Le cinéaste Gil Alkabetz a impressionné le monde de l’animation à plusieurs reprises, entre autres avec « Rubicon », court hilare qui remporta le prix du film le plus drôle à Annecy, et « Der Da Vinci Timecode », expérience unique qui redéfinit la lecture d’une œuvre d’art classique en le soumettant aux spécificités du langage cinématographique. Membre du jury international lors du dernier Festival Anima à Bruxelles, l’animateur nous a consacré un moment pour aborder l’univers de l’animation en constante évolution et le fait que certains n’apprennent jamais de leurs expériences.
Auréolée en 2010 à Clermont-Ferrand et à Annecy notamment, pour son court métrage « Sinna Mann », la réalisatrice norvégienne Anita Killi, fidèle aux méthodes traditionnelles de l’animation, aime opposer dans ses films une forme simple et naïve à des sujets forts, tels que la guerre ou la violence domestique dans le but de susciter le débat.
Florian et Malene sont les meilleurs amis du monde. Chaque jour, ils jouent près du ruisseau. Un jour, la guerre éclate et les enfants ne peuvent plus jouer ensemble parce chacun est situé dans la camp adverse.
Réal. : Anita Killi
Animation, 13′, 2001
Norvège
Le monde vous paraît-il cohérent et compréhensible ? Mais pourquoi se battre pour comprendre lorsque l’on peut profiter de la vie en passant par tant d’échelons de non sens…
Réal. : Veronica Solomon
Animation, 4’37 », 2010
Roumanie
Si la fiction roumaine a le vent en poupe, la qualité du cinéma d’animation reste en revanche bien modeste. Preuve en est la rétrospective accordée à Anima, en présence de Mihai Mitrica, le directeur du Festival Anim’est, qui s’excusait à l’avance du niveau des films présentés précisant qu’il n’y avait pas de réelle école d’animation dans son pays. On le regrette. Une grande partie des films d’animation (le cas roumain n’est pas isolé) se limite à l’innovation graphique, à l’effet visuel, à l’anecdote formelle sans vraiment élaborer la narration. Au-delà de l’exercice de style, certains courts métrages de la sélection ne manquent cependant ni d’esprit ni d’originalité.
Voici rassemblés les éléments fondamentaux du célèbre mythe grec: le labyrinthe, le Minotaure, Thésée, Ariane et bien évidemment le fil. Que la recherche commence !
Réal. : Attila Bertóti
Animation, 9′, 2009
Roumanie
Une histoire vraie ? Sans doute que c’est ainsi que cela s’est passé au début du siècle dernier, dans un monde en noir et blanc parfois teinté au Sépia, l’art apporta la couleur.
Réal. : Bogdan Mihăilescu
Animation, 8′, 2010
Roumanie
Le film interroge de façon conceptuelle le niveau microscopique de l’existence ainsi que l’espace intérieur qui nous entoure, invisible à l’œil nu.
Réal. : We Are Om
Animation expérimentale, 2′, 2008
Roumanie
Son trait et son style n’appartiennent qu’à lui : irrégulier, imparfait, crayonné, souvent drôle, de plus en plus émouvant avec les années. Ancien caricaturiste, Bill Plympton s’est glissé dans l’animation comme on s’introduit dans un pyjama, avec habitude, volupté et simplicité. Offrant à tour de bras des dessins de vaches et de chiens au Festival Anima, l’Américain aborde pour nous sa carrière, son indépendance face aux grands studios, et son intérêt pour l’animation pour adultes. Interview fleuve, avec en exclusivité l’animatique de « Cop Dog », le prochain court métrage de l’Ami Plympton.
Les films d’écoles offrent un intérêt particulier pour l’amateur de l’animation – ce genre à potentiel illimité où toute représentation imaginable semble réalisable –, dans la mesure où ils montrent à la fois une certaine fragilité chez ces artistes en bourgeon et une fraicheur désinhibée résultant d’une imagination riche. Ce n’est donc guère étonnant qu’Anima, le premier festival belge de l’animation, ait consacré deux séances de courts aux films d’écoles internationaux. Coup d’œil sur quatre coups de cœur.
Un sultan découvre sa femme dans les bras d’un autre homme. Il fait exécuter les amants et s’abandonne à une rage vengeresse, jusqu’à l’arrivée de Shéhérazade…
Réal. : Thibault Huchard
Animation, 5’13 », 2010
France
Cardboard est un clip expérimental dans lequel des personnages en carton comme Street Art s’animent.
Réal. : Sjors Vervoort
Animation, 2’30 », 2009
Pays-Bas
La vie est absurde, et le jeu du destin parfois cruel. Quelles conséquences peuvent survenir d’une décision faite par amour ? Mort, souffrance ? D’après le poème « Le gardien du phare aime trop les oiseaux », de Jacques Prévert.
Réal. : Velislava Gospodinova
Animation, 4’50 », 2009
Bulgarie
Le 30ème Festival international du film d’animation de Bruxelles s’est clôturé hier soir, avec la traditionnelle remise des prix. Format Court, proche du cinéma d’animation et du Festival Anima, a décerné le Prix Format Court, récompensant le meilleur court métrage dans la catégorie professionnelle, à Jonas Odell pour « Tussilago » (Suède), un film qui a eu le triple mérite « de redéfinir à sa façon le documentaire, de disposer d’une mise en images subtile et recherchée, et de livrer un témoignage individuel, celui d’une femme otage de l’Histoire ».
Anima, le Festival d’animation, c’est merveilleux. Bien sûr, il y a les films qui permettent de s’enchanter, de voyager, de s’envoler loin très loin de la réalité morose et grisâtre du quotidien ronronnant de notre pauvre condition humaine…. Mais Anima, ce sont aussi des réalisateurs venus du monde entier pour nous faire partager un peu de leur univers et de leur magie.
Musical du début à la fin, « Miss Daisy Cutter » a tout d’un clip. C’est pourtant en tant que court-métrage qu’il a cette année été sélectionné au Festival International du Court-Métrage de Clermont-Ferrand et au Festival Anima de Bruxelles. Court-métrage donc, et d’animation qui plus est.
Déjà remarqué et apprécié lors de la sortie en festivals de « Espèce(s) de patate(s) », Yoann Stehr, étudiant à la Cambre, nous revient en force avec un petit film bien plus audacieux. Sélectionné à Anima cette année, « Contre, tout contre » ou le credo de la solitude et de la volupté puise dans le filet des images cinématographiques qui nous habitent et qui nous construisent pour traiter, non sans une mordante ironie, de la solitude contemporaine.
Lorsque la maman-poisson meurt, Boj n’y tient plus. Il trouve dans son
imagination la force d’aller de l’avant. Un film sur des secrets qui ne devraient pas rester
secrets.
Réal. : Anita Killi
Animation, 20′, 2009
Norvège