Mario et Clemens pourraient être deux amants. « Mediation » (Ausgleich) de l’Allemand Matthias Zuder, présenté à Clermont-Ferrand ces jours-ci, commence dans le métro et s’y termine dans des circonstances assez troubles. Au début du film, Mario prend l’escalator pour prendre le métro. Il se sait suivi par Clemens quelques mètres plus loin. Et si Mario a la mâchoire contractée, rien dans son comportement n’exprime une colère, une peur ou une envie de se soustraire à la filature que lui impose Clemens.
Un soir, dans le métro, Clemens, un homme d’une trentaine d’années, s’est fait agresser par Mario. Les deux hommes se retrouvent face à face en présence d’un médiateur. Cette médiation doit permettre à Mario de faire son Mea Culpa, d’éviter peut être la prison, et à Clemens de comprendre ce qui s’est passé.
Réal. : Matthias Zuder
Fiction, 9’09 », 2012
Allemagne
Alors que Max Hattler nous enivre avec ses deux mondes animés en boucle, inspirés d’une œuvre d’Augustin Lesage, le réalisateur lituanien Rimas Sakalauskas, nous propose une « synchronisation » bien particulière de notre environnement urbain.
Ce film n’a pas suffisamment retenu l’attention de Michel Gondry et de ses acolytes mais il nous a tapé dans le bon œil. Présenté à la Cinéfondation, « Der Wechselbalg » (L’Echange) de Maria Steinmetz est un conte animé cruel et visuel, investi par les trolls et les représentations médiévales et religieuses.
Une adaptation cinématographique de l’histoire de Selma Lagerlöf sur un couple marié dont l’enfant a été remplacé par un petit troll.
Réal. : Maria Steinmetz
Animation, 8’20, 2011
Allemagne
Sous le soleil printanier de Brive, Fabian Möhrke parle de sa fille de deux ans en confiant : « J’espère que j’arriverai au point où je laisserai ma fille me voir comme un con », constat clairvoyant de l’impossible relation fusionnelle ado-parents pourtant souvent fantasmée dont le réalisateur allemand s’est emparé avec maestria pour son film présenté en compétition lors du Festival corrézien. Philipp n’aura pas volé son prix du public au Festival de Brive. Egalement récompensé cette année à Angers, ce moyen métrage impressionne immédiatement par la maîtrise narrative et l’acuité de son jeune auteur qui réalise là son film de fin d’études.
Philipp a quinze ans. Bernd, son père, fait ce qu’il peut pour entretenir de bonnes relations avec son fils. Il lui organise une fête d’anniversaire, et tente même de comprendre Philipp lorsqu’il découvre que celui-ci le vole. Quoique Philipp fasse, où qu’il aille, Bernd l’attend avec un sourire bienveillant.
Réal. : Fabian Möhrke
Fiction, 39′, 2010
France
« Jessi » de l’Allemande Mariejosephin Schneider suit la fugue et les yeux de chat d’une môme de 11 ans, dont la mère purge une peine de prison et dont la sœur a quitté l’ancienne demeure familiale. Lauréat du Grand Prix du Jury dans la catégorie films d’écoles européens à Angers, et projeté également aux Rencontres Henri Langlois, le film figure parmi les 21 titres de la compétition européenne du festival de Brive.
Pendant que sa mère purge sa peine en prison, la petite Jessi, 11 ans, vit dans une famille d’accueil. Sa quête d’identité la mène jusqu’au village où elle a grandi. Là, elle découvre que sa recherche doit aller bien au-delà des limites de son ancienne vie.
Réal. : Mariejosephin Schneider
Fiction, 33′, 2010
Allemagne
Deux cow-boys passent leurs journées à l’ombre d’un rocher, mais, à la nuit tombée, ils rejoignent une contrée qui recèle leurs fantasmes érotiques. Ils s’y enfoncent toujours un peu plus loin, à la rencontre d’êtres dangereux et ensorcelants.
Réal. : Andreas Hykade
Animation, 15′, 2000
Allemagne
Simplicité complexe. Poésie psychédélique. Abstraction torturée. Musicalité pour enfants comme pour adultes. Noir, blanc et autres couleurs. Le travail d’Andreas Hykade, récompensé du Grand Prix à Anima pour “Love & Theft”, ne manque pas de combinaisons multiples. Entretien en fin de séance et en ouverture d’un nouveau chapitre.
Filmmaker of some renown, Gil Alkabetz has wowed the animation world on several occasions, notably with his riotously hilarious « Rubikon », winner of the Funniest Film Award at Annecy, and more recently with « Der Da Vinci Timecode », an incomparable experience that redefines the perception of classical art by subjecting it to the specificity of film language.
« Love & Theft » d’Andreas Hykade, film allemand en compétition Labo à Clermont, témoigne de l’actuelle inventivité de la patrie de Goethe dans le domaine de l’animation. Constituée d’un morphing animé de célèbres figures de cartoons, de formes extravagantes et de symboles issus autant de l’inconscient collectif que de l’histoire de l’art, cette œuvre est visuellement scotchante. Ses dessins, animés ensemble, créent un univers inédit, totalement psychédélique et monstrueux.
Juste après son atterrissage sur Alpha 46, une lune de Jupiter, le cosmonaute Yuri Lennon se retrouvera confronté à un paradoxe extraordinaire.
Réal. : Anthony Vouardoux
Fiction, 14’30, 2010
Suisse, Allemagne
Le dernier court métrage du Suisse Anthony Vouardoux, sorti de l’Ecole cantonale d’art de Lausanne (ECAL) et vivant à Berlin, se base sur le genre de la science-fiction mais est plutôt un essai ironique sur l’incommunicabilité et la soi-disant suprématie de l’Homme par rapport à son environnement.
Après la mort subite de son père, un jeune homme doit alors se débrouiller avec sa peine. Comment les sentiments changent avec le temps ? Y-a-t-il une date limite pour le chagrin… ?
Réal. : Martin Wallner et Stefan Leuchtenberg
Animation, 15′, 2010
Allemagne
Reparti du chaleureux Festival lillois avec le Prix du Jury Jeune BTS audiovisuel, « A Lost Found of Human Sensation » des Allemands Martin Wallner et Stefan Leuchtenberg anime avec pudeur et ingéniosité le thème du deuil.