Cette année, le festival d’Annecy a réaffirmé sa relation privilégiée avec l’expérimentation et a proposé pour la deuxième année consécutive un corpus de 12 films labélisé « Off Limits », avec cette fois-ci un prix à la clef. Cette sélection a joué les sentinelles et est allé chercher aux frontières de l’animation et de l’expérimentation des films qui ne caressaient pas le spectateur dans le sens du poil.
Quelques jours après le Festival international du film d’animation d’Annecy, le Forum des images accueille trois séances de courts métrages mercredi 25 et jeudi 26 juin. Format Court vous offre 15 places pour en découvrir le palmarès ainsi que la sélection de l’Agence du court métrage. Intéressé(e)s ? Contactez-nous !
Ron Dyens, à la tête de la société de production Sacrebleu, a le don de dénicher des talents dont les films voyagent dans des festivals aux quatre coins du monde. Il est aussi l’un des producteurs les plus engagés concernant la place de l’animation en France : il se bat pour un cinéma d’animation de qualité et reconnu. Cette année, il était à Cannes avec deux films en sélection : « Man on the chair » de Dahee Jeong à la Quinzaine des Réalisateurs et « Une chambre bleue » de Tomasz Siwinski à la Semaine de la Critique. Rencontre avec un producteur passionné et au franc-parler assumé.
Petite attention. Gitanjali Rao, la réalisatrice indienne de « True Love Story », sélectionné à la Semaine de la Critique, nous a envoyé deux dessins faits sur ordinateur réalisés au moment de la présentation de son film en France. En un clin d’oeil, voici ses deux amoureux animés, à Cannes & à Paris.
Sélectionné cette année à la Quinzaine des réalisateurs, le court-métrage documentaire animé “Jutra” semble poursuivre l’une des ambitions de sa réalisatrice Marie-Josée Saint-Pierre, quelques années après le remarqué “Les négatifs de McLaren” (2006) : faire dialoguer des archives traitées par le dessin avec l’œuvre d’un cinéaste.
Assemblant avec ingéniosité archives et séquences animées, Marie-Josée Saint-Pierre signe un portrait cinéphilique et astucieux du réalisateur de Mon oncle Antoine, le cinéaste Claude Jutra. Poursuivant la démarche amorcée en 2006 avec Les négatifs de McLaren, consacré à Norman McLaren, Saint-Pierre peaufine sa recherche d’une forme singulière de documentaire animé, synthétisant avec finesse et audace la vie et la carrière d’un autre géant du cinéma.
Réal. : Marie-Josée Saint-Pierre
Documentaire animé, 13’, 2014
Québec
1977, la Nasa envoie un vinyle d’or dans l’espace. Il contient les plus belles œuvres de l’humanité, ainsi que quelques portraits. Celui de Larry en fait partie. Cet événement lui fait espérer devenir ambassadeur de la terre. Il parvient à convaincre son entourage que cela va devenir réalité, mais une personne n’est pas dupe, sa petite amie. Elle lui pose un ultimatum : c’est moi ou l’espace !
Découvert sur un DVD, « Printed Rainbow » nous a charmés il y a quelques années pour sa poésie, sa palette graphique et ses petites boîtes d’allumettes, synonymes d’invitations à l’évasion. Vu en salle il y a quelques jours, « True Love Story » nous a touchés également pour son mélange d’émotions, de sons et de couleurs. Huit ans séparent ces deux films tous les deux sélectionnés à la Semaine de la Critique et réalisés par l’illustratrice et animatrice indienne Gitanjali Rao, auteur d’autres courts (« Blue », « Orange ») que nous vous invitons à découvrir. Cette semaine, nous avons rencontré Gitanjali Rao à Cannes. L’occasion d’en savoir plus sur son travail, son média, ses difficultés et son identité.
True Love Story est un voyage à travers les ruelles ensorcelantes et sournoises de Bombay. Dans cette ville imprégnée de rêves bollywoodiens, le fantastique s’efface pour laisser place à la réalité viscérale. True Love Story est une ode aux histoires d’amour.
Réal. : Gitanjali Rao
Animation, 14′, 2014
Inde
Gitanjali Rao n’est pas une inconnue dans le circuit de l’animation et des festivals. En 2006, la réalisatrice présentait son très beau court métrage, « Printed Rainbow » à la Semaine de la Critique et y recevait trois prix : Prix Découverte Kodak du meilleur court métrage, Prix de la (Toute) Jeune Critique et Petit Rail d’Or du court métrage.
Metronomic est une société de production parisienne qui adore insérer de l’animation dans ses clips, pubs et courts métrages délirants (live, 2D, 3D, stop motion, …). Plusieurs titres de son catalogue se sont attirés la bienveillance des sélections et des palmarès de festivals (Annecy, Bruxelles, Lille, Clermont-Ferrand, Cannes, Ottawa …) et des grilles télé (Canal + Arte, Be TV, …). Parmi eux, les facétieux « La Révolution des crabes » (Arthur de Pins) et « Les Oiseaux en cage ne peuvent pas voler » (Luis Briceno) ont été édités par Lowave il y a 10 ans en compagnie farfelue de 9 autres courts et de bonus surprise.
En anglais « trespass » signifie s’immiscer, mais peut aussi faire allusion à une entrée non autorisée ou, dans le jargon juridique, une « perturbation domestique ». Ce film d’animation en prises de vue réelle joue avec tous les sens du terme.
Réal. : Paul Wenninger
Animation, Fiction, 10’30 », 2012
Autriche
C’est au festival Premiers Plans d’Angers que nous avons rencontré Paul Wenninger qui est venu présenter son premier film « Trespass », présenté dans la catégorie Plans Animés. Membre du collectif Kabinett ad Co., ce chorégraphe et musicien autrichien est un artiste à la recherche de nouvelles expériences visuelles et sensorielles que nous avons interviewé afin de mieux appréhender son travail autour du mouvement.
Avant ce premier court métrage d’animation auquel nous avons attribué le Prix Format Court au festival Premiers Plans d’Angers, en compétition dans la section Plans Animés, l’Autrichien Paul Wenninger n’était pas vraiment un cinéaste, mais un metteur en scène, un chorégraphe et un musicien. Ces pratiques sont toutes réunies dans « Trespass », film qui associe la technique du stop-motion à une mise en scène soignée où chaque détail compte.
Présentée cette année dans le programme Labo à Clermont-Ferrand, cette petite histoire d’amour a décrispé les sourires de nombreux spectateurs du festival. S’il n’a ramené aucune récompense officielle de la capitale auvergnate, « I Love You So Hard » aura brillamment contribué au très bon cru 2014 de la sélection Labo.
« Gli Immacolati », de Ronny Trocker, présenté en sélection nationale de Clermont-Ferrand, repose sur un fait divers survenu en Italie. Décembre 2011, à Turin. Une manifestation de soutien dégénère. Les habitants d’un quartier populaire mettent le feu à la friche industrielle voisine. Celle où vit tout un campement de Roms. Une jeune fille prétend avoir été violée par deux gitans. Son mensonge aura entraîné le débordement et la folie dévastatrice d’une collectivité.
Décembre 2011 dans une ville du nord de l’Italie. Comme chaque soir un jeune homme rentre chez lui. Il est en train de garer sa voiture, quand il découvre sa sœur de seize ans en larmes devant la porte de leur maison. Elle lui raconte que deux jeunes Roms l’ont violée brutalement..
Réal. : Ronny Trocker
Animation, documentaire, 13′ 30 », 2013
France
En entretien, Juan Antonio Espigares, le réalisateur de « Fuga », Prix Format Court au dernier festival Court Métrange, revient sur son parcours et son film, subtil mélange de recherches visuelles et sonores. Techniques d’animation variées, rapport étroit avec le compositeur, exploration des limites, … : le cinéaste andalou nous décrypte son film et sa construction.