ses anciens collègues lui ont offert une plante accompagné de cette note : « Bonne chance ».
« Week-end à la campagne » propose plusieurs correspondances avec « Le Lac, la plage », le premier court de Matthieu Salmon réalisé deux ans plus tôt. En tout premier lieu parce que l’on y retrouve l’acteur Pierre Moure (le personnage de Mark) et aussi parce qu’une certaine atmosphère et certains thèmes sont communs aux deux films. Matthieu Salmon semble néanmoins s’amuser à brouiller un peu les rôles.
Au bord d’un lac désert, sur la plage, Antoine entraîne son chien Rezo, un rottweiler, à mordre dans un bout de bois. Son ami Christophe, effrayé, garde ses distances. La sœur d’Antoine attend la venue d’une amie. Elle tarde et Antoine s’impatiente; il a hâte de préparer le barbecue prévu. L’amie survient, caresse Rezo, et exprime son attachement pour les chiens. Les deux hommes sont surpris : la jeune femme est un dispositif de désir à haute fréquence. Et même la sœur d’Antoine lui adresse un peu plus que de l’amitié…