Un groupe de jeunes dans une banlieue. C’était autrefois, pendant l’été, il y a si longtemps de cela. On ne peut pas sortir de la ville car l’état de guerre règne au dehors. Les militaires contrôlent la vie et les portes de la ville. Les jeunes traînent dans les rues. L’hiver est très loin. Il y a encore le désir et l’amour, il y a l’amitié – tout.
Réal. : Spike Jonze
Fiction, 28′, 2011
Etats-Unis, Canada
L’événement n’était pas anodin et le timing était parfait. Tout juste heureux lauréats du Grammy Award du meilleur album pour The Suburbs, les membres d’Arcade Fire sont arrivés tout sourire à la 61e Berlinale pour présenter Scenes from the Suburbs, court métrage écrit à six mains, entre les frères Butler, membres fondateur du groupe et Spike Jonze, également à la réalisation. Récit d’une fin d’amitié adolescente sur fond d’invasion militaire en banlieue pavillonnaire, « Scenes from the Suburbs » se présente à la fois comme l’incarnation visuelle de l’album rêvée par Arcade Fire mais également comme un film de science-fiction autonome et singulier.
Les films « abstraits » du Québécois Félix Dufour-Laperrière s’inscrivent parfaitement dans ce genre fugace, insaisissable et intriguant pour lequel est conçu la compétition Labo du festival de Clermont-Ferrand. Le réalisateur s’exprime sur son style hybride et multi-facette.
Une oeuvre visuelle en noir et blanc où, le temps d’un instant furtif, deux inconnus se rapprochent brièvement dans un fantasme hyperréaliste.
Réal. : Arev Manoukian
Fiction, 4’40 », 2009
Canada
Avec « Nuit blanche », le Canadien Arev Manoukian nous plonge droit dans un esthétisme pulsionnel teinté de l’hyperréalisme absolu. Présenté au festival du court métrage de Louvain dans la programmation Labo, ce court métrage déborde de romantisme et, le temps d’un regard, caresse les sens.
Il s’agit d’une descente dans le maëlstrom des angoisses d’Arthur Lipsett, célèbre cinéaste expérimental canadien, mort à 49 ans. Journal intime transfiguré en bombardement d’images et de sons, exploration d’une prodigieuse frénésie créatrice, ce tableau illustre la chute vertigineuse d’un artiste dans la dépression et la folie…
Sympa, ôtant docilement ses lunettes de soleil pour la photo, Atom Egoyan, le réalisateur d’ « Exotica » et plus récemment de « Chloé » était cette année à Cannes à double titre, celui de Président du Jury de la Cinéfondation et de la Sélection officielle. Rendez-vous express, entre deux journalistes étrangers et deux coupes à bulles.
Sélectionné au Festival de Lille, le court de Marie-Josée Saint-Pierre est un documentaire autobiographique animé éloquent et prenant. Réalisée dans l’urgence, cette animation raconte les conditions extrêmes dans lesquelles l’artiste a donné naissance à sa petite fille, Fiona.
J’ai découvert avec beaucoup d’émotions que j’étais enceinte de mon premier enfant, loin de me douter que mon accouchement serait un réel cauchemar et que nous nous retrouverions, mon bébé et moi, aux frontières de la mort…
Réal. : Marie-Josée Saint-Pierre
Documentaire animé, 25′, 2008
Canada
Un alignement de lave-mains émaillés, un long couloir obscur, le plafond d’une église baroque, des fragments d’espaces vides, un vol de pigeons, et une lumière matinale laissant apercevoir les derniers instants d’une jeune femme suicidaire articulent le début de « Danse Macabre ». Sélectionné au Festival de Namur et primé pour la meilleure image au Festival de Lille, le film expérimental de Pedro Pires explore le subtil passage de l’être charnel à l’être spirituel.
Pendant un certain temps, alors qu’on le croit parfaitement inerte, notre cadavre s’anime, s’exprime et s’agite en un ultime ballet macabre. Les nombreux spasmes qui secouent notre corps ne sont-ils que mouvements erratiques ou font-ils écho au tourbillon et au tumulte de notre vie passée?
Réal. : Pedro Pires
Expérimental, 8’30 », 2009
Canada
Commandé par le Festival de Rotterdam dans le cadre de »Urban Screens », une série de films projetés sur des façades de la ville hollandaise, et sélectionné à l’Étrange Festival de Paris, « Send Me to the ‘Lectric Chair » est une expérience filmique unique, bizarre et abstruse. Co-signé par l’improbable duo Guy « déjanté » Maddin et Isabella « Trésor » Rossellini, ce court réussit, avec peu de moyens, à redéfinir la notion de cinéma expérimental à l’ère postmoderne.
La valse de vie des derniers moments d’une femme, condamnée à la chaise électrique.
Réal. : Guy Maddin, Isabella Rossellini
Expérimental, 7′, 2009
Canada
Le Canadien Denis Villeneuve, sélectionné à Cannes en 1997 à la Quinzaine des réalisateurs pour un long métrage collectif intitulé « Cosmos », collectionne, depuis plus de 20 ans, prix et distinctions dans le monde entier. Pour ce réalisateur de 42 ans, le court métrage n’est pas un exercice, mais bien un moyen d’exprimer un univers visuel particulier sur un format qui se prête à toutes les audaces.
Au cours d’un opulent et luxueux banquet, onze convives, servis sans retenue par des valets et des serviteurs attentionnés, participent à un étrange rituel aux allures de carnage gastronomique. Dans cet univers absurde et grotesque, une succession d’événements viendra secouer la procession de cette symphonie d’abondance.
Réal. : Denis Villeneuve
Fiction, 12′, 2008
Canada
Les rêves de John Small semblent être entièrement prédestinés. Dépourvu de libre arbitre, il rêve d’un avenir meilleur, sans toutefois s’épanouir dans sa banlieue dystopique.
Réal. : Jesse Rosensweet
Animation, 7’59”, 2007
Canada
Après avoir remporté le Prix du Jury à Cannes en 2002 pour « Stone of Folly », le Canadien Jesse Rosensweet nous revient enfin avec un nouveau court métrage, « Paradise », tourné avec des automates. Quand le chemin est tracé d’avance, pas sûr qu’il conduise au Paradis.